dimanche 25 février 2018

OUEST FRANCE

 Guingamp. « L’acte le plus militant est de se soigner à Guingamp »


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photo OUEST FRANCE
Le premier rendez-vous du comité de soutien santé a rassemblé une soixantaine de personnes. | Ouest-France



photo LE TELEGRAMME




Le syndicat CGT est à l’initiative de ce comité. Prenant l’exemple de Lannion ou encore Paimpol, un comité de défense santé à l’échelle du pays de Guingamp s’est formé, vendredi soir, à Grâces.
En prélude, Thierry Pérennes de l’Union locale CGT interpelle : « Il faut mener une réflexion, voir loin. Une réflexion concrète et locale. On ne peut pas regarder sans rien faire. Il faut mettre de la lumière là où il y a beaucoup de nuit. »
Il ajoute : « On veut une structure souple et réactive pour faire des propositions à la population. On veut, aussi, travailler avec les organisations locales et nationales. » Le comité souhaite mettre en place une pétition papier et en ligne, mais aussi que des conseils municipaux se prononcent et adoptent une motion. Une manifestation qui aurait lieu début avril devant l’Agence régionale de santé (ARS) est évoquée.
Durant plus de deux heures, syndicalistes, professionnels de santé, usagers et élus ont pris la parole pour exprimer leurs inquiétudes. Pour eux, l’hôpital de Guingamp et plus spécifiquement la maternité sont menacés. Ils déplorent également le manque d’offre médical dans le périmètre guingampais. Et, plus spécifiquement, ils pointent du doigt la pénurie de médecins généralistes. Aussi, la situation des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) émeut.

« On compte sur le soutien de la population »

La section CGT du centre hospitalier, préoccupée, « compte sur le soutien de la population à l’hôpital ». Et interpelle : « L’acte le plus militant est de se soigner et d’accoucher à Guingamp ». Elle déplore également le pouvoir de l’ARS « qui change les règles tout le temps. Exemple avec tarification 2 à l’activité et la prise en charge de l’ambulatoire. L’hôpital est à l’os et il n’y a plus rien à grignoter ! » Pour la section syndicale, les groupements hospitaliers de territoire (GHT) sont « une mutualisation déguisée pour des économies drastiques. » La section Sud de l’hôpital les rejoints.

« Pas qu’une question d’argent »

Nadège Le Gall, déléguée CGT du personnel de Asad Argoat (Accompagnement et soins à domicile Argoat), évoque le rythme des aides-soignants. « Nous sommes directement impactés par la fermeture de lits à l’hôpital. Et nous tentons de faire au mieux. Il faut savoir, une aide-soignante avec 20 ans d’ancienneté gagne 1 300 €… »
Félix Leyzour, ex-député, ex-sénateur, ex-conseiller général, maire honoraire de Callac, alerte : « Il ne faut pas opposer les hôpitaux les uns aux autres. » Pour l’ancien élu communiste, il faut prendre en compte « la dimension nationale. Il faut mobiliser pour marquer des points. Les hôpitaux sont une nécessité pour répondre aux besoins de la population. Tout le monde a besoin de services publics de santé. »
Une femme saisit le micro : « Il faut absolument sauver l’hôpital de Guingamp. Et c’est à nous, usagers, de faire le nécessaire. C’est défendre le territoire. » Elle ajoute : « Il faut une résistance, ensemble, vis-à-vis de l’ARS. » Une autre usager : « La santé, il ne faut pas en faire qu’une question d’argent. »
Un professionnel de santé, médecin généraliste, s’est également exprimé. « La santé est dans un mauvais état dans le pays de Guingamp. La population de ce pays est en moins bonne santé que dans le reste des Côtes-d’Armor, que dans le reste de la région et, plus généralement, de la France. »
Pour lui, « ce n’est pas lié qu’à l’offre de soins mais aussi à la situation socio-économique du territoire. On parle de besoins réels de la population. »

Contact provisoire : comite-defense-sante-guingamp@orange.fr ou au local de la CGT : 27 rue de la Trinité 22200 Guingamp.