France Info:
Ronan
Leprohon est décédé à l'âge de 78 ans ce mercredi 23 août à Brest. Il
fut en 1964 l'un des membres fondateurs de l’Union démocratique bretonne
(UDB).
Il a oeuvré à faire le lien entre la gauche et la Bretagne et à ancrer le mouvement à gauche, lui assurant une place politique auprès des autres partis de gauche. Il a permis à la gauche "de prendre en considération l'idée bretonne."
Il a été professeur en Histoire moderne à l'université de Bretagne occidentale de Brest et a occupé plusieurs mandats d'adjoint à la mairie de Brest. Il a adhéré au PS en 1982 avec lequel il a été conseiller régional de Bretagne à deux reprises, avant de revenir à l’UDB.
Membre du bureau politique de l'UDB il a été rédacteur en chef du journal de l’UDB, Le Peuple breton, jusqu'en novembre 2010.
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Ronan LEPROHON, un petit retour sur son histoire:
Comme les hommages ne peuvent jamais être complétement unanimes, je vais prendre le risque,calculé, de faire entendre une voix discordante.
Figure de proue de la social démocratie au sein de l'UDB dans les années 1970, le maître assistant à la fac de Brest ne supportait guère ceux qu'il appelait "les gauchistes". Avec mes camarades des jeunesses de l'UDB de l'époque, les JPB, je dus supporter ses foudres autoritaires en 1974.
Nous nous étions organisés au sein d'un groupe dissident et "clandestin" qui devait devenir SKLERIJENN, organisation communiste marxiste léniniste , or dans l'UDB il n'y avait aucun droit à constituer une tendance.
Ulcérés par la décision de l'UDB d'appeler à voter pour François MITTERRAND en 1974 aux présidentielles nous commîmes le délit de publier un appel dans la presse refusant de voter pour ce tenant de l'impérialisme français. Qui avait servi avec brutalité les intérêts des colonialistes en Algérie.
Nous nous souvenions justement que LEPROHON et les fondateurs de l'UDB avaient rompu avec le mouvement traditionnel breton de droite sur le soutien actif au FLN et au peuple algérien.
Cruel retour de l'histoire d'appeler à s'aligner sur le même homme dix ans plus tard.
Pour nous, la sanction fut immédiate, sans discussion, ni possibilité d'assurer une défense, je ne me souviens pas d'ailleurs que l'UDB avait prévu un recours dans ses statuts.
La décision fut donc l'éviction individuelle de l'UDB donc l'exclusion.
Etant donné notre jeune âge,le traumatisme politique fut rude, nous avions autour de 18/ 20 ans, sauf le seul militant ouvrier du groupe, un syndicaliste CGT de la THOMSON Brest bien connu sous le pseudo de TICANN.
LEPROHON n'hésita pas une seconde à faire tomber nos jeunes têtes pour montrer son alignement sur la social démocratie française. Sans doute, si cette exclusion n'avait pas eu lieu si vite aurions nous pu constituer une opposition de "gauche" au sein de l'UDB et ancrer le mouvement breton progressiste au bloc révolutionnaire.
L'histoire ne repasse jamais les plats la social démocratie avait définitivement triomphé dans l'UDB.
Les dérives ultérieures le démontrèrent avec "clarté", traduit en breton cela se dit justement SKLERIJENN.
Je ne m'associe donc pas à l'hommage politique même si par ailleurs je respecte l'homme lui même.
Et j'en profite, peut être me liront ils?, pour exiger ma réhabilitation et la levée de mon exclusion de l'UDB. LEPROHON parti rien ne s'oppose plus à cette demande. Je rassure cependant mes lecteurs, je reste militant au NPA....
Thierry Perennes.
L'un des fondateurs du groupe SKLERIJENN.
