BARTCELONE/ ATTENTATS:
un article du bulletin L'ETINCELLE en date du 21 AOUT 2017
Barcelone :
il faudrait que la vie continue ?
L'Espagne vient
de connaître un nouvel attentat aveugle et barbare : un camion
qui a foncé dans la foule à Barcelone, fauchant des vies selon un
scénario déjà tristement connu à Nice, Berlin, Londres ou
Stockholm. Mais le scénario est également bien rôdé, du
comportement des responsables politiques : proclamation d’un
deuil national, cérémonies officielles, messes, une minute de
silence à la fête du foot au Barça... Et bien sûr, annonce de
l’augmentation, encore, des forces de sécurité. Les dirigeants
politiques cherchent même à se faire pardonner les morts en se
félicitant d'avoir abattu cinq terroristes lors d’une attaque
semblable dans la ville voisine de Cambrils, et d’avoir démantelé
une grosse cellule terroriste, laissant ainsi entendre que le drame
aurait pu être pire !
Quant aux médias,
ils sont conviés à souligner que la population, les promeneurs des
Ramblas ou des plages catalanes n’ont pas peur, que la vie va
continuer comme avant... Ce serait si mauvais s’il en était
autrement pour le tourisme et le commerce ! La vie continue
donc, bien sûr.
Ne
pas avoir peur...
n'évite
pas le danger !
Le terrorisme ne
sort pas de rien. Et contrairement à ce que les dirigeants
d'Espagne, de France ou de Navarre voudraient nous faire croire, il
ne naît pas de la seule envie, de la part de fous de dieu fanatiques
musulmans ou chrétiens (comme chez les amis du président américain
Trump), d'attaquer "notre" civilisation, "notre"
mode de vie, "notre" liberté de mœurs... Il naît des
guerres que les gouvernements des grands pays dits civilisés mènent
dans le monde, et plus particulièrement au Moyen-Orient. Entre eux
et nous, travailleurs et jeunes qui fournissons les victimes de ces
attentats, il y a un sacré fossé. Il y a des intérêts totalement
opposés. Il y a une barrière de classe.
Leur civilisation,
aux Rajoy, Macron, Merkel, May et Trump, c'est de plonger des régions
entières, comme le Moyen-Orient et une partie de l'Afrique, dans le
feu et le sang pour y maintenir le contrôle et les profits de leurs
trusts, pour ce qui est de la France de Dassault marchand d'armes, de
Total assoiffé de pétrole, d’Areva prédateur d’uranium
africain... Sans ce contexte de misère et de guerres, comment les
démagogues criminels qui dirigent les groupes terroristes
pourraient-ils trouver des jeunes suffisamment fous et désespérés
pour se suicider dans des attentats, en rêvant du paradis ?
C’est pour ce
faire aussi, que ces gouvernements des pays riches se sont appuyés
là-bas sur n'importe quelles forces, y compris sur des groupes comme
Al Quaïda puis l’État islamique qu'ils ont soutenus et
indirectement financés, par le biais de leurs amis du Qatar ou
d’Arabie Saoudite, même s’ils se sont ensuite retournés contre.
Et ici, c'est contre nous que ces mêmes gouvernements mènent leur
guerre, moins sanglante certes mais bien réelle, à coups de
licenciements de masse, de chômage et misère endémiques des
quartiers populaires qui créent le désespoir.
A
qui le crime profite ?
Et ils voudraient,
par dessus le marché, tuer les solidarités entre travailleurs qui
aujourd'hui, dans tous les grands pays d'Europe, sont d'origines les
plus diverses. Les attentats les y aident car, sous prétexte qu'une
partie des criminels viendraient d'ailleurs, ils s'empressent de
montrer du doigt ceux qui sont d'origine immigrée, ou de religion
musulmane... Et de leur fermer davantage les frontières !
Tentatives bien connues de diviser pour mieux régner.
Alors, peur ou
pas peur, c’est surtout la rage qu’il faut avoir contre les
responsables de cette société capitaliste qui sèment misère et
guerres, une rage qui doit se transformer en organisation et luttes,
tous ensemble, travailleurs et jeunes, pour en finir avec leur
prétendue civilisation capitaliste, fondée sur l'exploitation et
les guerres, que nous payons au prix fort, en particulier par ces
attentats terroristes qui en sont une des retombées et dont nous
sommes de multiples façons les cibles.
Note du comité : le bulletin L'Etincelle est une publication de la fraction L'Etincelle, courant du NPA.