Pour un monde sans frontières ni patrons URGENCE REVOLUTION
Nouveau Parti Anticapitaliste Révolutionnaires comité Nathalie Le Mél
mardi 8 avril 2025
frontieres
Les barrières ne protègent pas : elles enferment !
- Publication le

Trump a annoncé mercredi 2 avril – la veille on aurait pu croire à un poisson d’avril ! – une hausse des droits de douane perçus par les États-Unis. La guerre économique est déclarée, au risque de précipiter rien de moins qu’une crise de l’économie mondiale.
L’impérialisme américain à l’offensive
Cette taxation va renchérir la plupart des marchandises de 10 % à 50 % selon les pays. Les automobiles ont droit à un minimum de 25 % d’où qu’elles viennent. Les produits chinois, déjà taxés à hauteur de 20 %, se voient infliger 34 points de plus, soit un total de 54 % !
Pour justifier cette remise en place de barrières douanières à un niveau jamais vu depuis plus d’un siècle, Trump présente son pays comme la victime du libre-échange… que ses prédécesseurs ont imposé pour asseoir la domination des États-Unis sur l’économie mondiale !
À l’entendre, ses droits de douane à lui seraient une réponse « gentille » à ceux prétendument plus élevés des autres pays. C’est un mensonge pur et simple. Mais un mensonge assorti d’une menace, celle de les augmenter encore. De fait, bon nombre de pays semblent préférer négocier avec le chef de la principale puissance de la planète.
Leur guerre économique… avec notre peau !
D’autres envisagent de rendre coup pour coup et taxe pour taxe. Pas tant du côté de l’Europe, où Macron joue au chef de bande, mais brasse surtout de l’air – un comique de répétition lassant à force de n’être même pas drôle –, que du côté de la Chine, qui a annoncé une hausse miroir de 34 % de ses droits de douane sur les produits américains. Qu’il y ait riposte ou pas, les exportations refoulées aux États-Unis vont chercher à s’écouler dans d’autres pays. Lesquels pourraient à leur tour… relever les taxes sur leurs importations !
Cette perspective d’une escalade générale des barrières douanières a immédiatement fait chuter les cours des principales bourses de la planète. Les capitalistes ont peur, certes, mais du côté des travailleurs, nous aurions tort de nous réjouir. Dans l’immédiat, c’est l’inflation qui menace aux États-Unis. Les entreprises étrangères ne céderont pas leurs bénéfices aux douaniers : elles augmenteront donc leurs prix. Demain, c’est l’emploi qui risque de trinquer. À Detroit, capitale de l’automobile des États-Unis, des ouvriers angoissent de voir les droits de douane s’appliquer sur les châssis en aluminium provenant du Canada, à quelques kilomètres seulement. Le prix des voitures qu’ils produisent grimperait en flèche, au risque que personne ne les achète… et que leur patron les licencie.
Réindustrialisation, piège à c…
Trump minimise. Ces « perturbations » seraient un mauvais moment à passer avant que l’appétissant marché américain amène la relocalisation d’usines aux États-Unis. Chez nous aussi, tout le monde parle de réindustrialisation, de la gauche à l’extrême droite. Mais personne ne le fait. Barrières douanières ou non, ce qui attire les capitalistes, ce sont les possibilités de faire du profit sur l’exploitation des travailleurs. Et, des plus protectionnistes aux plus libre-échangistes, tous les dirigeants capitalistes, comme Macron, et ceux qui aspirent à l’être, comme Le Pen et Bardella, s’accordent pour vouloir renforcer ces possibilités.
Entre travailleurs, pas de frontières !
Bien des syndicats, ici ou ailleurs, cèdent aux sirènes du protectionnisme. Comme si l’État aux mains des patrons pouvait faire autre chose qu’aider ces derniers à nous exploiter ! Libre-échange ou barrières douanières, ce sont les deux faces d’une même médaille : le capitalisme !
Les barrières douanières ne nous protégeront pas plus des bas salaires et des licenciements que la fermeture des frontières aux immigrés. Nos adversaires ne sont pas les travailleurs des autres pays : c’est même précisément par des luttes communes contre nos exploiteurs communs que nous pourrons remettre à l’endroit ce monde qui marche sur la tête.
Éditorial du NPA Révolutionnaires du 7 avril 2025
lundi 7 avril 2025
RNO
Rencontres nationales ouvrières : une réussite !
- Publication le
Les 29 et 30 mars s’est tenue la troisième édition de nos rencontres nationales ouvrières. Ce sont plus de 230 camarades (dont la grande majorité militent en entreprise) qui se sont posés les problèmes de la construction et de l’action de notre parti au sein de la classe ouvrière. De nombreux secteurs du monde du travail étaient représentés par plusieurs militants ou sympathisants du NPA-Révolutionnaires : la poste, le transport (route et rail), l’industrie chimique, pharmaceutique ou automobile, l’assainissement et l’eau, l’hôpital, le travail social, la fonction publique territoriale, et bien d’autres…
Dans une actualité sociale chargée, dans un contexte international lourd d’inquiétude et de remise en question, ces deux jours ont permis des échanges très enrichissants. La première séance plénière est ainsi revenue sur la vague de licenciements en cours, qui menace 300 000 emplois. L’occasion de présenter les tentatives, modestes mais réelles, de notre parti pour intervenir auprès des travailleurs en lutte contre la fermeture de leur boite, notamment dans l’automobile et la chimie. Nous avons constaté qu’une politique résolue d’implantation dans la classe ouvrière de notre organisation était indispensable à son développement et à sa capacité d’action.
Dans la suite logique, la seconde séance plénière a cherché à faire un état du syndicalisme aujourd’hui. Vaste sujet, qui nous a permis d’articuler une critique indispensable de la politique des confédérations avec notre intervention. Alors que la plupart des directions des grands syndicats jouent le jeu de la marche à la guerre, présentée comme inéluctable (voire génératrice d’emploi !) mais porteuse de prochains sacrifices pour la classe ouvrière, la dénonciation de cette ligne ne suffit pas. Le rôle des révolutionnaires consiste aussi à promouvoir, créer et animer des organes concurrents (regroupements, comités de grève) aux syndicats, pour que les travailleurs s’emparent eux-mêmes de la direction de leurs luttes.
Une vingtaine d’ateliers plus restreints nous ont permis de discuter plus en détail du bilan de nos interventions de l’année, ou de problèmes de fond : le temps de travail dans l’organisation capitaliste des soins, la lutte contre les risques psycho-sociaux, le morcellement en cours des secteurs du transport, le combat contre l’extrême droite dans les entreprises (dont le fameux protectionnisme). Mais aussi des spécificités, du point de vue des révolutionnaires, de l’intervention syndicale, ou de l’intérêt de notre presse d’entreprise.
Des ateliers pointus ont également permis de discuter des premiers pas de jeunes camarades dans le militantisme en entreprise, des modalités de la grève dans le transport, des attaques contre les chômeurs, de l’activité en direction des cadres, et surtout des luttes récentes ou actuelles dans différents secteurs (fonction publique territoriale, travail social, France Travail, etc.), que vous retrouvez régulièrement dans la rubrique « premières lignes » de votre journal.
À noter qu’un atelier international a été animé par nos camarades espagnols d’Izar, portant sur leur intervention et leur implantation auprès des travailleurs de l’Alhambra et des hôtels alentour.
Un meeting de presque 500 personnes, a également ponctué avec enthousiasme nos RNO ! Nos porte-paroles y sont revenus sur la situation internationale dont les cartes sont rebattues par les brutes impérialistes au pouvoir, sur la mobilisation de la jeunesse contre les coupes budgétaires dans les universités, sur la rapacité du patronat français, plus que jamais notre adversaire de classe et sur les perspectives que notre parti entend défendre, avec d’autres, dans un pôle des révolutionnaires qui doit s’affirmer.
La réussite de ces deux jours marque une étape importante dans les échéances construites par le NPA-Révolutionnaires. Faire le bilan, modeste et mobilisateur, de notre action en rassemblant nos militants et sympathisants d’entreprise, est un indispensable encouragement à la poursuite de nos efforts dans la construction d’un parti résolument au service des intérêts de la classe ouvrière.
Commission ouvrière