vendredi 14 février 2025

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Baisse des indemnités des agents publics en arrêt maladie : 100 % dégueulasse !

 

Exit le projet Kasbarian, ministre éphémère du non moins éphémère gouvernement Barnier, de faire passer à trois les jours de carence des fonctionnaires en cas d’arrêt maladie. Le succès de la grève du 5 décembre avait montré l’ampleur de la colère que cette attaque contre le droit élémentaire à se soigner avait suscité parmi les agents du public. Son successeur, Marcangeli, sous des abords moins provocateurs, est en train de faire pire : le projet de loi de finances (PLF) 2025 prévoit une réduction du taux d’indemnisation des congés maladie ordinaires pour les fonctionnaires et les agents contractuels, passant de 100 % à 90 %… On croyait échapper à la peste et nous voilà avec le choléra ! Cette mesure, présentée par le gouvernement comme une mesure « d’équité » avec le privé, a suscité une opposition unanime lors de la séance plénière du Conseil commun de la fonction publique (CCFP) du 11 février 2025. Les organisations syndicales qui siègent ont dénoncé « une inégalité de traitement », estimant que les fonctionnaires ne bénéficient pas des mêmes compensations salariales et de protection sociale que les salariés du privé. Ils ont également mis en garde contre le risque d’un report des soins par les agents malades, citant des études récentes de l’Insee et de la Dares qui montrent que 30 % des agents hésitent à se mettre en arrêt pour éviter une perte de rémunération, ce qui peut entraîner une aggravation des pathologies et un allongement des congés maladie. Fait rare, employeurs territoriaux et hospitaliers ont exprimé eux aussi un avis défavorable, arguant que cette mesure risquerait d’aggraver les « tensions sur le recrutement et la fidélisation des agents publics »… Que cette belle unanimité en « contre » n’ait pas débouché immédiatement sur un « pour la grève jusqu’au retrait » de la part de tous ces « partenaires sociaux » n’est pas surprenant. Ce qui le serait plus c’est que les 5,7 millions d’agents publics, eux, laissent passer une telle régression sociale sans rien faire.

Marie Darouen