jeudi 21 avril 2022

CVA



 RASSEMBLEMENT ANTIFA A ST BRIEUC LE 20 AVRIL;


            Intervention du NPA des Côtes d'Armor.




salut à toutes et tous,


Chacune et chacun sait que la peur est mauvaise conseillère et qu’elle produit plus de catastrophe qu’elle n’en évite.

En plaçant ce rassemblement pour contester à la fois l’extrême droit et le capitalisme le CVA 22 fait sienne la déclaration de Bertold Brech, je cite :

le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie mais son évolution en temps de crise

Bertolt Brech savait de quoi il parlait...

Comme le CVA, le NPA n’a aucun souci à crier haut et fort

AUCUNE VOIX POUR LE RASSEMBLEMENT NATIONAL ET MARINE LE PEN

et cela quelques semaines après l’avoir crié ici à St Brieuc aux affidés de Zemmour , alors au sommet de sa gloire nauséabonde...


Mais loin d’excuser ou de porter aux nues les électeurs qui se laissent séduire par les sirènes nationalistes racistes xénophobes ou anti minorités sous toutes leurs formes, notre attitude n’est pas la même pour les représentants de la bourgeoisie au pouvoir à qui nous ne devons faire aucun cadeau et nous n’en ferons pas.

Voilà pour les premiers, fascisants, ou aspirants à devenir les sabreurs des peuples.


                                                                    ***

Par contre les autres vont aussi en prendre pour leur grade :

Qui devait il y a 5 ans nous protéger du RN et de l’extrême droite?

Qui a éborgné et estropié les manifestants à NDDL, lors des manifs des gilets jaunes, ou les jeunes dans les banlieues?

Qui tuent dans les quartiers en toute impunité ?

Et qui a tué  Steeve Canico coupable d’être allé à la fête?

Qui a laissé faute de soins mourir des milliers d’anciens dans les maisons de retraite ?

Qui transforme la Méditerranée en cimetière?

Et Yvan Colonna est il mort par hasard?      STATU FRANCESE ASSASSINU...

Qui aurait du rendre sa liberté au plus vieux prisonnier politique en France Georges Ibrahim?

Qui laisse fermer des boites et licencier des dizaines de milliers de salariés?

Les responsables ont des noms, des visages :

Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de politiciens zélés réuni par Macron. Il a une réalité : un groupe de la bourgeoisie, partisan, ambitieux et fanatique. Ce groupe et ce quarteron possèdent un savoir-faire expéditif et limité. Mais ils ne voient et ne comprennent le monde qu’à travers leur vision du capitalisme déformé par leur frénésie de profit. Leur entreprise conduit tout droit à un désastre mondial.

Le responsable a un nom le CAPITALISME mondialisé financiarisé militarisé écocide irresponsable, servi ici par un régime de plus en plus autoritaire, anti démocratique, pourri jusqu’à la moelle…

La seule issue pour nous est de retrouver le chemin des mobilisations multiformes unitaires et anticapitalistes.

Héritiers de la Commune de Paris, de Louise Michel et de Nathalie Le Mèl, nous ne serons jamais du coté des Versaillais et nous vous invitons à en faire de même dimanche prochain.

mercredi 20 avril 2022

ucl

 Webdito

Nous sommes essentielles. Le patronat et l’État, non.




Nous sommes caissières, vendeuses, assistantes-maternelles, secrétaires, infirmières, agentes d’entretien, aides-soignantes, aides à domicile, enseignantes, AESH, animatrices en milieu scolaire, éducatrices de jeunes enfants, etc. Nous sommes 14 millions de salariées, et pour la moitié, concentrées dans 10 métiers. Les métiers avec les statuts les plus précaires et les plus mal payés : les secteurs féminisés. C’est le produit de l’alliance criminelle du patriarcat et du capitalisme. Et pourtant nous sommes essentielles, tous les jours, pas seulement pendant une pandémie.

Pour défendre nos droits face au patron et à l’Etat, l’égalité salariale avec les hommes, lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail, etc., nous avons un outil incontournable. L’histoire des luttes des femmes salariées a contribué à le forger : c’est le syndicalisme de lutte.

Mais il est encore imprégné d’une culture et d’une pratique machistes. Cela ne changera pas sans que nous y agissions par nous-mêmes ! Nous devons donc l’investir pour le transformer. Sans quoi le syndicalisme de lutte ne pourra pas gagner ce qu’il défend : une société débarrassée du capitalisme, du patriarcat, du racisme, du fascisme, de la LGBTIphobie, etc.

L’UCL a pris l’initiative, par la rédaction d’une brochure ci-jointe, de lancer une campagne de réunions pour débattre de la création d’un réseau de syndicalistes-féministes. Nous appelons les femmes salariées, les féministes à rejoindre le syndicalisme de lutte, et à construire ce réseau.

Cela ne viendra pas d’une initiative prise d’en haut, mais à partir de la base. Il ne s’agit pas de contourner les organisations du syndicalisme de lutte. Ni d’y construire des fractions politiques.

Nous partons d’un constat évident : la question féministe, les secteurs féminisés sont encore trop peu pris en compte dans les syndicats de lutte. Nous avons besoin de nous entraider entre syndicalistes-féministes pour que cela change dans nos organisations syndicales respectives. Pour mettre fin au patriarcat et au capitalisme !

samedi 16 avril 2022

pp

 Déclaration de Philippe Poutou au soir du 1er tour de l'élection présidentielle

Nous tenons tout d’abord à remercier les électeurs et électrices qui ont choisi de voter pour nous. Par ce vote, ils et elles ont porté leur suffrage sur un ouvrier licencié, quelqu’un qui leur ressemble. Il et elles ont voulu exprimer le rejet d’un capitalisme qui mène l’humanité droit dans le mur, source de crises écologique, sanitaire, sociale et démocratique. Ils et elles ont voulu affirmer que le changement se fera par en bas, par les mobilisations et en rompant avec ce système.

Nous savons aussi que bien d’autres se sont reconnus dans notre candidature mais ont préféré glisser un autre bulletin dans l’urne, espérant « voter utile ».

 

Comme en 2017, Macron et Le Pen sont donc qualifiés à l’issue d’une non-campagne. L’élection présidentielle est déjà particulièrement antidémocratique, cette campagne en a été la caricature, la parole étant confisquée par la droite et l’extrême droite, particulièrement par Macron. À aucun moment de cette campagne, celui-ci n’aura voulu rendre de comptes sur la politique menée ces cinq dernières années, une politique particulièrement antisociale et autoritaire.

Le taux d’abstention, en augmentation, marque la défiance de la population vis-à-vis du pouvoir de Macron. Sans parler des étrangers, privés de droit de vote et de pouvoir peser sur la politique du pays où elles et ils habitent et travaillent.

Le désaveu de ce quinquennat profite hélas à l’extrême droite. Nous le mesurons aujourd’hui : Macron n’est en rien un rempart contre l’extrême droite. Pire, sa politique la nourrit quand il s’attaque aux conditions de vie des salariéEs et des chômeurs, quand il chasse, avec Darmanin, les migrantEs et les sans-papiers, quand il réprime violemment les manifestations, comme celles du mouvement des Gilets jaunes...

C’est peu dire que le climat politique de ces derniers mois a pesé sur les urnes. Les questions sociales sont prégnantes, comme la nécessité d’augmenter les salaires et l’ensemble des revenus face à la dégradation des conditions de vie du plus grand nombre. Mais ce sont bien les thèmes de l’extrême droite qui se sont imposés, en particulier sous la pression de Zemmour. Préfigurant un projet fasciste, celui-ci a infusé de ses idées dégueulasses toute la campagne à droite et à l’extrême droite.

Zemmour aura entre autres servi à relativiser le danger représenté par Le Pen alors qu’elle n’a jamais été aussi proche du pouvoir. Pourtant, tous les deux représentent les deux visages d’un projet politique ultra-autoritaire, au service des capitalistes, visant à mettre au pas l’ensemble de la population. Le Pen est un poison car, par le racisme, elle cherche à attiser la haine contre les populations immigrées et d’origine immigrée, et la division, visant à les surexploiter et à détourner les salariéEs de vrais responsables des crises, du chômage et de la misère.

Le score de Le Pen et la crise politique qui confirment le rejet des partis traditionnels de gauche et de droite, nous montrent l’urgence de reprendre nos affaires en main, de nous mobiliser. Et ce n'est pas d’un « front républicain » conduit par Macron dont nous avons besoin, mais de construire une large mobilisation contre Le Pen, Zemmour et tous leurs alliés. Quel que soit le résultat du second tour, nous devons nous préparer à défendre nos intérêts et nous battre dans les entreprises et les quartiers, contre l’exploitation et toutes les formes d’oppression. Le week-end des 16 et 17 avril doit être marqué par des manifestations massives dans tout le pays contre l’extrême droite et les politiques libérales et autoritaires qui le nourrissent. Une mobilisation qui doit commencer dès demain dans les quartiers populaires, sur les lieux de travail, dans la jeunesse, partout où c’est possible.

 

Dimanche 24 avril, beaucoup voudront faire barrage au RN en votant Macron. Nous partageons la volonté de rejeter le danger mortel pour tout progrès social et pour l'ensemble des droits que représenterait l'arrivée au pouvoir de Marine Le Pen, tout particulièrement pour les populations immigrées et d’origine immigrée ou les personnes LGBT. Notre consigne de vote est claire : pas une voix ne doit aller à l’extrême droite. Pour autant nous ne donnerons pas de consigne de vote en faveur de Macron, car c’est un pompier pyromane dont les politiques sont une des causes de la montée du RN. Macron n’est en rien un rempart contre l’extrême droite qui a progressé durant son quinquennat.

Pour faire reculer durablement ce péril, il n'y a pas d'autre solution que de lutter, contre l'extrême droite mais aussi contre toutes celles et ceux qui, comme Macron et tous ceux qui l’ont précédé, ont mis en place ou veulent imposer des mesures antisociales. Cela passe aussi par la reconstruction d’un projet d’émancipation pour les classes populaires.

 

Toutes tendances confondues, la gauche se maintient comme en 2017 à un niveau très bas. Les prochains mois vont être difficiles, on le sait déjà, et plus que jamais, nous avons besoin d’unir notre camp social et ses organisations pour y faire face.

Ce camp social n’est pas sans ressources. Ces dernières années ont été marquées par le mouvement des Gilets jaunes, la mobilisation contre la réforme des retraites, une multitude de grèves ouvrières éclatées et de mobilisations d’une partie de la jeunesse. Ces derniers mois ont été marqués par des luttes pour les salaires. Les capacités de résistance de notre camp social existent et lui permettent de se faire craindre.

Nous nous adressons avant tout à l’ensemble de la gauche sociale et politique, aux syndicats, aux associations et collectifs écologistes, antiracistes, féministes, LGBTI, ainsi qu’aux forces politiques : nous avons besoin de nous rencontrer pour discuter des initiatives possibles pour changer la donne.

L’urgence est d’abord de construire un front commun et durable contre l’extrême droite. Un front unitaire antifasciste articulant mobilisations de rue et batailles idéologiques.

Nous avons aussi besoin d’organiser la coopération et la coordination, de trouver des moyens d’actions autour d’un programme d’urgence commun pour les luttes. Cela commence par la riposte unitaire contre l’offensive annoncée de Macron sur la retraite à 65 ans, ou pour mobiliser en faveur des salaires.

 

Enfin, comme nous l’avons fait durant cette campagne, nous voulons nous adresser particulièrement à toutes les « orphelines » et « orphelins » d’une gauche de combat, à tous les anonymes, les militants ou les sympathisants, organisés ou non, à toutes celles et ceux auprès desquels notre campagne a trouvé de l’écho, et aux directions des différentes forces politiques à gauche. La « vieille gauche », gestionnaire du capitalisme, s’est écroulée, et nous ne la pleurerons pas. Il faut reconstruire une force politique anticapitaliste, antifasciste, féministe, écologiste, antimilitariste, anticolonialiste et internationaliste, pour la transformation révolutionnaire de cette société. Cela nécessite un débat dans l’ensemble du mouvement social, du mouvement ouvrier, avec tous les courants et forces qui aspirent à un tel projet. C’est nécessaire et c’est urgent.

 

Ces prochaines semaines, ces prochains mois, nous allons donc avoir besoin d’échanger, de débattre, de confronter, de tirer les bilans, pour essayer de construire ensemble. Construire les mobilisations contre les attaques qui se dessinent, mais aussi un nouvel outil politique : un parti pour tous les exploitéEs et les oppriméEs. Nous ne pouvons plus attendre.

fachos

 

Rassemblement 20 avril 2022 18h : Contre le fascisme et le capitalisme, unissons nos luttes !


Contre le fascisme et le capitalisme, unissons nos luttes !


Nous appelons toutes celles et ceux qui refusent l’idée que le RN est un parti comme les autres à se rassembler 

le mercredi 20 avril à 18h Square Salvadore Allende 

(à côté des Champs) à Saint Brieuc.

Derrière le masque médiatique de la dédiabolisation, on retrouve chez Marine Le Pen tous les ingrédients du fascisme : racisme, sexisme, violence... Les médias aux mains des grands groupes du CAC 40 permettent à l’extrême droite de vomir leur haine des minorités et distiller leurs idées dans la société. Ainsi 36 % des invités politiques de CNEWS sont d’extrême droite, TPMP l’émission de Cyril Hanouna a consacré 53 % de son temps d’antenne politique à des candidats d’extrême droite. Les théories sur le wokisme ou l’islamogauchisme sont réemployées par des ministres tels que Blanquer ou Vidal, et relayées le plus souvent sans questionnement journalistique.

Si elle arrive au pouvoir, Marine Le Pen mettra en place la même politique antisociale et autoritaire que ses amis, Duda, Poutine ou Orban et elle formera avec ses rallié-e-s (Zemour, Dupon-Aignant et Philippot) une véritable menace pour les droits de minorités, l’IVG, la PMA, le mariage pour toutes et tous et pour les réfugiéEs qui seront les premières victimes des agressions des groupuscules d’extrême droite comme cela l’a été dans les autres pays d’Europe où ses amis sont arrivés au pouvoir.



Faisons barrage au RN et à ses idées !

Quels que soient les résultats du second tour des élections présidentielles, il nous faudra nous battre contre le monde qui les rendent possibles : le capitalisme et ses ravages sociaux et environnementaux. 

Contre le fascisme et le capitalisme qui le porte comme une de ses options, ne comptons que sur nos luttes.

  • En cas d’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, retrouvons nous le 24 avril dès 21h place du Général de Gaulle (place de la mairie) à Saint Brieuc.

  • En cas de victoire du candidat d’En Marche et de ses promesses ultralibérales, il nous faudra aussi prendre la rue dès les premières mesures annoncées, et la garder pour exiger la justice sociale, c’est la seule alternative ! En s’organisant sur le long terme également, au sein de nos entreprises, comités de quartier, lycées, facs…



Les premiers signataires le CVA22, Youth for climate Saint-Brieuc, la cgt conseil départemental 22, le npa22, ensemble 22, l’AFPS 22, le planning familiale 22, LFI22.

AHB

           GREVE A L'AHB DE PLOUGUERNEVEL POUR LES OUBLIES DU SEGUR


Importation en cours : 371712 octets sur 2306860 importés.



samedi 9 avril 2022

edouard

 

DICTIONNAIRE DU MOUVEMENT OUVRIER LE MAITRON


Edouard Renard entre dans le Maitron, nous publions l'article et nous réservons nos critiques sur les appréciations de  l'auteur à la fin de celui ci.

RENARD Édouard

Né le 10 décembre 1936 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; professeur de lettres ; militant syndicaliste du SNES-FEN puis SNES-FSU, tendance EE, membre de la CA académique de Rennes ; militant pacifiste, anticolonialiste, antiraciste, militant à Socialisme ou Barbarie, militant et responsable de la LC/LCR à Guingamp-Saint-Brieuc, militant de l’ASTI, co-fondateur et animateur de groupes locaux de AC !

Les parents d’Édouard Renard étaient Martiniquais. Son père fut charpentier puis s’engagea dans la Marine nationale ; arrivé en 1923 métropole, il devint officier mécanicien dans la marine marchande. Sa mère était ouvrière et effectuait des petits travaux de couture jusqu’à son mariage. Ses parents s’étaient connus en 1923 à la Martinique mais ne se marièrent au Havre qu’en 1933 car la mère d’Édouard s’occupait d’une vieille tante qui l’avait recueillie à la mort prématurée de ses parents. Sa mère éleva ses cinq enfants – l’ainée mourut à la naissance – à Graville (quartier populaire du Havre). Pendant l’Occupation, tandis que son père exerçait le métier de mécanicien sur un remorqueur des Abeilles, dans la ville de Brest dévastée par les bombardements alliés, Édouard Renard fut envoyé à la campagne à Saint-Maurice d’Ételan (Seine-Maritime). Ses parents étaient plutôt de droite, et au fil du temps ils devinrent gaullistes.

Édouard Renard effectua ses études secondaires au lycée François 1er du Havre, de 1950 à 1956. Il fit sa première manifestation le 18 juin 1953, la veille de l’exécution sur la chaise électrique à la prison de Sing-Sing, des époux juifs américains Éthel et Julius Rosenberg, accusés d’espionnage au profit de l’URSS.

En 1956, il obtint son baccalauréat philosophie. Puis il s’inscrivit à la faculté des lettres de Caen (Calvados) où il entreprit des études de littérature et de philosophie.
Maître d’internat à Caen de 1957 à 1958, il milita dans l’organisation « Socialisme ou Barbarie » avec deux collègues. Le groupe réunissait une douzaine de personnes dans la ville. Partisan de l’indépendance de l’Algérie, Édouard Renard distribuait avec ses camarades des tracts à l’entrée d’une grande entreprise métallurgique et vendit à Caen La Question, le livre d’Henri Alleg. Afin de dénoncer publiquement l’assassinat en juin 1957 par des militaires français de Maurice Audin, il participa en 1958 à Caen, à une réunion publique avec l’historien Pierre Vidal-Naquet. Cette réunion fut attaquée par des militants pro-Algérie française.
Antimilitariste et anticolonialiste, Édouard Renard, qui bénéficiait d’un sursis en tant qu’étudiant, parvint à échapper au service militaire en prétextant à la caserne du Havre, en 1961, un problème au cœur. Il put éviter ainsi d’aller en Algérie comme son frère jumeau.

De 1958 à 1959, il exerça au lycée François 1er au Havre en tant que maître auxiliaire (MA), puis au lycée technique de Caucriauville, près du Havre, jusqu’en 1961, toujours comme MA.
Il fut initié au syndicalisme par son collègue et ami Michel Lucet, père de la journaliste Élise Lucet. Il adhéra au SNES-FEN et y milita toute sa vie dans la tendance École émancipée (EE), y compris après son passage à la FSU en 1993. C’est alors qu’il commença au Havre à organiser dans la ville la lutte contre l’armement atomique. Avec de nombreux élèves, il s’engagea dans le Mouvement contre l’armement atomique (MCAA) fondé en 1962 et animé par Jean Rostand qu’il fit venir au Havre, et Claude Bourdet, soutenu par le PSU ; ce mouvement voulait se démarquer du Mouvement de la Paix dirigé par le PCF ; le MCAA devint Mouvement pour le désarmement, la Paix et la Liberté (MDPL) jusqu’à son auto-dissolution en 1996. Après avoir été « réformé » en 1961, Edouard Renard, de maître auxiliaire, devint adjoint d’enseignement (AE) au lycée Porte Océane au Havre, jusqu’en juin 1968.

À la première élection présidentielle au suffrage universel direct en 1965, il vota François Mitterrand aux deux tours. Il rencontra René Dumont et alla à plusieurs de ses réunions publiques en 1966 à Paris dans le cadre du MCAA.
En 1968, à l’âge de trente-deux ans, il participa à l’opération « Un bateau pour le Viêt Nam » montée par de nombreuses organisations politiques de gauche, syndicats, mouvements pacifistes et humanitaires, pour fournir au peuple vietnamien, argent, matériel de soins, vélos et produits divers. Son action au MCAA, le soutien qu’il obtint de Jean Rostand, lui conféraient une petite notoriété locale, si bien qu’il fut invité, en 1968, par les lycéens et étudiants de Rouen (Seine-Maritime) et de Caen, militants de la JCR, notamment par leur dirigeant Marc-André Gluck, à intervenir lors de l’un de leurs meetings au Havre. Au cours de ce meeting, Édouard Renard jeta un froid dans l’assistance en expliquant que, pacifiste, il ne saurait scander avec la salle « FNL vaincra » par la lutte armée. Pendant Mai-juin 68, les élèves bloquèrent le lycée Porte-Océane du Havre. Les militants de la JCR l’invitèrent à leurs réunions, mais à la vue de la petitesse de leur organisation, il se demanda s’il ne serait pas préférable d’adhérer au PCF, en dépit de son aversion pour le stalinisme. Cependant, lors d’un meeting-stage de l’ex-JCR animé par Daniel Bensaïd, il fut conquis par ses idées et son talent oratoire.

Il demanda sa mutation comme AE au collège de Guingamp (Côtes-d’Armor) en octobre 1968. Il obtint le CAPES de lettres modernes et fut titularisé professeur certifié en 1969. Il enseigna à Guingamp jusqu’en 1973. Louis Bocquet y enseignait également, leader historique de l’EE au SNES et dans la FEN. Ses rapports avec lui furent bons pendant des années, avant que cette relation ne se dégrade subitement à la suite d’un litige au sujet de son utilisation, jugée malvenue, d’affiches du SNES en direction des lycéens, pour les appeler à la grève enseignante. En 1969, Édouard Renard figura pour la première fois sur la liste EE-RS (École émancipée-Rénovation syndicale) aux élections à la CA nationale du SNES.

Il s’engagea à la Ligue communiste (LC) après son congrès de fondation à Mannheim (Allemagne) en avril 1969, faisant suite à la dissolution de la JCR et du PCI le 12 juin 1968. Il intégra la petite section de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Membre de la direction de ville, il n’exerça jamais de responsabilité au niveau national.

Les interventions de l’organisation trotskiste avaient lieu aux portes des principales entreprises de l’aire urbaine de Saint-Brieuc, telles Le Joint français, Sambre-et-Meuse et Chaffoteaux-et-Maury. En 1972, la moyenne d’âge des militants de la section de la LC était de vingt-deux ans. Avec ses trente-six ans, Édouard Renard était de loin le plus âgé. Il devint rapidement la figure de la Ligue dans la ville. La LC de Saint-Brieuc, qui intégrait également les communes de Guigamp et de Lannion, comprenait une quinzaine de militants. Il y avait des lycéens et quelques enseignants, dont Josiane Rabineau, institutrice à Quintin. Elle comprenait deux salariés du privé, un technicien agricole, Gwendal Le Gras – qui devint par la suite un des dirigeants de la LCR à Lorient (Morbihan) – et Daniel Collin, ouvrier-boulanger dans un supermarché à Langueux. Édouard Renard et les autres militants de la LC se firent connaître à l’échelle de Saint-Brieuc et du département en soutenant ardemment les grèves ouvrières par le truchement de diffusions de tracts, de communiqués dans la presse locale ou de collectes. Ainsi, ils soutinrent, par exemple, l’action collective des salariés de l’usine de Sambre-et-Meuse qui luttaient pour obtenir une augmentation égale pour tous (24 septembre-16 octobre 1970).

La LC contribua à la popularisation de la grève emblématique du Joint français au printemps 1972, et à l’extension spatiale du mouvement social de solidarité. Produit de la politique de décentralisation industrielle, cette usine, créée en 1962, était une filiale de la Compagnie générale d’électricité (CGE). Elle comptait 1 000 salariés, parmi lesquels une majorité de femmes et de jeunes gens.
Cette grève, très populaire, dura du 10 mars au 8 mai 1972. Après plusieurs semaines de débrayages au mois de février, une large majorité d’ouvrières et d’ouvriers votèrent le 10 mars à bulletin secret « la grève illimitée avec occupation » ; l’occupation des locaux fut mise en œuvre à partir du lundi 13 mars, mais fut interrompue quatre jours plus tard, suite à l’intervention des forces de l’ordre, demandée par la direction. Les salariés en grève défendaient principalement une augmentation uniforme des salaires, « 70 centimes de l’heure pour tous ». Les militants de la LC de Saint-Brieuc furent aidés par ceux de Rennes, Brest (Finistère), Nantes (Loire-Atlantique) qui se rendirent régulièrement sur place, comme lors de la manifestation départementale du 18 avril 1972 qui, à Saint-Brieuc, rassembla au moins 12 000 personnes, effectif jamais atteint depuis la Libération.
À la demande de la section briochine de la LC qui disposait de ressources militantes limitées, un dirigeant national vint appuyer, dès le jeudi 16 mars, le travail militant des locaux. Il s’agissait de Jean Métais (« Joël »), membre du BP et permanent depuis 1971, qui avait déjà été dépêché par la direction nationale lors de la grève des Batignolles à Nantes (janvier-février 1971). Il figurait parmi les responsables de la commission nationale ouvrière (CNO), avec Alain Bobbio, André Grimaldi et Jeannette Habel.
À Saint-Brieuc, un comité de soutien unitaire fut impulsé à l’initiative de la LC. Il regroupa à partir du 17 mars, le PSU, le PS, des syndicats de paysans, des comités de lycéens qui jouèrent un rôle autant inattendu que remarquable tout au long de la grève, mais pas le PCF qui refusait la présence jugée indésirable des « gauchistes ». La LC multiplia les initiatives dans le cadre du comité de soutien pour soutenir l’effort de grève des salariés : un gala « 6 heures pour le Joint » fut organisé, le 4 avril, Salle Robien, avec la venue du chanteur anti-franquiste Paco Ibañes.
Tous les matins, vers 6 heures à la porte de l’usine occupée par les forces de l’ordre, les militants de la LC diffusaient leur bulletin La Taupe Rouge qui devint rapidement une sorte de journal de bord de la grève. Il était attendu par les 150 salariés les plus combatifs, présents chaque matin devant l’usine sécurisée par les forces de l’ordre.
La photo iconique prise, au matin du 6 avril 1972, par Jacques Gourmelen, journaliste local à Ouest-France, devint une des plus célèbres illustrations de la colère et de l’insubordination ouvrière des années 1968 en Bretagne, en France et au-delà. On y voit Guy Burniaux, gréviste au Joint français, ajusteur, époux de l’ouvrière du Joint, Marie-France Jan, empoigner un CRS, Jean-Yvon Antignac, ami d’enfance, perdu de vue depuis des années. Ce n’est pas un simple hasard si on peut distinguer, à l’arrière-plan, Édouard Renard, dont la présence et celle de son organisation furent permanentes pendant toute la durée du conflit.

Édouard Renard se présenta dans la circonscription de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) aux élections législatives en 1973 (462 voix, soit 0,64 % des suffrages exprimés), en 1978 (639 voix), et 2002 (117 voix, soit 2,17 %), ainsi qu’aux cantonales de 2001 et de 2004, avec plus de 4 % des voix.

Il continua à militer au SNES. Au congrès national de mars 1973, à Grenoble, il intervint en séance plénière pour défendre les comités de MA.
À partir de 1973, jusqu’à sa retraite en 1996, il enseigna vingt-quatre années comme professeur certifié au lycée Chaptal de Saint-Brieuc et fut secrétaire de la section SNES du lycée de 1981 à 1996. Il fut membre de la commission administrative (CA) de l’académie de Rennes pour la tendance EE et candidat aux élections à la CA nationale en 1983, 1985, puis à chaque scrutin de 1989 à 1991 et enfin en 1993 et 1995, le SNES étant devenu syndicat fondateur de la FSU, après la scission de la FEN.

De 1975 à 2005, Édouard Renard milita avec l’Association de Solidarité aux Travailleurs Immigrés (ASTI) en soutien aux « Sans-papiers », notamment aux Kurdes. Il participa à des parrainages républicains de sans-papiers soutenus par plusieurs municipalités et obtint la régularisation d’une famille comorienne, après avoir fait signer une pétition à des élus locaux dont Jean-Yves Le Drian (PS) et Gérard Lahellec (PCF). En 1994, à Saint-Brieuc, il fut co-fondateur d’Agir contre le Chômage (AC !) et son porte-parole. Il fut aussi co-fondateur d’AC ! à Guingamp, Rennes, Paimpol (Côtes-d’Armor) et Dinan (Côtes-d’Armor). Avec André Fichaut, avec qui il entretenait de très bons rapports, il fut l’un des principaux acteurs de la Marche des chômeurs de Brest à Rennes. En 1999, la lutte des chômeurs avec AC !-Saint-Brieuc dura plus de trois mois. Au cours de celle-ci, la préfecture fut envahie et le siège de l’ANPE occupé pendant une nuit. Édouard Renard fut aussi l’un des organisateurs des rassemblements de chômeurs à Amsterdam (Hollande), Cologne (Allemagne) et Bruxelles (Belgique). Il participa à l’occupation de la Maison du peuple de Saint-Brieuc par les chômeurs et la CGT en 1999. En 1991 et en 2003, il s’impliqua dans les initiatives contre les deux guerres du Golfe menées par les États-Unis et leurs alliés. Au fil du temps, très connu et apprécié localement, y compris par la CGT et le PCF, il devint le rédacteur des appels unitaires à ce genre d’initiatives.

Ayant toujours été très unitaire tout au long de sa longue carrière militante, il reprocha à la LCR de Saint-Brieuc son sectarisme. Il quitta finalement l’organisation après le référendum du 29 mai 2005 portant sur le Traité établissant une Constitution pour l’Europe. Il conserva intacte ses convictions antimilitaristes, antiracistes, révolutionnaires et pour l’indépendance de la Martinique.

En 2022, à 86 ans, vivant toujours à Saint-Brieuc, il était très sollicité en tant qu’acteur-témoin, à l’occasion de la commémoration des 50 ans de la lutte du Joint français, par des historiens, par la municipalité, la presse locale et le Musée.

Il s’était marié à une bretonne en 1960  ; le couple eut un fils en 1961.

POUR CITER CET ARTICLE :
https://maitron.fr/spip.php?article247057, notice RENARD Édouard par Hugo Melchior, version mise en ligne le 7 avril 2022, dernière modification le 8 avril 2022.