samedi 31 juillet 2021

CLIMAT

 ANTIKA HEBDO

Inondations: ceci n’est pas une catastrophe naturelle

Au moment où nous écrivons, les terribles inondations qui ont frappé la Belgique, une partie de l’Allemagne et les Pays-Bas ont fait plus de cent morts. Des dizaines de milliers de gens ont dû être déplacés, ont tout perdu et resteront traumatisés à jamais. D’autres n’ont même pas eu cette « chance », hélas, et le grand nombre de personnes disparues (1300 en Allemagne) ne laisse malheureusement pas de doute: au final, le bilan macabre sera beaucoup, beaucoup plus lourd. Les dégâts matériels sont immenses, sans parler des impacts en termes de pollution des eaux et des sols (par les hydrocarbures, les métaux lourds, les PCB, les plastiques, les eaux d’égout, etc.).

Voilà à quoi ressemble le changement climatique

Il est pratiquement certain que cette catastrophe est une manifestation des changements climatiques provoqués par les émissions de gaz à effet de serre (dues principalement à la combustion des combustibles fossiles). A la limite, s’il s’agissait d’un événement isolé, le doute serait permis. Mais il ne s’agit pas d’un événement isolé, bien au contraire. Primo, ces pluies exceptionnelles font suite à deux années de canicules et de sécheresse tout aussi exceptionnelles (rappel: la canicule de 2020 a fait 1400 morts en Belgique…). Secundo, le fait que ce déluge en Europe occidentale coïncide avec une vague de chaleur meurtrière et sans précédent au Canada (Colombie britannique) n’est pas le fruit du hasard: il est fort probable que les deux phénomènes sont liés et découlent de la perturbation du jet stream circumpolaire (des vents puissants qui tournent à haute altitude autour du pôle). Tertio, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (tempêtes et cyclones plus violents, vagues de chaleur et vagues de froid plus intenses, sécheresses et incendies sans précédent, pluies, inondations et coulées de boues…) est indiscutable et correspond parfaitement aux conséquences du réchauffement telles qu’elles sont projetées par le GIEC depuis son premier rapport… il y a plus de trente ans.

Les gouvernements ont ignoré les avertissements de la météo

Les services météorologiques des pays concernés avaient diagnostiqué la présence au-dessus de nos régions d’une « goutte froide » - une dépression isolée et stable, associée à une masse d’air froid. On sait que ce genre de phénomène provoque des précipitations abondantes. On sait que celles-ci peuvent durer plusieurs jours, vu que la dépression est stationnaire. Dans ce cas-ci, la menace était d’autant plus sérieuse que la « goutte froide » était entourée d’énormes masses d’air chaud, chargées de grandes quantités de vapeur d’eau. En tournant autour de la dépression, cette vapeur d’eau ne pouvait que se condenser et tomber en pluie. L’avertissement avait été lancé par les météorologues et les hydrologues: un événement exceptionnel se préparait. Les deux-trois jours avant le début du déluge auraient pu/dû être mis à profit pour analyser la menace, prendre des mesures d’urgence, mobiliser la protection civile et l’armée, avertir la population, évacuer les habitations les plus menacées. Cela n’aurait pas empêché les inondations, mais les dégâts auraient été limités et, surtout, on aurait évité des pertes humaines. L’expérience de Cuba avec les cyclones le confirme: la prévention fait la différence. Mais ici, rien n’a été fait. Une fois de plus (comme face au COVID19!), les mises en garde ont été ignorées. Les raisons sont chaque fois identiques: les gouvernements ont le nez dans le guidon de l’économie, leur priorité est « la compétitivité » des entreprises, ils refusent d’intégrer le fait que l’humanité est entrée dans la catastrophe climatique (en Belgique, tandis que les nuages s’accumulaient, une partie de la « classe » politique trouvait même plus important de diffuser des ragots sur les liens entre Mme Haouach et les Frères musulmans).

Un faisceau de facteurs structurels aggravants

Outre cette impréparation, l’ampleur des inondations et de leurs conséquences a été démultipliée par une foule de facteurs structurels d’ordres divers. Citons en vrac: les restrictions budgétaires (à la protection civile et chez les pompiers, notamment - merci Jan Jambon!); le bétonnage des sols (il empêche le percolage des eaux); la rectification des ruisseaux et l’assèchement des zones humides (elles jouent le rôle d’éponge); l’étalement urbain; la gestion des eaux pluviales (envoyées à l’égout, elles passent par les stations d’épuration avant de grossir les cours d’eau); la spéculation foncière (elle incite à construire en zones inondables); la politique agricole (l’encouragement aux grandes exploitations en monocultures) et les pratiques culturales (labour profond, absence de couverture des sols, disparition des haies). Sur tous ces plans, d’indispensables mesures de prévention auraient dû être prises depuis des années - et devront l’être sans délai pour éviter de nouveaux drames. Mais ce qu’on appelle « l’adaptation" nécessaire à la part irréversible du changement climatique ne doit pas servir à éviter le fond du problème: le climat lui-même. Il faut sortir au plus vite des combustibles fossiles et, pour cela, il ne suffit pas d’augmenter la part des renouvelables: il faut rompre avec le productivisme capitaliste, changer complètement de mode de production, de consommation et de relation avec la nature, et le faire selon un plan public.

Un prêt de 2500 Euros par ménage, c’est une insulte aux victimes

Le gouvernement décrète un jour de deuil national, appelle à la solidarité et à l’unité, mais, par ses déclarations, il maintient dans lignorance la partie de la population qui nest pas consciente du changement climatique. Le premier ministre belge a évoqué un événement « exceptionnel, sans précédent ». Or, le fond du problème est que, avec le réchauffement, « l’exceptionnel » devient la règle, le « sans précédent » devient banal. On voit bien ici le lien entre « savoir » et « pouvoir »: souligner le caractère « exceptionnel » des inondations sans parler du climat permet aux politiques de garder le monopole des décisions tout en fuyant leurs responsabilités. Sans le dire explicitement, ils font passer l’idée que la catastrophe est « naturelle », alors qu’elle ne l’est pas. Il va de soi que ce discours fait le jeu des climato-négationnistes (représentés au gouvernement par le MR David Clarinval, vice-premier ministre, comparse négationniste de Drieu Godefridi et de feu Istvan Marko) ((Le président du MR, GL Bouchez, a cru bon de s’insurger contre le lien fait par « certains » - notamment le climatologue JP van Ypersele - entre les inondations et le réchauffement)). Mais toutes les tendances politiques au pouvoir ont un certain intérêt à tenir ce discours. Parler de « catastrophe naturelle » permet de balayer sous le tapis l’inaction climatique des coalitions successives. Si les victimes avaient une idée claire de la responsabilité des gouvernements, le prêt de 2500 Euros par ménage sinistré (une décision du gouvernement wallon) leur apparaîtrait en pleine lumière comme une injustice de plus, une insulte aux victimes. Au lieu de ce prêt à rembourser, les populations sont en droit d’exiger une réparation digne de ce nom, financée par les entreprises, les banques et les actionnaires qui continuent envers et contre tout à investir dans les fossiles.

Inondés et assoiffés du monde entier, unissez-vous!

Au-delà de la solidarité impérieuse avec les sinistrés, il faut tirer les leçons de la tragédie et la leçon N°1 est que l’heure est grave, qu’il n’y a plus une minute à perdre. Les mesures les plus énergiques doivent être prises d’urgence pour arrêter la catastrophe climatique, sans quoi cette catastrophe se transformera en cataclysme. La leçon N°2 est que nous ne pouvons faire aucune confiance aux gouvernements: cela fait plus de trente ans qu’ils nous disent agir pour le climat et ils n’ont quasiment rien fait. Ou plutôt si, ils ont fait beaucoup: leur politique néolibérale d’austérité, de privatisations, d’aide à la maximisation des profits des multinationales fossiles et de soutien à l’agrobusiness nous a conduits au bord du gouffre. « Nous sommes tous dans le même bateau », disent les décideurs politiques. Non: au Nord comme au Sud, les riches s’en tirent et s’enrichissent à travers les catastrophes dont ils sont les principaux responsables (les 10% les plus riches émettent plus de 50% du CO2 global). Les classes populaires paient la note qui sont confrontées à la fois à l’aggravation du réchauffement et à l’approfondissement des inégalités sociales.. Les plus pauvres la paient doublement, triplement quand ils n’ont d’autre solution que de migrer au péril de leur vie, dans l’espoir légitime d’une vie meilleure. Le changement climatique est une question de classe. La leçon N°3 est que toustes celles et ceux qui sont victimes de cette politique - les petit.e.s paysan.ne.s, les jeunes, les femmes, les travailleurs/euses, les peuples indigènes - doivent s’unir, par-delà les frontières. Rien ne distingue les pauvres gens qui pataugent dans l’eau à Pepinster ou à Verviers des pauvres gens qui pataugent dans l’eau à Karachi ou à Dacca (1/3 du Bangladesh sous eau en 2020 suite à la perturbation de la mousson par le changement climatique!). Ne tombons pas dans le panneau du gouvernement, qui poussera le cynisme jusqu’à profiter des inondations pour détourner l’attention des sans papiers en grève de la faim à Bruxelles depuis plus de 50 jours, alors qu’ils sont en danger de mort.

Le non-dit criminel de l’UE : le « dépassement temporaire » du 1,5°C

Dans les prochains jours, on entendra les gouvernants jurer la main sur le coeur que les inondations dramatiques les confortent dans leur volonté de verdir le capitalisme, que l’Union Européenne est à l’avant-garde et que tout irait mieux si les autres pays du monde suivaient son exemple. La leçon N°4 est de ne pas laisser les gouvernements nous endormir avec ce discours. Le capitalisme vert est un leurre. Le plan climat de l’Union Européenne est truffé de fausses solutions (planter des arbres), de tours de passe-passe (ne pas comptabiliser les émissions du transport aérien et maritime mondial), de technologies dangereuses (la capture-séquestration du carbone, le nucléaire, les cultures énergétiques sur des millions d’hectares), de nouvelles injustices coloniales vis-à-vis du Sud (les « compensations carbone », les taxes aux frontières de l’UE), et de nouvelles mesures de marché antisociales (le paiement de droits d’émission du carbone dans les secteurs de la construction et de la mobilité, que les entreprises répercuteront sur les consommateurs/trices). Le vrai but de ce plan est de tenter la quadrature du cercle: combiner la croissance capitaliste et la stabilisation du climat. Son non-dit est le projet insensé d’un « dépassement temporaire » du seuil de 1,5°C de réchauffement, compensé ultérieurement par un hypothétique « refroidissement » technologique de la planète. Provoquées par un réchauffement de 1,1°C, les inondations en Belgique et en Allemagne, ainsi que les autres catastrophes aux quatre coins du globe, laissent imaginer les conséquences cauchemardesques de ce « dépassement temporaire ». Le 10 octobre prochain, à Bruxelles, faisons de la manifestation pour le climat un raz-de-marée populaire en faveur d’une autre politique. Une politique du bien commun, une politique démocratique et sociale pour satisfaire les besoins humains réels, une politique prudente et aimante de soin sans frontières aux personnes et à notre mère la Terre.

jeudi 29 juillet 2021

univ etet

13e UNIVERSITÉ D’ÉTÉ DU NPA

Du dimanche 22 au mercredi 25 août

 
Accueil à partir du samedi 21 août après-midi,
départ le jeudi 26 août après le petit-déjeuner
Dans le village vacances Rives-des-Corbières
à Port-Leucate, près de Perpignan.

 

 
EN FINIR AVEC LE MACRONAVIRUS ANTISOCIAL ET AUTORITAIRE
VITE, UNE ALTERNATIVE ANTICAPITALISTE !

 
Depuis notre précédente université d’été, la poursuite de la
pandémie de Covid-19, ici et à l’échelle de la planète, a conti-
nué d’imprimer sa marque sur nos vies et sur l’ensemble de
la situation sociale et politique. Et à chacune des étapes, la politique
de Macron et de son gouvernement a toujours fait faillite. Après le
scandale des masques manquants avant l’été, les valses-hésitations
sur les mesures à prendre (toujours à contretemps) et la défense des
intérêts des grands labos de Big Pharma — contradictoire avec le
développement de la nécessaire campagne de vaccination — illustrent
la politique d’un pouvoir totalement dédié aux capitalistes.
Alors que ceux-ci veulent faire payer les conséquences écono-
miques de cette crise au monde du travail (chômage de masse
grandissant, multiplication des licenciements et suppressions de
postes, paiement d’une « dette covid » qui ne leur a servi qu’à eux
seuls...), le gouvernement de Castex et Darmanin s’est lancé dans
une fuite en avant réactionnaire dangereuse. Sécuritaire et liberticide,
avec la loi de sécurité globale ; raciste, avec une loi islamophobe sur
les « séparatismes » et une campagne d’opinion contre le prétendu
« islamo-gauchisme ». Le RN de Marine Le Pen n’a plus qu’à attendre
son heure...
Dans ce contexte pesant, notre camp social ne s’est pas résigné.
Si les conditions de mobilisation n’ont pas été simples ces derniers
mois, entre situation sanitaire et coups de pression du pouvoir,
nous avons repris la rue : avec les travailleurEs de la culture contre
la réforme de l’assurance chômage ; avec la jeunesse des quartiers
en solidarité avec la Palestine ; avec les femmes et les personnes
LGBTI pour l’accès à la PMA et l’égalité des droits ; avec les jeunes
mobilisés pour la justice climatique... Et cela doit continuer, car nous
n’attendrons pas les urnes en 2022 pour combattre Macron et son
monde — même si nous voulons aussi nous y faire entendre.
Meeting de rentrée du NPA dans un contexte de campagne pré-
sidentielle, rencontres internationales et invitéEs venus d’horizon
divers, éclairages historiques et anniversaires, formations et débats
d’actualité... Cette année, malgré quelques contraintes toujours liées
à la crise sanitaire, notre université d’été reste plus que jamais un lieu
d’échanges entre sympathisantEs et militantEs anticapitalistes, mais
aussi un espace de rencontres avec des militantEs du mouvement
social ou d’autres courants politiques de la gauche radicale (d’ici et
d’ailleurs), ainsi qu’avec des intellectuelEs et des spécialistes des
questions politiques, sociales, internationales, sanitaires, etc. Le
tout bien évidemment dans une ambiance que l’on souhaite garder
la plus conviviale et ensoleillée, sous la pergola, au bord de la piscine
ou même à la plage...

 

FORMULAIRE D’INSCRIPTION

 
NOM :
PRÉNOM :
ÂGE :
(Attention : les mineurEs venant seuls doivent fournir dès
l’inscription une autorisation parentale)
SEXE :
ADRESSE : CODE POSTAL : VILLE :
EMAIL : (écrire lisiblement)
NOMBRE D’ADULTES INSCRITS :
NOMBRE D’ENFANTS INSCRITS :
DATE(S) DE NAISSANCE DES ENFANTS INSCRITS :
Souhaitez vous que vos enfants soient gardés en journée ? OUI ¢ NON ¢  

SOMME TOTALE DUE :
MONTANT DE L’ACOMPTE
(la moitié de la somme due) :
Avec qui l’hébergement est-il souhaité ? (Attention, précisez
impérativement si la distanciation physique est nécessaire
dans le logement) :
Autres indications (mixité possible ou non, couche-tôt, problèmes
particuliers...) :
Pour les personnes handicapéEs, précisez si des aménagements
particuliers sont nécessaires pour l’hébergement (chambre
aménagée, accompagnement, etc.).
Merci de renseigner toutes les demandes pour vous accueillir au
mieux, en particulier en ce qui concerne le logement au vu des
conditions d’accueil exceptionnelles liées à la crise sanitaire. La
confirmation d’inscription est envoyée uniquement par mail.

 
Tarifs par personne
Revenu net mensuel Tarifs
inférieur à 800 124
entre 800 € et 1 000 144
entre 1 000 € et 1 220 168
entre 1 220 € et 1 320 200
entre 1 320 € et 1 420 224
entre 1 420 € et 1 720 264
entre 1 720 € et 2 020 300
entre 2 020 € et 2 520 320
entre 2 520 € et 3 000 356
entre 3 000 € et 3 500 396
entre 3 500 € et 4 000 448
supérieur à 4 000 504
Enfants Tarifs
moins de 2 ans gratuit
jusqu’à 11 ans inclus 112
plus de 11 ans 124
Ces tarifs comprennent la pension complète durant l’ensemble du
séjour, c’est-à-dire le logement et les repas à partir du dîner du
samedi 21 août jusqu’au petit- déjeuner du jeudi 26 août inclus.

 
Modalités de paiement

Le paiement des arrhes (la moitié de la somme due) est obligatoire
pour valider l’inscription.
– Carte bancaire (à l’adresse : nouveaupartianticapitaliste.org/UE2021)
– Chèques (à l’ordre de « NPA Souscription »)
– Chèques-vacances (à l’ordre de « Rives des Corbières »)
– Bons CAF et aides diverses (nous consulter avant l’inscription)

 
Au vu de la situation sanitaire et de la limitation de nos capacités d’accueil, merci de vous inscrire le plus rapidement possible
Date limite des inscriptions :
Dimanche 15 août 2021

 
INSCRIPTION EN LIGNE : NOUVEAUPARTIANTICAPITALISTE.ORG/UE2021
Au vu de l’évolution de la crise sanitaire, il sera sans nul doute  

nécessaire de continuer à appliquer les mesures assurant la
protection de toutes et tous : respect des gestes barrières, de
la distanciation physique, du nombre de personnes présentEs dans
les logements, etc. Plus d’informations sur place.
UNE JOURNÉE À L’UNIVERSITÉ D’ÉTÉ : le matin de 9 h à 12 h et
l’après-midi de 14 h à 17 h, plusieurs cycles et ateliers se déroulent
en simultané. Faites votre choix ! Le créneau 17 h – 19 h est plus léger
pour permettre balades, bains de mer ou baignades à la piscine,
ou discuter tranquillement... Dans la soirée, détente assurée :
projections, bar, et même quelques rencontres avec nos invitéEs.
Nous sommes en pension complète, c’est-à-dire logéEs en bungalow
et nourris en restauration collective. Les enfants sont pris en charge
en journée par des animateurs/trices.

 
Y ALLER ?

EN VOITURE : Autoroute A 9, sortie Leucate, puis voie express
littorale OU RN 9, échangeur D 627, puis voie express.

 
EN TRAIN : Gare de Leucate la Franqui. Navettes de bus municipaux
(ligne 15) entre la gare et le village club Rives-des-Corbières

 
Pour plus de précisions,
consultez la rubrique sur le site du NPA :
nouveaupartianticapitaliste.org
ou écrivez-nous : universite.ete@

vendredi 23 juillet 2021

APPEL

 L'ANTICAPITALISTE

Hebdo L’Anticapitaliste - 578 (22/07/2021)

 

À propos de l’initiative « Notre hôpital, c’est vous »

Sollicités par des soignantEs issus des Collectifs inter-urgences et inter-hôpitaux (CIH), plus de 200 parlementaires ont lancé la procédure d’un référendum d’initiative partagée (article 11 de la Constitution) afin de « réformer l’hôpital public pour replacer le soin, l’humain et les besoins de santé de la population au centre du système ».

Il s’agit du même dispositif référendaire que celui utilisé en 2019 pour faire échec à la loi de privatisation des aéroports de Paris. La « proposition de loi de programmation pour garantir un accès universel à un service public hospitalier de qualité » vient d’être déposée au Conseil constitutionnel et, sous réserve de validation par celui-ci, devra recueillir 4,7 millions de soutiens de la part des électeurEs.

On reste sur sa faim

Si l’on peut partager un certain nombre de constats et de déclarations d’intention figurant dans l’exposé des motifs, on reste cependant sur sa faim quant aux mesures annoncées « pour garantir l’accès universel à un service public hospitalier de qualité ».

C’est le cas notamment quand il s’agit de déterminer les capacités d’accueil (nombre de lits) nécessaires pour répondre aux besoins de la population d’un territoire. On renvoie cette évaluation au Conseil territorial de santé puis à la Conférence régionale de santé et d’autonomie, deux instances à la main des Agences régionales de santé.

C’est le cas également quand il s’agit d’établir des ratios minimum de personnel par lits ouverts ou par passages, dispositifs déjà connus et même faisant l’objet de normes réglementaires depuis parfois 20 ans dans certaines spécialités (réanimation, pédiatrie, chirurgie cardiaque, dialyse…). On est encore moins convaincu par l’efficacité potentielle de cette mesure lorsqu’on apprend que l’élaboration de ces ratios serait confiée à la Haute autorité de Santé et que leur mise en œuvre locale serait du ressort de la Commission des soins infirmiers, deux instances institutionnelles existantes qui n’ont guère démontré leur indépendance et leur opérationnalité.

Quelle « démocratie sanitaire » ?

S’agissant de la « démocratie sanitaire », formule omniprésente dans les déclarations des promoteurs du référendum d’initiative partagée, on ne peut qu’être frappé par le manque d’ambition des signataires du texte de la proposition de loi. Car à aucun moment il n’est question d’inverser la tendance centralisatrice et technocratique mise en place depuis plus de 20 ans et en particulier par la fameuse « nouvelle gouvernance » fleuron de la loi HPST (loi Bachelot) de 2009.

Et que dire de la volonté affichée de renforcer la démocratie sanitaire à l’échelon de l’établissement. On ne propose là que des aménagements à l’eau tiède concernant la représentation des usagerEs, de la communauté médicale et de la commission des soins infirmiers qui ne contrebalanceront nullement les pouvoirs verticaux attribués aux ARS, via les chefs d’établissement. On notera au passage que la représentation des personnels non médicaux par l’intermédiaire de leurs éluEs sur listes syndicales est complètement ignorée par la proposition de loi. On observera également que dans l’exposé des motifs, il n’est jamais fait mention des mobilisations importantes des personnels qui ont fleuri dans les services d’urgence, dans les EHPAD, et d’une manière générale dans de très nombreuses structures de santé et médico-sociales depuis 2019.

L’initiative de groupes de soignantEs réunis autour de la plateforme « Notre hôpital, c’est vous » et relayée par des parlementaires nous semble une base très insuffisante pour correspondre au niveau de dégradation atteint par le service public hospitalier. Nous verrons si la procédure du référendum d’initiative partagée permettra de mobiliser les professionnelEs et les usagerEs du service public hospitalier et peut-être de radicaliser sa base revendicative.

jeudi 22 juillet 2021

passe

      URGENCES SANITAIRE, SOCIALE, CLIMATIQUE,

                ÉCONOMIQUE, DÉMOCRATIQUE.

Après les mensonges, la pénurie de masques, de tests, de moyens...

Macron est de nouveau incapable d’apporter d’autres solutions que des mesures

autoritaires et inefficaces.

Pourtant étrillé par sa récente déroute électorale, il profite de la crise sanitaire

pour relancer ses “réformes ” réactionnaires sur les retraites et l’indemnisation

des chômeurs.

RÉSISTER AUX PASSAGES EN FORCE !

Malgré tout, et contrairement à la propagande obscurantiste “antivax”, plus le

temps avance, plus la vaccination montre son efficacité, tant pour limiter

les contaminations que pour protéger des formes les plus graves de la maladie.

Etre vacciné éviterait 55 à 70 % des contaminations, 90 % des

hospitalisations, et 98 % des décès.

Mais les moins vaccinéEs sont les plus modestes, celles et ceux qui vivent

difficilement de leur travail, les jeunes, les plus précaires, les chômeurs,

les retraités, les isolés, sans logis, sans papiers, sans droits...

Assurer l’immunité collective, et de ce fait, sauver des vies, éviter les

catastrophes sociales accélérées par l’épidémie et la gabegie capitaliste,

est un enjeu décisif.

    * Tout doit être fait pour faciliter et généraliser la vaccination, non par la contrainte

    mais par la persuasion.

    * Il faut imposer la levée des brevets et la réquisition des entreprises pharmaceutiques

    pour permettre une vaccination universelle, sans laquelle, la répétition de « vagues », de

    plus en plus contagieuses et virulentes est inéluctable.

    * Il faut organiser un contrôle citoyen sur les accords, brevets, essais cliniques, pour

    des vaccins et traitements sûrs et bien testés !

* Il faut reconstruire l’hôpital public, embaucher en masse des personnels,

s’opposer aux restrictions budgétaires.

    * Il faut récupérer les centaines de milliards versés aux grandes entreprises qui licencient et

    augmentent scandaleusement leurs profits.

* Il faut interdire les licenciements et augmenter les salaires !

Bref, il faudrait en finir avec la dictature de la finance !

En essayant de nous diviser entre vaccinés ou pas, entre jeunes et vieux,

entre travailleurs, retraités et chômeurs, en stigmatisant maintenant les

hospitaliers, le gouvernement espère détourner l’attention de ses propres

responsabilités dans la remontée de l’épidémie, dans le délabrement du

système hospitalier, et dans la crise économique, sociale et climatique !

On ne peut jamais faire confiance à Macron

Les promesses de moyens supplémentaires pour l’hôpital et les EHPAD, sont

restées du vent, les conditions de travail et d’accueil des patients continuent

de se dégrader, le management répressif des directions a repris de plus belle,

provoquant écoeurement et démissions, fragilisant encore un peu plus l’hôpital

public.

Les mêmes méthodes autoritaires pour toute la société

Au-delà de l’obligation vaccinale pour les soignantEs, l’extension brutale du

Pass sanitaire relève de la même « méthode », celle de la contrainte, du

passage en force, du flicage généralisé (qui pose aussi la question du respect

du secret médical).

De la même façon, Macron veut aussi nous imposer une nouvelle série

de reculs sociaux

Alors que les plans de licenciements se multiplient, le PDG de la République

française, vantant « notre modèle [...] fondé sur le travail et le mérite » (!),

veut baisser l’indemnisation des chômeurs, et a aussi relancé la réforme des

retraites, reculant l’âge de départ et organisant la baisse des pensions.

« À la rentrée nous aurons rendez-vous avec notre avenir », a-t-il conclu.

Chiche !


C’est bien dans nos entreprises par l'action, la grève et dans la rue -

par une riposte à la hauteur - que l’on peut en finir avec sa politique, tant pour l’incurie

de ses mesures en matière de santé publique que pour sa volonté d’imposer de nouveaux

reculs sociaux.

A BAS LES REFORMES ET LES MESURES AUTORITAIRES !

UNITÉ POUR S’OPPOSER AU GOUVERNEMENT !


Comité Nathalie Le Mél