jeudi 29 décembre 2022

 


OUEST FRANCE

Dans une malle, il trouve de quoi remonter le fil d’une histoire oubliée depuis 150 ans à Brest


Plus de 10 000 hommes ont été détenus dans des conditions abominables sur des bateaux de
la rade de Brest entre 1871 et 1872. Des « insurgés » de la Commune de Paris. 150 ans plus
tard, retour sur l’épisode brestois qui était tombé dans l’oubli.
Il y a trois ans, Thierry de Bresson découvre une malle dans un grenier familial en Anjou.
Une malle qui contient un trésor : de nombreux documents historiques dont des « ordres »
qui illustrent une histoire tombée dans l’oubli. L’histoire de milliers d’hommes, arrêtés juste
après la « semaine sanglante » de mai 1871 (qui désigne l’épisode final de la Commune de
Paris), détenus sur des bateaux, au mouillage à Brest, pendant près de neuf mois. Des
documents conservés par son arrière-grand-père.
Le soir même, les questions tournent dans sa tête : « Qu’est-ce que ces documents
représentent exactement ? Qu’a fait cet aïeul ? Jamais il n’avait parlé de ça ! » C’est le
début de plusieurs mois d’enquête qu’il va mener avec un ami, Stéphane Gatti. « On s’est
rendu compte que de nombreux livres sortaient régulièrement sur la Commune, mais
qu’il y avait presqu’aucune information sur l’épisode brestois. »
Du pain et des biscuits pour repas
Ils remontent alors le fil d’une histoire traumatisante. « Mon aïeul était fourrier, c’est-à-
dire secrétaire militaire, explique Thierry de Brisson. En 1871, il s’est retrouvé  à 
s’occuper de ces détenus dans des conditions épouvantables. Mais il n’avait pas fait ce
métier pour ça. D’ailleurs il a démissionné et détruit toutes les lettres qui abordaient ce
sujet dans toutes celles qu’il a conservées. »
En plus des ordres de missions, donnés par les plus hautes sphères parisiennes aux
responsables des détenus, ils ont retrouvé des récits de vie à bord dans de rares livres, édités
quelques années après la période de détention.
« Bien que nous manquions de nourriture, on met dans chaque batterie un sac pour
recevoir notre superflu avec cette inscription « Pour les petites sœurs des pauvres ».
Comme elle le méritait, cette réclame fut raillée et prise comme une injure à notre
misère » raconte Théodore Ozeré, détenu sur le navire l’Yonne.
150 enfants détenus
« Plus de 10 000 hommes, dont 150 enfants ont été détenus sur douze bateaux, en
mouillage pendant près de neuf mois au niveau du Fret et de Roscanvel, résument les
deux enquêteurs qui connaissent les récits par cœur. Ils vivaient enfermés dans les
batteries, sans voir la lumière du jour avec, comme nourriture cinq jours par semaine,
seulement un peu de biscuit et de pain. Tout ça alors qu’ils qu’ils n’étaient (peut-être)
pas communards, ils avaient juste été pris dans la rafle. »
Exposition à Brest
Après des mois d’instruction, plus ou moins sérieuse, plus de 7 000 personnes sont libérées.
Les autres sont condamnées. La plupart iront au bagne, en Nouvelle-Calédonie. « On avait
aucun document sur cette histoire, indique Chantal Rio, responsable des archives de
Brest. Quand ils sont venus nous proposer leurs documents il y a plus d’un a, ils nous
ont embarqués dans cette aventure. »
150 ans après la Commune de Paris, il est désormais possible de découvrir ses répercussions
sur Brest à l’occasion de deux expositions qui dévoilent l’histoire de cette prison dans la
rade.
Une exposition de 18 panneaux est présentée sur le Jardin de l’Académie de Marine (près
du Château), et une autre présentant les originaux des documents aux archives de brest
(1 rue Jean Foucher) jusqu’au 20 décembre.
Ouest-France du 22 octobre 2022

mardi 27 décembre 2022

5eme

 CONFERENCE DE PRESSE FINALE DU 5ème           CONGRES DU NPA 16,17 et 18 DECEMBRE.


Dimanche 18 décembre, les animateurs de la plateforme C, expriment leurs désaccord face à la décision de "séparation" initiée par la plateforme B. 

ENSEMBLE NOUS CONTINUONS LE NPA.

Comité Nathalie LE MEL Côtes d'Armor




https://youtu.be/ZSFNianpCMg

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Adresse du NPA à la municipalité de CALLAC -KALLAG

Monsieur le Maire
Mesdames, messieurs les Adjoints, Adjointes
Mesdames, messieurs les Conseillers et Conseillères municipaux.

Ce dimanche 18 décembre 2022, nous avons participé à Lannion au rassemblement pour la «journée internationale des migrants ».

Le « comité des sans papiers de Lannion » organisateur du meeting et de la
manifestation a évoqué la situation politique et les attaques menées à l’encontre de la municipalité de Callac depuis plusieurs mois.

Le déchaînement des divers groupes d’extrême droite, fascisants, voire nazis, en tous les cas réactionnaires, vise le projet d’accueil des réfugié-e-s sur votre commune.

Nous avons exprimé par notre présence militante lors des rassemblements des 17
septembre et 5 novembre, notre rejet de l’extrême droite raciste et xénophobe, de la même manière que nous nous sommes opposés à la présence à La Chapelle Neuve de Guillaume Peltier du parti zemmourien « Reconquéte ».

Nous vous apportons le soutien du NPA et nous dénonçons les menaces diverses,
verbales ou physiques, que vous recevez, d’individus dont la haine est aujourd’hui
totalement débridés par l’impunité dont ils jouissent. Notamment par leur accès à divers médias largement acquises à leur rhétorique et la complaisance de l’Etat.

Nous vous apportons donc notre soutien et nous dénonçons la dérive fascisante de vos adversaires. Notre soutien englobe évidemment tous les agents de service public de votre commune, les associations qui oeuvrent à accueillir dans la dignité tous les réfugiés, avec ou sans papiers. Et évidemment la population de Callac qui a un passé de résistance et d’accueil..

Nous rappelons aussi qu’à l’occasion des élections cantonales de 2021, le NPA et ses candidats ont dénoncé avec vigueur les candidats du Rassemblement National. Et que nous avons refusé sur le marché de Callac de leur serrer la main…Un petit geste vaut bien des déclarations prétentieuses et médiatisées.


De l’air, de l’air, ouvrons les frontières…

Nous vous adressons , monsieur le Maire, nos salutations militantes antifascistes et
anticapitalistes.

Le porte parole du comité :
Thierry Perennes

les ex candidats aux cantonales :
Uriell Lejean
Gilles Rumen

NPA Nathalie LE MEL npabear@gmail.com
www.npabear-blog

mardi 20 décembre 2022

EDITO

                                             EDITO DE LA SEMAINE



Valises de fric et violences racistes : la coupe est pleine


Bien loin de la passion du sport dépolitisée vantée par Macron, la Coupe du monde n'aura connu aucun répit dans le nauséabond. Elle se termine en plein Qatargate, avec des valises bourrées de billets saisies chez des parlementaires européens soupçonnés d'avoir été achetés par le Qatar, et par des violences de l'extrême droite en France.


La fachosphère dans la rue

Dans la nuit qui a suivi la demi-finale France-Maroc, à Lyon, Paris ou Nice, des militants

 d'extrême droite s'en sont pris ou ont tenté de s'en prendre à des supporters d'origine

 maghrébine. Cela faisait des jours que les Zemmour et autre Bardella rivalisaient de

 racisme et de provocations dans l'attente de cette demi-finale, en annonçant des

 « débordements ». Au final, ces débordements, ce sont eux qui les ont organisés ! Loin de

 l'image respectable que ces partis prétendent renvoyer lors des élections et au parlement, on

 en voit la réalité : des nervis cagoulés et armés, qui mènent de véritables ratonnades en

 pleine rue, comme à l'époque coloniale.


Pompiers pyromanes

Communiquant sur les nombreuses interpellations qui ont suivi ces violences, Macron et

 Darmanin ont fait mine de s'indigner. Les voir dénoncer le racisme et la montée des idées

 d'extrême droite en rajoute dans l’écœurement. Car c'est une véritable campagne

 xénophobe qui est menée par le gouvernement, en préparation de la loi « immigration »

 qu'il annonce pour janvier. Courant derrière le RN, la principale mesure de cette loi est

 d’inscrire les obligations de quitter le territoire (OQTF) au fichier des personnes

 recherchées, de faciliter et d’accélérer les expulsions. On y trouve également la possibilité

 d’expulser des personnes arrivées en France avant l’âge de 13 ans. Sans parler de la traque

 incessante des migrants menée par la police de Darmanin, avec la destruction de leurs

 campements en plein hiver.


Mêmes patrons, mêmes combats : unissons-nous dans les luttes

Le but de cette loi est clairement de satisfaire le patronat. Ainsi dans le cadre de sa loi, le

 gouvernement réactualise la politique d'immigration « choisie » mise en place par Sarkozy,

 en prévoyant d'octroyer des titres de séjour provisoires et renouvelables chaque années aux

 étrangers embauchés dans les « métiers en tension ». En clair, les emplois les plus pénibles

 et les moins payés, pour lesquels les patrons ne recrutent que des personnes n'ayant pas le

 choix, en raison de la précarité de leur situation. Le même jour que la finale de la Coupe du

 monde de foot, une manifestation organisée pour la journée internationale des migrants

 dénonçait le drame des ouvriers étrangers morts au Qatar, les conditions de travail de ceux

 qui sont exploités sur les chantiers des JO de Paris 2024 et le projet de loi immigration.

Cette offensive raciste et réactionnaire est également parfaitement orchestrée au moment où

 le gouvernement prépare des attaques majeures contre notre camp social, notamment la

 réforme des retraites.

Plus que jamais, la classe ouvrière est internationale, et nous sommes nous-mêmes

 d'origines diverses. Ne nous laissons pas diviser par ce poison raciste, distillé par le

 gouvernement comme par les partis de droite et d’extrême droite.

Les travailleurs et travailleuses, qu’ils soient français ou étrangers, ont un ennemi

 commun : les capitalistes, et le gouvernement à leur service.

Face à l’offensive raciste et réactionnaire qui cherche à nous diviser, unissons-nous

 dans nos luttes et dans nos grèves.

lundi 19 décembre 2022

CSSP



Lannion (réfugiés)

laanion

Manif sans papiers Lannion 18 décembre le comité Nathalie LE MEL du NPA était présent.

                                                         et le NPA dans la manif de Paris




congres

 

Nouveau Parti Anticapitaliste 29

Npa29Expression des comités Npa: Pays Bigouden, Brest, Carhaix-Kreiz Breizh, Châteaulin, Presqu'île de Crozon, Morlaix, Quimper, et Quimperlé. Seuls les articles signés "Npa" engagent le parti.

4è internationale

4è internationale dans A gauche du PS
Photothèque Rouge / Martin Noda / Hans Lucas

Après le congrès du NPA

Le congrès du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) a eu lieu les 9, 10 et 11 décembre. Il a abouti à une séparation du parti. La première déclaration publiée ci-dessous a été adoptée par la plateforme qui a gagné 48,5 % des voix. La seconde par la plateforme obtenant 45,5% des voix.

Nous continuons le NPA, pour un parti des exploitéEs et des oppriméEs, révolutionnaire et unitaire

La pandémie et ses conséquences sonnent comme des avertissements. Le capitalisme, la course aux profits, mènent l’humanité à la catastrophe. Guerres, crises écologiques mettent dangereusement en péril la vie sur terre, crise économique, pénuries… Ici, Macron entend poursuivre l’offensive néolibérale contre nos droits, en particulier en s’attaquant ces prochaines semaines à nos retraites. Il y a urgence à rompre avec ce système à bout de souffle.

Les grandes puissances impérialistes se redéploient, les concurrences s’exacerbent, l’extrême droite menace. Les politiques guerrières et la course aux armements se renforcent. Partout, nous sommes du côté des peuples et de leur droit à l’autodétermination, comme en Ukraine, solidaires face à l’agression de Poutine.

En l’absence d’une alternative écosocialiste, s’appuyant sur l’auto-organisation de celles et ceux d’en bas, la machine infernale capitaliste continuera de s’emballer. Internationalistes, anticolonialistes, nos espoirs se nourrissent des mobilisations féministes et contre la dictature en Iran, des grèves pour les salaires en Angleterre, des manifestations pour la démocratie en Chine, des luttes contre le racisme aux États-Unis, des luttes contre le chlordécone aux Antilles… Nous agissons en solidarité avec toutes ces mobilisations. Si les luttes sont bien réelles, elles peinent à gagner. Les plus massives et radicales, celles du printemps arabe notamment, sont parvenues à se débarrasser de régimes autoritaires et corrompus. Mais aucune n’a débouché sur une alternative émancipatrice. La contre-offensive réactionnaire s’est accompagnée de massacres de masses et du retour en force de régimes dictatoriaux.

Pour maintenir leur domination, les capitalistes sont prêts à tout. Ils renforcent leurs offensives racistes, islamophobes et autoritaires. Des gouvernements d’extrême droite imposent des politiques discriminatoires, climaticides, réactionnaires. La menace fasciste revient en force. Elle nécessite vigilance, luttes spécifiques et cadres unitaires pour la combattre.

Macron s’en prend aux plus précaires d’entre nous avec la réforme de l’assurance chômage, avec la loi Darmanin contre les migrant·e·s. La réforme des retraites prétend repousser l’âge de départ à 65 ans. Plus qu’une nouvelle « réforme », cette offensive en faveur des capitalistes porte en elle le projet d’une société de sur-exploitation : travailler toujours plus, plus longtemps… et pour des revenus toujours faibles. C’est une véritable provocation contre l’ensemble de celles et ceux qui, par leur travail manuel ou intellectuel, font tourner la société, tout particulièrement les femmes.

Macron place la barre très haut. Pour lui, ça passe ou ça casse : la réforme ou la dissolution. Il ne nous laisse pas d’autre choix que de bloquer le pays. Il faut dégager Macron. Cela implique l’unité des travailleurs, des travailleuses et de la jeunesse, de leurs organisations, de la base au sommet. Cela nécessite surtout un mouvement par en bas, dans les lieux de travail et d’études, dans les communes et les quartiers, qui organise et décide de la lutte.

Refus des licenciements, augmentation des salaires, baisse du temps de travail… il faut rompre avec l’exploitation capitaliste qui fait passer les profits avant nos vies. Dans les entreprises et sur tous les lieux de travail, nous agissons pour construire des outils de résistance collective – syndicats, collectifs, etc. Les combats contre l’exploitation, les combats contre toutes les oppressions et pour la préservation de la planète sont liés. Les luttes écologistes, féministes, LGBTI, antiracistes ont leur dynamique propre et leurs formes organisationnelles. Leur auto-organisation construit l’émancipation de toutes et tous. Leur convergence ouvre la voie à une confrontation avec ce système et les pouvoirs qui le défendent.

Une organisation Internationaliste, anticapitaliste, féministe et écosocialiste

En 2009 nous avons initié le NPA dans l’espoir de nous regrouper dans un même parti avec toutes celles et tous ceux qui se situaient dans une perspective anticapitaliste, en rupture avec la gauche de gestion du système. Ce projet est plus que jamais d’actualité. Aujourd’hui, nous renouons avec le fil de la construction d’un parti utile pour les exploitéEs et les oppriméEs. Dans la dernière séquence, le vote Mélenchon puis NUPES a été l’outil utilisé par une partie importante des classes populaires pour se défendre contre Macron et l’extrême-droite. Mais sur le plan militant, des dizaines de milliers d’anticapitalistes sont orphelinEs d’une organisation politique qui agit pratiquement dans la lutte des classes, au-delà des échéances électorales. Une organisation convaincue qu’on ne pourra mettre fin à l’exploitation, aux oppressions et à la destruction des écosystèmes sans renverser le capitalisme, sans une transformation révolutionnaire de la société, une organisation en dialogue et confrontation sans sectarisme avec les autres courants du mouvement social.

Des groupes en désaccord avec ces perspectives se sont développés dans le NPA. Dans certaines villes et secteurs, dans nos instances, le NPA est devenu un front d’organisations, en concurrence les unes avec les autres. Nous refusons cette situation qui transforme notre parti en champ de bataille. Devant leur refus de changer de fonctionnement, nous décidons de continuer le NPA en actant la séparation avec ces groupes.

Dans les prochaines semaines, le NPA répondra présent dans toutes les mobilisations : contre la réforme des retraites, pour la santé et l’hôpital public, en défense des migrantEs dès les prochaines marches des solidarités, pour construire la grève féministe du 8 mars, contre les projets de méga-bassines, la relance du nucléaire et l’enfouissement des déchets à Bure…

A l’échelle locale et nationale, nous lançons une campagne militante pour nous adresser à toutes celles et tous ceux qui ont l’envie commune de construire une organisation anticapitaliste, révolutionnaire et unitaire.

La première sera une réunion publique à Paris le mardi 17 janvier à la Bellevilloise, avec nos porte-parole Olivier Besancenot, Christine Poupin, Philippe Poutou et Pauline Salingue.

11 décembre 2022

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Urgence et actualité de la révolution, nous continuons le NPA

Le congrès du NPA a réuni ce week-end à Saint-Denis 210 délégués, représentant les 2 013 membres du parti. La plateforme A a recueilli 91 votes, soit 6,21 %, la plateforme B 711 voix, soit 48,50 %, et la plateforme C 664 voix, soit 45,29 % (c’est-à-dire 47 voix d’écart). Il s’est tenu quelques mois après que l’ensemble du NPA a mené la campagne présidentielle du NPA, campagne qui a contribué à un nouvel afflux militant vers le NPA, en un an, de plus de 500 militants et militantes, jeunes, scolarisés ou travailleuses et travailleurs qui ont rejoint les rangs du parti.

Malgré ces pas en avant, une partie de la direction sortante du NPA a choisi de quitter le congrès avant tout vote, dont les votes décisifs d’orientation, pour mener seule une politique en direction de la NUPES et de sa principale composante LFI, entamée aux régionales de 2021 en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, et confirmée à l’occasion des législatives de 2022. Une politique de séparation minoritaire, qui n’a recueilli dans un huis clos que 100 voix, tandis que le parti avait envoyé 210 délégués à ce congrès. Les quelques scissionnistes de la direction sortante ont fait le choix de tenter de faire exploser le parti au mépris du vote démocratique des militants et militantes qui pourtant, dans leurs assemblées électives, avaient voté majoritairement une motion explicite en faveur de « continuer le NPA », ou en votant majoritairement pour des plateformes qui refusaient la scission, dont notre plateforme C. Cette plateforme est largement majoritaire dans le secteur jeunes du NPA, dans de nombreuses branches professionnelles (transports, Poste, auto…) et des fédérations départementales importantes (Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Rouen…).

Ce choix est irresponsable, d’autant plus que la situation nationale et internationale exige que les révolutionnaires resserrent leurs rangs et avancent des perspectives d’émancipation révolutionnaire pour le monde du travail et la jeunesse. Qu’ils se regroupent plutôt que de se diviser. Mais le NPA continuera, malgré le départ de ses principaux porte-parole. Nous, délégués de la plateforme « Actualité et urgence de la révolution », qui avons recueilli la quasi moitié des votes du parti, assumons cette responsabilité vis-à-vis de l’ensemble du NPA, de ses comités, de ses fédérations et de ses branches quels que soient les votes au congrès. Dès lundi, nous réunirons toutes les instances du NPA.

Nous en appelons à tous les militants et militantes de notre parti, derrière la majorité qui s’est exprimée contre la scission, à poursuivre la construction du NPA avec nous. Et au-delà, avec nous, par responsabilité internationaliste, à lutter contre l’émiettement de l’extrême gauche et du mouvement révolutionnaire à l’échelle mondiale. Le NPA s’est toujours conçu comme un pôle de regroupement des révolutionnaires, vers un parti révolutionnaire des travailleurs. Et des travailleuses.

Ici en France, le monde du travail se trouve confronté à une offensive tous azimuts du patronat et du gouvernement. Salariés, dont les plus précaires, chômeurs et chômeuses, retraités, handicapés sont durement frappés. Avec une inflation dépassant les 6 % en rythme annuel, les salaires sont rognés un peu plus chaque jour, et les classes populaires promises à de nouveaux sacrifices : pour beaucoup, il est question d’avoir faim et froid, sans électricité et chauffage, cet hiver. Pour le début de l’année 2023, les tarifs des transports en commun, des péages autoroutiers, de la poste, etc., sont tous annoncés à la hausse. Et le gouvernement lance son attaque contre le montant des pensions des anciens et anciennes, entre autres par le recul de l’âge légal de départ en retraite.

Cet automne a été marqué déjà par un grand nombre de mobilisations et de grèves, pour des augmentations de salaires, émiettées et isolées mais pourtant déterminées. La journée de rendez-vous national de grève du 18 octobre, de soutien aux grévistes des raffineries mais aussi de rage contre Macron et son gouvernement qui voulaient les réquisitionner, a montré qu’une explosion de colère était possible. Il y a urgence à préparer les mobilisations et leur généralisation, seules à même de changer le rapport de forces et de repousser ces attaques patronales et gouvernementales : pour une hausse des salaires et des pensions de 400 euros net mensuels pour tous et toutes, aucun revenu en dessous de 2 000 euros et un alignement systématique des salaires sur les prix, pour une retraite à taux plein en cotisant 37 ans et demie au maximum et dès 60 ans. Il s’agit en fait d’imposer un partage du travail entre toutes et tous – pour travailler toutes et tous et travailler moins -, sans diminution de salaire, avec, au contraire, des salaires qui suivent le coût de la vie. À l’exigence d’arracher ces revendications vitales s’ajoute la colère face à la dégradation croissante des conditions de santé, d’éducation, de transports, comme face aux dégâts écologiques qui pourrissent la vie quotidienne des classes populaires et de la jeunesse. Ces exigences d’une autre vie, qui ne soit pas sacrifiée aux profits, s’obtiendront par la lutte de classe, par une riposte d’ensemble du monde du travail et non pas dans les institutions. Ce n’est ni au parlement, ni dans les salons du dialogue social que le monde du travail pourra arracher des victoires. Il n’y aura pas, comme le défend la FI, de capitalisme à visage humain, ni de révolution citoyenne par les urnes. Nous réaffirmons la nécessité et la possibilité de construire un parti révolutionnaire, car faire reculer le patronat et à terme lui arracher le pouvoir, ne se fera pas par les élections. Dans l’immédiat, le NPA va prioriser la construction des mobilisations, avec toutes celles et tous ceux, et ils sont nombreux autour de nous, organisés politiquement, syndicalement ou dans des associations, et plus nombreux encore non organisés, qui voudront aller dans ce sens. Nous manifesterons en cortège du NPA à la Marche des solidarités du 18 décembre prochain, que nous appelons à rejoindre massivement.

Face à la montée des courants et idées nauséabondes de l’extrême droite, nationalistes et racistes, largement reprises par la droite et le gouvernement lui-même, face à la guerre et au chaos vers lequel nous emmène la société capitaliste, nous avons une responsabilité particulière vis-à-vis de notre classe sociale, une responsabilité de l’aider à avoir confiance dans ses propres forces pour lutter sur son propre terrain et sortir des illusions institutionnelles. Alors que le monde du travail montre sa force de blocage de toute la société quand il se met en grève. Force de blocage mais force de réorganisation de toute la société, si les prolétaires en lutte poussent au-delà et s’organisent pour jeter les bases de leur propre pouvoir.

La situation internationale, elle aussi, en appelle à nos responsabilités. Des grèves et vagues de grèves éclatent dans différents pays, dont l’Angleterre. Plus généralement, on assiste à une vague inédite de contestations sociales de grande échelle. En 2019, moins de dix ans après les révolutions arabes de 2011, nous avons connu un regain de contestations de masse : aux quatre coins du globe et aujourd’hui en Iran et en Chine. Elles s’ajoutent aux luttes massives des femmes pour le droit à l’IVG et contre les violences sexistes et sexuelles, aux luttes pour les droits des LGBTI, aux luttes des jeunes et moins jeunes pour le climat et contre le racisme.

Au moment où se profilent les périls réels de militarisation et de durcissement autoritaire des régimes contre les classes populaires, mais où des réactions et capacités d’affirmation se présentent pour notre classe un peu partout dans le monde, il est temps de faire vivre dans les faits un pôle révolutionnaire. De regrouper ces forces, minoritaires mais pourtant bien réelles, qui militent pour le renversement révolutionnaire du système. Un système capitaliste qui accumule les preuves de sa faillite à satisfaire les besoins de l’humanité, alors qu’aujourd’hui, parmi les huit milliards d’individus, une majorité est maintenue au bord de la survie.

Nous nous adressons à toutes les travailleuses et travailleurs, aux jeunes et moins jeunes, révoltés par le système d’exploitation capitaliste et son cortège de misère, de guerres et d’oppressions : rejoignez-nous pour son renversement et portons tous ensemble sur le devant de la scène l’actualité et l’urgence de la révolution !

11 décembre 2022