PREMIER MAI 2022
INTERVENTION INTERSYNDICALE
GUINGAMP
Chèr(e)s
amies et amis et camarades
Merci
à toutes et tous d’avoir fait le déplacement pour assister à
notre traditionnel rassemblement du PREMIER MAI, fête internationale
des travailleuses et travailleurs.
Traditionnel
certes mais à la fois revendicatif et festif à la mode
guingampaise.
Et
merci donc à la chorale et plus tard dans la matinée aux musiciens.
Nous
ne le répéterons jamais assez, car il nous faut passer le flambeau
aux plus jeunes générations, le PREMIER MAI n’est pas la fête du
muguet de Pétain.
Cette
journée fut imposée par le mouvement ouvrier international à
travers des luttes difficiles, courageuses.
Les
coups, les peines de prison, les exactions des forces de l’ordre
des états capitalistes ne purent enrayer les puissants mouvements
syndicaux qui luttaient pour une
fête du travail,
avant qu’elle ne devienne chômée et payée.
Rappelons
que jusqu’à MAI 1968, date historique, les manifestations du
PREMIER MAI était encore interdite à Paris…
L’an
passée,nous avions conclu :
«Nous
organisations
héritières
de la glorieuse
«
Commune de Paris » qui leva le drapeau de l'émancipation ouvrière,
appelons toutes les travailleuses et travailleurs à se saisir de
cette journée de mobilisation et de manifestation, pour s’engager
avec détermination pour l’emploi, les salaires, les services
publics, la protection sociale, le respect des libertés et la paix
dans le monde.Transformons le monde de demain en un monde vivable, un
monde de justice sociale, écologiste et féministe !
Alors
ouvrons ensemble la grande page internationale de ce premier Mai 2022
puisque partout dans le monde, en toute liberté, ou sous les
dictatures, cette journée nous réunit.
Justement
notre Terre est menacée dans sa survie même.
Le
vivant, donc toutes les espèces animales, végétales qui peuplent
la terre sont impactées par le dérèglement climatique, la montée
des eaux, les pollutions industrielles et humaines, la rapacité des
multinationales dans leurs courses éhontées au profit.
Alors
que nombre d’organismes internationaux tirent la sonnette d’alarme,
qu’ils préconisent de prendre des mesures immédiates pour changer
de modèle de société, pour respecter les ressources, la
biodiversité et in fine l’être humain.
Que
ne voit-on pas ?
La
résurgence de guerre comme celle en Ukraine qui ravage et mette à
feu et à sang population, et ressources. Et font le bonheur de
marchands de canons des deux côtés du front...
Nos
organisations syndicales défendent depuis la grande boucherie
impérialiste de 14 -18 l’exigence de paix et de concorde entre les
peuples, le droit de chacun à l’autodétermination inaliénable,
les coopérations mutuelles.
Jamais
nous ne confondrons les victimes et les bourreaux.
A
BAS LA GUERRE
A
BAS LES TYRANS
A
BAS LES MARCHANDS DE CANONS
DESARMEMENT
DU CONTINENT EUROPEEN AVANT D’ALLER DONNER DES LECONS AUX AUTRES…
SOLIDARITE
INTERNATIONALISTE ENVERS L’UKRAINE, LA PALESTINE, LE YEMEN, ...TOUS
LES PEUPLES EN LUTTE POUR LEUR INDEPENDANCE.
COURAGE
ET
TOUT NOTRE SOUTIEN AU
PEUPLE RUSSE CONTRE SA PROPRE BOURGEOISIE.
Et
puis, il va bien nous falloir parler de ce pays, alors que commence
dans l’incertitude un second mandat Macron.
Avec
de gros dossiers qui vont surgir à l’issue des élections
législatives sur les retraites, les prestations sociales, l’emploi,
les services publics, l’éducation, les enjeux environnementaux.
Et
notre préoccupation majeure :
les
salaires, les pensions.
Vous
remarquerez que nous laissons pas à Macron ou Le Pen voir à Michel
Edouard Leclerc...le thème du « pouvoir d’achat » ...
Nous
exigeons une rupture profonde en matière salariale et pour les
pensions.
Avec
un taux d’inflation qui s’emballe, la situation faite aux
salarié-es du privé comme aux agent-es du public, aux retraité-es,
aux privé-es d’emploi comme aux étudiant-es n’est plus
tolérable.
Plus
de 9 millions de nos concitoyens vivent sous le seuil de pauvreté,
alors que plus de 8 millions d’entre elles et eux ont recours à
l’aide alimentaire.
Les
entreprises du CAC 40 ont réalisé des profits records en 2021 et
les milliardaires en France ont accumulé 236 milliards
supplémentaires lors de la pandémie.
Dans
le public comme dans le privé, le travail des salarié-es doit être
reconnu à la hauteur de sa valeur, des richesses qu’il crée, et
garantir l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.
Les
étudiantes et étudiantes doivent pouvoir faire leurs études
sereinement sans subir la précarité.
Les
pensions de retraites doivent être également revalorisées, les
privé.es d’emploi doivent être protégé.es et indemnisé.es et
non stigmatisé.es.
Nous
revendiquons donc des mesures fortes et générales d’augmentation
des salaires et des pensions, des bourses étudiantes, des minimas
sociaux et un plan de rattrapage des pertes accumulées.
SECONDE
PARTIE
Les
services publics ont ils un avenir? :
Les
services publics sont un bien commun fortement malmené. Le
quinquennat Macron n’a fait que renforcer ce délitement du public
poursuivant l’entreprise de démolition organisée par ses
prédécesseurs. Tous les secteurs sont atteints. La Poste, Les
transports, la santé, la justice, les collectivités territoriales
et l’éducation nationale
Nous
atteignons aujourd’hui un point de rupture.
La
situation est tellement grave qu’un collectif d’agents et
d’usagers des services publics s’est constitué le 14 février
pour alerter les candidats à la présidentielle. Une cinquantaine
d’associations se sont regroupés pour lutter contre « le
grand effondrement organisé ».
Dans
les hôpitaux, le COVID a accentué une crise structurelle.
Des
médecins disent : « nous avons atteint un point où il y a des
pertes de chance pour les malades ».
Ce
qui est inacceptable.
Dans
le secteur social.15 à 30 % des postes sont vacants et 70 %
des employeurs peinent à recruter. Il faut dire que nos dirigeants
ont peu anticipé sur les départs en retraite.
Qui
a encore aujourd’hui envie de se coltiner un travail dans le
secteur social ? Sans moyen, sans reconnaissance.
Dans
la justice, le manque de moyens et les conditions de travail
déplorables ont mobilisé plus de 3000 magistrats dénonçant:
« une
justice qui n’écoute pas, qui raisonne uniquement en chiffres, qui
chronomètre tout et comptabilise tout. »
Même
discours à Pôle emploi, à la Poste et ailleurs. Les mêmes
techniques managériales sont à l’œuvre ici et là.
La
modernisation de l’action publique à travers la dématérialisation
des procédures renforce la fracture sociale.
Treize
millions de personnes seraient en difficulté pour accéder à leurs
droits, titres de séjour, retraites, aides sociales diverses. On
aura beau jeu de nous annoncer en fin d’année qu’une partie des
budgets sociaux n’ont pas été dépensée. Et pour cause, des
milliers de personnes n’auront pu effectuer leur demande ou auront
abandonné la partie.
Nous
nous en rendons compte au quotidien, nous toutes et tous qui passons
un temps fou à contacter les organismes, à essayer de nous battre
pour savoir qui est le bon(ne) interlocuteur, à nous entendre dire
que tout se passe sur le net ...
Il
faut bien se rendre compte que l’objectif finalement n’est plus
de rendre un service aux personnes ce qui était l’essence même de
la Fonction publique telle qu’elle avait été pensée après-guerre
mais de libéraliser ces services et de confier au secteur privé la
partie rentable.
Depuis
30 ans au fil des réformes, un arsenal de normes budgétaires et
juridiques a rendu progressivement l’externalisation
incontournable. La sous-traitance s’est imposée partout du
nettoyage des locaux à l’élaboration des politiques publiques.
Certains
découvrent aujourd’hui l’existence du cabinet MAC KINSEY au
niveau de l’État
Au
Conseil Départemental des Côtes d’Armor le cabinet KPMG fut aussi
grassement payé et chargé de conseiller et de donner des pistes de
réorganisation du service public. On voit le résultat !!!
Au
final, cette « externalisation » conduit souvent à une
diminution de postes, une dégradation des conditions de travail des
agents, à une perte des compétences et du sens de l’intérêt
général.
Alors
plus que jamais, luttons pour défendre les services
publics et ses agents.
Et
pour finir, nous n’allons pas oublier la situation particulière
dans le pays de Guingamp :
La
hausse des prix de l’énergie, des carburants et de l’alimentaire,
amplifie pour la population, et surtout pour les plus démunis, les
difficultés pour boucler les fins de mois et assurer ses besoins les
plus vitaux.
Il
y a urgence à augmenter les salaires, l’ensemble des grilles de
nos branches professionnelles sont dépassées par chaque
augmentation inflationniste du SMIC.
TROISIEME PARTIE
Sur
les salaires justement, nous constatons les inégalités organisées
sur les augmentations dans le secteur de la santé avec les mesures
dites du SEGUR, attribuant selon les catégories des bonifications,
et oubliant des secteurs entiers du médico – social et du médical.
Voire
en développant un « foutage de gueule » comme dans les
services d’aide à domicile ou les augmentations seraient
attribuées après des entretiens d’évaluation
professionnelle...de personnel présent depuis 10, 20 ou 30 ans…
Pour
l’ensemble des fonctionnaires des trois versants de la fonction
publique la revalorisation de la valeur du point se fera après les
élections ? Ou pas !!!
Tout
cela contribuant en plus de la précarité organisée à rendre de
moins en moins attractif le service public.
Enfin
dans l’immense majorité des entreprises privées les négociations
salariales annuelles continuent d’être difficiles et ardues.Même
si le patronat confronté à un phénomène inédit de démission ou
de rupture conventionnelle lâche du lest.
Pour
entrevoir les difficultés de recrutement, il suffit de prêter
attention aux diverses banderoles plantées en bordure des routes et
offrant des postes.
Bizarrement
aucune de ces banderoles n’a encore affiché une proposition du
genre :
« cherchons
ouvrier de fabrication, salaire 3000€ mensuel….carburant fourni
pour venir travailler ».
Dans
la macronie, l’important n’est pas de parler salaire mais prime
défiscalisée assujettie au bon vouloir du patronat.
Nous,
nous avons une solution simple techniquement : un treizième
mois pour tous.
Exit
les primes macrons.
Nous
avons des revendications à poser et à mettre en débat sur les
lieux de travail, de vie et d’études :
Le
SMIC à 2000 €.
L’augmentation
immédiate des salaires, pensions et minima sociaux pour qu’aucun
revenu ne soit inférieur au SMIC.
L’instauration
de minima salariaux selon le niveau de qualification initiale ou
acquise par l’expérience.
L’égalité
salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes.
Le
dégel du point de la Fonction publique et des conventions
collectives et le rattrapage des 18 % de pertes salariales depuis
l’année 2000.
La
création de postes de titulaires dans la Fonction publique et un
plan de titularisation pour les personnels précaires.
Le
renforcement des services publics de proximité et les moyens
nécessaires pour répondre à l’ensemble des besoins de la
population.
La
renationalisation des secteurs stratégiques.
Le
100 % sécurité sociale basé intégralement sur les cotisations
sociales, donc la suppression de la CSG et de la CRDS, et la prise en
charge de la perte d’autonomie dans l’assurance maladie
Le
droit à la retraite pour tous et toutes dès 60 ans (et avant pour
les travaux pénibles) pour une carrière complète de 37,5
annuités ,intégrant les périodes d’études et de stage
après 18 ans, de première recherche d’emploi et d’inactivité
forcée.
L’indexation
des pensions sur les salaires, et
non pas
sur les prix.
La
réduction du temps de travail à 32 heures par semaine sans perte de
salaire, ce qui équivaut à la création de 4,5 millions d’emplois.
Dans
le pays de Guingamp, les enjeux de mobilisation ne manquent pas pour
défendre l’hôpital
public et une offre de soins répondant aux besoins sociaux de la
population.
Notre
détermination à conserver une maternité et une
chirurgie de plein exercice nous le renouvelons aujourd’hui.
Comme
nous l’avons indiqué lors de notre conférence de presse nous
entendons nous saisir de la période électorale des législatives
pour accentuer
la pression.
L’hôpital
doit embaucher massivement,et ré-ouvrir des lits.
Nous
proposons de licencier sans indemnité ni préavis ROSSETTI le
démolisseur de l’hôpital public.
Nous
n’entendons pas observer sans rien dire le projet d’implantation
d’une usine à saumons à Plouisy.
Alors
que l’artificialisation des terres agricoles devient un scandale,
par
exemple
l’immense entrepôt de LIDL à Plouagat ne pose t’il pas question
sur le type de développement économique que nous souhaitons?
Ces
structures, inutiles
et dangereuses,
consommatrices de terre, d’eau, polluantes
et pratiquant des bas salaires sont
elles
l’avenir des salariés de Guingamp?
Alors
que les entreprises de l’agro alimentaire, du commerce, de l’aide
à domicile se plaignent
du manque de personnel, alors que les richesses
amassées par les groupes industriels, commerciaux ou de services
sont colossales,
nous revendiquons des effectifs, de meilleures conditions de travail,
des salaires dont aucun ne doit être inférieur à un SMIC à 2000€.
En
ces temps de pandémie, nous
interpellons aussi les décideurs publics et privés sur la pérennité
de la COOP de masques.
Au
lieu de faire des beaux discours sur l’économie
circulaire,achetez donc vos masques de protection en local…
PARTIE
FINALE
Chères
amies amis et camarades,
Un
chanteur nous dit souvent dans son refrain:
ON
NE LACHE RIEN
Alors
rappelons aux puissants
de ce monde la phrase d’un docteur argentin qui les
fit
trembler:
HASTA
LA VICTORIA SIEMPRE
JUSQU’A
LA VICTOIRE TOUJOURS
BETEK
AN TREC’H ATAO
VIVE
LE PREMIER MAI, VIVE NOTRE CAMP SOCIAL,LA LUTTE CONTINUE...