Nouvelle opération policière contre les sans-papiers à Nantes
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Depuis la fin du mois de janvier, sur ordre direct du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, les patrouilles de police et de gendarmerie ont intensifié leur présence dans le centre-ville de Nantes. Elles ont pour mission de multiplier les contrôles d’identité afin d’envoyer des migrants en situation irrégulière dans des CRA (centres de rétention administratifs.). Dans les faits, ces contrôles au faciès et ces arrestations n’ont qu’un but : terroriser les personnes migrantes. Et ils ont un certain succès, malheureusement, puisque, depuis quelque temps, ces dernières ne mettent plus les pieds dans le centre-ville afin de ne pas être arrêtées. Ainsi, lors des premiers jours de l’opération, les 21 et 22 janvier, la police avait contrôlé une quarantaine de personnes et en avait interpellé 26, dont certaines avaient été placées en centre de rétention dans la foulée. Cette nouvelle mesure répressive fait suite à d’autres du même type, comme l’opération « Place nette » de l’an dernier à Nantes, dont les résultats ont fait état de 6 484 personnes contrôlées, 301 personnes interpellées et 14 incarcérations. Cette débauche de moyens policiers avait officiellement pour but de mettre un coup au trafic de drogue, mais elle avait surtout servi à créer toujours davantage d’insécurité pour les habitants et les travailleurs les plus précaires de l’agglomération et d’en profiter pour arrêter des sans-papiers.
La municipalité PS est loin d’être en reste dans cette surenchère sécuritaire. Le CRA de Nantes, qui était vétuste et prévu à la fermeture, a finalement fermé en 2009 suite à son incendie par un ressortissant turc qui souffrait de troubles psychiatriques, et dont la place eut été dans un hôpital adapté et non dans un centre de rétention. En 2022, la maire de Nantes, Johanna Rolland, malgré tous ses beaux discours de façade, et l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, signaient conjointement un communiqué sur l’ouverture en 2026 d’un nouveau CRA.
À Nantes, des rassemblements pour dénoncer cette politique abjecte et en soutien aux personnes sans papiers ont déjà eu lieu, réunissant une cinquantaine de personnes à l’appel du collectif Gasprom (Groupe d’accueil, de solidarité, de partage, de révolte, pour l’ouverture du monde et des frontières). Les attaques contre les immigrés sont des attaques contre tous les travailleurs, et nous participerons à chaque initiative pour défendre toute personne sans papiers en proie à la répression de l’État.
Jean Vautroi