Éditorial du RSO d’Allemagne — Voter pour la seule force de changement : la nôtre !
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Éditorial des bulletins d’entreprises de nos camarades du RSO (d’Allemagne), du 12 février 2025 (à lire en allemand sur leur site : https://www.sozialismus.click/waehlen-wir-die-eigene-kraft-zur-veraenderung/)
Le week-end dernier, des centaines de milliers de personnes sont à nouveau descendues dans la rue contre la droitisation générale du paysage politique : rien qu’à Munich, ils étaient bien plus de 250 000. Cela montre combien les gens sont révoltés, à juste titre, et ne sont pas près d’accepter que la campagne électorale soit toujours plus dominée par les propos haineux d’extrême droite et par les discours du probable futur chancelier Merz [CDU], qui, à l’unisson avec l’AfD [Alternative pour l’Allemagne, extrême droite], cherche à réduire à néant le droit d’asile.
Dans ces manifestations, beaucoup de discours s’en sont pris à la collaboration de fait de la CDU [chrétiens-démocrates] avec l’AfD, mais aucun ne s’est attaqué au contenu-même de leur politique. C’est de cette manière que le SPD [Parti social-démocrate] et les Verts cherchent à se présenter dans la dernière ligne droite de leur campagne électorale : en défenseurs de « la démocratie ». Alors qu’ils font eux-mêmes des immigrés les boucs émissaires de la situation, de la même manière que le font les autres partis et dans le but de détourner la population des problèmes réels. Lors du duel télévisé entre Scholz [le chancelier sortant] et Merz [CDU], le premier a fièrement expliqué que sous son gouvernement le chiffre des expulsions avait augmenté de 70 %. Et après la joute verbale, Merz et Scholz se sont serré la main chaleureusement. Ils se comprennent et s’entendent, et – qui sait – gouverneront peut-être bientôt ensemble dans une nouvelle coalition.
La « grande coalition »… de la diversion
Tout ce tintamarre médiatique autour de l’immigration, ainsi que ces disputes visant à départager celui qui expulserait le plus d’immigrés, arrivent comme une bénédiction pour les super-riches et les grosses entreprises avides de nous faire les poches. Les grands partis de gouvernement prévoient en effet de nouvelles attaques contre nous tous. Tous disent vouloir donner un nouvel essor à « l’économie ». Des attaques sur les salaires et les conditions de travail sont en préparation, ainsi que des cadeaux aux entreprises.
La baisse d’impôts au programme de la CDU représente, pour la frange de la population la plus riche, un pactole de 28 milliards. Les libéraux du FDP et l’AfD ont des plans tout à fait semblables. Dans le même temps, il est prévu de réarmer le pays tant et plus, et en contrepartie, on nous répète qu’il va falloir accepter des économies dans le social, la santé, l’éducation, les transports publics, la construction de nouveaux logements, etc. En deux mots : une politique sur le dos des plus mal payés et des familles désargentées en mal de logement.
Les voilà les vrais dangers qui nous menacent ! Et pour faire passer ces attaques, ils n’ont d’autre solution que de faire diversion et de tenter de nous diviser. C’est de là que vient ce grand débat sur l’immigration, et de là aussi, leur tactique qui consiste à jouer les bénéficiaires des minima sociaux contre les smicards « zélés et assidus ».
Tous ensemble contre la division !
À Berlin, on a pu voir ces derniers jours une tout autre coalition se former, une coalition qui pourrait bien imposer une nouvelle donne : lundi dernier, 6000 collègues de la BVG [bus, métros et trams berlinois] ont fait grève et montré leur détermination lors d’une belle manifestation depuis les bureaux de leurs patrons jusqu’au bâtiment des Finances de la ville. Durant les quatre dernières années d’inflation, ils n’ont rien vu venir. Aujourd’hui, ils revendiquent 750 euros mensuels d’augmentation pour tous. Jeudi et vendredi, ce sera le tour des collègues des services publics : le personnel des hôpitaux et les municipaux ont deux jours de grève prévus. À Berlin comme dans tout le pays, c’est l’activité de tous ces travailleurs et travailleuses qui assure la vie sociale. Nous avons les mêmes intérêts et c’est tous ensemble qu’on obtiendra satisfaction. Toutes et tous ensemble aussi, en barrant la route à la politique du « diviser pour régner ». Les conflits sociaux, les mobilisations, les grèves : notre propre intervention a bien plus d’impact réel que les bulletins de vote.
Pour un monde sans frontières, sans guerre et sans exploitation !
C’est pour le dire que les candidates du RSO (Revolutionäre Sozialistische Organisation) et de RIO (Revolutionäre Internationalistische Organisation) se présentent dans trois circonscriptions du pays. À Berlin, Franziska Thomas, candidate dans la circonscription de Tempelhof-Schöneberg, et Inès Heider, candidate à Friedrichshain-Kreuzberg/Prenzlauer Berg. Ces candidates ne sont ni consultantes ni avocates. Actives dans le secteur du travail social, elles sont comme chacun et chacune d’entre nous, partagent les mêmes soucis et les mêmes problèmes. La campagne électorale est pour elles l’occasion de mettre en avant un programme de lutte : contre les licenciements, pour un minimum de 650 euros mensuels d’augmentation de salaire et pas de revenu en dessous de 2000 euros net. Elles ne cherchent pas à diviser, mais à rassembler tous ceux dont les moyens d’existence sont menacés en permanence. Toutes celles et ceux qui doivent bosser pour arriver à boucler leurs fins de mois. Nos candidates défendent aussi le droit des immigrés à rester en Allemagne et dénoncent les violences faites aux femmes et aux LGBTQIA+. Voter pour ces candidates, c’est exprimer notre confiance en la force des travailleuses et des travailleurs.