mardi 5 février 2019

manif

LE TELEGRAMME


       GUINGAMP: 350 à 400 manifestants






Grève.  Un défilé rouge et jaune

Réunis pour la première fois, 300 Gilets jaunes et militants syndicaux ont manifesté conjointement, ce mardi matin, dans les rues de Guingamp. Objectif commun : dénoncer la politique sociale du gouvernement.

« C’est le début de la convergence des luttes ». 10 h 30, ce mardi, rond-point du Vally. Gilet jaune depuis les premiers jours du mouvement, Gwen, 38 ans, est ravi de constater qu’autour de lui, des dizaines de drapeaux rouges de la CGT flottent au vent. Venu de Ploumagoar, le travailleur social porte deux lourdes cloches sur les épaules. « Je viens sonner l’alarme », image le trentenaire. « Car, aujourd’hui, il n’y a que dans la rue que le peuple arrive à se faire entendre et c’est bien dommage ».

À quelques mètres de là, Patrice, à la fois Cégétiste et Gilet jaune, a lui interrompu ses vacances pour porter « une revendication simple : davantage de pouvoir d’achat. Et pas que pour moi », signale ce retraité parisien, ancien ingénieur informaticien, lui aussi partisan de l’union entre Gilets jaunes et syndicats : « Nous avons les mêmes revendications : lutter contre les injustices sociales et fiscales. En France, de l’argent, il y en a. Mais il ne faut pas le prendre aux pauvres. Il faut le récupérer auprès des riches en rétablissant l’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune), en luttant contre la fraude fiscale ou en supprimant le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) ».

« Nous sommes tous ensemble »


Ancienne institutrice, Cathy est un peu un symbole du rassemblement du jour : tout à la fois Gilet jaune et Stylo rouge (mouvement de protestation des enseignants), la retraitée est aussi membre du syndicat Solidaires et du parti politique La France Insoumise. « Aujourd’hui, c’est un grand pas. Les Gilets jaunes ne voulaient pas des syndicats et des partis politiques auparavant. Et désormais, nous sommes tous ensemble. C’est comme ça que nous y arriverons ».







Gwen, Gilet Jaune, se félicite d’un début de convergence des luttes et appelle à l’organisation de référendums d’initiative citoyenne (RIC) sur des sujets tels que l’environnement ou l’énergie.
Face à la retraitée, les porte-paroles de l’intersyndicale (CGT, Solidaires, FSU), des intermittents du spectacle, des Gilets jaunes et même des (très rares lycéens) se succèdent derrière le micro pour des prises de parole. Il est alors 11 h 30 ; l’heure de défiler jusqu’à la zone de Bellevue, tous rassemblés derrière une même banderole noire, au message simple à l’adresse du gouvernement : « Augmentez les salaires et les pensions. Pas les profits des patrons ».



En guise de réflexion suite au 5 février: 

Une convergence réussit localement grâce à l'engagement de l'intersyndicale, à la fois dans l'organisation et oui cela ne s'improvise pas, et dans la mobilisation. 
Celle ci reste hélas en dessous des nécessités du moment.Comme au niveau national.
Le nombre de grévistes est faible or c'était le but recherché.
Il faut bien constaté que l'apport de grévistes issus des rangs des gilets jaunes n'atteint même pas le symbolique, alors que certains pariaient sur cette possibilité .
Or la gréve spontanée n'est pas en phase avec la période de faible rapport de force du mouvement ouvrier.La gréve cela se construit cela ne se décrète pas, dussions nous nous fâcher avec tout un tas de gauchistes, malades infantiles du communisme, rappelons nous  les mots de Lénine.
Pas plus qu'elle ne sera l'enfant prodige d'une forme de syndicalisme bureaucratique ou réformiste.
La lutte de classe est une science qui s'apprend même si des formes  spontanées voient le jour au fil du temps.

La question centrale est bien : quel apport concret, quelle stratégie proposons nous à notre classe pour mener le combat contre le capital?
Pour nous NPA, quelle politique menons nous, à quoi servons nous concrètement dans la lutte de classe?

Sans politique autonome vis à vis de la bourgeoisie et du capital, sans politique autonome vis à vis des réformistes nous sommes condamnés à faire de l'incantation, tant au niveau syndical que politique. 

Le mouvement des gilets jaunes ne troublent que les impatients, les apprentis sorciers de la politique, ceux dont  l'éloignement du terrain, du travail concret  dans les boites ont privé depuis longtemps de leur repère, de leur boussole de classe.

Ceux qui ignorent désormais que le prolétariat résiste, se défend, perd voir gagne dans ses multiples combats contre ses patrons. Cela qui prétendent comme les augures de Rome que nous n'essuyons que défaite sur défaite. Ceux qui pensent qu'il n'y a même plus une frange avancée du prolétariat qui mène des luttes offensives.

Alors que depuis des décennies nous résistons à une offensive incessante du capital: regardez à La Poste une réforme tous les deux ans... Confondre politique défensive et offensive équivaut à refaire la longue marche des communistes chinois, partir à 10 millions pour arriver à 100 000.

Ce qui nous manque en autre cruellement, c'est l'existence d'un syndicalisme d'industrie, appuyer d'un syndicalisme interpro  qui confédéralise les luttes pas la bureaucratie. 
Et d'un syndicalisme qui prône et agisse pour recréer un syndicat unique: de lutte de classe et d'émancipation sociale. 

Alors là la question du parti reprend son sens comme parti des masses et avant garde politique.
Ni les gilets jaunes, ni les réformistes de tout poil réunient dans la FI ne correspondent à ce défi.
Et ce n'est insulter personne de le dire.C'est tout simplement faire de la politique en marxiste pas en social démocrate.

C'est reposer aussi le principe du  "classe contre classe", sans paraphraser le slogan de la troisième internationale car nous y rajoutons: de toute la classe ouvrière mondiale...
Et là est la différence.
Nous pouvons donc être satisfait, la dernière gréve massive de notre classe a mobilisé 200 millions de participants.En Inde.
Et alors, nous nous sentons concernés.
Car nous sommes le prolétariat mondial. Et celui là ne se contente pas de tourner autour des rond points.