vendredi 8 février 2019

loergat


À Louargat, depuis le début de l’année, les enfants de la commune scolarisé à l’école des Deux Menés ne payent plus le car scolaire.
À Louargat, depuis le début de l’année, les enfants de la commune scolarisé à l’école des Deux Menés ne payent plus le car scolaire. (DR)

En décembre dernier, le conseil municipal de Louargat a voté la gratuité des transports scolaires pour les élèves de l’unique école de la commune. « Un petit geste pour la planète » selon la maire Brigitte Godfroy, qui plaide pour un changement des mentalités.

Une trentaine d’élèves dans le car, soit deux fois plus que fin 2018 : à Louargat, depuis le début de 2019, les transports scolaires attirent de nouveau, après des années de baisse de la fréquentation. Les bus ne sont pas encore pleins, « mais ça commence à prendre », se réjouit la maire Brigitte Godfroy qui parle pour le moment d’un « petit succès ». Un succès d’autant plus notable que les 255 enfants scolarisés dans l’école primaire des Deux Menés ne sont pas (encore) tous concernés. Car, pour le moment, aucun ramassage n’est possible dans le bourg et ses abords immédiats.

« Aller dans le sens de l’Histoire »


La principale explication à ce soudain intérêt pour les transports collectifs, c’est leur gratuité. Début décembre, l’équipe municipale, étiquetée divers gauche, a en effet voté cette mesure. « Notre souhait, c’est de s’engager dans la transition énergétique et de donner des solutions aux gens pour sortir du tout voiture », plaide Brigitte Godfroy qui poursuit : « Prendre les transports en commun, c’est aller dans le sens de l’Histoire. À notre mesure, nous essayons de contribuer par ce petit geste pour la planète ».
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Brigitte Godfroy, maire de Louargat (à g.), et Monique Le Masson, adjointe aux affaires scolaires.
Pour la commune de 2 400 habitants, l’effort financier s’élève environ à 13 000 € par an, soit une part infime du budget (2,20 M€).
 Pour les parents, l’économie se chiffre, elle, à 1,10 € par jour et par enfant. « D’après les retours que nous avons eus en conseil d’école, les parents valident », se réjouit la maire qui espère voir gonfler le nombre de passagers lorsque le bus pourra s’arrêter près des lotissements. « Actuellement, le Département autorise le transport scolaire à partir de 2 km du bourg. Mais, nous allons formuler une demande afin que les cars s’arrêtent désormais dans le centre », se projette Monique Le Masson, l’adjointe aux affaires scolaires.
 

L’appel aux parents


Car à Louargat, comme ailleurs, l’ouverture et la fermeture de l’école sont des moments souvent propices aux embouteillages. « Nous avons dû passer à sens unique la rue de la Gare, dans laquelle les parents se stationnent, simplement pour deux périodes d’un quart d’heure par jour », observe Monique Le Masson, qui rappelle que le ramassage scolaire a été mis en place à Louargat il y a une trentaine d’années, à une époque où « la majorité des gamins habitaient à la campagne. Et au départ, les bus étaient pleins ».

Depuis, la sociologie de la commune a évolué, la population rurale a diminué, les familles louargataises vivent pour beaucoup en lotissement et les parents se rendent le plus souvent à l’école en voiture. « Parfois même s’ils habitent à 200 mètres de l’école », regrette Brigitte Godfroy qui espère que la gratuité des transports scolaires participera au changement des mentalités.

« J’appelle aussi les parents à imaginer d’autres projets. Ce n’est pas le maire qui va décider que Louargat va devenir écolo. Chacun doit se dire qu’il va faire un geste pour la planète ».

© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/guingamp/louargat-le-chemin-de-l-ecole-devient-ecolo-06-02-2019-12203019.php#AISkcpquFTQu8IMX.99