mardi 3 octobre 2023

edito

 

Assez d’inflation ! Nous devons imposer l’augmentation générale des salaires

Le projet de budget du gouvernement est discuté à l’Assemblée cette semaine. Il prévoit la fin des boucliers énergie. Les prix ont-ils baissé ? Pas du tout.

Les prix des biens de première nécessité n’arrêtent pas de monter : alimentaire, essence et énergie ont augmenté de 20 à 30 % en un an. Remplir le frigo, faire le plein de sa voiture, tout cela devient un luxe ! Et comme c’est difficile de vivre sans manger, d’aller au travail sans se déplacer, pour tous les travailleurs dont les salaires quasi gelés fondent à vue d’œil face à l’inflation, le gouvernement a une réponse simple : continuez à vous crever au boulot.

Coups et propagande contre les travailleurs

Alors que 58 % des salariés ne se mettent pas en arrêt quand il le faudrait, le gouvernement déclare la guerre aux « arrêts de travail injustifiés ». Mais ce sont les conditions de travail et de vie, qui empirent à vue d’œil, qui sont responsables des arrêts de travail !

Le patronat n’arriverait pas à trouver de main-d’œuvre parce que les salaires et les cadences inhumaines qu’il exige font hésiter les demandeurs d’emploi ? Alors on déclare la guerre aux aides sociales : avec la réforme de l’assurance chômage qui s’annonce, de nouvelles conditions seront exigées aux allocataires du RSA, notamment 15 heures hebdomadaires de travail gratuit.

Le gouvernement fait donc la guerre à la paresse… supposée de la classe ouvrière ! La fainéantise des ultra-riches, c’est du PIB, car le PIB, c’est le travail des autres :80 milliards d’euros de profits enregistrés par le CAC 40 pour les six premiers mois de 2023. Les profits des grands groupes, les dividendes des actionnaires, on n’y touche pas.

C’est pourtant en montant leurs marges et donc les prix que les patrons engrangent leurs milliards sur le dos des salariés. Ça se voit. Mais, en attaquant fort, en culpabilisant les travailleurs, le gouvernement espère que ne viendra à personne l’idée de réclamer. Un bluff risqué pour eux.

La lutte est à l’ordre du jour

L’inflation est mondiale. Le patronat aussi. Ce n’est pas une situation « franco-française ». Aux États-Unis, la grève des ouvriers de l’automobile se poursuit : tenace et explosif, leur combat a forcé les politiciens en campagne Trump et Biden à se rendre sur les piquets. Ces politiciens bourgeois prennent la température, car l’exemple de la grève pourrait parler à tous les travailleurs de là-bas.

Mais pour nous aussi, ici en France, c’est un exemple. Dans le monde du travail tout entier, c’est la grève qui nous donnerait la force de répondre aux attaques. Les discussions feutrées entre gouvernement et directions syndicales durant une conférence sociale prévue pour octobre ne résoudront rien. On y posera la question des salaires en la dispersant branche par branche et en discutant pourcentages à un chiffre, car ce sont les limites du « raisonnable ». Oui, c’est toujours ceux qui ont le frigo plein qui sont raisonnables. Si nous voulons gagner, il faut jouer à domicile : dans la rue et sur les lieux de travail. Ce qui est raisonnable, c’est vouloir vivre et non survivre.

Les directions syndicales appellent à une journée de mobilisation le 13 octobre, pour les salaires. C’est plus que nécessaire. Ce sera une occasion d’imposer notre présence et nos revendications :
• 400 à 500 euros d’augmentation de salaire pour toutes et tous ;
• pas un salaire, pension de retraite ou allocation au-dessous de 2000 euros net ;
• lorsque les prix augmentent, les salaires et pensions doivent automatiquement suivre.

Soyons nombreux en grève et en manifestation ce jour-là. Que la conférence sociale commence un peu plus tôt que prévu… avec quelques millions d’invités-surprise !

Éditorial du NPA du 2 octobre 2023