LE POHER
L’Esat de Glomel en grève et bloqué

L’Établissement et service d’aide par le travail (ESAT) de Glomel est en grève depuis le mardi 28 septembre. La trentaine de salariés a cessé le travail pour réclamer le versement de la prime Ségur. « Nous réclamons une égalité de salaires entre les personnelles médico-sociaux, qui sont écartés de la prime Ségur, et les personnels sanitaires qui peuvent y prétendre», explique Erwan Pironnec, l’un des salariés grévistes.prime de 183 euros par mois.
L’Esat de Glomel, qui
fournit notamment du bois de chauffage, est en effet géré par
l’Association hospitalière de Bretagne (AHB), en charge également de
l’hôpital de Plouguernével. « L’AHB emploie 1.200 personnes, dont 117
n’ont pas droit à la prime Ségur, indique Stéphane Povie de la CGT. Or,
cette prime représente quand même 183 euros nets par mois. L’AHB peut
très bien compenser, puisqu’ils ont fait 1,7 million d’euros de
bénéfices en 2021. »
La trentaine de salariés du site de Glomel s’est
donc mise en grève, avec l’appui de la CGT et de la CFDT. Depuis le
lundi 4 octobre, le site est bloqué et les fournisseurs ne peuvent plus
assurer de livraisons. Plus rien ne rentre ni ne sort du site centre
breton. « Cela représente 15.000 euros de chiffre d’affaires en moins
chaque semaine, note Erwan Pironnec. On est désolé d’en arriver là, mais
c’est le seul moyen de nous faire entendre. En faisant grève, on fait
aussi des sacrifices. On est motivés et on ne lâchera rien !
Les
représentants du personnel et les syndicalistes ont rencontré la
direction. « Tout le monde dit nous comprendre, mais personne ne fait
rien », remarque Nathalie Auffret de la CFDT. « On dit que notre grève
dure va mettre en péril les finances de l’AHB, estime Éric Loriot de la
CGT. Mais ils sont largement bénéficiaires et même le syndical patronal
demande à ce que les établissements compensent cette iniquité de
salaire. Il est temps que la direction ou le conseil d’administration
prennent une décision. »
Les grévistes ont également sollicité les
personnalités politiques locales, notamment le maire de Plouguernével et
référent santé pour le pays Cob, Alain Guéguen. « Là aussi, on dit
qu’on nous comprend, mais cela ne bouge pas », constate Stéphane Povie.