jeudi 16 janvier 2020

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Réforme des retraites : la CGT agroalimentaire de Bretagne alerte sur la pénibilité au travail

Des représentants CGT des groupes et entreprises agroalimentaires de Bretagne s'inquiètent du manque de prise en compte de la pénibilité au travail dans la réforme des retraites.

Des représentants CGT des groupes et entreprises agroalimentaires de Bretagne s'inquiètent du manque de prise en compte de la pénibilité au travail dans la réforme des retraites. Ils se sont réunis ce mercredi 15 janvier 2020 à Pontivy (Morbihan).
Des représentants CGT des groupes et entreprises agroalimentaires de Bretagne s’inquiètent du manque de prise en compte de la pénibilité au travail dans la réforme des retraites. Ils se sont réunis ce mercredi 15 janvier 2020 à Pontivy (Morbihan). (©Pontivy Journal )
Des représentants bretons de l’union syndicale CGT agroalimentaire de Bretagne se sont retrouvés à Pontivy (Morbihan) ce mercredi 15 janvier 2020. En ligne de mire : la réforme des retraites et plus particulièrement la pénibilité au travail, dans ce secteur leader de l’économie bretonne.

Les TMS, première cause des maladies professionnelles en Bretagne

Abattoirs de viandes, transformation de produits laitiers, biscuiteries, conserveries, saladeries, salaisons… De Quimper, de Loudéac, de Guingamp, de Pontivy, de Guer, de Lorient…
Des représentants syndicaux CGT de groupes agroalimentaires bretons se sont réunis à Pontivy ce mercredi 15 janvier 2020, pour discuter de la réforme des retraites. Plus particulièrement de la pénibilité au travail dans ce secteur leader de l’économie bretonne.
En Bretagne, d’après les chiffres de la Carsat, 93 % des maladies professionnelles sont des TMS, les troubles musculo-squelettiques. C’est largement plus que la moyenne en France ! Il faut dire que l’agroalimentaire est le plus gros pourvoyeur d’emplois en Bretagne, cela en représente des milliers, et le secteur le plus exposé aux TMS.
Le constat est là, connu depuis des années pourtant. Mais la CGT agroalimentaire de Bretagne s’inquiète pour la prise en compte de la pénibilité du travail, dans le projet de réforme des retraites. « Emmanuel Macron l’a dit lui-même : il ne veut pas entendre parler du mot pénibilité », rappellent-ils de concert.

Ils ajoutent : « La réforme des retraites, c’est simplement la suite des réformes du Code du travail et des comités d’entreprises les années passées. Tout est mis en place pour que la pénibilité ne soit pas prise en compte ».
Voir la vidéo du Courrier Indépendant sur Martine Bechtold, qui avait fondé un centre de ressources sur les troubles musculo-squelettiques a vocation régionale à Loudéac (Côtes-d’Armor) 

Des facteurs de pénibilité supprimés

Depuis le 1er janvier 2019, quatre critères, sur dix, définissant la pénibilité au travail ont disparu des accords de 2010. Les quatre facteurs supprimés sont : les manutentions manuelles de charges (port de charge lourde), les postures pénibles, les vibrations mécaniques, les agents chimiques dangereux. Des facteurs de pénibilité au travail qui concernaient, entre autres, les salariés de l’agroalimentaire.
Les salariés de l’agroalimentaire qui ont passé 50 ans sont souvent des salariés qui ont des problèmes de santé. Le nombre de reclassement ou de licenciement pour inaptitude – c’est-à-dire à cause de leur handicap – explose dans les entreprises agroalimentaires bretonnes. Entre ces arrêts maladie, ces arrêts de travail, les grossesses, les salariés ont des carrières hachées. Donc pour la retraite… Entre des salaires très bas, une carrière allongée et la baisse des pensions…

« Que les entreprises nous écoutent »

Les représentants de l’union syndicale régionale CGT agroalimentaire pointent aussi du doigt les entreprises.
Les salariés s’adaptent aux lignes d’usine, alors que ça devrait être le contraire, que les lignes s’adaptent aux salariés. Il faut que les entreprises prennent en compte les avis des membres des CSSCT (commission santé, sécurité et conditions de travail, qui ont remplacé les CHSCT). L’argent existe, les entreprises ont les moyens de répondre aux revendications et d’embaucher avec un vrai salaire qui correspond à notre pénibilité.
Le secteur de l’agroalimentaire a de plus en plus de difficultés à recruter. Pour les représentants syndicaux, « c’est à cause des salaires trop bas, des conditions de travail. Mais des embauches, ce sont des cotisations en plus pour les retraites. En 2040, un Breton sur trois aura plus de 60 ans… »

Pouvoir partir plus tôt, à 55 ans

La CGT agroalimentaire revendique un départ à la retraite à 60 ans, avancé à 55 ans pour les métiers difficiles, pénibles. « Repousser l’âge de départ à la retraite, ce n’est pas possible dans notre activité ».
La CGT agroalimentaire de Bretagne répond à l’appel à la mobilisation nationale demain, jeudi 16 janvier 2020, et appelle les salariés de l’agroalimentaire à se joindre au mouvement de contestation contre la réforme des retraites. « Ne nous sommes pas contre les réformes, mais pour des réformes qui tirent vers le haut »