Communiqué du comita NPA LGBP
Libérez Carola Rackete et Pia Klemp, ouvrez les frontières !

Dans la nuit de vendredi à samedi, le bateau Sea-Watch 3 est
entré dans le port de Lampedusa en Italie. À son bord se trouvaient 42
migrants sauvés des eaux 17 jours plus tôt, ce qui n’a pas empêché
l’assaut contre le bateau humanitaire mené par un navire de guerre
dépêché par le ministre de l’Intérieur d’extrême droite Salvini… Et une
fois le bateau arraisonné, sa capitaine Carola Rackete, qui avait forcé
le blocus des eaux territoriales italiennes, a été arrêtée par une
vingtaine de policiers et assignée à résidence… Pour le ministre
néo-facho Salvini, il s’agit d’« une criminelle au service des passeurs » qui mérite la prison notamment pour « résistance à un navire de guerre ». Elle risque jusqu’à 10 ans de prison !
Carola Rackete assume son geste : « Ce
n’était pas un acte de violence, seulement de désobéissance. […] Mon
objectif était seulement d’amener à terre des personnes épuisées et
désespérées. […] Si nous ne sommes pas acquittés par un tribunal, nous
le serons dans les livres d’histoire. » Elle a raison ! C’est aussi
le cas d’une autre capitaine, Pia Klemp, accusée elle aussi par la
justice italienne d’aide à l’immigration clandestine et de complicité
avec les « passeurs » alors qu’elle a sauvé plus d’un millier de vies en
Méditerranée, qui risque vingt ans de prison, ainsi qu’une amende de
15 000 euros pour chaque vie qu’elle aura sauvée !
S’il
s’agit de la mise en œuvre par l’extrême droite italienne de sa
politique dégueulasse, celle-ci se déroule avec la complicité passive
des gouvernements et institutions européennes, à commencer par celle du
gouvernement français. Comment pourrait-il en être autrement, lui qui il
y a quelques mois refusait, dans les mêmes conditions, d’accueillir l’Aquarius, et qui n’a à aucun moment proposé d’accueillir le Sea Watch 3 malgré les appels de détresse de ce dernier ?
Contre
la criminalisation de la solidarité, le NPA exige l’arrêt des
poursuites contre Carola Rackete et Pia Klemp, et leur libération
immédiate. Contre l’Europe forteresse, cette Europe criminelle, la libre
circulation des personnes doit être un droit, et l’ouverture pure et
simple des frontières une mesure d’urgence.