Avis d'attaque sur les
retraites...

Le « haut
commissaire à la réforme des retraites », Jean-Paul Delevoye,
a rendu ses préconisations pour une nouvelle salve de mesures contre
les droits des travailleurs et des travailleuses. Elles
s'échelonneront sur plusieurs années : un bon moyen d'éviter
une riposte de l'ensemble du monde du travail.
Un plan gouvernemental
et patronal pour empêcher la riposte
Delevoye prétend unifier
les différents systèmes. Mais il ne s'agira en aucun cas
d'harmoniser par le haut, en s'alignant par exemple sur les âges de
départ des travailleuses et travailleurs de la santé ou de la SNCF,
ou sur le mode de calcul des pensions des fonctionnaires. Au
contraire, le gouvernement veut nous diviser en désignant les uns ou
les autres comme des « privilégiés » et en cognant plus
fort sur les statuts qui ont les moins mauvaises conditions.
Mais le résultat sera le
même pour toutes et tous : une baisse des pensions. Partir à
la retraite à 62 ans exposera à une pénalité de 10 % sur la
future pension, « l'âge d'équilibre » passant à 64
ans. Le temps de cotisation a déjà été allongé de nombreuses
fois (en 1993, 1999, 2003, 2008 et 2010). Et beaucoup de salariés,
notamment les plus jeunes, ont déjà commencé à mettre de l'argent
de côté en prévision de périodes de chômage ou de précarité
qui les empêcheront de demander leurs droits le moment venu.
Sans savoir si cette épargne ne fondra pas lors de la prochaine crise financière.
Le gouvernement, tout en
faisant mine de maintenir la retraite par répartition, va encourager
ce système qui profite aux entreprises privées, au détriment de la
caisse commune qu'est la Sécurité sociale.
Comment ne pas prédire la baisse générale des pensions quand la proposition de Delevoye est de bloquer à 14% du PIB la part des retraites alors que le nombre de retraités va aller croissant.
Des mesures toujours
inacceptables
Delevoye propose de
garantir un minimum de 85 % du SMIC... Comme si cela suffisait à
vivre décemment ! Les grandes entreprises font chaque année
des profits records et bénéficient de cadeaux comme des
exonérations de cotisations à la Sécu, qui privent la caisse des
retraites de sommes colossales. Les milliardaires étalent leurs
richesses et se voient offrir des cadeaux comme la suppression de
l'ISF.
Cette minorité de riches
de plus en plus riches s'accapare les richesses créées par la
majorité de ceux et celles qui travaillent. C'est le patronat qui
demande à cette majorité de faire plus d'études, d'entrer dans le
monde du travail par le biais de stages, de CDD, de temps partiels ou
d'intérim... C'est lui qui licencie et exige que nous retournions
nous former pour nous adapter à ses nouveaux besoins...
Mais en aucun cas
Delevoye ou Macron n'auraient l'idée de lui faire payer toutes ces
années sans cotisations. Et ils n'envisagent certainement pas plus
d'augmenter les salaires ou d'interdire les emplois précaires et les
licenciements !
Construisons
sérieusement le rapport de force !
Seules de telles mesures
garantiraient qu'aucune pension ne soit en-dessous du SMIC et que le
temps de travail soit partagé afin que chacun et chacune ait un
emploi et cotise.
Mais seul un rapport de
force du monde du travail dans son ensemble permettra d'imposer ces
revendications. Cela passera par une grève générale, seule à même
de rappeler qui fait tourner l'économie et qui peut véritablement
la contrôler.
Un tel plan devrait être à
l'ordre du jour des directions syndicales. Diverses dates de
mobilisation existent pour tel ou tel secteur. Force ouvrière
appelle à manifester le samedi 21 septembre, tandis que la CGT
appelle à la grève le mardi 24...
Certes construire la mobilisation prend du temps pour qu'elle soit massive, et cela ne peut être des journées isolées, sans perspective.
Quand aux autres syndicats, silence radio sur la mobilisation...
Une telle dispersion ne fera pas
trembler le gouvernement ! C'est donc à toutes et à tous, dans
nos lieux de travail, de nous saisir de ces dates pour imposer une
riposte plus sérieuse.