mardi 30 juillet 2019

retraites

Avis d'attaque sur les retraites...


Le « haut commissaire à la réforme des retraites », Jean-Paul Delevoye, a rendu ses préconisations pour une nouvelle salve de mesures contre les droits des travailleurs et des travailleuses. Elles s'échelonneront sur plusieurs années : un bon moyen d'éviter une riposte de l'ensemble du monde du travail.

Un plan gouvernemental et patronal pour empêcher la riposte
Delevoye prétend unifier les différents systèmes. Mais il ne s'agira en aucun cas d'harmoniser par le haut, en s'alignant par exemple sur les âges de départ des travailleuses et travailleurs de la santé ou de la SNCF, ou sur le mode de calcul des pensions des fonctionnaires. Au contraire, le gouvernement veut nous diviser en désignant les uns ou les autres comme des « privilégiés » et en cognant plus fort sur les statuts qui ont les moins mauvaises conditions.
Mais le résultat sera le même pour toutes et tous : une baisse des pensions. Partir à la retraite à 62 ans exposera à une pénalité de 10 % sur la future pension, « l'âge d'équilibre » passant à 64 ans. Le temps de cotisation a déjà été allongé de nombreuses fois (en 1993, 1999, 2003, 2008 et 2010). Et beaucoup de salariés, notamment les plus jeunes, ont déjà commencé à mettre de l'argent de côté en prévision de périodes de chômage ou de précarité qui les empêcheront de demander leurs droits le moment venu.
Sans savoir si cette épargne ne fondra pas lors de la prochaine crise financière.
Le gouvernement, tout en faisant mine de maintenir la retraite par répartition, va encourager ce système qui profite aux entreprises privées, au détriment de la caisse commune qu'est la Sécurité sociale.
Comment ne pas prédire la baisse générale des pensions quand la proposition de Delevoye est de bloquer à 14% du PIB la part des retraites alors que le nombre de retraités va aller croissant.

Des mesures toujours inacceptables
Delevoye propose de garantir un minimum de 85 % du SMIC... Comme si cela suffisait à vivre décemment ! Les grandes entreprises font chaque année des profits records et bénéficient de cadeaux comme des exonérations de cotisations à la Sécu, qui privent la caisse des retraites de sommes colossales. Les milliardaires étalent leurs richesses et se voient offrir des cadeaux comme la suppression de l'ISF.
Cette minorité de riches de plus en plus riches s'accapare les richesses créées par la majorité de ceux et celles qui travaillent. C'est le patronat qui demande à cette majorité de faire plus d'études, d'entrer dans le monde du travail par le biais de stages, de CDD, de temps partiels ou d'intérim... C'est lui qui licencie et exige que nous retournions nous former pour nous adapter à ses nouveaux besoins...
Mais en aucun cas Delevoye ou Macron n'auraient l'idée de lui faire payer toutes ces années sans cotisations. Et ils n'envisagent certainement pas plus d'augmenter les salaires ou d'interdire les emplois précaires et les licenciements !

Construisons sérieusement le rapport de force !
Seules de telles mesures garantiraient qu'aucune pension ne soit en-dessous du SMIC et que le temps de travail soit partagé afin que chacun et chacune ait un emploi et cotise.
Mais seul un rapport de force du monde du travail dans son ensemble permettra d'imposer ces revendications. Cela passera par une grève générale, seule à même de rappeler qui fait tourner l'économie et qui peut véritablement la contrôler.
Un tel plan devrait être  à l'ordre du jour des directions syndicales. Diverses dates de mobilisation existent pour tel ou tel secteur. Force ouvrière appelle à manifester le samedi 21 septembre, tandis que la CGT appelle à la grève le mardi 24...
Certes construire la mobilisation prend du temps pour qu'elle soit massive, et cela ne peut être des journées isolées, sans perspective.
Quand aux autres syndicats, silence radio sur la mobilisation...
Une telle dispersion ne fera pas trembler le gouvernement ! C'est donc à toutes et à tous, dans nos lieux de travail, de nous saisir de ces dates pour imposer une riposte plus sérieuse.