Steve est mort. Assez de violences policières et de mensonges d’État ! Castaner dehors !
Le
corps de Steve, 24 ans, a été identifié. Le jeune homme est mort, noyé
dans la Loire après une charge policière le soir de la fête de la
musique à Nantes. Nos pensées vont évidemment à sa famille, à ses
proches, et à toutes celles et ceux qui, ce soir-là, ont failli perdre
la vie.
Ils et elles étaient venuEs faire la fête. Et
soudain, peu après 4h du matin, la police a chargé. Chiens, matraques,
lacrymos, des centaines de personnes en panique. Et certainEs se sont
jetéEs dans la Loire pour fuir les policiers. 14 d’entre elles et eux
ont été repêchéEs par les pompiers, heureusement présents sur les lieux.
Steve n’a pas eu cette chance.
Ce nouvel épisode de
violence s’ajoute à l’interminable liste des méfaits commis par des
policiers animés par un tel sentiment de haine et d’impunité qu’ils
n’hésitent pas à mettre en danger des vies, à blesser, à mutiler, à
tuer.
Steve est mort, comme sont morts avant lui des
dizaines de jeunes dans les quartiers populaires, sous les coups de la
police ou en essayant d’y échapper. Steve est mort, comme avant lui Rémi
Fraisse, coupable d’avoir manifesté. Steve est mort, et nous sommes en
colère.
Dans ses premières déclarations, Édouard
Philippe a osé affirmer qu’il n’y aurait « pas de lien » entre la charge
de police et la mort de Steve. Après les mensonges concernant Geneviève
Legay, les mensonges sur la Pitié-Salpêtrière, les mensonges sur les
violences contre les Gilets jaunes, le gouvernement tente une fois de
plus de couvrir les exactions policières.
Assez ! Si
Steve est mort, c’est en raison d’une charge policière injustifiable,
ordonnée en pleine nuit, sur un quai sans barrières, avec des risques
évidents et connus de la police, comme l’a révélé Mediapart. Les
responsables doivent être identifiés. Et le principal d’entre eux,
Castaner, doit démissionner. Au-delà, il est temps d’en finir avec la
gouvernance autoritaire de la Macronie : nous revendiquons le droit de
manifester, mais aussi de faire la fête, et tout simplement d’aller et
venir, sans risquer d’être cognés par les flics. La rue est à nous !
Le « haut
commissaire à la réforme des retraites », Jean-Paul Delevoye,
a rendu ses préconisations pour une nouvelle salve de mesures contre
les droits des travailleurs et des travailleuses. Elles
s'échelonneront sur plusieurs années : un bon moyen d'éviter
une riposte de l'ensemble du monde du travail.
Un plan gouvernemental
et patronal pour empêcher la riposte
Delevoye prétend unifier
les différents systèmes. Mais il ne s'agira en aucun cas
d'harmoniser par le haut, en s'alignant par exemple sur les âges de
départ des travailleuses et travailleurs de la santé ou de la SNCF,
ou sur le mode de calcul des pensions des fonctionnaires. Au
contraire, le gouvernement veut nous diviser en désignant les uns ou
les autres comme des « privilégiés » et en cognant plus
fort sur les statuts qui ont les moins mauvaises conditions.
Mais le résultat sera le
même pour toutes et tous : une baisse des pensions. Partir à
la retraite à 62 ans exposera à une pénalité de 10 % sur la
future pension, « l'âge d'équilibre » passant à 64
ans. Le temps de cotisation a déjà été allongé de nombreuses
fois (en 1993, 1999, 2003, 2008 et 2010). Et beaucoup de salariés,
notamment les plus jeunes, ont déjà commencé à mettre de l'argent
de côté en prévision de périodes de chômage ou de précarité
qui les empêcheront de demander leurs droits le moment venu.
Sans savoir si cette épargne ne fondra pas lors de la prochaine crise financière.
Le gouvernement, tout en
faisant mine de maintenir la retraite par répartition, va encourager
ce système qui profite aux entreprises privées, au détriment de la
caisse commune qu'est la Sécurité sociale.
Comment ne pas prédire la baisse générale des pensions quand la proposition de Delevoye est de bloquer à 14% du PIB la part des retraites alors que le nombre de retraités va aller croissant.
Des mesures toujours
inacceptables
Delevoye propose de
garantir un minimum de 85 % du SMIC... Comme si cela suffisait à
vivre décemment ! Les grandes entreprises font chaque année
des profits records et bénéficient de cadeaux comme des
exonérations de cotisations à la Sécu, qui privent la caisse des
retraites de sommes colossales. Les milliardaires étalent leurs
richesses et se voient offrir des cadeaux comme la suppression de
l'ISF.
Cette minorité de riches
de plus en plus riches s'accapare les richesses créées par la
majorité de ceux et celles qui travaillent. C'est le patronat qui
demande à cette majorité de faire plus d'études, d'entrer dans le
monde du travail par le biais de stages, de CDD, de temps partiels ou
d'intérim... C'est lui qui licencie et exige que nous retournions
nous former pour nous adapter à ses nouveaux besoins...
Mais en aucun cas
Delevoye ou Macron n'auraient l'idée de lui faire payer toutes ces
années sans cotisations. Et ils n'envisagent certainement pas plus
d'augmenter les salaires ou d'interdire les emplois précaires et les
licenciements !
Construisons
sérieusement le rapport de force !
Seules de telles mesures
garantiraient qu'aucune pension ne soit en-dessous du SMIC et que le
temps de travail soit partagé afin que chacun et chacune ait un
emploi et cotise.
Mais seul un rapport de
force du monde du travail dans son ensemble permettra d'imposer ces
revendications. Cela passera par une grève générale, seule à même
de rappeler qui fait tourner l'économie et qui peut véritablement
la contrôler.
Un tel plan devrait être à
l'ordre du jour des directions syndicales. Diverses dates de
mobilisation existent pour tel ou tel secteur. Force ouvrière
appelle à manifester le samedi 21 septembre, tandis que la CGT
appelle à la grève le mardi 24...
Certes construire la mobilisation prend du temps pour qu'elle soit massive, et cela ne peut être des journées isolées, sans perspective.
Quand aux autres syndicats, silence radio sur la mobilisation...
Une telle dispersion ne fera pas
trembler le gouvernement ! C'est donc à toutes et à tous, dans
nos lieux de travail, de nous saisir de ces dates pour imposer une
riposte plus sérieuse.
Guingamp : Ils manifestent en soutien aux migrants
Le militant de la Gauche indépendantiste bretonne
(Breizhistance), Gaël Roblin, au mégaphone devant la mairie de Guingamp,
le samedi 13 juillet 2019. | OUEST-FRANCE
Indignées
par le sort réservé aux réfugiés qui tentent de gagner l’Europe par la
Méditerranée, environ 70 personnes se sont réunies, ce samedi matin,
devant la mairie de Guingamp (Côtes-d’Armor).
Environ 70 personnes se sont réunies, ce samedi matin, devant
la mairie de Guingamp. Elles répondaient à l’appel lancé par les unions
locales CGT, Solidaires, NPA, PCF et par la Gauche indépendantiste
bretonne (Breizhistance).
Un
rassemblement pour protester contre le sort fait aux migrants qui
tentent de rejoindre le continent européen, par bateau, depuis les côtes
africaines. Plusieurs manifestants ont brandi des pancartes avec les
photos de Carola Rackete et Pia Klemp, capitaines de navires humanitaires qui participent au sauvetage des réfugiés dans la Méditerranée, via l’association Sea-Watch.
Les
garde-côtes italiens, auprès du navire Sea-Watch 3, au large de
Lampedusa, le 26 juin dernier. | REUTERS/GUGLIELMO MANGIAPANE
« Nous pouvons les accueillir »
« Nous sommes là pour dénoncer l’hypocrisie de l’Union Européenne et de la France quant à l’accueil des migrants, présente Guillaume. Un
cimetière est en train de se créer en Méditerranée. Ces réfugiés, nous
pouvons les accueillir dans de bonnes conditions, dans une Europe de
centaines de millions d’habitants, la plus riche du monde. Il faut
mettre en avant la tradition d’accueil de la Bretagne. »
Un
manifestant tient une pancarte à l’effigie des deux capitaines de
navire Carola Rackete et Pia Klemp, à Guingamp, le 13 juillet 2019. |
OUEST-FRANCE
Des syndicats présents
Gaël Roblin, militant à Breizhistance, prolonge : «
Des pays plus pauvres que la France accueillent plus de migrants que
l’État français. Dans le Trégor, plein de familles pallient les carences
de l’État, en accueillant des migrants : Des dizaines de personnes,
discrètes, qui organisent la solidarité au fin fond des campagnes. On
peut être attaché à son territoire et refuser l’instrumentalisation
xénophobe. »
De son côté, la secrétaire générale de l’union locale CGT, Flora Bochet, estime que « ces migrants ont les mêmes droits que nous. Il faut que l’on les protège ». Un souhait partagé par Thierry Perennes, porte-parole local du NPA : « De l’air, ouvrons les frontières ».
GUINGAMP, samedi 13 Juillet rassemblement de solidarité aux réfugiéEs et à leur soutien.
Soixante dix personnes se sont retrouvées devant la mairie de Guingamp, le comité du NPA a participé activement à la mobilisation. A l'appel de UL CGT, UL SOLIDAIRES,NPA, Gauche Indépendantiste et PCF.
De l'air, ouvrons les frontières, et au lendemain de l'occupation du Panthéon par les sans papiers, nous exigeons la régularisation massive des sans papiers.
jeudi 11 juillet 2019
Commission nationale immigration-antiracisme du NPA
Contre l’Europe forteresse, contre la criminalisation de la solidarité : liberté de circulation et d’installation
Capitaines courage contre vague brune : les « affaires » Carola
Rackete et Pia Klemp comme symboles de la nécessaire lutte contre les
politiques criminelles des gouvernements de l’Union européenne.
Malgré la fermeture imposée par les autorités italiennes, malgré le
rejet des recours auprès de la CEDH (Cour européenne des droits de
l’homme), malgré le silence de l’Union européenne et de ses États
membres, malgré les risques très importants de poursuites qui
l’attendaient à l’arrivée, après 17 jours d’errance avec 42 personnes
exténuées à son bord, Carola Rackete, capitaine du Sea Watch 3a pris la décision d’entrer dans les eaux italiennes afin d’accoster à Lampedusa et de débarquer les personnes secourues.
Capitaines courage
Une fois son bateau arraisonné, elle a été arrêtée par une vingtaine
de policiers et assignée à résidence sur les ordres du fasciste italien
Salvini. Cela avait déjà été le cas d’une autre capitaine, Pia Klemp,
accusée elle aussi par la justice italienne d’aide à l’immigration
clandestine et de complicité avec les « passeurs » alors qu’elle a sauvé
plus d’un millier de vies en Méditerranée. Depuis, Carola a été
relâchée, mais elle n’est pas tirée d’affaire puisqu’une enquête est
menée. Les réactions de protestation et de solidarité avec les deux
capitaines courage, dans toute l’Europe, ont certainement joué en leur
faveur.
Ces événements dramatiques se répètent malheureusement : Sea Watch, Aquarius, Pro-Arms…
nombreux sont les bateaux d’ONG à avoir été bloqués en mer et interdits
d’accoster dans le port le plus proche, en violation complète du droit
de la mer et des conventions internationales. Les attaques contre les
ONG de sauvetage ne datent pas d’hier, mais ont été construites et
renforcées durant plusieurs années, à coups de discours laissant
sous-entendre un lien entre ONG et « passeurs », de législations de plus
en plus répressives, d’indifférence généralisée face à la violation des
droits des personnes exilées.
Une politique meurtrière et liberticide
Ces poursuites sont à remettre dans le contexte plus général de la
construction d’une Europe forteresse empêchant l’accès au territoire
européen : délivrance restrictive de visas, construction de murs,
contrôle militarisé des frontières aériennes, terrestres et maritimes,
renvois forcés dans les pays d’origine et sous-traitance du contrôle des
migrations à des États peu ou pas du tout démocratiques, comme le
Maroc, la Turquie et la Libye. Dans ce dernier pays, une guerre civile
fait rage autour de Tripoli entre le Gouvernement d’union nationale
(GNA) reconnu par l’ONU et les forces du maréchal Haftar. Des milliers
de personnes migrantes enfermées dans les geôles libyennes se retrouvent
en première ligne : le soir du 2 juillet, une attaque aérienne sur le
camp de détention pour migrantEs de Tadjourah dans la banlieue est de la
capitale libyenne a fait plus de 60 mortEs et 80 blesséEs.
L’extrême droite renforcée
Les partis d’extrême droite ou de droite extrême se renforcent en
Europe. Là où ils sont au pouvoir, ils appliquent une politique
drastique de fermeture des frontières, de traque des migrantEs
ouvertement raciste. Mais ils agissent avec la complicité et l’accord
des gouvernements et institutions européennes, à commencer par celle du
gouvernement français. Calais, Vintimille, Mayotte… sont des terrains
d’expérimentation des moyens policiers de surveillance et de répression.
Cette guerre aux migrantEs n’empêche pas ces derniers de venir, mais
les pousse à emprunter des voies de passage toujours plus dangereuses.
Depuis 2000, plus de 50 000 personnes sont mortes aux frontières de
l’Europe, en mer Méditerranée, devenue un immense cimetière marin, aux
frontières terrestres de l’UE ou aux frontières des territoires
ultra-marins.
Défendre la liberté d’installation et de circulation
Les premières victimes de cette politique sont bien sûr les
migrantEs. Mais elle empoisonne l’ensemble des sociétés européennes en
distillant la suspicion, le racisme, le rejet des étrangerEs, l’habitude
de la répression, l’idée fausse et dangereuse qu’il n’y aurait pas de
place pour tout le monde, autant de poisons qui nourrissent les
fascismes de tout bord.
Nous ne pouvons compter ni sur les gouvernements en place ni sur les
instances internationales pour contrer les logiques nationalistes
nourries d’analyses erronées des questions migratoires, qui guident
pourtant les politiques actuelles. L’alternative doit passer par la
mobilisation massive des peuples à l’échelle mondiale. Il y a dans le
monde de nombreuses personnes qui se lèvent, agissent pour défendre les
droits humains. Cela montre que la bataille n’est pas perdue. Il va
falloir continuer à la mener et l’amplifier malgré les vents mauvais,
avec les premierEs concernéEs : les migrantEs. Il faut construire une
vraie solidarité internationale pour la liberté de circulation et
d’installation, seul moyen d’empêcher l’hécatombe des migrantEs, seule
revendication qui permette réellement de faire respecter l’égalité des
droits. Cela nécessite en même temps de se battre pour une juste
répartition des richesses, pour que les richesses des pays pauvres ne
continuent pas à être transférées vers les pays les plus riches. De la
même façon, pour accueillir dignement les réfugiéEs, assurer une
véritable égalité des droits, il faut dans notre propre pays lutter pour
une répartition des richesses qui permettra d’avoir des logements, des
hôpitaux, des écoles, des revenus suffisants pour toutes et tous.
Correspondante (Commission nationale immigration-antiracisme)
Sit-in de solidarité pour Sea Watch 3 à Sulmona (photo by Collettivo Studentesco Sulmona)
L’accostage de force du Sea-Watch 3 suscite un violent débat, auquel
les organisations qui travaillent également sur l’économie, la finance
et la dette ne pouvaient rester étrangères.
Nous assistons ces jours-ci à la mise en scène d’une propagande
dramatique, tragique et aberrante, qui utilise l’histoire de personnes
en difficulté et en danger de mort pour détourner l’attention des vrais
problèmes.
Quels sont les effets réels des flux migratoires sur
l’économie nationale ? Notre économie se porterait-elle vraiment mieux
si elle était libérée du « fardeau » des immigrés ? Serait-il vraiment
plus facile pour les Italiens de trouver du travail ou de gagner
davantage ? Le gouvernement devrait répondre à ces questions,
qui sont cruciales si l’on veut comprendre le phénomène migratoire et se
libérer des mythes absurdes qui faussent le débat politique italien.
En tant que CADTM (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes)
italien, notre contribution consiste à sauver des vies humaines en
affrontant les points nodaux d’un système financier qui génère les
intérêts réels (passifs) des Italiens : les intérêts sur la dette.
Selon le Document d’économie et finance (DEF) du gouvernement
jaune-vert, les intérêts sur la dette que nous paierons au cours des
quatre prochaines années sont les suivants :
pour 2020, 65.983 millions d’euros (3,6% du PIB) ;
pour 2021, 68.659 millions d’euros (3,7% du PIB) ;
pour 2022, 73.739 millions d’euros (3,9% du PIB).
Entre ceux qui se retranchent derrière des lois injustes et ceux
qui risquent leur liberté, voire leur vie, pour la défense des droits
humains, nous sommes du côté de ces derniers
Le piège de la dette engloutira donc 273 milliards d’intérêts
– sur une dette qui, précisément pour cette raison, continuera de
s’accroître et fera augmenter les intérêts futurs, qui accroîtront la dette, qui fera augmenter les intérêts futurs… Ah,
mais bien sûr : le vrai problème, c’est de parvenir à mettre les
troupes en ordre de marche pour défendre le sol sacré de la patrie
contre l’arrivée de quarante-deux personnes à bout de forces. Telle est
la puissance de la propagande. Un écran de fumée pour cacher la
vraie nature des choses, qui apparaît pourtant bien dans la description
des véritables intérêts payés par les Italiens.
« Entre ceux qui se retranchent derrière des lois injustes et ceux
qui risquent leur liberté, voire leur vie, pour la défense des droits
humains, nous sommes du côté de ces derniers. »
Est-il possible que ces données ne pulvérisent pas le « néant » de la
propagande anti-migrants ? Nous invitons tout le monde à fournir les
données véridiques, qu’il faudrait opposer à celles du gouvernement
italien. Utilisons nos connaissances et nos capacités pour mener une
opération vérité sur les vrais problèmes qui sont occultés par une
propagande extrêmement dangereuse.
Entre ceux qui se retranchent derrière des lois injustes et
ceux qui risquent leur liberté, voire leur vie, pour la défense des
droits humains, nous sommes du côté de ces derniers.
Contre la criminalisation des exilé·e·s et de leurs soutiens, l’humanité
et les droits fondamentaux avant tout.
A l'appel de l' UL CGT GUINGAMP, UL SOLIDAIRES TREGOR ARGOAT, Gauche Indépendantiste et NPA
Soutien aux exilé.e.s, à Carole Rackete Capitaine du Sea watch 3 et à
tout son équipage.
La nuit du samedi 29 juin, Carola Rackete a été arrêtée par la police
italienne après avoir accosté avec son navire dans le port de Lampedusa.
A son bord, 42 personnes secourues dans les eaux internationales au
large de la Libye. Après 17 jours d’errance en Méditerranée, la
capitaine du Sea Watch 3 a pris la décision d'entrer sans autorisation
dans le port, bravant ainsi les interdits du gouvernement italien et le
silence de l’Union Européenne.
Elle l’a fait parce qu’il y a quelque chose au-dessus des lois immorales
promulguées par le ministère de l’intérieur italien et de la lâcheté
meurtrière de l’Union Européenne. Au-dessus, il y a l’humanité et le
respect des droits fondamentaux. Carola Rackete a fait le choix de
l’humanité. Elle et son équipage ont choisi de sauver 42 femmes et
hommes exilé·e·s, condamné·e·s à se noyer au milieu de la méditerranée,
ou à être torturé·e·s, violé·e·s, enfermé·e·s.
Avant elle la capitaine Pia Klemp a participé au sauvetage de réfugiés
dans la méditerranée avec l’association Sea-Watch. Elle est elle aussi
maintenant accusée par la justice italienne d’aide à l’immigration
illégale. Le parquet exige une peine de prison de 20 ans. Pour ses
investigations, le parquet a eu recourt à des écoutes téléphoniques et à
des agents infiltrés. Dans le cadre de ses six missions en tant que
capitaine des bateaux de sauvetage Sea-Watch 3 et Iuventa, Pia Klemp dit
avoir pu sauver les vies de 5000 personnes.
En niant le droit de ces personnes d’être secourues, l’Italie se rend
complice de l’enfer qu’est devenue la Lybie aujourd’hui pour les
personnes exilées. En fermant les yeux et en se déresponsabilisant, en
n’ouvrant pas ses ports la France se rend tout autant complice. En
militarisant ses frontières et en déléguant l’accueil des personnes à
des pays tiers, l’Union Européenne est responsable du délitement de
leurs droits. En refusant d’intervenir, la Cour Européenne des Droits de
l’Homme devient complice de cette atteinte aux principes les plus
fondamentaux de notre humanité.
Exigeons que les personnes sauvées et que tou·te·s les exilé·e·s soient
protégé·e·s et que leurs droits soient respectés. Exigeons que tous
bateaux avec à leur bord des enfants, des femmes et des hommes en danger
soient accueillis dans tous les ports de l’Union Européenne.
Exigeons la libération immédiate et la levée des sanctions contre Carola
Rackete, Pia Klemp et tout l’équipage du Sea Watch 3, symboles d’une
humanité qui nous donne à toutes et tous, chaque jour, l’espoir et la
détermination.
Nous appelons toutes les collectifs de soutien au migrants, les
organisations syndicales et politiques, citoyen.ne.s, artistes, élu-e-s
engagées, à se rassembler le samedi 13 juillet à 11h, devant la mairie
de Guingamp , pour dénoncer une atteinte inqualifiable aux droits
humains les plus fondamentaux et soutenir l’ensemble des personnes
exilées et leurs soutiens.
Pour faire vivre et résonner une voix solidaire, résolument
internationaliste, une voix unitaire conte le racisme et la xénophobie !
Montrons que ceux et celles que comme Carola Rackete et Pia Klemp nous
refusons ici en Bretagne les discours et pratiques xénophobes des
gouvernements Italien et Français et que nous soutenons les réfugiéEs et
que nous refusons que ceux et celles qui les hébergent et sauvent soient
poursuivis !
Libérez Carola Rackete et Pia Klemp, ouvrez les frontières !
Dans la nuit de vendredi à samedi, le bateau Sea-Watch 3 est
entré dans le port de Lampedusa en Italie. À son bord se trouvaient 42
migrants sauvés des eaux 17 jours plus tôt, ce qui n’a pas empêché
l’assaut contre le bateau humanitaire mené par un navire de guerre
dépêché par le ministre de l’Intérieur d’extrême droite Salvini… Et une
fois le bateau arraisonné, sa capitaine Carola Rackete, qui avait forcé
le blocus des eaux territoriales italiennes, a été arrêtée par une
vingtaine de policiers et assignée à résidence… Pour le ministre
néo-facho Salvini, il s’agit d’« une criminelle au service des passeurs » qui mérite la prison notamment pour « résistance à un navire de guerre ». Elle risque jusqu’à 10 ans de prison !
Carola Rackete assume son geste : « Ce
n’était pas un acte de violence, seulement de désobéissance. […] Mon
objectif était seulement d’amener à terre des personnes épuisées et
désespérées. […] Si nous ne sommes pas acquittés par un tribunal, nous
le serons dans les livres d’histoire. » Elle a raison ! C’est aussi
le cas d’une autre capitaine, Pia Klemp, accusée elle aussi par la
justice italienne d’aide à l’immigration clandestine et de complicité
avec les « passeurs » alors qu’elle a sauvé plus d’un millier de vies en
Méditerranée, qui risque vingt ans de prison, ainsi qu’une amende de
15 000 euros pour chaque vie qu’elle aura sauvée !
S’il
s’agit de la mise en œuvre par l’extrême droite italienne de sa
politique dégueulasse, celle-ci se déroule avec la complicité passive
des gouvernements et institutions européennes, à commencer par celle du
gouvernement français. Comment pourrait-il en être autrement, lui qui il
y a quelques mois refusait, dans les mêmes conditions, d’accueillir l’Aquarius, et qui n’a à aucun moment proposé d’accueillir le Sea Watch 3 malgré les appels de détresse de ce dernier ?
Contre
la criminalisation de la solidarité, le NPA exige l’arrêt des
poursuites contre Carola Rackete et Pia Klemp, et leur libération
immédiate. Contre l’Europe forteresse, cette Europe criminelle, la libre
circulation des personnes doit être un droit, et l’ouverture pure et
simple des frontières une mesure d’urgence.
Urgences. La CGT se mobilise au Centre hospitalier
Les salariés du Centre hospitalier ont répondu présent, ce mardi, devant le service des urgences. (Le Télégramme/Victor Bolo)
Une trentaine de grévistes se sont réunis ce mardi midi devant les
urgences du Centre hospitalier de Guingamp pour protester contre le
manque de moyens et de considération.
Ils étaient une trentaine de salariés du Centre hospitalier,
ce mardi midi, mobilisés pour montrer leur mécontentement, dans le cadre
du mouvement de grève nationale initié le 29 avril. Réunis pour un
pique-nique revendicatif devant le service des urgences, les membres de
la CGT réclament notamment des postes afin de répondre aux besoins de
santé, aux urgences et dans tous les services.
« Il faudrait quinze infirmières et neuf aides soignantes
supplémentaires », précise Joseph Le Goas, secrétaire de la CGT à
l’hôpital de Guingamp. Mais les salariés n’en voient pas pour l’instant
la couleur. L’inquiétude grandit aussi pour les infirmières par rapport à
l’absence de remplaçants au moment des vacances.
Un appel au renforcement du mouvement
Parmi
les revendications, on y retrouve également les demandes d’augmentation
de salaires à hauteur de 300 €, de vrais moyens pour l’hôpital, du
matériel adapté et non vétuste ou encore la suppression du jour de
carence, pour ne citer qu’elles.
Lundi, se tenait par ailleurs une
manifestation nationale concernant les Ehpad. Le secrétaire et les
salariés mobilisés tenaient à soutenir également ce mouvement : « Le
gouvernement avait promis mille et une choses pour les Ehpad et on n’a
rien vu venir », constate Joseph Le Goas. « Entre autres les
reconnaissances salariales… et les conditions de travail restent les
mêmes sans moyen en personnel et matériel ».
C’était le deuxième rassemblement organisé par la CGT après celui du 21 juin.
Le syndicat appelle au renforcement du mouvement pour faire « plier le
gouvernement et obtenir de vrais moyens qui permettront de soigner
correctement et en sécurité ».