lundi 24 juillet 2017

OUEST FRANCE 

Plougonver. Festival des luttes : « Festif, informatif et résistant »

  • Trois jours de pluie n'ont pas effrayé les visiteurs, équipés de pied en cap.
    Trois jours de pluie n'ont pas effrayé les visiteurs, équipés de pied en cap. | Ouest-
Ouest-France
Au Dibar de Plougonver, pendant trois jours les festivaliers ont dansé, milité et débattu. La pluie et la boue n’ont pas entamé la détermination des visiteurs d’empêcher le projet minier.
« Glav [pluie] glav glav ! » entend-on s’exclamer en breton. « Dans la vie il faut savoir se mouiller ! », reprend un autre festivalier avec philosophie.
D’averse en crachin, c’est effectivement sous des cieux peu cléments que le deuxième Festival des luttes s’est déroulé, du vendredi 21 au dimanche 23 juillet, au Dibar.

Occuper le terrain et informer

Mais la météo n’a pas entamé la volonté des visiteurs d’empêcher le projet minier porté localement par l’entreprise Variscan mines. Cette filiale française d’un groupe australien a obtenu en 2015, de l’État, un permis exclusif de recherches minières (Perm), dit « de Loc-Envel ».
Environ 1 300 personnes sont passées sur le site, pour la plupart habitant le coin, mais venues parfois de plus loin : des membres des collectifs contre les autres projets miniers en cours en Bretagne, Creuse ou Guyane ont également répondu à l’appel, ainsi que des habitants luttant contre les grands projets jugés inutiles et imposés, comme le tunnel de Tende (dans le Sud-Est, à la frontière italienne).
« Nous sommes là pour informer, et l’information est bien passée ; en ce sens, le festival a joué son rôle », rapporte Goulven Le Gac, du collectif Douar Didoull, organisateur de l’événement.
« Nous voulons aussi montrer que nous sommes toujours mobilisés sur le terrain. Le Festival des luttes existe car le permis de recherches minières existe. Nous n’oublions pas que c’est Emmanuel Macron qui l’a signé. Tant qu’il ne sera pas annulé ou abrogé, nous serons sur le terrain, et même si le gouvernement veut faire durer les choses, nous ne sommes pas prêts à lâcher. »

Convergence des luttes

La mobilisation ne faiblit donc pas, et la participation de nombreux bénévoles, dont des jeunes, en témoigne.
À côté de Douar Didoull, des militants locaux ont tenu des stands d’information : le Front social, Attac 22… pour d’autres combats d’actualité comme la réforme du Code du travail ou les traités de libre-échange entre l’Europe et l’Amérique du Nord.
Mais si l’aspect militant primait, à travers des conférences, projections et débats, la fête a également été fédératrice.En soirée et le dimanche, fest-noz et concerts ont trouvé leur public, enfants comme adultes. « Festif, informatif, et résistant : voilà ce que le Festival des luttes veut être. »