samedi 10 décembre 2016

         OUEST FRANCE du jeudi 8 décembre 2016

Centre hospitalier de Guingamp : grève sur fond de déficit

  • La CGT envisage d’autres actions début 2017.
    La CGT envisage d’autres actions début 2017. | Ouest-France
Ils dénoncent la casse du service public. La CGT de l’hôpital de Guingamp appelait à la grève, ce jeudi 8 décembre. En jeu, des réorganisations qui masqueraient suppression de postes et hausse des charges de travail.
« Les réorganisations sont en réalité des suppressions d’emploi ! » Les représentants de la CGT à l’hôpital de Guingamp n’en démordent pas : sous couvert de redéploiement entre les services ce sont bien des postes qui disparaissent.
Une évolution qui se fait selon eux notamment par des départs en retraite non remplacés, et sur le dos de contractuels, précaires, non renouvelés : « ce qu’ils vivent est abominable ! », dénoncent-ils. Ils mettent en avant une « dégradation continuelle des conditions de travail » : « on nous en demande toujours plus avec moins de personnel. »

Service public « laminé »

À l’appel du syndicat, une soixantaine de d’employés et de militants se sont retrouvés hier dans le hall principal du centre hospitalier. Fin novembre, un premier mouvement avait eu lieu autour de la fermeture de l’un des deux selfs de l’établissement (Ouest-France du 23 novembre).
La concertation, depuis, n’a pour eux rien donné : « On avance à marche forcée, comme pour l’ouverture du service de soins de suite et de réadaptation gériatrique, on nous met face au fait accompli. » Affirmant « ne pas en vouloir directement à la direction », qui sont « de bons soldats de l’Agence régionale de santé », ils déplorent plus généralement un service public « laminé ».

2,1 millions de déficit

Face à la fronde, le directeur, Richard Rouxel, assure qu’il « peut entendre les inquiétudes, qui sont légitimes ». Mais il met en avant la défense d’un hôpital sérieusement malmené au plan financier.
Sur un budget de 172 millions d’euros, le déficit aurait dû s’établir autour de 900 000 €. « Mais on nous a retiré 1,2 million pour les soins de suite et de réadaptation. » L’agence régionale (ARS) a estimé que le compte de lits n’y était pas. De 900 000 € en 2015, le déficit plonge donc au-delà des 2 millions cette année. « Il y a d’autres facteurs », ajoute-t-il, citant la baisse du nombre d’accouchements, l’évolution du point d’indice et l’évolution des tarifs.

Résultat : « on s’est battu auprès de l’ARS pour ouvrir un service », 16 places en soins de suite et de réadaptation gériatriques. Ce qui devrait valoir une réaugmentation de dotation de 560 000 €.

Convergence sur les valeurs

« La question est celle de l’avenir et du projet de l’hôpital » et, à partir de là, « comment on est capables de réorganiser les moyens et les services. » Il tient à l’affirmer : « on ne dit absolument pas que les agents se tournent les pouces ! » En revanche, « l’organisation n’est pas toujours très efficiente » et il s’agit entre autres « d’optimiser le temps de présence ».
Quand les grévistes réclament « que l’on arrête avec les logiques comptables », lui avoue qu’il « doit faire avec ». Mais avec un impératif, « assurer la sécurité des soins à la population ».
Il ne le nie absolument pas : « les conditions de travail jouent sur cette sécurité » et la CGT « a totalement raison de se préoccuper de la santé des agents », il souligne au final leurs « convergences sur les valeurs ». Et de conclure : « je ne suis pas défaitiste, on va se relever, remettre l’hôpital debout ».


Note du NPA:
Encore un petit effort du directeur qui partage "les valeurs" de la CGT et il deviendra adhérent.....
Manifestement l'action des personnels le met en difficulté car tout me monde connait les dysfonctionnements de l'hôpital.
La rentabilité financière, la politique d'austérité et la tarification à l'acte sont les plus surs moyens de tuer le service public.
Nous ne devons pas oublier qu'Eric Woerth il y a quelques années  déclarait:
" les français sont trop attachés à leur service public pour l'attaquer de front.Supprimons les financements, les services ne satisferont plus la population, nous réglerons le problème".