Hier, les salariés de la Cafétéria Casino, qui a fermé ses portes mercredi, se sont retrouvés à l'Union locale CGT pour faire un point sur leur situation. Et pour rappeler que leur mobilisation n'a pas été vaine.
« On ne nous a même pas regardés, on n'a même pas une notification écrite pour dire que l'on avait fini... ». C'est avec une certaine amertume que Nadia, l'une des salariés de la Cafétéria Casino, évoquait, hier dans les locaux de l'UL CGT, les conditions du départ des employés de l'entreprise mercredi.Indemnités revues à la hausse
Elle ne regrette cependant en rien les douze jours de grève qui ont marqué ce mois de novembre. « Tout d'abord, on n'était pas d'accord de partir avec ce qu'on nous proposait. Ça suffit les grands groupes qui licencient à tout va comme ça ! On a eu raison de se mobiliser. C'était important pour nous aussi de dire que l'on existe. Et pour l'estime de soi afin de pouvoir partir la tête haute ». Il leur faut maintenant « réaliser ». « Même si ce n'était pas un boulot mirobolant, on y était attaché quand même », explique de son côté Naima. La grève, conduite avec le soutien de la CGT, leur aura permis d'améliorer les propositions, notamment au niveau « de l'indemnité de licenciement revue à la hausse par rapport aux années d'ancienneté ». Sur les huit salariés concernant, une seule a accepté un reclassement à Lamballe. Les sept autres devraient être licenciés le 5 février. Ils auront alors quinze jours de réflexion pour décider s'ils intègrent ou non la cellule de reclassement pour une durée de neuf mois avec maintien du salaire à 85 %. Avec également une prime à la clef s'ils arrivent à décrocher dans les trois premiers mois un CDI ou un CDD de six mois minimum. « C'est intéressant, il faut que l'on réfléchisse ».
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Il fallait se battre, ne serait-ce que "pour l’estime de
soi". A Grâces, dans les Côtes-d'Armor, c’est en substance
le regard que portent les ex-Casino sur le mois de lutte et de
négociations qui s’achève.
Alors que la cafétéria Casino de Grâces a définitivement fermé le 30 novembre, ses anciens salariés faisaient le point, le lendemain, sur ces trente jours de bras de fer et de négociation. Et sur ce qui les attend maintenant.
« On ne nous a même pas offert un pot de
départ. » La remarque est bien sûr ironique,
mais la suivante est plus amère : après 15 ans, 20 ans,
ou plus dans le groupe, « on ne nous a même pas
regardés, on n’existait même plus. On ne nous a même pas dit au
revoir. »
Officiellement toujours salariés, sur les neuf employés du site, sept ont refusé les reclassements proposés. « Au total, on aura fait 12 jours de grève », comptent-ils. « On a repris le 13, pour une quinzaine de jours. » Deux ultimes semaines où les clients se sont faits rares, avant le baisser de rideau.
Et demain ? « On ne sait pas, on nous a dit de ne plus venir au travail ». Ils sont toujours dans l’attente de leur convocation pour entretien préalable au licenciement. Après un délai de cinq jours ouvrables, viendra l’entretien lui-même. Et 15 jours de réflexion pour « entrer dans une cellule de reclassement qui sera ouverte pour nous ».
Une proposition « intéressante » à laquelle ils réfléchissent, avec la possibilité d’une reconversion professionnelle. « Pour une durée de 9 mois, on toucherait 85 % de notre salaire, avec des primes si l’on trouve un CDD ou un CDI avant cela. »
L’humour, ils ne l’ont certainement pas perdu. Et on les sent
plus soudés que jamais. Devant eux, c’est le grand inconnu :
« On nous parle de formation, mais encore faudrait-il
nous proposer les bonnes. Si c’est pour ne pas trouver de travail
parce qu’on n’est pas assez mobiles ce n’est pas la peine. »
Au final, ils admettent avoir obtenu une « réévaluation » de leurs « indemnités de licenciement, revues à la hausse » pour leurs « années d’ancienneté ». À l’heure des comptes, ils sont surtout heureux de s’en sortir la tête haute : « pour nous, la mobilisation, elle était importante pour l’estime de soi ». Une lutte âpre, où ils ont souvent douté mais sont restés soudés : « de toute évidence on nous prenait pour des idiots. On s’est dit : ’’il faut y aller, on existe après tout !’’ »
OUEST FRANCE VENDREDI 2 Décembre 2016
Conférence de presse au siège de l'UL CGT Guingamp
Cafétéria Casino de Grâces : les salariés, le jour d’après
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Les anciens salariés de la Cafétéria de Grâces ont obtenu la
réévaluation de leurs indemnités. | Ouest-France
Alors que la cafétéria Casino de Grâces a définitivement fermé le 30 novembre, ses anciens salariés faisaient le point, le lendemain, sur ces trente jours de bras de fer et de négociation. Et sur ce qui les attend maintenant.
Officiellement toujours salariés, sur les neuf employés du site, sept ont refusé les reclassements proposés. « Au total, on aura fait 12 jours de grève », comptent-ils. « On a repris le 13, pour une quinzaine de jours. » Deux ultimes semaines où les clients se sont faits rares, avant le baisser de rideau.
Et demain ? « On ne sait pas, on nous a dit de ne plus venir au travail ». Ils sont toujours dans l’attente de leur convocation pour entretien préalable au licenciement. Après un délai de cinq jours ouvrables, viendra l’entretien lui-même. Et 15 jours de réflexion pour « entrer dans une cellule de reclassement qui sera ouverte pour nous ».
Une proposition « intéressante » à laquelle ils réfléchissent, avec la possibilité d’une reconversion professionnelle. « Pour une durée de 9 mois, on toucherait 85 % de notre salaire, avec des primes si l’on trouve un CDD ou un CDI avant cela. »
« On nous prenait pour des idiots »
L’annonce de la fermeture, avec des propositions de reclassement au plus près à Lamballe, ou pire, à l’étranger, les avait pris de cours. « Ce qu’il y a, pour la Thaïlande, c’est qu’ils ne proposaient pas de période d’essai », plaisante l’une, « un mois pour voir je n’aurais pas dit non. »Au final, ils admettent avoir obtenu une « réévaluation » de leurs « indemnités de licenciement, revues à la hausse » pour leurs « années d’ancienneté ». À l’heure des comptes, ils sont surtout heureux de s’en sortir la tête haute : « pour nous, la mobilisation, elle était importante pour l’estime de soi ». Une lutte âpre, où ils ont souvent douté mais sont restés soudés : « de toute évidence on nous prenait pour des idiots. On s’est dit : ’’il faut y aller, on existe après tout !’’ »