vendredi 9 décembre 2016

Breizhistance a publié sur son site un bilan de son université de rentrée d'octobre 2016, nous vous laissons lire cet article.Vous trouverez en conclusion quelques réflexions sur cette initiative.

Bilan partiel de l’université de rentrée de la Gauche Indépendantiste

Fin septembre s’est déroulée sur trois jours l’université de rentrée de la Gauche Indépendantiste à Plougonver au sud de Guingamp. Pour la seconde fois, notre mouvement proposait ce moment de rencontre, de formation et d’échanges autour des luttes sur lesquelles nous nous sommes investis ou qui nous interpellent dans une perspective anticapitaliste et indépendantiste.
Le vendredi soir était consacré à un évènement festif sous la forme d’un Fest-Noz pour financer les activités d’un collectif antifasciste local. C’est plus de 300 personnes qui ont prit part à cette soirée ou plus d’une quinzaine de couples et formations ont joué bénévolement. Les participants étaient majoritairement originaires du terroir local. Si l’aspect festif l’emporte largement dans ce genre d’initiative, il était impossible pour les présents d’ignorer l’aspect revendicatif de par la décoration et la prise de parole. La pertinence du projet de financement s’est traduite par un investissement non négligeable des bénéfices dans du matériel de propagande dés les semaines suivantes en amont et pendant les manifestations de solidarité avec les réfugiés notamment à Trebeurden et Tregastel, Fougères… Et c’est sous les fanions des unités de défenses Kurdes que chanteurs et danseurs ont animés la soirée réussie.
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L’ensemble des débats du samedi et du dimanche à rassemblé plus de 80 participants, plutôt jeunes. Un débat a été annulé (sur le féminisme), les autres ont bien eu lieu et c’est celui sur la solidarité avec le Kurdistan qui a rassemblé le plus de participants.
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Pendant ce rendez-vous internationaliste, des délégations des Amitiés Kurdes de Bretagne et du Secours Rouge International ont fait part de situation politico-militaire au Kurdistan de Turquie et de Syrie. Les conséquences concrètes en seront une volonté plus forte de nos militants de faire vivre la campagne de solidarité avec le Bataillon Internationale présent au Kurdistan à laquelle nous participons déjà.
La place de la langue bretonne a été assez honorable dans les prises de parole et ces journées, et les animatrices de DIREIZH ont fait vivre un débat intégralement dans cette langue autour notamment des pratiques sexistes en milieu militant et des solutions à mettre en œuvre pour lutter contre ces tendances oppressives.
Le débat sur les suites de la Loi Travail s’annonçait intéressant de part la présence de militants de la CGT, de membres de l’AG de Rennes 2, d’adhérents du NPA, d’animateurs de l’appel de Plouaret mais il nous faut reconnaître qu’il n’a pu faire émerger des propositions concrètes de remobilisation malgré les échanges.
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Le dimanche matin, chacun a pu lors de la table-ronde sur l’auto-organisation des travailleurs du sexe s’informer, échanger et pour le moins commencer à réfléchir sur cette problématique pour contrer la logique d’exploitation patriarcale et capitaliste que subissent ces travailleurs.
Ce sont les échanges autour de la démocratie réelle, de la souveraineté, de l’autodétermination qui ont cristallisés l’attention de ceux et celles qui souhaitaient réfléchir aux pistes pour faire campagne dans les prochains mois en faveur de l’autodétermination du peuple breton et populariser les luttes du moment sans participer au cirque électoral à venir (présidentielle et législatives) qui ont clôturés ce dimanche. Rendez-vous est donné par ses participants dans les semaines qui viennent pour impliquer le plus grand nombre dans une dynamique de subversion du processus électoral français, où les militantEs de Gauche Indépendantiste devront trouver toute leur place au coté d’autres composantes.
La convivialité des repas, du bar, la qualité des repas et les tables de presses (bouquins, revues, matériels) ont été également appréciés.
Malgré des faiblesses que nous ne nions pas, nous avons pu mener à bien ce rendez-vous placé sous le signe de la lutte pour l’indépendance, du socialisme, de lutte anti-patriarcale et de l’internationalisme.


Réflexion personnelle qui n'engage pas le comité NPA Bear Gwengamp:

En toute modestie nous pouvons dire que nous nous étions déplacés nombreux du NPA, 9 militants, pour accompagner notre porte parole nationale, Armelle Pertus.  L'UL CGT Guingamp avait de son coté délégué son co secrétaire général, sauf erreur le collectif "Nuit Debout" de Lannion n'était pas présent, ni aucune autre structure interpro etc... 
Le débat assurément mal préparé s'est enlisé très vite sur les pratiques rennaises, qui si elles existent, ne livre pas une vue générale du mouvement contre la loi travail en Bretagne. Ni surtout sur son enracinement dans le salariat le plus conscientisé, et le plus organisé. Il aurait sans doute été possible de faire un bilan des gréves, des manifs, de pratiques et de modes d'actions souvent nouvelles. Hélas l'absence des éléments moteurs dans ce conflit, les salariés bretons et la jeunesse avec  leurs organisations , aussi imparfaites soient elles, rendent l'exercice impossible. 
Cantonner le débat au seul aspect de l'Etat répressif exonère le gouvernement,le patronat et ses partis politiques, de gauche comme de droite, de leurs responsabilités. Incapable collectivement de tirer un bilan sérieux, comment aurions nous pu en une heure de débat tracer une perspective de remobilisation?Alors que quatre mois de lutte ne l'avait pas permis.
Etre lucide sur les difficultés de la lutte, sur celle de mobiliser n'est pas céder au défaitisme. Au contraire, et tous les marxistes le savent, ignorer les réalités objectives mènent inévitablement à la défaite face au capital. Ne donnons pas d'argument au tenant de l'idée que "la fin de l'histoire " nous livre à la merci du capital et à ses oligarchies. La succession de luttes et mobilisations multiformes sur le pays de Guingamp nous prouve le contraire: gréves chez Casino, dans les hôpitaux de Bégard et Guingamp, foyer Apajh,communauté de communes de Belle Isle, résistance aux projets inutiles et couteux, aux mines  etc....Mais elles posent aussi la réalité de la faiblesse des organisations syndicales.Il y a sans doute en Bretagne un peu plus qu'ailleurs à refonder un mouvement de masse et de classe, ou l'auto organisation permettra de surmonter les divisions et de dépasser des "cadres" syndicaux intégrés au logique du dialogue social. A ce titre, une analyse approfondie des luttes bretonnes de l'épisode des Bonnets Rouges à la loi travail s'impose. Avec pour objectif d'arracher à la bourgeoisie son hégémonie idéologique sur notre classe. Antonio Gramsci a besoin d'être traduit en breton.....

ThierryPerennes