lundi 27 octobre 2025

edito

 

L’impérialisme à l’offensive, les peuples à la riposte

Manifestation du 18 octobre à Minneapolis. Photo de Chad Davis. Source : Wikipedia
Thousands protesst in Downtown Minneapolis on Saturday October 18, 2025 as part of nationwide “No Kings!” protest.

 

 

Trump a déployé un porte-avions au large du Venezuela et ordonné le bombardement de bateaux dans la mer des Caraïbes, tuant leurs occupants aussitôt qualifiés de narcotrafiquants – sans preuve, peut-être s’agissait-il d’ailleurs de simples pêcheurs. Il annonce une opération de la CIA contre le président vénézuélien et menace le chef d’État colombien, accusé de complicité avec le narcotrafic. Trump rappelle sans fard que l’Amérique latine est l’arrière-cour des États-Unis où les entreprises américaines doivent pouvoir se déployer sans contraintes.
 

Les appétits impérialistes se déchaînent

 
La lutte contre la drogue n’est qu’un prétexte : Trump veut des gouvernements latino-américains à sa botte pour piller le pétrole au Venezuela, les terres et leurs richesses partout dans le continent. Les populations des pays pauvres dont le sous-sol regorge de richesses sont les premières victimes des appétits des impérialismes, qui sont prêts à tout pour leur imposer la soumission. On le voit jour après jour en Palestine, à Gaza, où l’armée israélienne, bras armé de l’impérialisme, se livre à un génocide pour étouffer toute aspiration au changement dans un Moyen-Orient riche en pétrole.
 

De la Kanaky à l’Afrique, l’impérialisme français à la manœuvre

 
La France n’est pas en reste. En Kanaky-Nouvelle-Calédonie, le gouvernement veut accorder de nouveaux droits aux colons, marginalisant encore davantage le peuple kanak sur ses propres terres. Conscient que cette décision peut rallumer les émeutes de l’an dernier, il a laissé en place un dispositif policier et militaire massif. En Afrique, où se livrent de véritables guerres des matières premières, l’impérialisme français maintient des troupes partout où il le peut encore. Les travailleurs français et les peuples kanak ou africains font face à la même bourgeoisie française et à sa rapacité.

Les peuples relèvent la tête

Aux États-Unis mêmes, l’administration Trump multiplie les raids contre les migrants, licencie des dizaines de milliers de fonctionnaires et s’attaque au système de santé bénéficiant aux plus précaires, prélude à de nouvelles offensives contre tous les travailleurs. Les travailleurs américains et les peuples d’Amérique latine subissent le même ennemi : la bourgeoisie américaine.

Mais, aux États-Unis, sept millions de manifestants ont défilé le 18 octobre pour dire leur rejet d’un gouvernement qui s’en prend aux pauvres pour arroser les riches. Trump s’est grossièrement moqué d’eux, y voyant la main des Démocrates. Mais c’est peut-être le début d’un ras-le-bol généralisé non seulement contre la politique de Trump mais aussi celle de son prédécesseur.

La révolte gronde dans de nombreux pays. À Madagascar, les jeunes de la GenZ ont fait tomber le gouvernement malgré la répression. Au Pérou, la mobilisation sociale a renversé la présidente. Au Maroc, la jeunesse a imposé, malgré la répression, des mesures sur la santé et l’éducation. Au Népal, le gouvernement corrompu a été littéralement balayé, les jeunes mettant le feu à tous les symboles du régime. Depuis plusieurs années, la liste des « Trump » locaux renversés par la colère populaire est longue. Ici même, la mobilisation contre la réforme des retraites de 2023 a provoqué des remous qui se font ressentir jusqu’à la crise gouvernementale actuelle, même si les travailleurs n’ont pas remporté de victoire significative pour le moment. 

Les bourgeoisies impérialistes sont à l’attaque : dans les pays riches, contre les travailleurs et les classes populaires ; dans les pays pauvres, contre les peuples pour éliminer tout obstacle à leur pillage. Mais la partie est loin d’être jouée ! À l’internationale réactionnaire des Trump et des Macron, opposons la solidarité internationale des peuples ! Et organisons-nous politiquement pour que nos grèves, nos mobilisations sociales et nos révoltes puissent enfin converger pour nous permettre de nous débarrasser du capitalisme.

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 27 octobre 2025