mardi 30 avril 2024

selma

 

Pour un monde sans frontières ni barbelés, liberté de circulation, régularisation de tous les sans-papiers !

Passage de l’intervention de Selma Labib, qui conduit la liste « Pour un monde sans frontières ni patrons, urgence révolution ! », présentée par le NPA-Révolutionnaires, à la réunion publique du vendredi 26 avril au café du Village, Paris 13e.

Mais un monde sans frontières, c’est aussi contre les politiques meurtrières de l’Europe, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, qui sont responsables des milliers de morts en Méditerranée, et qui ici mènent une guerre aux sans-papiers et aux travailleurs immigrés

Là-dessus, Le Pen, Bardella ou Darmanin, Macron et Attal, c’est la peste ou le choléra, c’est blanc bonnet ou bonnet blanc : on nous fait croire que l’un est une barrière contre l’autre mais c’est la même politique, main dans la main, comme ils l’ont d’ailleurs bien montré avec la loi dite « Asile immigration », renommée loi Darmanin-Le Pen. Une loi pour « contrôler l’immigration et améliorer l’intégration ». Tout est dans le titre. Cette loi, ils l’ont déclinée dans les salons du Parlement européen. Ça s’appelle le pacte « Asile et immigration », qui est en fait un pacte anti-migrants. Avec les voix de Renaissance, de Meloni, de la droite et des sociaux-démocrates de toute l’Europe. Un « pacte » qui trie les migrants non pas aux frontières de l’Europe mais dans des centres de rétention qui sont de véritables camps de concentration en Libye, au Maroc ou en Turquie. Ce pacte, il est raciste et surtout, c’est un pacte entre oppresseurs de tous les pays contre les travailleurs et la jeunesse à la recherche d’un avenir un peu moins pourri. Un pacte raciste qui durcit les conditions d’accès et d’accueil alors qu’on en est en 20 ans à 25 000 morts en Méditerranée. Un pacte raciste où les pays d’arrivée seront chargés d’entrer les empreintes digitales, la photo du visage et les documents d’identité des demandeurs d’asile et des migrants dans une base de données centralisée, y compris pour les enfants dès l’âge de six ans ! Où pendant que les procédures de demande d’asile seront traitées, les migrants seront enfermés, comme des criminels, jusqu’à six mois !

Un pacte que les Républicains et le RN français n’ont pas voté, car ils le jugent trop laxiste ! Ces gens n’en auront jamais assez. Ils sont prêts à toutes les bassesses du moment qu’elles rapportent des voix. Ils prétendent parler au nom des classes populaires, parfois même des ouvriers. Mais quand ils haussent le ton, c’est pour faire crever encore plus de pauvres aux frontières, c’est pour nous diviser ! Face au patronat, l’extrême droite parle moins fort, se fait plus feutrée. On ne les a pas entendus autant s’exciter sur les bas salaires, au contraire… D’autant que ces démagogues savent tous que le tout-puissant patronat aura besoin de main-d’œuvre. Le Medef a annoncé qu’il aurait besoin de 3,9 millions de travailleurs étrangers d’ici 2050 en France… tout en soutenant la loi Darmanin-Le Pen. Leur démagogie raciste et criminelle, ce n’est pas pour fermer les frontières, c’est pour diviser les travailleurs et tirer tous les salaires vers le bas. C’est un choix politique que fait l’Union européenne, celui de les présenter comme un danger, qu’il faut refouler à tout prix. Ce n’est pas un hasard si l’ancien directeur de Frontex, Fabrice Leggeri, mis en cause pour violations avérées des droits humains, est actuellement candidat aux Européennes sur une liste RN. Mais sous son nouveau directeur, l’action de Frontex reste la même : refoulements illégaux à la frontière de la Bulgarie, « push back » d’embarcations en péril de la Grèce vers la Turquie, communication d’informations aux garde-côtes libyens pour qu’ils interceptent des bateaux. Pas étonnant que Leggeri soit visé par une plainte pour crime contre l’humanité !

Oui, nous sommes fiers d’être « No border », d’être pour l’ouverture des frontières !

Aujourd’hui, cette politique anti-migrants est menée d’abord par Macron et son équipe, qui tiennent les rênes de ce gouvernement. Mais tous autant qu’ils sont, n’ont pas d’autres projets que cette guerre à l’immigration. Jusqu’à Deffontaines, le candidat du PCF, plus français que communiste, qui trouvait à la radio que le « no border » était une bêtise, et qui enchainait sur France Info cette semaine, nous disant qu’il fallait des expulsions, et que le pacte européen avait des avancées. Leur petit bémol sur ce pacte ? Ils veulent une vraie souveraineté, plutôt que de sous-traiter à Erdoğan la gestion des frontières. Allons enfants de la patrie, soyons plus royalistes que le roi, fermons nous-mêmes nos frontières !

Ce pacte, et toutes les autres politiques de renforcement des frontières nationales, ou à l’échelle européenne, il faut les abolir. Il va falloir se battre. Il va falloir se battre pour l’ouverture des frontières, il va falloir se battre pour la liberté de circulation et d’installation de tous et toutes, il va falloir se battre pour que tous les travailleurs et toutes les travailleuses aient les mêmes droits, à commencer par la régularisation de tous les sans-papiers, et le droit de vote pour les étrangers ! Il va falloir se battre, en clair, pour que notre frontière à nous, on la mette là où elle est vraiment : c’est une frontière de classe entre d’un côté les travailleurs de tous les pays et de l’autre les grands capitalistes.

Notre liste de candidats et candidates pour ces Européennes : à l’image de notre classe et des luttes pour son émancipation

Cette frontière de classe, c’est la seule que nous allons défendre, et c’est pour cette raison que notre liste est une liste avec pas moins de 81 camarades, travailleurs et travailleuses. Des ouvriers de l’automobile, de la chimie, du transport, des postiers, des soignantes, des travailleurs du secteur social, des profs et instits, des étudiants… Une liste qui représente notre classe, pour imposer nos préoccupations ! C’est déjà un programme en tant que tel : face au déferlement nationaliste et raciste, face au patronat et à l’État à son service qui mènent une guerre ouverte contre notre classe, on n’est pas résignés, ni abattus. On est déterminés à continuer le combat révolutionnaire nécessaire contre le capitalisme et toutes les oppressions qu’il entretient.