samedi 7 mai 2022

1er mai

 

                                            PREMIER  MAI 2022


                     INTERVENTION INTERSYNDICALE

                                         GUINGAMP



Chèr(e)s amies et amis et camarades


Merci à toutes et tous d’avoir fait le déplacement pour assister à notre traditionnel rassemblement du PREMIER MAI, fête internationale des travailleuses et travailleurs.

Traditionnel certes mais à la fois revendicatif et festif à la mode guingampaise.

Et merci donc à la chorale et plus tard dans la matinée aux musiciens.


Nous ne le répéterons jamais assez, car il nous faut passer le flambeau aux plus jeunes générations, le PREMIER MAI n’est pas la fête du muguet de Pétain.

Cette journée fut imposée par le mouvement ouvrier international à travers des luttes difficiles, courageuses.

Les coups, les peines de prison, les exactions des forces de l’ordre des états capitalistes ne purent enrayer les puissants mouvements syndicaux qui luttaient pour une fête du travail, avant qu’elle ne devienne chômée et payée.

Rappelons que jusqu’à MAI 1968, date historique, les manifestations du PREMIER MAI était encore interdite à Paris…


L’an passée,nous avions conclu :

«Nous organisations héritières de la glorieuse

« Commune de Paris » qui leva le drapeau de l'émancipation ouvrière, appelons toutes les travailleuses et travailleurs à se saisir de cette journée de mobilisation et de manifestation, pour s’engager avec détermination pour l’emploi, les salaires, les services publics, la protection sociale, le respect des libertés et la paix dans le monde.Transformons le monde de demain en un monde vivable, un monde de justice sociale, écologiste et féministe !



Alors ouvrons ensemble la grande page internationale de ce premier Mai 2022 puisque partout dans le monde, en toute liberté, ou sous les dictatures, cette journée nous réunit.


Justement notre Terre est menacée dans sa survie même.

Le vivant, donc toutes les espèces animales, végétales qui peuplent la terre sont impactées par le dérèglement climatique, la montée des eaux, les pollutions industrielles et humaines, la rapacité des multinationales dans leurs courses éhontées au profit.

Alors que nombre d’organismes internationaux tirent la sonnette d’alarme, qu’ils préconisent de prendre des mesures immédiates pour changer de modèle de société, pour respecter les ressources, la biodiversité et in fine l’être humain.


Que ne voit-on pas ?


La résurgence de guerre comme celle en Ukraine qui ravage et mette à feu et à sang population, et ressources. Et font le bonheur de marchands de canons des deux côtés du front...

Nos organisations syndicales défendent depuis la grande boucherie impérialiste de 14 -18 l’exigence de paix et de concorde entre les peuples, le droit de chacun à l’autodétermination inaliénable, les coopérations mutuelles.

Jamais nous ne confondrons les victimes et les bourreaux.


A BAS LA GUERRE

A BAS LES TYRANS

A BAS LES MARCHANDS DE CANONS


DESARMEMENT DU CONTINENT EUROPEEN AVANT D’ALLER DONNER DES LECONS AUX AUTRES…

SOLIDARITE INTERNATIONALISTE ENVERS L’UKRAINE, LA PALESTINE, LE YEMEN, ...TOUS LES PEUPLES EN LUTTE POUR LEUR INDEPENDANCE.

COURAGE ET TOUT NOTRE SOUTIEN AU PEUPLE RUSSE CONTRE SA PROPRE BOURGEOISIE.




Et puis, il va bien nous falloir parler de ce pays, alors que commence dans l’incertitude un second mandat Macron.


Avec de gros dossiers qui vont surgir à l’issue des élections législatives sur les retraites, les prestations sociales, l’emploi, les services publics, l’éducation, les enjeux environnementaux.

Et notre préoccupation majeure :

les salaires, les pensions.

Vous remarquerez que nous laissons pas à Macron ou Le Pen voir à Michel Edouard Leclerc...le thème du « pouvoir d’achat » ...

Nous exigeons une rupture profonde en matière salariale et pour les pensions.

Avec un taux d’inflation qui s’emballe, la situation faite aux salarié-es du privé comme aux agent-es du public, aux retraité-es, aux privé-es d’emploi comme aux étudiant-es n’est plus tolérable.

Plus de 9 millions de nos concitoyens vivent sous le seuil de pauvreté, alors que plus de 8 millions d’entre elles et eux ont recours à l’aide alimentaire.

Les entreprises du CAC 40 ont réalisé des profits records en 2021 et les milliardaires en France ont accumulé 236 milliards supplémentaires lors de la pandémie.

Dans le public comme dans le privé, le travail des salarié-es doit être reconnu à la hauteur de sa valeur, des richesses qu’il crée, et garantir l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.

Les étudiantes et étudiantes doivent pouvoir faire leurs études sereinement sans subir la précarité.

Les pensions de retraites doivent être également revalorisées, les privé.es d’emploi doivent être protégé.es et indemnisé.es et non stigmatisé.es.

Nous revendiquons donc des mesures fortes et générales d’augmentation des salaires et des pensions, des bourses étudiantes, des minimas sociaux et un plan de rattrapage des pertes accumulées.




SECONDE PARTIE



Les services publics ont ils un avenir? :


Les services publics sont un bien commun fortement malmené. Le quinquennat Macron n’a fait que renforcer ce délitement du public poursuivant l’entreprise de démolition organisée par ses prédécesseurs. Tous les secteurs sont atteints. La Poste, Les transports, la santé, la justice, les collectivités territoriales et l’éducation nationale

Nous atteignons aujourd’hui un point de rupture.

La situation est tellement grave qu’un collectif d’agents et d’usagers des services publics s’est constitué le 14 février pour alerter les candidats à la présidentielle. Une cinquantaine d’associations se sont regroupés pour lutter contre « le grand effondrement organisé ».


Dans les hôpitaux, le COVID a accentué une crise structurelle.

Des médecins disent : « nous avons atteint un point où il y a des pertes de chance pour les malades ».

Ce qui est inacceptable.

Dans le secteur social.15 à 30 % des postes sont vacants et 70 % des employeurs peinent à recruter. Il faut dire que nos dirigeants ont peu anticipé sur les départs en retraite.

Qui a encore aujourd’hui envie de se coltiner un travail dans le secteur social ? Sans moyen, sans reconnaissance.


Dans la justice, le manque de moyens et les conditions de travail déplorables ont mobilisé plus de 3000 magistrats dénonçant:

« une justice qui n’écoute pas, qui raisonne uniquement en chiffres, qui chronomètre tout et comptabilise tout. »

Même discours à Pôle emploi, à la Poste et ailleurs. Les mêmes techniques managériales sont à l’œuvre ici et là.


La modernisation de l’action publique à travers la dématérialisation des procédures renforce la fracture sociale.

Treize millions de personnes seraient en difficulté pour accéder à leurs droits, titres de séjour, retraites, aides sociales diverses. On aura beau jeu de nous annoncer en fin d’année qu’une partie des budgets sociaux n’ont pas été dépensée. Et pour cause, des milliers de personnes n’auront pu effectuer leur demande ou auront abandonné la partie.


Nous nous en rendons compte au quotidien, nous toutes et tous qui passons un temps fou à contacter les organismes, à essayer de nous battre pour savoir qui est le bon(ne) interlocuteur, à nous entendre dire que tout se passe sur le net ...


Il faut bien se rendre compte que l’objectif finalement n’est plus de rendre un service aux personnes ce qui était l’essence même de la Fonction publique telle qu’elle avait été pensée après-guerre mais de libéraliser ces services et de confier au secteur privé la partie rentable.


Depuis 30 ans au fil des réformes, un arsenal de normes budgétaires et juridiques a rendu progressivement l’externalisation incontournable. La sous-traitance s’est imposée partout du nettoyage des locaux à l’élaboration des politiques publiques.


Certains découvrent aujourd’hui l’existence du cabinet MAC KINSEY au niveau de l’État

Au Conseil Départemental des Côtes d’Armor le cabinet KPMG fut aussi grassement payé et chargé de conseiller et de donner des pistes de réorganisation du service public. On voit le résultat !!!


Au final, cette « externalisation » conduit souvent à une diminution de postes, une dégradation des conditions de travail des agents, à une perte des compétences et du sens de l’intérêt général.


Alors plus que jamais, luttons pour défendre les services publics et ses agents.


Et pour finir, nous n’allons pas oublier la situation particulière dans le pays de Guingamp :



La hausse des prix de l’énergie, des carburants et de l’alimentaire, amplifie pour la population, et surtout pour les plus démunis, les difficultés pour boucler les fins de mois et assurer ses besoins les plus vitaux.

Il y a urgence à augmenter les salaires, l’ensemble des grilles de nos branches professionnelles sont dépassées par chaque augmentation inflationniste du SMIC.



TROISIEME PARTIE



Sur les salaires justement, nous constatons les inégalités organisées sur les augmentations dans le secteur de la santé avec les mesures dites du SEGUR, attribuant selon les catégories des bonifications, et oubliant des secteurs entiers du médico – social et du médical.

Voire en développant un « foutage de gueule » comme dans les services d’aide à domicile ou les augmentations seraient attribuées après des entretiens d’évaluation professionnelle...de personnel présent depuis 10, 20 ou 30 ans…


Pour l’ensemble des fonctionnaires des trois versants de la fonction publique la revalorisation de la valeur du point se fera après les élections ? Ou pas !!!

Tout cela contribuant en plus de la précarité organisée à rendre de moins en moins attractif le service public.


Enfin dans l’immense majorité des entreprises privées les négociations salariales annuelles continuent d’être difficiles et ardues.Même si le patronat confronté à un phénomène inédit de démission ou de rupture conventionnelle lâche du lest.

Pour entrevoir les difficultés de recrutement, il suffit de prêter attention aux diverses banderoles plantées en bordure des routes et offrant des postes.

Bizarrement aucune de ces banderoles n’a encore affiché une proposition du genre :

« cherchons ouvrier de fabrication, salaire 3000€ mensuel….carburant fourni pour venir travailler ».


Dans la macronie, l’important n’est pas de parler salaire mais prime défiscalisée assujettie au bon vouloir du patronat.

Nous, nous avons une solution simple techniquement : un treizième mois pour tous.

Exit les primes macrons.


Nous avons des revendications à poser et à mettre en débat sur les lieux de travail, de vie et d’études :


Le SMIC à 2000 €.

L’augmentation immédiate des salaires, pensions et minima sociaux pour qu’aucun revenu ne soit inférieur au SMIC.

L’instauration de minima salariaux selon le niveau de qualification initiale ou acquise par l’expérience.

L’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes.

Le dégel du point de la Fonction publique et des conventions collectives et le rattrapage des 18 % de pertes salariales depuis l’année 2000.

La création de postes de titulaires dans la Fonction publique et un plan de titularisation pour les personnels précaires.

Le renforcement des services publics de proximité et les moyens nécessaires pour répondre à l’ensemble des besoins de la population.

La renationalisation des secteurs stratégiques.

Le 100 % sécurité sociale basé intégralement sur les cotisations sociales, donc la suppression de la CSG et de la CRDS, et la prise en charge de la perte d’autonomie dans l’assurance maladie

Le droit à la retraite pour tous et toutes dès 60 ans (et avant pour les travaux pénibles) pour une carrière complète de 37,5 annuités ,intégrant les périodes d’études et de stage après 18 ans, de première recherche d’emploi et d’inactivité forcée.

L’indexation des pensions sur les salaires, et non pas sur les prix.

La réduction du temps de travail à 32 heures par semaine sans perte de salaire, ce qui équivaut à la création de 4,5 millions d’emplois.


Dans le pays de Guingamp, les enjeux de mobilisation ne manquent pas pour défendre l’hôpital public et une offre de soins répondant aux besoins sociaux de la population.

Notre détermination à conserver une maternité et une chirurgie de plein exercice nous le renouvelons aujourd’hui.

Comme nous l’avons indiqué lors de notre conférence de presse nous entendons nous saisir de la période électorale des législatives pour accentuer la pression.

L’hôpital doit embaucher massivement,et ré-ouvrir des lits.

Nous proposons de licencier sans indemnité ni préavis ROSSETTI le démolisseur de l’hôpital public.


Nous n’entendons pas observer sans rien dire le projet d’implantation d’une usine à saumons à Plouisy.

Alors que l’artificialisation des terres agricoles devient un scandale, par exemple l’immense entrepôt de LIDL à Plouagat ne pose t’il pas question sur le type de développement économique que nous souhaitons?

Ces structures, inutiles et dangereuses, consommatrices de terre, d’eau, polluantes et pratiquant des bas salaires sont elles l’avenir des salariés de Guingamp?

Alors que les entreprises de l’agro alimentaire, du commerce, de l’aide à domicile se plaignent du manque de personnel, alors que les richesses amassées par les groupes industriels, commerciaux ou de services sont colossales, nous revendiquons des effectifs, de meilleures conditions de travail, des salaires dont aucun ne doit être inférieur à un SMIC à 2000€.

En ces temps de pandémie, nous interpellons aussi les décideurs publics et privés sur la pérennité de la COOP de masques.

Au lieu de faire des beaux discours sur l’économie circulaire,achetez donc vos masques de protection en local…







PARTIE FINALE


Chères amies amis et camarades,


Un chanteur nous dit souvent dans son refrain:

ON NE LACHE RIEN

Alors rappelons aux puissants de ce monde la phrase d’un docteur argentin qui les fit trembler:

HASTA LA VICTORIA SIEMPRE

JUSQU’A LA VICTOIRE TOUJOURS

BETEK AN TREC’H ATAO



VIVE LE PREMIER MAI, VIVE NOTRE CAMP SOCIAL,LA LUTTE CONTINUE...