Une sacré nouvelle... mais nous on aimerait savoir si les nombres de pauvres, de très pauvres a augmenté dans les mêmes proportions... Ou si la gentrification souhaitée par la municipalité dite de gauche s'accélère...Mais soyons patients avec 60 % des ménages non imposables Guingamp n'est pas près de rentrer dans le top des communes riches de Bretagne, (avec nos excuses pour l'amputation de la Loire Atlantique).
2020 c’est d’abord une grève massive pour ne pas trimer plus en vivant moins
Commencée
le 5 décembre 2019 par une grève reconductible majoritaire à la RATP
contre le projet Delevoye d’allongement du départ à la retraite et sa
généralisation à tous les régimes.
L’année
2020 c’est avant tout la (re)découverte pour une part des salarié.e.s
du combat par la grève reconductible, du rôle essentiel des liens
interprofessionnels tant comme force face au patronat et au
gouvernement.
Un
moyen pour abattre les divisions sectorielles, de genre, de couleur,
d’orientation sexuelle, de croyances religieuse ou philosophique, pour
avoir comme préoccupation centrale de se sentir uni.e.s dans une lutte
d’ampleur pour l’émancipation de celles et ceux qui travaillent jour
après jour sans jamais recevoir les fruits de leur labeur autrement que
par des miettes.
La
compréhension que le meilleur de nos vies a été arraché avec les dents
par des luttes et encore des luttes, fut un moment essentiel.
Couvre-feu,
confinement, état d’urgence sanitaire, rôle central du conseil de
défense et…. tête dans le sable du mouvement ouvrier
La
brutalité de la propagation du coronavirus, sa gravité et la
précipitation avec laquelle nous avons dû intégrer ces informations ont,
d’une certaine manière, coupé momentanément l’herbe sous le pied de la
mobilisation.
Le
confinement de mars nous aura laissé le goût amer d’une mesure
sécuritaire inédite et relevant d’un autre temps. Mais ce qui est
vraiment moyen-âgeux c’est la pénurie organisée de tout ce qui aurait pu
contribuer à ne pas se retrouver dans une telle situation.
Sans
masque, sans gel, sans test, sans condition matérielle de distanciation
physique sur les lieux de production, sans hôpitaux en conditions
optimum d’accueillir et de soigner correctement, il était bien plus
simple pour Macron de justifier le confinement.
Et
les travailleurs et la jeunesse n’étaient pas en mesure, en termes de
rapport de force, de contrer cela tout en assurant des garanties
sanitaires pour toutes et tous.
Mais
plus encore, quel silence abrutissant des organisations syndicales et
politiques du mouvement ouvrier face aux prises de parole incessantes du
gouvernement.
En
plusieurs mois de pandémie, la seule chose qu’elles auront réussi à
produire c’est un texte de plusieurs dizaines de mesures pour sortir de
la crise. Comme si les exploité.e.s et les opprimé.e.s ne voyaient pas,
ne vivaient pas déjà le problème, n’avaient pas compris quels seraient
les moyens de s’en sortir tant est qu’ils aient assez de confiance dans
leurs propres forces pour s’engager dans ce bras de fer !
En
2021, toutes celles et tous ceux se réclamant de l’anticapitalisme ne
pourront se payer le luxe de regarder passer les trains et d’en
commenter la vitesse
Marche
des solidarités, manifestations contre les violences policières, lors
du déconfinement, les organisations politiques, syndicales, associatives
ont été collectivement dépassées par l’ampleur de la mobilisation pour
l’égalité des droits et pour la justice.
Et
cette reprise de la rue et de la lutte allait s’observer aux quatre
coins du monde : pour le droit à l’avortement, pour l’égalité, pour
sauver les emplois, pour manger, pour vivre !
Depuis
le mois de juin, sur tous les continents, des feux s’allument d’abord
en réaction, pour sauver sa peau, pour faire vivre ses proches, pour
être dignes.
Second
confinement, nouveau couvre-feu, nouvelles lois sécuritaires dans les
cartons, rien ne devra plus être comme en mars 2020.
Aux braises qui chauffent, nous devons apporter les moyens de tenir et de s’épanouir.
La vision du capitalisme qui nous mène à la douleur et à la mort est largement répandue.
Pour
que se répande désormais le projet d’une société émancipatrice, sans
classe, sans oppression ni exploitation, pour que vive le communisme,
nous avons l’immense et indispensable tâche d’unir et de regrouper
celles et ceux qui maintenant déjà se battent et prévoient de continuer
dès les premiers jours de 2021.
150 ans après "la Commune", montons à l'assaut du ciel!...
Le feuilleton de notre camarade Vincent continue avec sa lecture du livre d'Yves Marie Le Lay, article paru dans "l'Anticapitaliste".
Essai : Algues vertes, un scandale d’État, d’Yves-Marie Le Lay
On y apprend ce qu’il faut savoir sur les algues vertes.
Un premier chapitre sous forme d’uchronie raconte comment l’histoire
aurait pu être différente si, dès 1971, les autorités sanitaires,
l’administration préfectorale et les élus avaient réagi autrement, s’ils
avaient pris la mesure du problème et s’étaient entourés de personnes
compétentes libres de tout lobby…
Puis il nous donne tous les éléments de compréhension du phénomène,
de la littérature scientifique du début du 20e siècle (notamment le cas
de Dublin à cette époque) aux rapports les plus récents, et aux
précisions sur la nocivité du gaz H2S, bien connu pour avoir provoqué de
nombreux accidents du travail mortels chez les égoutiers…
Une démonstration pédagogique, rigoureuse et implacable
Yves-Marie met en scène les acteurs du drame des algues vertes, ce
fléau qui affecte les côtes bretonnes depuis près de cinquante ans :
« le prédateur » – le système de l’industrie agroalimentaire et de
l’élevage industriel – ; « le prescripteur » – l’administration de
l’État et des collectivités territoriales, les élus et leurs partis – ;
« le souffre-douleur » – vous, nous, le peuple – ; « les objecteurs » –
André Ollivro, Yves-Marie Le Lay lui-même et la poignée de celles et
ceux qui les soutiennent (vous, nous, aussi, parfois).
Il nous montre comment tout est fait par les seconds pour permettre
aux premiers de continuer à faire des profits au détriment des
troisièmes malgré la bataille menée par les derniers ! Il nous explique
la construction sociale du déni qui vise à rendre invisible le problème
et qui paralyse la société bretonne… jusqu’aux grandes associations
écologistes.
Enfin, il rappelle que le problème, ce n’est pas seulement que ce
n’est pas joli et que ça pue, mais que cela stérilise un écosystème,
détruit la biodiversité et tue des animaux et des êtres humains alors
que prédateurs et prescripteurs en acceptent tous les risques !
L’écrit d’un militant (expert !) de terrain
La démonstration est faite bottes aux pieds en marchant sur la grève,
les pieds dans la vase, qui s’enfoncent – il faut alors sortir le
masque à gaz ! – et le détecteur à sulfure d’hydrogène à la main, qui
s’affole. Là, sur cette grève, nous avons manifesté avec les
associations et pleuré de rage face à ce fléau. En lisant ces pages très
impliquées de l’auteur, nous vient la nausée devant ce système puant,
l’agro-capitalisme qui tue !
Un outil indispensable pour le combat qui vient !
Quand on referme ce livre, on brûle de se rendre à la prochaine manif
contre les algues vertes et, surtout, on se sent armé pour convaincre
les autres d’y venir ! Le travail acharné des objecteurEs montre bien
que la lutte reste à gagner, mais qu’il sera certainement de plus en
plus difficile pour les menteurs de continuer à mentir et, pour la
population, de plus en plus inconcevable de continuer à les croire !
Vincent Gibelin Hebdo L’Anticapitaliste – 547 (10/12/2020)
Édition Libres et Solidaires, 273 pages, 18 euros.
• Il est malheureusement impossible de payer depuis l’étranger, en raison de la nouvelle réglementation.
• Vous pouvez également envoyer un chèque, à l’ordre de « NPA souscription », au 2 rue Richard Lenoir, 93100 Montreuil.
• Les dons ouvrent droit à une réduction d’impôts égale à 66% de leur
montant, dans la limite de 20% du revenu imposable (art. 200 du code
électoral).
• Tous les dons effectués jusqu’au 31 décembre de l’année N seront déductibles lors de la déclaration de l’année N+1.
• Une personne physique peut verser un don à un parti ou groupement
politique si elle est de nationalité française ou si elle réside en
France. Les dons consentis et les cotisations versées en qualité
d'adhérent d'un ou de plusieurs partis politiques par une personne
physique dûment identifiée à une ou plusieurs associations agréées en
qualité d'association de financement ou à un ou plusieurs mandataires
financiers d'un ou de plusieurs partis politiques ne peuvent
annuellement excéder 7 500 euros. (Loi n° 88-227 du 11 mars 1988 –
article 11-4 – alinéa 1)
• Les personnes morales à l'exception des partis ou groupements
politiques ne peuvent contribuer au financement des partis ou
groupements politiques, ni en consentant des dons, sous quelque forme
que ce soit, à leurs associations de financement ou à leurs mandataires
financiers, ni en leur fournissant des biens, services ou autres
avantages directs ou indirects à des prix inférieurs à ceux qui sont
habituellement pratiqués. (Loi n° 88-227 du 11 mars 1988 – article 11-4 –
alinéa 3)
• Aucune association de financement ou aucun mandataire financier
d'un parti ou groupement politique ne peut recevoir, directement ou
indirectement, des contributions ou aides matérielles d'un Etat étranger
ou d'une personne morale de droit étranger. (Loi n° 88-227 du 11 mars
1988 – article 11-4 – alinéa 6)
• L’association de financement « NPA souscription » a reçu de la
CNCCFP l’agrément N°09932 du 06 avril 2009. (Loi n° 88-227 du 11 mars
1988 – article 11-4 – alinéa 7)
• Les dons versés à l’association de financement « NPA souscription »
sont destinés au NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste). (Loi n° 88-227 du
11 mars 1988 – article 11-4 – alinéa 7)
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d'amende. (Loi n° 88-227 du 11 mars 1988 – article 11-5)
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Nous avons rencontré Yves-Marie Le Lay, président de l'association « Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre »1 et auteur du livre Algues vertes, un scandale d’État.
Nous en sommes en décembre 2020. Y a-t-il une actualité des algues vertes en hiver ?
Il y a quelques jours, il y a eu un très gros échouage d'algues
vertes à Hillion, dans la baie de Saint-Brieuc. En cette saison, c'est
un très mauvais signe qui prouve bien que le problème ne s'arrange pas.
On veut nous faire croire que « ça va beaucoup mieux, grâce aux efforts
des agriculteurs » (petite chanson du président du conseil régional à la
presse), alors qu'ils continuent à autoriser des porcheries et des
poulaillers industriels, des unités de méthanisation… À cet égard, le
documentaire de France 5 [« Le monde en face - Bretagne, une terre
sacrifiée »2] est excellent...
Peux-tu nous dire en quoi consiste l'effet de ces algues vertes ? C'est laid, ça pue, mais encore ?
Ça fait 50 ans qu'on a des algues vertes en Bretagne, et pendant très
longtemps on en est resté à la surface des choses, à ce que l'on voit
et ce que l'on sent. Un jour, en rentrant d'une réunion, je me suis posé
des questions et je suis allé voir ça de plus près sur une plage de la
Granville, à Hillion... J'ai failli crever, au bout de quelques minutes,
j'étais sonné... Je me suis dit que c'était peut-être dangereux... À la
suite de cela, nous avons systématiquement entrepris de mettre en
évidence les différents effets des algues vertes, en prenant soin à
chaque fois de réunir des preuves et des avis scientifiques. En résumé :
fraîches, les algues vertes favorisent, en les protégeant, la
prolifération de bactéries drainées par les cours d'eau et
habituellement dégradées par le sel au contact de l'eau de mer ; en
décomposition, les algues vertes dégagent des émanations d'hydrogène
sulfuré, gaz très dangereux, voire mortel ; de ces amas ruisselle un jus
toxique qui infeste la vase en profondeur, ce qui fait que, même quand
il n'y a plus d'algues vertes en surface, le danger persiste... De tout
cela la preuve est faite : les algues vertes peuvent tuer. La liste
commence à être longue : le premier, en 1989, un joggeur, est mort dans
la baie de Saint-Michel-en-Grève3.
Ensuite, à Hillion, deux chiens, puis plusieurs dizaines de sangliers,
des ragondins. Un cheval à Saint-Michel, dont le cavalier a réchappé de
peu, un ramasseur d'algues, à Binic, Thierry Morfoisse, et le dernier en
date, un joggeur de Hillion, Jean-René Auffray, sportif de haut niveau.
Bien sûr, les autorités cultivent le déni : « Arrêtez, monsieur Le
Lay », m'a dit un jour le sous préfet. « Il ne faut pas en rajouter...
Vous n'allez pas, en plus, dire que c'est dangereux ! »
Peut-on parler d'écocide ?
Reprenons : c'est moche, ça pue, ça peut tuer... alors, comment la
vie pourrait-elle continuer là ? L'estuaire du Gouessant fait partie
d'une réserve naturelle... Pourtant, rien qu’en traversant le cours
vaseux de la rivière, Jean-René Auffray est mort, au même endroit, on
l'a vu, que des dizaines de mammifères. Quel organisme pourrait survivre
là ? Il n'y a plus d'oiseaux sur les rives, et la vase affiche une
couleur sombre. Il s'en dégage des émanations, quand on creuse, pouvant
dépasser les 1000 ppm (particules par million) d'un gaz qui peut tuer à
cette dose. Alors maintenant, nous allons entreprendre des relevés et
des analyses des boues pour montrer de façon scientifique que les algues
vertes détruisent la biodiversité, et nous déposons un recours contre
le préfet du 22, pour écocide dans la réserve naturelle de la baie de
Saint-Brieuc, appuyé par une pétition en ligne4.
Techniquement, ça vient comment les algues vertes ?
C'est très simple. L'ulve est un végétal. Pour croître, elle a besoin
de lumière et de chaleur, donc elle se développe dans de grandes baies
sableuses peu profondes, plutôt en été et au printemps. Il lui faut
également des nutriments, du phosphate et de l'azote. C'est une espèce
très opportuniste, prête à exploiter tout déséquilibre. Un excédent
d'azote peut entraîner sa prolifération. Tout est dit. L'azote, très
soluble, vient à la mer par les cours d'eau, via le ruissellement
provenant des champs. Ceux-ci sont saturés de déjections animales, en
très large excédent, provenant de l'élevage industriel dont les animaux
sont gavés de soja et de maïs importés des USA et du Brésil. Les pauvres
bêtes chient tout ça, qui est déversé sur la terre par épandage.
L'absence de talus accélère le processus car rien ne vient retenir le
ruissellement... Il y a 3 millions d'habitants en Bretagne. Si l'on
convertit l'ensemble des animaux des élevages de Bretagne en
équivalent/humain, on passe à 50 millions... Pour les 3 millions, il y a
les stations d'épuration. Pour les autres...
On sait ce qu'il faut faire pour s'en défaire ?
Oui. Il faudrait « multiplier les Plancoët »5 !
En France, la potabilité de l'eau des cours d'eau suppose une teneur en
azote limitée à 49 mg par litre (après une longue lutte des
associations pour la reconquête de l'eau potable). La norme européenne
est de 25 mg... Mais pour pouvoir vendre de l'eau de source, c'est
zéro ! Le cas de Plancoët, à 40 km de Saint-Brieuc, montre que quand on
veut (quand il y a de l'argent à gagner !) on sait faire ! Pour en finir
avec la prolifération des algues vertes, il faudrait être sous les 10
mg, aux environ de 5 mg ce serait mieux... Pour cela, il faut, dans les
bassins versants, préserver les zones humides, les zones boisées, et sur
les terres limiter de façon drastique les épandages, en finir avec la
culture du maïs. Il suffirait, dans un premier temps, d'imposer ces
mesures au niveau des huit baies affectées par les algues vertes. Or les
mesures préconisées pour l'agriculture dans les plans algues vertes le
sont dans le cadre du volontariat. Ça ne peut donc pas marcher !
Pourquoi on ne le fait pas ?
Au nom de l'emploi, ils disent ! Avec ça, ils justifient tout ! Il
faudrait, « au nom de l'emploi » dans l'agro industrie en Bretagne,
sacrifier la région. C'est une logique stupide, qui fait qu'on ne
discute pas de quels emplois on a besoin en Bretagne, que l'on en reste
au fameux modèle agricole breton, mis en œuvre après guerre, soi-disant
pour « nourrir le monde » ! Ce modèle enferme les paysans dans des prêts
bancaires dont ils ne peuvent plus sortir. De tout l'argent qu'ils
brassent ils n'en tirent qu'un maigre revenu une fois remboursées les
banques et les coopératives. Sauf les plus gros, ils peinent à survivre
dans ce système qui vise à faire du fric, avec des élus qui
s’aplatissent devant les coopératives agricoles, devant la FNSEA, au
service des capitaux de l'agro-industrie.
La solution est donc politique ?
Oui, il faudrait qu'une décision politique s'impose, fixant des
obligations, proposant d'accompagner les agriculteurs des zones
concernées dans la modification de leurs pratiques, encadrés par des
experts indépendants de l'INRA (au lieu de ceux des chambres
d'agriculture !). Expérimenter, mettre en place des pratiques
différentes, sortir du hors sol. Faire participer les agriculteurs à
l'élaboration, à la décision, au contrôle. Voir ce qui marche, le
transposer ailleurs. Garantir le revenu des agriculteurs : si ça ne
rapporte pas assez, on assure des compensations financières, si ça
rapporte plus, les agriculteurs gardent le surplus. Cela permettrait de
libérer les agriculteurs de la tutelle de l’agro-capitalisme. Cela
pourrait être la première phase de la mise en place d'un autre système
agricole, qui cesserait de considérer la Bretagne comme un territoire
sacrifié !
Les « politiques » en sont capables ?
Si on parle du personnel politique en place, clairement, c'est non !
Ce petit monde de la politique entre soi et pour soi doit être congédié
par les électrices et électeurs ! Celles et ceux qui gouvernent la
région, les grandes villes et les départements bretons, la plupart sont
au PS et à LR, ont fait la preuve de leur collusion avec ce système. Ils
ne feront jamais les transformations nécessaires. On ne peut absolument
plus leur faire confiance. Le problème, c'est que très peu d'élus, de
partis, osent prendre position clairement sur ce dossier. Dans les
associations, on n'est pas tous d'accord là-dessus, mais il me semble
que le politique devrait venir en relais de l'action de terrain, alors,
comme c'est bientôt les régionales, si une liste me proposait d'en être
pour défendre ce programme, pourquoi pas ?
Donc la lutte continue !
D'une part, nous continuons nos actions sur le plan juridique.
D'autre part, la sortie de mon livre doit servir à cela : nous allons
continuer à populariser notre mobilisation, à faire connaître le
problème ailleurs que dans nos baies, à essayer d'ouvrir notre lutte à
des générations nouvelles, car le milieu associatif environnemental
n'échappe pas au vieillissement des équipes militantes.
Contrairement
à la postérité symbolique de la date du Congrès de Tours de 1920 dans
l’imaginaire des militants politiques et syndicaux, les débats
politiques et stratégiques qui l’ont constitué restent relativement
absents de notre formation historique et méconnus au sein de l’extrême
gauche (en dehors du Parti communiste évidemment plus familier de cet
héritage). C’est pourtant un moment capital où de nombreux débats ont
lieu dans le contexte de la vague révolutionnaire qui a suivi la
Première Guerre mondiale.
Sans doute aveuglés par la multiplication des expériences et des
crises révolutionnaires en Europe, et particulièrement autour de la
Révolution russe de 1917, le congrès de Tours a pu ainsi passer inaperçu
dans cette période si riche. Il a pu même parfois être considéré comme
se résumant simplement à la conséquence attendue d’une situation
historique déjà tranchée par les évènements. L’enjeu a pu ainsi être
balayé, selon divers courants du mouvement ouvrier, par l’idée que ce
congrès n’était qu’une scission entre différents courants réformistes,
sans leçons théoriques pour les révolutionnaires, ou bien encore qu’elle
fut la première preuve d’une révolution russe autoritaire et
bureaucratisée par essence. Ou bien encore, passé au filtre de
l’optimisme volontaire de notre courant politique : se pourrait-il que
ce congrès soit le dernier moment révolutionnaire de la jeune IIIe
Internationale, dans la perspective de la construction d’un parti
mondial pour la révolution ?
La Deuxième Internationale
La Deuxième Internationale s’était constituée en 1889, dans une phase
de croissance sans précédent de la classe ouvrière. Une croissance à la
fois numérique, dans le cadre du développement du capitalisme européen
et occidental dans la période dite de révolution industrielle, avec le
développement de concentrations ouvrières de plus en plus importantes,
mais également une évolution qualitative de la conscience de classe
autour d’un essor politique et organisationnel sans précédent. Le SPD
(Parti social-démocrate) allemand, un parti de plusieurs centaines de
milliers de membres, reste à cette époque le modèle de construction pour
la Deuxième Internationale. Il jouit par ailleurs d’une aura importante
car il apparait dans le reste du mouvement ouvrier international comme
le parti de masse héritier direct de Marx et Engels. Il est déterminant
dans la conception d’une Deuxième Internationale très marquée par la
question des nations et le poids et l’autonomie respective des partis
nationaux. Bref, elle est essentiellement à cette époque une fédération
d’organisations assez peu structurée et centralisée. Elle va cependant
être heurtée de plein fouet par deux évènements majeurs : 1914 et le
début de la guerre, puis en 1917 par l’explosion de la révolution russe.
Août 1914 : la faillite de la Deuxième internationale et le vote des crédits de guerre
L’assassinat de Jaurès le 31 juillet 1914 marque symboliquement la
défaite du courant du mouvement ouvrier opposé à la guerre impérialiste.
Les résolutions socialistes, pourtant votées et discutés les années
précédentes1, sont rapidement oubliées et balayées dans le vote des
crédits de guerre.
Il y eu certes, à la veille de la guerre, de manifestations
puissantes de travailleurs organisées pour s’y opposer dans les
principales puissances mais qui furent, avec le renfort d’une partie
importante des dirigeants du mouvement ouvrier socialiste et syndical,
rapidement contenues. Dès juillet 1914, des socialistes entraient au
gouvernement et participaient à envoyer des millions d’ouvriers à la
mort dans la boucherie que fut la Première Guerre mondiale. Cette
tendance menée entre autres par Léon Blum et Guesde aura jeté les masses
ouvrières dans l’impasse mortifère de l’unité patriotique, de « l’Union
sacrée ». La CGT également, même si elle ne rentre pas au gouvernement
et à l’exception d’une petite minorité, finit également par se rallier à
l’union sacrée.
Cette trahison a évidemment des conséquences durables et profondes
sur le mouvement ouvrier européen et ses organisations. Déjà car une
large partie du prolétariat est décimée dans ce massacre, mais également
car le prolétariat ressort idéologiquement désarmé par les idées
nationalistes de défense de son propre impérialisme et d’alliance au
service de sa propre bourgeoisie. Pourtant, une minorité des militants
socialistes (dite « minorité de guerre » dans la Section française de
l’Internationale ouvrière) et même plusieurs tendances du mouvement
ouvrier tentent de creuser une brèche dans le consensus chauvin. Les
opposants à la guerre s’organisent ainsi à une échelle internationale,
notamment autour de la conférence de Zimmerwald.2 Ils se retrouveront
également au sein des débats du congrès de Tours autour des tendances
dites « internationalistes ».
Fondation de la IIIe Internationale : la nécessité d’une internationale pour la révolution prolétarienne
L’année 1919 voit le congrès de fondation de la IIIe Internationale
ou Internationale Communiste (IC). Celle-ci est fondée, à la différence
des Première et Deuxième, sous l’impulsion de la révolution d’Octobre
1917, sur une base théorique très délimitée ; c’est-à-dire pour diriger
les luttes révolutionnaires3. Elle tient ses quatre premiers congrès en
mars 1919, juillet 1920, juin 1921 et novembre 1922, dans une période de
vague révolutionnaire qui traverse l’Europe. Période qui commence avec
la prise du pouvoir par les bolcheviks en 1917 et la mise en place d’un
État ouvrier en Russie. L’Allemagne connait une première crise
révolutionnaire en 1918, puis en 1919 autour du soulèvement spartakiste,
l’Italie voit la mise en place du premier conseil ouvrier à Turin en
septembre 1919, puis d’un mouvement d’occupation des usines dans le nord
du pays à l’été 19204. Une révolution éclate également en Hongrie,
cette même année… En France, une grève générale commence autour de la
grève historique des cheminots de février-mars 1920 mais qui sera elle
aussi mise en échec en mai (en partie à cause de la trahison d’une
partie de la direction de la CGT).
La révolution de 1917, l’existence de l’IC et leurs conséquences dans
le mouvement ouvrier international, sont ainsi évidemment au centre des
débats du congrès de Tours qui s’ouvre en France en 1920. Même si
toutes ses tendances saluent la révolution russe le débat se focalise
autour de savoir si celle-ci peut être considérée comme un modèle
reproductible, notamment quant à ma construction du parti
révolutionnaire bolchevik d’un point de vue organisationnel et
programmatique.
Début du congrès de Tours : du 25 au 30 décembre 1920
Au nom de la SFIO, Marcel Cachin et Louis-Oscar Frossard s’étaient
rendus à Moscou en juin et juillet 1920 pour assister au congrès de
l’IC. L’une des principales décisions du Congrès est la définition des « conditions d’admission des Partis dans l’Internationale communiste », un document passé à la postérité comme « les 21 conditions » :
contrôle de la presse du parti, des élus, élimination des réformistes
et des centristes des postes de responsabilité, propagande au sein de
l’armée, soutien aux luttes des colonisés, création de fractions
communistes dans les syndicats, épuration périodique du parti, caractère
obligatoire des décisions de l’Internationale, etc. Les conditions vont
au-delà de la définition d’un programme révolutionnaire mais avancent
sur le type d’organisation à construire. Leur objectif est sans
ambiguïté : provoquer la scission entre le courant réformiste – ou
« centriste » – et révolutionnaire car, comme l’affirme le préambule des
21 conditions, « l’Internationale communiste est menacée de
l’envahissement de groupes indécis et hésitants qui n’ont pas encore pu
rompre avec l’idéologie de la 2e Internationale ». L’adhésion ou non à ces conditions et donc à l’IC sont ainsi ensuite au centre des débats du congrès de Tours.
Plusieurs tendances s’y affrontent autour de ces débats. Sont
présents d’un côté les réformistes de gouvernement (autour de Marcel
Sembat ou Blum) qu’on appelle « les majoritaires de guerre » mais qui
sont également identifiés comme la « résistance à l’adhésion » à l’IC.
La fraction « Cachin-Frossard », revenant de Moscou, défend « la résolution présentée par le Comité de la 3e Internationale et par la fraction Cachin-Frossard »
qui propose l’adhésion aux « 21 conditions ». À côté de cela, existe
également une fraction centriste appelée « centre reconstructeur »
autour de Jean Longuet et Paul Faure, favorables en principe à
l’adhésion mais plus que réservés sur « les conditions ». Enfin, la
tendance dite de gauche est très peu présente dans les débats car nombre
de ses dirigeants sont à ce moment en prison, suite à la défaite et la
répression féroce de la grève des cheminots de 1920. Le spectre de
Zinoviev et de l’Internationale Communiste flotte sur l’ensemble des
débats, et Clara Zetkin (elle-même en fuite car recherchée par toutes
les polices d’Europe) ouvre le congrès par un discours très
chaleureusement applaudi.
L’issue du Congrès est connue dès le début. Elle est déjà scellée par
les votes des militants dans les sections locales et ce congrès
enregistre ainsi une large majorité pour l’adhésion, avec pour
conséquence également déjà connue la scission, dont seule l’ampleur
reste l’enjeu des débats du congrès.
Les conséquences du Congrès de Tours
Le congrès de Tours scelle la trahison et l’échec de la stratégie
réformiste au sein du mouvement ouvrier. En effet, la question de la
guerre concentrait tragiquement de nombreux problèmes politiques
stratégiques autour du rapport de la classe ouvrière avec les autres
classes, mais également du parti ouvrier avec l’État et le gouvernement.
De l’autre côté, il entérine la fondation du Parti communiste (PC-SFIC,
Parti communiste – section française de l’Internationale communiste,
avant de devenir Parti communiste français en 1943) mais également sa
subordination presque totale à la politique de l’Internationale
communiste. Comme évoquée précédemment, de longs débats existent au sein
du mouvement ouvrier actuel afin de déterminer si « le ver (du
stalinisme) était déjà dans le fruit (de la 3e Internationale) » lors du
congrès de Tours. De fait, les 21 conditions, qui sont les « conditions d’admission des Partis dans l’Internationale communiste »
imposées par le parti russe relèvent d’une forme d’autoritarisme qui
peut paraitre aujourd’hui choquant, particulièrement en ce qui
concernent la démocratie interne du parti. Mais ces conditions sont à
replacer dans le contexte politique des années 20.
Dans une période de crise révolutionnaire profonde, partout en
Europe, et au lendemain de la prise du pouvoir par les bolcheviks en
Russie en 1917, les militants révolutionnaires se posent la question de
construire un parti international qui soit un outil pour la révolution
mondiale : ce sera l’Internationale Communiste. Pour sauver la jeune
révolution russe, ils ont besoin que celle-ci s’étende, au-delà de leurs
frontières, jusque dans le cœur du capitalisme (France, Allemagne…).
Ils en ont besoin également afin d’inverser un processus de
bureaucratisation initié par la situation de dénuement et d’isolement de
la Russie face aux grandes puissances impérialistes frontalières.
Le Congrès de Tours et la fondation du PC incarnent la tentative par
les révolutionnaires de se saisir à la fois de la responsabilité que
fait peser sur la classe ouvrière cette crise majeure du capitalisme,
mais également l’opportunité sans précédent que cette période ouvrait.
Il est, en un sens, l’un de ces « courts moments révolutionnaires »
(comme l’a nommé Julien Chuzeville) dont nous nous revendiquons encore
aujourd’hui au NPA. Une voix et un projet aussi révolutionnaires que
démocratiques, antistaliniens, comme continuèrent de le porter Léon
Trotsky et « l’opposition de gauche » contre la bureaucratisation du
tout jeune État ouvrier d’URSS. Un projet qui reste pour nous toujours
autant d’actualité, sinon plus dans cette période de crise profonde du
capitalisme ! Certes, un moment et une perspective révolutionnaire
rapidement confisquée par la bureaucratie stalinienne qui eut vite fait
de s’ériger en rempart contre les révoltes et révolutions populaires de
ce siècle. Celle-ci précipita les égarements nationalistes qui avaient
pourtant déjà mené à la scission du congrès de Tours. Cette fois encore « nous avons gagné le droit précieux de recommencer »5
mais non sans avoir pu essayer de tirer les bilans des échecs et des
apports de cette période fondamentale du mouvement ouvrier. Ce dossier
en est une tentative modeste
Hier
encore, certaines organisations syndicales n’avaient pas de mots assez
forts pour dénoncer la trahison des dirigeants de Nokia.
Mais
aujourd’hui les mêmes, CFDT en tête, ont signé le 26 novembre dernier
le livre 1 du plan de licenciement appelé par anti-phrase PSE (Plan de
sauvegarde de l’emploi).
Alors qui a trahi les salariés qui se battaient contre ce plan inacceptable aujourd’hui comme hier ?
Comme
ces organisations sont majoritaires au CSE Central (les salariés
devraient réfléchir à deux fois avant de choisir leurs représentants) la
DIRECCTE validera sans problème les licenciements que la CFDT et les
autres syndicats réformistes trouvaient il n’y a pas si longtemps
« injustifiés économiquement ».
Si
toutes les OS étaient restées unies sur les positions qu’elles avaient
sues défendre ensemble, comme le souhaitait la CGT (qui elle n’a pas
signé) la situation serait bien différente et la lutte pouvait
s’amplifier. D’autant plus que la tribune signée par de nombreux
politiques nationaux de tout bord dénonçant ce PSE synonyme de
« vassalisation » des télécoms, par son impact médiatique, aurait permis
de relancer la mobilisation.
La
signature du PSE tue l’avenir, non seulement de Nokia mais de toute
maitrise nationale des Télécoms du futur (en particulier la 5G). C’est à
terme comme pour l’AOIP de Guingamp la disparition de Nokia à Lannion
et donc encore un affaiblissement du pôle télecom de Lannion. Cette
désindustrialisation est grave pour LTC alors que la crise frappe
durement le tourisme et le commerce de la zone.
Le choix des organisations signataires et le peu d’engagement des élus locaux (il ne suffit pas de mettre sur le site de la ville « la ville soutient les salariés de Nokia ») auront des conséquences néfastes pour le bassin de l’emploi trégorois déjà fragilisé par la crise sanitaire.
Le Trégor va t’il se remettra-t-il de cette nouvelle saignée ?Comme notre pays sa désindustrialisation va-t-elle continuer sa marche vers un Trégor « sous-développé » réduit à un tourisme lui-même en crise.
Alors
plus de solution ? Si cela est maintenant plus difficile, les salariés
ne doivent cependant pas baisser les bras et doivent rejoindre les
syndicats qui luttent et ne plient pas devant les injonctions du
patronat.
Notre
proposition de socialisation-nationalisation de NOKIA autour du pôle
Télécoms public de Lannion n'en est que plus crédible.
L'interdiction des licenciements à Nokia est le seul vaccin contre le virus Capitaliste.
Lannion le 13/12/2020 18h00
ECAP-Lannion
Collectif composé de Ensemble-Trégor, CCCP-Trégor, ANC-Lannion et NPA Comité Nathalie Le Mel.
Comme son homologue en politique la CFDT se couche!
Merci à nos camarades de "l'Humanité Lannionaise" d'avoir mis en ligne les premiers le communiqué rédigé en commun au sein de LANNION ECAP.
mercredi 16 décembre 2020
MOBILISATION DU 15 DECEMBRE
A LANNION CONTRE LES LOIS
SECURITAIRES.
Texte
commun pour la manifestation du 15 décembre 2020 à Lannion
Oui à la sécurité
sociale, non à la sécurité globale.
Depuis
trois semaines, partout en France, des milliers de citoyennes et de
citoyens ont exprimé leur attachement profond aux libertés de
manifester, d’informer, d’être informé et plus globalement leur
opposition aux politiques sécuritaires.
Ils
ont massivement dénoncé les violences policières, dont les
populations racisées et les mouvements sociaux sont les premières
victimes.
la
manifestation parisienne ce 12 décembre, bien que dûment déclarée
par un collectif d'organisations et autorisée par la préfecture de
police, s'est transformée en souricière.
Nombre
d'observateurs ont constaté ce samedi 12 décembre dans la capitale
des dérives inadmissibles liées à un déploiement policier et
militaire brutalisant et attentatoire au droit de manifester :
interpellations en masse, charges infondées faisant éclater le
cortège, retenues sans motif légitime au-delà du délai légal,
gardes à vue notifiées à la chaîne sur la base d'infractions
pénales dévoyées, refus de contacter l'avocat désigné par les
gardés à vue... Une fois encore, journalistes comme manifestantes
et manifestants ont été pris pour cibles. Le pouvoir exécutif a
donné à voir sa détermination à mater toute contestation.
A
Lyon et à Caen, des pratiques semblables ont été relevées.
Ne
nous y trompons pas : le total des interpellations mis à jour
en direct sur le compte Twitter du ministre de l'Intérieur dissimule
trop souvent des procédures arbitraires. Les témoignages affluent
et concordent en ce sens. Le récit gouvernemental repose sur des
chiffres artificiellement gonflés. Cette manipulation a déjà été
employée le 1er mai 2018 ou pendant le mouvement des Gilets jaunes.
Confrontés
à une opposition et une colère grandissante mises en évidence par
le succès des mobilisations depuis le 21 novembre, le gouvernement
et sa majorité tentent de se sortir du bourbier dans lequel ils se
sont eux-mêmes enlisés. Au point d'inventer un dispositif ubuesque
de « nouvelle écriture complète de l'article 24 », alors que
la loi, examinée en procédure accélérée, a déjà été
votée à l'Assemblée nationale.
Les
lois liberticides et sécuritaires votées depuis 2017 s'inscrivent
dans un long processus de destruction des acquis de l'État de
droit qui est aujourd’hui largement amplifié.
Cela
fait longtemps que la France est pointée du doigt pour ses atteintes
aux libertés individuelles et aux garanties fondamentales. Quel
paradoxe de voir « le pays des droits de l’homme »
condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme, pour ses «
contrôles au faciès » ou son « traitement des violences
policières » !
Le
gouvernement utilise cet arsenal de lois, ses forces de l'ordre pour
tenter de réduire la résistance que ses contre-réformes, ses
régressions sociales dues à l'austérité et à ses politiques
néo-libérales, ne manquent pas de susciter.
La
conjonction de la précarisation, l'injustice sociale, les violences
policières, les comportements racistes, les atteintes aux libertés
deviennent insupportables pour une partie de plus en plus importante
de la population. Et ceci dans un contexte de régression alarmante
des droits sociaux (assurance chômage, retraites, diminution du
budget de Ia sécurité sociale) alors que les plans de licenciement
se multiplient et que la précarité s'aggrave, en particulier pour
Ia jeunesse et pour les sans papiers. Loin de vouloir changer de
politiques sociales, ce gouvernement choisit la voie de Ia répression
et de Ia restriction des libertés.
Le bilan répressif
d'Emmanuel Macron est déjà très lourd :
- une normalisation de
l'état d'urgence dès 2017,
- une répression
violente du mouvement des gilets jaunes et des contestations sociales
et environnementale en général,
- la criminalisation de
l’action syndicale,
- une attaque sans
précédent de la liberté de manifestation des étudiants et de la
recherche universitaire. Parmi les mesures controversées de cette
loi adoptée ce 20 novembre, la pénalisation de l’occupation des
facs qui devient un délit pénal qui pourra être puni de trois ans
de prison et 45 000 euros d’amende, c’est, disons-le clairement,
la fin pure et simple des contestations sur les campus et la porte
ouverte à toutes les dérives autoritaires.
- une stigmatisation
voire une criminalisation du culte musulman avec la dissolution
d'organisations, dont le Collectif contre l'islamophobie en France
(CCIF), sans la moindre preuve que cette association ait porté
atteinte à l’ordre public ni aux lois en vigueur,
- la possibilité de
voir remise en cause la liberté d’association,
- les décrets du 2
décembre dérogent à loi informatique et libertés de 1978 en
permettant de recueillir des données relatives aux opinions
politiques, philosophiques, religieuses, syndicales et aux données
de santé. Ce fichage doit permettre aux forces de l’ordre de «
surveiller toute personne présentant une menace à l’ordre public
– y compris évidemment les opposants politiques, les Gilets
Jaunes, les écologistes, les syndicalistes, les militants
associatifs … Peuvent accéder à ces données les agents des
services, tout policier ou gendarme, et les procureurs, les agents
pénitentiaires, les policiers municipaux, les sociétés privées de
sécurité … le tout pour des finalités élargies qui dépassent
largement la sécurité publique.
Comme
dans tout régime totalitaire, ce fichage s’exerce non pas sur des
actes mais sur des intentions. Il est écrit que cela concerne
« toutes les personnes qui PEUVENT porter atteinte à la
sécurité publique » ou « sont susceptibles de porter
atteinte à aux institutions de la République ». Tout opposant
potentiel donc.
Les dispositions
contenues dans le projet de loi Sécurité sont au moins aussi
inquiétantes :
- la surveillance de
l’espace public par les drones est une menace explicite du respect
de la vie privée
- l’armement des
polices municipales
- l’autorisation de
port d’armes pour les policiers en dehors de leur service.
-
étendre et optimiser l'usage des caméras-piétons portés par les
policiers,
On
vous laisse imaginer les conséquences d’un dérapage.
Quant
au contrôle des images des journalistes, des directeurs de
l’information des chaînes de télévision, des présentateurs, des
producteurs, des rédacteurs en chef de magazines d’information,
des sociétés de journalistes ont collectivement dit « stop »
aux conventions de tournage proposées par le Ministère de
l’intérieur. Dans une tribune du 28 novembre, ils
s’alarment : « Les tentatives de contrôle de nos
tournages par les pouvoirs publics (police, justice, administration
pénitentiaire, gendarmerie notamment) n’ont jamais été aussi
pressantes. En exigeant une validation de nos reportages, les
pouvoirs publics veulent s’octroyer un droit à la censure. ».
La
diversité des composantes unies dans le combat contre ces dérives
sécuritaires : syndicats, associations, collectifs et comités
de journalistes, de réalisatrices et réalisateurs, de défense des
droits humains, de familles de victimes des violences policières ou
simples citoyens indignés, le montre bien : ce combat dépasse de
très loin l'article 24 de la proposition de loi et le monde des
journalistes, dans lesquels certains voudraient l'enfermer.
Ce
combat, c'est la défense de nos libertés fondamentales.
La
diversité de la coordination dans la mobilisation est le symbole de
la volonté collective de sortir de l’impasse liberticide dans
laquelle nous nous trouvons.
Quand
bien même l’article 24 de la proposition de loi Sécurité globale
disparaîtrait de cette loi, le risque est grand de voir
réintroduites ses dispositions dans l’article 25 de la loi sur le
séparatisme présentée mercredi dernier devant le conseil des
ministres. L’ensemble de ces dispositions liberticides, ainsi que
celles du schéma national du maintien de l’ordre, représentent
une menace pour le droit d’informer, d’être informé et
manifester, et doivent disparaître.
L’adoption
d’une autre logique de sécurité publique respectueuse des droits
de chacune et chacun demandera un tout autre courage politique en
concertation avec les forces démocratiques politiques, syndicales et
associatives du pays.
Face
à cette politique autoritaire et au basculement vers un État
policier, le mouvement de résistance ne s’arrêtera pas tant que
nous n'aurons pas obtenu une véritable sortie de la politique
sécuritaire. Nous voilons pouvoir défendre et réclamer nos droits
sociaux, féministes, antiracistes et environnementaux.
Le
pouvoir cherche à nous décourager, mais il n'y parviendra pas !
Il
appartient au président de la République, sensé être garant des
libertés publiques et du contrat social, de sortir de cette logique
sécuritaire et de retirer au plus vite ces projets de loi
liberticides.
Ce
n'est pas de lois liberticides dont notre société a besoin, ni d'un
exécutif autoritaire avec ses citoyens, mais bien laxiste avec les
"premiers de cordées". La démocratie et la république a
besoin de normes d'autres natures, d'autres rapports pacifiés,
Nous
appelons de nos vœux une société pacifiée, une démocratie
renforcée....
Manifestations contre les lois liberticides : liberté pour les interpelléEs !
Crédit Photo
Photothèque Rouge/Martin Noda/Hans Lucas
Hier,
des dizaines de milliers de personnes se sont de nouveau retrouvées
dans les rues, aux quatre coins de la France, pour protester contre les
lois liberticides « sécurité globale » et « séparatisme ». Une nouvelle
démonstration du rejet de ces projets destructeurs des droits
démocratiques, et le début de la construction de ponts entre
l’opposition à la loi « sécurité globale » et l’opposition à la loi
« séparatisme », qui sont les deux faces d’une même politique
autoritaire.
À Paris, derrière une banderole « Stop lois liberticides, stop
islamophobie », ce sont 10 000 personnes qui ont défilé de Châtelet à
République. Elles ont été confrontées à un dispositif répressif de
grande ampleur : 3000 policiers et gendarmes qui ont multiplié les
provocations et les violentes incursions dans les cortèges, chargeant et
matraquant brutalement les manifestantEs. Darmanin a osé déclaré hier
soir que « force était restée à la loi », se réjouissant de l’attitude
des forces de répression et des 142 interpellations opérées.
Les images qui circulent depuis hier montrent pourtant l’étendue des
violences commises, avec des dizaines de blesséEs et d’arrestations
arbitraires. Voilà en quoi a consisté le prétendu « changement de
stratégie » de la préfecture : interpeller violemment et en masse pour
faire du chiffre et prétendre avoir, de la sorte, « maintenu l’ordre ».
Alors que ce sont précisément les interventions policières qui ont créé
du désordre dans la manifestation, des mouvements de panique, des
bousculades, etc.
Le NPA, tout en se félicitant du succès de la mobilisation, condamne
fermement cette violente stratégie de la tension, qui participe d’une
volonté de terroriser toutes celles et tous ceux qui osent défier la
politique autoritaire du gouvernement. Nous demandons la libération
immédiate de toutes les personnes interpellées et l’abandon de toute
poursuite à leur encontre. La journée d’hier montre en outre, une fois
de plus, que Darmanin et Lallement doivent partir, sans délai.
Partout, dans nos villes, dans nos quartiers, en constituant des
collectifs ou en renforçant ceux qui existent déjà, la mobilisation doit
se poursuivre jusqu’au retrait !