lundi 7 avril 2025

RNO

 

Rencontres nationales ouvrières : une réussite !


 

 

Les 29 et 30 mars s’est tenue la troisième édition de nos rencontres nationales ouvrières. Ce sont plus de 230 camarades (dont la grande majorité militent en entreprise) qui se sont posés les problèmes de la construction et de l’action de notre parti au sein de la classe ouvrière. De nombreux secteurs du monde du travail étaient représentés par plusieurs militants ou sympathisants du NPA-Révolutionnaires : la poste, le transport (route et rail), l’industrie chimique, pharmaceutique ou automobile, l’assainissement et l’eau, l’hôpital, le travail social, la fonction publique territoriale, et bien d’autres…

Dans une actualité sociale chargée, dans un contexte international lourd d’inquiétude et de remise en question, ces deux jours ont permis des échanges très enrichissants. La première séance plénière est ainsi revenue sur la vague de licenciements en cours, qui menace 300 000 emplois. L’occasion de présenter les tentatives, modestes mais réelles, de notre parti pour intervenir auprès des travailleurs en lutte contre la fermeture de leur boite, notamment dans l’automobile et la chimie. Nous avons constaté qu’une politique résolue d’implantation dans la classe ouvrière de notre organisation était indispensable à son développement et à sa capacité d’action.

Dans la suite logique, la seconde séance plénière a cherché à faire un état du syndicalisme aujourd’hui. Vaste sujet, qui nous a permis d’articuler une critique indispensable de la politique des confédérations avec notre intervention. Alors que la plupart des directions des grands syndicats jouent le jeu de la marche à la guerre, présentée comme inéluctable (voire génératrice d’emploi !) mais porteuse de prochains sacrifices pour la classe ouvrière, la dénonciation de cette ligne ne suffit pas. Le rôle des révolutionnaires consiste aussi à promouvoir, créer et animer des organes concurrents (regroupements, comités de grève) aux syndicats, pour que les travailleurs s’emparent eux-mêmes de la direction de leurs luttes.

Une vingtaine d’ateliers plus restreints nous ont permis de discuter plus en détail du bilan de nos interventions de l’année, ou de problèmes de fond : le temps de travail dans l’organisation capitaliste des soins, la lutte contre les risques psycho-sociaux, le morcellement en cours des secteurs du transport, le combat contre l’extrême droite dans les entreprises (dont le fameux protectionnisme). Mais aussi des spécificités, du point de vue des révolutionnaires, de l’intervention syndicale, ou de l’intérêt de notre presse d’entreprise.

Des ateliers pointus ont également permis de discuter des premiers pas de jeunes camarades dans le militantisme en entreprise, des modalités de la grève dans le transport, des attaques contre les chômeurs, de l’activité en direction des cadres, et surtout des luttes récentes ou actuelles dans différents secteurs (fonction publique territoriale, travail social, France Travail, etc.), que vous retrouvez régulièrement dans la rubrique « premières lignes » de votre journal.

À noter qu’un atelier international a été animé par nos camarades espagnols d’Izar, portant sur leur intervention et leur implantation auprès des travailleurs de l’Alhambra et des hôtels alentour.

Un meeting de presque 500 personnes, a également ponctué avec enthousiasme nos RNO ! Nos porte-paroles y sont revenus sur la situation internationale dont les cartes sont rebattues par les brutes impérialistes au pouvoir, sur la mobilisation de la jeunesse contre les coupes budgétaires dans les universités, sur la rapacité du patronat français, plus que jamais notre adversaire de classe et sur les perspectives que notre parti entend défendre, avec d’autres, dans un pôle des révolutionnaires qui doit s’affirmer.

La réussite de ces deux jours marque une étape importante dans les échéances construites par le NPA-Révolutionnaires. Faire le bilan, modeste et mobilisateur, de notre action en rassemblant nos militants et sympathisants d’entreprise, est un indispensable encouragement à la poursuite de nos efforts dans la construction d’un parti résolument au service des intérêts de la classe ouvrière.

Commission ouvrière

À la une

GAZA

 


mercredi 2 avril 2025

LE PEN

                                       EDITORIAL DE LA SEMAINE


Marine Le Pen se prend la « prison ferme » qu’elle réclame pour d’autres !

« L’arme de l’inéligibilité devra être utilisée avec beaucoup plus de rigueur », écrivait Marine Le Pen en 2012… La voilà prise au mot, avec une condamnation à quatre ans de prison dont deux ferme et cinq années d’inéligibilité. Et les cadres du RN de venir aboyer sur les plateaux en défense de leur patronne. Quand de grosses pointures de la bourgeoisie tombent sous le coup de leur propre justice, ça crie au scandale. Un retour de bâton pourtant réjouissant !

Car Marine Le Pen est reconnue coupable d’avoir détourné de l’argent public, 4 millions d’euros, pour faire tourner son parti et avoir fait croquer les fidèles, la famille et les copains. Sa sœur, sa belle-sœur, son ex, son assistante, tous étaient rétribués entre 5000 et 9000 euros pour des tâches dont ils ne s’acquittaient pas. Le Pen payait même le majordome de papa avec l’argent du Parlement. Imaginons la réaction de tout ce beau monde si un jeune ou un simple travailleur volait 4 millions d’euros !

Et pourtant, de l’extrême droite à la gauche, en passant par Bayrou qui s’est dit « troublé », tous viennent au secours de Le Pen. Même Mélenchon, en déclarant que « la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple ». Mais c’est tout vu pour beaucoup, ce culot à se dire championne du droit et de l’ordre… et à s’asseoir dessus !

C’est la démocratie qu’on assassine ?

Tête haute et mains dans la caisse, les soutiens de Le Pen affirment que la démocratie est en danger. Même Poutine, Orbán et Musk osent pleurer sur la démocratie bafouée ! La peine prononcée doit s’exécuter immédiatement, même si Le Pen fait appel : elle sera donc privée de présidentielle. Et c’est ça pour eux, le summum de la démocratie : aller voter une fois tous les cinq ans pour une millionnaire tricheuse, raciste et au service du patronat !

Le RN se pose en victime, en martyr d’un « système » qui voudrait sa peau. Or, c’est tout le contraire ! Au fil des années, les idées et mensonges réactionnaires et racistes du RN sont repris à des degrés divers par les partis du pouvoir institutionnel. Depuis neuf mois, le RN est carrément intégré à une forme de coalition parlementaire qui va du PS à l’extrême droite, derrière Bayrou et Macron. Sur le plan international aussi, le RN se pose en parti respectable, reçu par Trump et Netanyahou. À l’occasion des dernières législatives, il a d’ailleurs quelque peu nettoyé son programme des promesses sociales les moins acceptables pour le patronat, notamment la retraite à 62 ans. L’épisode du procès Le Pen confirme que le RN est un parti bien bourgeois, jusque dans les magouilles et le pouvoir lié au pognon de cette classe. Un parti anti-ouvrier. Et avec ou sans Marine Le Pen, évidemment il le restera !

Un jugement n’a jamais fait taire l’extrême droite

Il n’est pourtant pas exclu que Le Pen et ses proches cherchent à tirer profit de leur condamnation, en termes de popularité qui se reporterait sur le successeur pressenti, Jordan Bardella. D’autres dirigeants d’extrême droite, Trump le premier, ont pu jouer sur cette corde pour accéder au pouvoir. Qu’importe qu’ils promettent la probité, qu’ils disent comme l’avait fait Bardella en novembre dernier qu’avoir un casier judiciaire est incompatible avec le fait de se présenter aux élections : une fois condamnés, ils crient au complot !

On n’en a évidemment pas fini avec l’extrême droite. Ce jugement a le mérite de révéler que le RN est un parti finalement comme les autres (se faire attraper pour détournement de fonds public, c’est quasiment un rite initiatique dans ce milieu politicien). Pour faire reculer l’extrême droite, il va falloir défendre haut et fort nos idées de solidarité et internationalistes, et faire vivre dans la lutte de classe l’unité de tous les travailleurs pour leurs conditions de travail et de vie, contre les divisions racistes distillées par les exploiteurs et les politiciens qui en défendent les intérêts, RN en tête.

Editorial du NPA Révolutionnaires du 1er avril 2025

mardi 1 avril 2025

HAUSSE

 

Hausse de la mortalité infantile en France : l’austérité tue

Avec un taux de mortalité infantile atteignant désormais 4,1 décès pour 1 000 naissances vivantes, la France, en haut du classement européen il y a 25 ans, a dégringolé tout en bas : 23e sur 27. En cause, les politiques austéritaires qui sabordent le système de santé public. Acculée par le scandale, la ministre de la Santé, Christine Vautrin, s’est sentie contrainte d’annoncer la mise en place de registres des naissances et de décès – une revendication des professionnels de santé signataires d’une récente tribune dans Libération. Mais, outre qu’aucun calendrier n’a été donné, ces registres ne permettront que de prouver des causes déjà connues – causes dont le gouvernement porte toute la responsabilité.

Ces causes, les professionnels de santé n’ont de cesse de les dénoncer. La fermeture quasi systématique des maternités de proximité, au prétexte de leur faible activité et donc expertise, achève de détruire un maillage de santé élémentaire – il en existe aujourd’hui trois fois moins qu’en 1975. Pourtant, les chiffres le montrent, un trajet supérieur à 45 minutes double le taux de mortalité périnatale. Et l’accompagnement de proximité a fait ses preuves, comme en Suède, en tête du classement avec un taux de mortalité infantile à 2,2, où le one-to-one est la règle : une sage-femme par femme enceinte.

Héritée d’un élan de modernisation des années 1980, cette tendance à concentrer l’activité dans des méga-structures – ou « usines à bébés » – est aujourd’hui mortifère : d’un côté des déserts médicaux, de l’autre de grosses structures à la pointe de l’équipement, mais dont la réduction des moyens en termes de personnel et de lits, comme partout à l’hôpital, rend les prises en charge souvent infernales. Il n’est pas rare que les sages-femmes se retrouvent seules avec quatre ou cinq patientes à charge et donc incapables de faire un suivi rapproché pour prévenir les complications. Et une fois l’accouchement passé, on pousse les gens vers la sortie, pour libérer les lits et accroître l’activité – productivité imposée par la tarification à l’acte. Résultat : en 20 ans, le nombre de lits diminue bien plus vite que le nombre d’accouchements, la « durée moyenne de séjour » aussi, et le turn-over est décuplé.

C’est donc la réduction drastique des moyens qui tue. Devant la fuite des agents refusant ce système maltraitant, les petites structures, elles, tournent avec des intérimaires dont l’exercice ne permet en rien la continuité des soins. Quant à la prévention, elle est largement laissée pour compte. En 20 ans, le nombre de mères et d’enfants suivis par les services de la PMI (protection maternelle et infantile) a été divisé par deux. Un scandale sanitaire et social, puisque la précarité multiplie par cinq les risques d’issues malheureuses.

Julie Valader