jeudi 26 septembre 2024

1 octobre

 

Faire grève le 1er octobre, oui, remettre son sort dans les mains des directions syndicales, non !

Il est important que la journée de grève et de manifestations du 1er octobre soit la plus massive possible, au moment où le gouvernement Barnier s’apprête à défendre allègrement les intérêts du Medef tout en faisant les yeux doux à l’extrême droite. Après plusieurs mois de jonction complète avec le Nouveau Front populaire, à qui elles avaient délégué le rôle de « rempart face à l’extrême droite » et ayant ainsi contribué à la mise en place du « front républicain » qui a permis à Macron de nommer Barnier avec l’aval de Le Pen et de Bardella, certaines des directions syndicales (la CGT, la FSU et Solidaires, rejointes par des syndicats étudiants), appellent à la grève le 1er octobre. Enfin, a-t-on eu envie de dire. C’est en effet le premier appel intersyndical interprofessionnel depuis celui du 13 octobre 2023 ! Ni la CFDT, ni l’Unsa, ni FO n’ont jugé bon d’en faire autant. Marylise Léon, la secrétaire confédérale de la CFDT, en réagissant sur France Inter à la nomination de Barnier le 8 septembre dernier, indiquait que « la politique ne pourra pas se faire seul, c’est-à-dire qu’il faut pouvoir compter sur les acteurs sociaux et la CFDT sera au rendez-vous »… mais aussi que si « la question numéro un, c’est le pouvoir d’achat, c’est dans les entreprises que ça se joue » et non pas « dans la rue ». Quant à la question de la réforme des retraites de 2023, elle est pour sa suspension « le temps de discussions »… avec la volonté de resservir une des vieilles marottes de la CFDT, la « retraites à points », sur laquelle Macron avait du lâcher en 2020. Bref, avec Marylise Léon, peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse du « dialogue social », et tant pis si c’est la classe ouvrière qui a ensuite la gueule de bois ! Cela ne veut pas dire que du côté de la CGT les appétences au dialogue soient moindres, si l’on en juge par le débat entre Sophie Binet et le président du Medef à la Fête de l’Humanité, dans lequel celle-ci a commencé par une blague de son cru : « je vous propose qu’on commence à négocier, j’ai un stylo, j’espère que vous avez le chéquier et tout va bien se passer ». Sans aucun trait d’humour cette fois, elle s’est félicitée à la fin du débat « d’un exercice franc » soulignant que « pour la CGT on progresse toujours dans le débat contradictoire, l’échange d’arguments permet d’approfondir les questions ». Avec de telles pirouettes, il ne peut y avoir autre chose que des cacahuètes pour le monde du travail. Celles et ceux qui prétendent représenter ses intérêts n’ont décidément pas la carrure de lutteuses et de lutteurs de classe acharnés. Dans l’appel au 1er octobre, la mobilisation sociale est explicitement définie comme un moyen de pression sur les députés qui vont commencer à discuter du budget. Elle s’inscrit donc dans le calendrier parlementaire, une stratégie pourtant lourdement défaite en 2023. Sur la question emblématiques des retraites, l’appel en reste à l’abrogation de la loi de 2023 actant les 64 ans pour le départ, en oubliant complètement (mais volontairement) la revendication de l’abrogation de la réforme Touraine de 2014 qui a allongé la durée de cotisations à 43 ans, rendant de fait impossible la possibilité de la retraite à 60 ans. Alors, soyons déterminés à faire du 1er octobre un succès, mais avec la conscience qu’il est désormais vital de nous doter nous-mêmes d’un plan de bataille qui se donne comme objectif de mettre le pays à l’arrêt, pour enfin arracher des victoires.

Marie Darouen

mardi 24 septembre 2024

reso

 

Résolution adoptée au comité politique national du NPA-R des 21 et 22 septembre 2024

La nomination de Barnier, homme de la droite dure, scelle l’alliance de fait entre Macron et Le Pen. Celle-ci ne date pas de la dissolution, mais est inscrite dans la logique politique de la dérive réactionnaire d’un pouvoir tout entier consacré à accompagner l’offensive patronale. Notre campagne des Européennes dénonçait déjà ce « duo » Attal-Bardella, alors concrétisé dans la loi Darmanin. Seul le front républicain, ressuscité par les dirigeants de la gauche et en premier lieu par celui qui apparaît comme le plus radical d’entre eux, Mélenchon, a pu masquer pendant quelques semaines ce fait central de la vie politique. Ce front républicain, porté exclusivement par la gauche, a permis aux macronistes de se maintenir au pouvoir sous une pression renforcée de l’extrême droite et de choisir l’alliance avec elle.

L’extrême droite est en position de pivot du jeu politique, sans apparaître directement mouillée par l’exercice du pouvoir. Elle espère à la fois imposer ses thèmes idéologiques durant les quelques mois d’ici les prochaines élections et gagner une forme de respectabilité institutionnelle qui lui manque pour les seconds tours. Cette position, qui consiste à tenter d’apparaître comme opposition principale à Macron tout en lui dictant sa politique, devrait révéler les choix gestionnaires du RN au profit du patronat. C’est ce que nous nous emploierons à souligner principalement pour combattre son influence dans les classes populaires.

La question se pose d’un vote à l’Assemblée avec le RN, ou même d’un vote proposé par le RN, en faveur de l’abrogation de la réforme des retraites. Ce serait une sacrée imposture qui viserait uniquement à redorer à peu de frais le blason social d’un RN qui s’apprête pourtant à dicter un sévère budget d’austérité. D’abord, rappelons que si ce sujet est encore brûlant et objet de la démagogie de l’extrême droite, c’est grâce à la mobilisation gréviste de 2023. D’autres réformes aussi scélérates, comme la réforme Touraine qui a augmenté à 43 ans le nombre d’annuités, sont passées sans rencontrer de résistances et personne ne parle de l’abroger. Et c’est bien le fond du problème sur lequel nous devons discuter et organiser la riposte dans la rue : abroger la retraite à 64 ans, c’est pour revenir à une retraite à taux plein à 60 ans maximum (et pas 62 minimum comme dans le programme du NFP) avec 37,5 annuités maximum (et pas 42 ans minimum comme dans le programme du RN).

Le gouvernement Barnier est un gouvernement de combat au service du patronat, qui ne pourra tenter de conjurer l’instabilité parlementaire qu’en donnant des gages au RN. Dans une Europe où la gauche allemande ferme les frontières sous pression de l’AfD (Hollande avait pris cette même mesure en 2015), où la gauche anglaise félicite l’extrême droite italienne pour sa politique anti-migrants, la surenchère portée par Barnier-Le Pen risque d’atteindre de nouveaux sommets. Cela pour faire passer toujours plus de mesures anti populaires, par exemple celles liées au bouclage du budget.

Face à ce gouvernement de combat contre les travailleurs, Hollande promet d’être une « opposition responsable », Roussel accourt à Matignon pour « voir ce que Barnier a dans le ventre » (tout en fixant comme priorités du nouveau gouvernement la sécurité et la fermeture des frontières), Binet et le patron du Medef vantent ensemble les charmes du « système par répartition » et la CFDT se félicite de la prétention du Premier ministre « d’améliorer la réforme des retraites ». Cette partie du NFP multiplie les contorsions pour maintenir sa position d’interlocuteur, qui dans le jeu parlementaire, qui dans le prétendu dialogue social. Peu de chances que Macron fasse le choix de s’appuyer sur de tels idiots utiles, à part ponctuellement pour faire mine d’un contrepoids au RN qui reste son allié principal.

Une autre partie du NFP, autour de la FI, a fait le choix d’une opposition plus frontale à Barnier depuis l’annonce de sa nomination. Les manifestations du 7 septembre, dont le succès a dépassé les attentes des organisateurs, ont montré la volonté de dizaines de milliers de jeunes et de travailleurs de reprendre le chemin des luttes contre ce gouvernement de combat. Le succès de la Fête de l’Humanité confirme cette vague de politisation, qui touche d’abord la jeunesse. C’est pour l’instant le NFP qui canalise (ou tente de canaliser) cette politisation et plus précisément la gauche du NFP autour de la FI. [Voir nos tracts dans les manifestations du 7 septembre et du 21 septembre, et à la Fête de l’Humanité.]

Derrière le radicalisme verbal, les solutions institutionnelles sont le seul horizon que propose la FI. Avec des conséquences très concrètes : le NFP a remis en selle le PS, le front républicain a remis en selle Macron. Deux longs mois ont été passés à quémander la nomination de Lucie Castets (elle-même tout à fait claire sur le fait qu’elle était prête à tous les compromis pour gouverner au service du patronat) au nom du « front républicain », pour finir par dénoncer un « coup de force » de Macron lorsque celui-ci a fini par officialiser son propre front avec le RN. Les dirigeants de la FI ont donc demandé aux travailleurs de placer leur confiance dans Macron (et Borne, et Darmanin), avant de faire mine de découvrir qu’ils avaient été trompés ! Quelle « rupture » !

Si l’épisode Lucie Castets est momentanément derrière nous, toute la stratégie de la FI reste subordonnée aux solutions institutionnelles. Coquerel prétend que son poste à la commission des Finances lui permettrait « de modifier profondément le budget en commission au point de le rendre NFP compatible », Panot agite la procédure parlementaire totalement irréalisable de destitution. La FI tente de maintenir coûte que coûte l’attelage NFP (en alliance avec tous ceux qui appellent au dialogue avec Barnier) avec pour ligne de mire les élections municipales de 2026 comme préparation de la Présidentielle 2027. Bien sûr, les dirigeants de la FI en appellent à la « rue », aux « luttes », voire, même si plus rarement, à la « grève », mais comme masses de manœuvres pour appuyer ces perspectives institutionnelles.

La dispute entre Ruffin et Mélenchon intervient dans ce cadre. Ruffin, qui bascule vers le PS et prône la respectabilité et l’apaisement, prétend défendre la classe ouvrière prétendue de la « périphérie » et « blanche », et présente les tentatives d’implantation de la FI dans les quartiers populaires des grandes villes comme du « communautarisme ». Comme si les banlieues et la périphérie de villes de province n’étaient pas la même population prolétaire mélangée ! Nous ne sommes pas neutres : Ruffin choisit la pente réactionnaire qui consiste à présenter toute prise de position antiraciste comme une division des classes populaires, façon malhonnête de mettre sur le même plan le racisme et l’antiracisme. Mais tout le « débat » qui oppose Ruffin à Mélenchon consiste à se demander où trouver des réservoirs de voix. Ces problèmes se posent complètement autrement à nous qui ne considérons pas les classes populaires comme de simples réservoirs de voix mais qui cherchons à mobiliser les travailleurs des villes et des campagnes, quelles que soient leurs origines, pour qu’ils prennent eux-mêmes leurs affaires en main.

La politisation d’une fraction de la jeunesse et des travailleurs se double donc d’un retour des illusions institutionnelles dans la gauche. Ces illusions sont heureusement fragiles – l’histoire ne se répète pas et les doutes et questions sont déjà nombreux. Le NFP et la FI mènent une politique qui ne construit pas les affrontements sociaux qui sont devant nous, une politique qui en définitive les canalise dans les impasses institutionnelles. Mais il n’est pas dit que ce soit ce qui arrive. Nous devons discuter, convaincre, entraîner une partie de ce milieu à rompre avec le NFP, la condition pour s’y adresser sur nos bases étant de maintenir notre indépendance politique.

Cette politisation à gauche ne concerne qu’un milieu certes large à notre échelle mais petit comparé à l’ensemble des couches auxquelles nous voulons nous adresser. Les retours que nous avons de nos activités politiques en cette rentrée indiquent que le cirque institutionnel est loin de passionner les foules. La Palestine reste un sujet majeur de discussion dans la jeunesse scolarisée et certaines fractions de la classe ouvrière. Dans la jeunesse, la campagne des « sans facs » que nous animons connaît un écho important cette année. Une partie de la jeunesse étudiante, issue des classes populaires, a du mal à vivre et à se loger. Et parmi les travailleurs, les préoccupations sociales sur les salaires, les licenciements, l’accès aux services publics d’éducation ou de santé alimentent la colère. Tout un milieu de travailleurs, syndiqués ou non, indifférent au NFP, est en attente d’occasions de se mobiliser – des camarades les décrivent avec « des fourmis dans les jambes ».

Notre expression et notre activité remettent au centre les questions brûlantes de la lutte des classes, loin des joutes parlementaires. L’instabilité politique n’a pas été résolue par la nomination de Barnier. Si les partis de l’Assemblée jouent chacun leur partition et paraissent imposer leurs agendas, la seule certitude est que nous serons surpris de la tournure prochaine des événements. Notre politique est une politique pour les luttes et la question centrale est d’en arracher la direction aux appareils de la gauche syndicale et politique, revigorée, mais dont la politique mène les futurs combats dans le mur – c’est ce que nous discutons et préparons en posant le problème de manière à se faire comprendre à toutes les échelles, dans nos comités, dans les syndicats dans lesquels on intervient et au public large de travailleurs et de jeunes auxquels on s’adresse.

Nous sommes au début d’une vague de licenciements dans tous les secteurs, y compris dans l’industrie. La chimie et l’automobile semblent particulièrement touchées. Volkswagen a donné le coup d’envoi d’une restructuration à l’échelle continentale en annonçant des fermetures d’usine en Allemagne. En France, Renault et Stellantis s’attaquent d’abord aux sous-traitants. La fermeture de MA France avec une indemnité faible apparaît comme le ballon d’essai pour tout le secteur. La grève des travailleurs de MA France pourrait donc jouer un rôle de catalyseur si elle convergeait avec d’autres. C’est ce que nous tentons avec nos moyens en mettant en lien différentes équipes de grévistes. Un effort de toute l’organisation est demandé pour ce travail de regroupement.

Il est certain qu’un milieu de militants ouvriers, syndiqués ou non, partage notre préoccupation de sortir des logiques institutionnelles pour reprendre la voie de la lutte avec un plan de bataille qui se donne comme objectif de mettre le pays à l’arrêt, mais aussi en se liant avec des luttes existantes comme celle naissante contre les licenciements. La journée de grève du 1er octobre sera une occasion de faire entendre ces perspectives. L’appel de la CGT et de l’intersyndicale inscrivent d’emblée cette grève dans le cadre d’une pression sur l’Assemblée nationale en invoquant le calendrier parlementaire. Stratégie défaite en 2023 à laquelle nous opposons l’idée que les travailleurs prennent leurs propres affaires en main.

La nécessité d’un pôle des révolutionnaires pour incarner de la manière la plus audible possible une opposition lutte de classe à Macron-Barnier-Le Pen, en toute indépendance du NFP, est plus que jamais d’actualité. Nous inscrivons notre activité dans ce cadre (voir la résolution adoptée au précédent CPN) et nous saisissons les occasions de le concrétiser avec des propositions qui ont une chance d’aboutir (car c’est ce que nous souhaitons, le jeu des interpellations uniquement destinées à faire des prétendues démonstrations ne nous intéresse pas). À cette étape, nous n’avons pas encore pu ni convaincre ni contraindre nos camarades d’autres organisations révolutionnaires. LO refuse de discuter sérieusement d’initiatives communes avec nous, le PT concentre son activité autour de la fin de 5e République et l’Assemblée constituante et RP s’adresse prioritairement au milieu FI pour proposer une « gauche de combat ». Nous continuons de défendre cette perspective et testons les possibilités d’aboutir à des initiatives communes réelles à tous les niveaux, sans en faire une condition de notre propre activité.

Nous sortons d’une année rythmée par les manifestations Palestine et deux campagnes électorales. Nous avons mené un grand nombre d’activités relativement à nos forces, qui ont permis de faire quelques démonstrations politiques et de nous adresser largement à l’extérieur. En cette rentrée, nous devons aussi nous concentrer sur la formation, l’engagement et le recrutement dans les comités. En partant de la forte curiosité politique, des nombreuses interrogations sur tout ce qui l’entoure d’une fraction conséquente de la jeunesse (dont les questions de misère et de guerre, de climat, de racisme, de sexisme, etc). Dans ce contexte le WEF des 19 et 20 octobre prend une importance toute particulière et doit concentrer nos efforts en lien avec les instances du secteur jeunes. Nous devons discuter à fond avec le milieu qui a mené campagne avec nous, qui a même simplement soutenu par des coups de main notre apparition indépendante et de fait en concurrence avec le NFP, donc eu la conscience et un certain courage de militer à contre-courant, et lui proposer de rejoindre le NPA-R. Chaque comité, direction de ville, de fédération ou secteur doit examiner comment il peut se renforcer numériquement, en organisant des réunions politiques qui permettent de discuter à fond avec son milieu et en allant à la rencontre de nouveaux. Renforcer notre implantation dans les boîtes et gagner des jeunes aux idées communistes sont les conditions pour intervenir dans la lutte de classe et dans le mouvement révolutionnaire. C’est notre contribution immédiate à la construction du futur parti communiste révolutionnaire et internationaliste.


Résolution du Comité politique national du NPA-R des 21 et 22 septembre 2024

gwengamp

 


lundi 23 septembre 2024

PAGE 2

 


BULLETIN DU NPA.R ST MALO 

PAGE 2


Solidarité avec les employés de la PJJ

Le 19 septembre, une manifestation a rassemblé

des travailleurs de la Protection Judiciaire de la

Jeunesse et des avocats venus les soutenir

devant le palais de justice de Saint malo,

comme dans de très nombreuses villes. Ils

protestaient contre la réduction de leurs effectifs

par la suppression de centaines de contractuels.

La PJJ emploie environ 9000 personnes qui

doivent s’occuper de 130 000 jeunes. Leur travail

consiste à favoriser la réinsertion de jeunes

délinquants ou proches de la délinquance. C’est

une mission de prévention. Mais les différents

gouvernements qui se sont succédés ont choisi la

répression tout azimut et notamment

l’enfermement. Ils préfèrent payer des policiers et

des gardiens de prisons que des éducateurs.

Pourtant, le renforcement de la répression et

notamment l’allongement des peines de prison

n’apporte pas la sécurité. La prison produit des

délinquants plus endurcis.

Les causes principales de la délinquance sont la

désagrégation de la société, l’inégalité sociale et

la misère. On ne peut la combattre sans s’y

attaquer. Pourtant, les éducateurs dans les limites

de leurs moyens contribuent à réinsérer un certain

nombre de jeunes et à leur éviter le pire.

Soutenons leur lutte !


Le commissaire de police responsable de la

mort de Steve Maia Caniço relaxé

Le commissaire de police Grégoire Chassaing,

poursuivi pour la mort de Steve Maia Caniço, 24

ans, tombé dans la Loire après une intervention

de la police durant la Fête de la musique

à Nantes en 2019, a finalement été relaxé

d’homicide involontaire par le tribunal

correctionnel de Rennes. Ce dernier, passant

outre l‘avis du procureur qui n’avait pourtant

demandé qu’« une peine de principe », a estimé

que le commissaire n’avait pas commis de « faute

caractérisée » ayant pu aboutir à la chute mortelle

de Steve. Il avait envoyé ses troupes asperger de

gaz lacrymogènes des jeunes qui faisaient la fête

sur les bords du fleuve, plusieurs tombant à l’eau

dont Steve. Mais Chassaing est jugé ni coupable,

ni responsable. Preuve à nouveau que la justice

est plus que compréhensive avec la violence

policière.


Le Rassemblement national fait les yeux doux

au patronat


Dans une brochure de 35 pages le Rassemblement

national (RN) a présenté ses propositions pour la

rentrée. On s’aperçoit que Bardella et Le Pen ont

planqué sous la table certaines mesures sociales

qu’ils avaient mises en avant pour gagner le vote

populaire. Passent donc à la trappe la suppression

de la réforme de l’assurance-chômage et la

proposition de baisse de la TVA sur les produits

énergétiques (gaz, électricité, fioul, carburants…).

Quant à l’abrogation de la réforme des retraites,

que le RN a prévu d’inscrire dans sa niche

parlementaire, il s’agirait de : « réformer les

retraites dans une logique de performance

économique et de justice sociale ». Ce qui ne

mange pas de pain. Après avoir tenté une

opération dédiabolisation, en mettant à l’écart les

éléments trop ouvertement pro-nazis ou

antisémites de ses rangs, le RN veut désormais

amadouer les patrons, effrayés pour certains par

un programme économique qu’ils jugeaient « trop

favorable » (sic) aux salariés. Les voilà rassurés.


350 kms en Bretagne pour trouver un hôpital


350 kilomètres dans l’ambulance des pompiers,

c’est la distance parcourue par une patiente

bretonne avant d’être enfin prise en charge à

l’hôpital, au terme d’un périple de quatre heures et

demie (Callac, Carhaix, Guingamp, Brest, Noyal-

Pontivy) pendant lequel l’ambulance s’est vu

refuser l’accès à trois hôpitaux faute de lit

disponible ou d’urgences ouvertes !


Passages à niveau : des accidents évitables


Depuis le début de l'année, 4 accidents mortels ont

eu lieu sur des passages à niveau en Ille-et-Vilaine.

Le dernier en date s'est produit à Langon le 8

septembre dernier. Comme d'habitude, c'est

l'imprudence des victimes en traversant les voies

qui est mise en avant ou

le dysfonctionnement d'un signal. Il est pourtant

clair que les passages à niveau à l'ancienne, avec

des barrières qui se lèvent, en piégeant parfois des

véhicules ou des piétons, représentent des

dangers. Ils devraient être remplacés par des

passages souterrains offrant toute sécurité. Si la

SNCF en laisse en service, c'est tout simplement

pour des raisons d'économies...


Quand les groupes privés rentabilisent  les

bébés

Deux ans après « Les Fossoyeurs », livre où il

ciblait les maisons de retraite, le journaliste Victor


Castanet épingle dans « Les Ogres », un autre

secteur où la rentabilité l’emporte sur l’intérêt et le

bien-être des plus vulnérables : celui des crèches.

Et en particulier celles détenues par de grands

groupes privés, où se multiplient les

« comportements inappropriés » et les «

maltraitantes envers les tout-petits » dans le but

de réaliser un profit maximal.

Visitez notre site : https://npa-

revolutionnaires.org/

________________________________________

st malo page 1

 

Pour nous contacter : npa.illeetvilaine35@gmail.com

REVOLUTIONNAIRES

Pour un parti des travailleurs révolutionnaire et internationaliste

Saint Malo 20 septembre 2024


Contre Barnier, Macron, Le Pen, tous au service du patronat, organisons-nous pour la lutte !

Le casting du nouveau gouvernement est à l’image du scénario annoncé par la nomination de Barnier à Matignon : à droite toute, très à droite même ! Un seul exemple bien révélateur : à l’Intérieur, Darmanin sera remplacé par Retailleau, catholique conservateur pratiquant, ennemi du mariage pour tous et chantre de « l’immigration zéro » ! L’alliance de fait scellée entre Macron et Le Pen se matérialise et se concrétise.

Sur le plan social, c’est la même politique menée depuis sept ans au service des riches et des patrons qui va se poursuivre. Les hauts fonctionnaires de Bercy ont préparé le budget 2025 alors que le gouvernement était considéré comme démissionnaire. Barnier n’aura qu’à valider ce budget d’austérité, prévoyant 10 à 15 milliards d’euros d’économies par rapport à celui de 2024. Il le pourra d’autant plus facilement que son directeur de cabinet à Matignon, Jérôme Fournel, est celui qu’avait Bruno Le Maire à Bercy.


Face à ce gouvernement de combat : que faire ?

Ce n’est pas avec des dirigeants socialistes comme Hollande qui promettent d’être une « opposition responsable » que nous allons être  protégés des mauvais coups. Mais qui a remis en selle le PS, si ce n’est le Nouveau Front populaire ? Et qui a remis en selle Macron si ce n’est le « front républicain » face à l’extrême droite prôné par le NFP ? Non, on ne fait aucun barrage au patronat, au racisme, au sexisme, aux violences policières ou au colonialisme en s’alliant avec ceux et celles qui ont fait le lit du Rassemblement national par leurs renoncements depuis 40 ans ! L’extrême droite est même désormais en position de pivot du jeu politique, sans se mouiller à cette heure dans l’exercice du pouvoir pour espérer rafler en fin de compte la mise aux prochaines élections. Pourtant, malgré sa démagogie, le RN poursuivrait sans aucun doute la politique anti sociale de Macron.

Il n’y a pas de fatalité, à condition de s’attaquer à la racine du problème : l’offensive patronale qui creuse les inégalités en baissant les salaires, augmente la durée et l’intensité du travail et détruit les services publics utiles à la population. C’est à nous, jeunes, travailleurs et travailleuses, privés d’emplois et retraités d’entrer en scène désormais avec un plan de bataille pour mettre le pays à l’arrêt par nos grèves et leur généralisation, nos blocages et nos manifestations. La journée de grève et de mobilisation du 1er octobre appelée par des directions syndicales doit être la plus massive possible et nous permettre de poser la première pierre à cet édifice : personne ne nous donnera par le vote ce que nous devrons arracher par la lutte.

Gisèle Pelicot donne de la voix à toutes les femmes qui se battent pour leurs droits

Le 2 septembre dernier s’est ouvert le procès de Dominique Pelicot. Ce père de famille a, pendant des années, drogué sa femme, Gisèle, pour la soumettre à des viols de dizaines d’hommes. Ces crimes rappellent que les violences contre les femmes restent un trait fondamental de la société actuelle. Entre 2020 et 2021, le nombre de féminicides a augmenté de 20 %. Les études montrent que seuls 0,6 % des viols et tentatives de viol ont donné lieu à une condamnation. Les révélations autour de l’abbé Pierre, dont le Vatican et les patrons d’EMMAUS connaissait les agissements, montre combien les institutions cherchent à camoufler cette violence ordinaire. Ces crimes sont à l’image de la violence de la société capitaliste et patriarcale. L’exploitation est le fondement du capitalisme qui s’appuie sur tout ce qui peut la maintenir. L’oppression des femmes en fait partie. En 2024, les femmes gagnent encore en moyenne 24 % de moins que les hommes. Les capitalistes utilisent tout ce qui peut diviser les travailleurs et travailleuses : le sexisme, le racisme et les préjugés les plus réactionnaires. Samedi 14 septembre, des milliers de femmes ont manifesté en soutien à Gisèle Pelicot et contre les violences faites aux femmes. Cette vague de solidarité entre en résonance avec les luttes des femmes de nombreux pays. Nous sommes résolument du côté de ces femmes qui se battent pour en finir avec cette oppression sexiste et toutes les violences qui en découlent.

 

Beaucoup de bruit à Matignon… mais l’inspiration est en Martinique !

Manifestation à Fort de France le 21 septembre.

C’est le nouvel épisode du feuilleton de l’été : Michel Barnier a annoncé son gouvernement. Mais les bonnes séries durent au moins quelques saisons avant de s’essouffler : celle-ci n’a pas trois mois qu’elle sent un peu le réchauffé. Connaître enfin la composition du gouvernement Barnier n’était vraiment pas la plus grande préoccupation des millions de travailleurs et travailleuses qui ne peuvent pas boucler les fins de mois, se faire soigner, envoyer leurs enfants dans des écoles de qualité, ou qui sont menacés de licenciement. En tout cas, il sent l’argent et la naphtaline.

Racisme, sexisme, homophobie… et grande bourgeoisie

Les ministres et autres secrétaires d’État sont pour beaucoup d’anciennes figures de la Manif pour tous, dans laquelle la droite et l’extrême droite s’élevaient contre les droits des couples homosexuels et qui se sont opposés plus récemment à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution.

Entre ça et la proportion de très haut cadres passés par diverses entreprises du CAC 40, ce gouvernement de vieux réacs, c’est d’abord celui des grands bourgeois, à l’image de la ministre de l’Éducation nationale, la macroniste Anne Genetet, députée des Français de l’étranger, dont un sujet de prédilection est celui… des relations entre les « expatriés » et leur personnel de maison !

Un gouvernement Macron-Barnier-Le Pen

Nous savons à quoi nous en tenir de la part de ce gouvernement qui aura besoin à l’Assemblée des voix des groupes macronistes et du Rassemblement national : Barnier ou Retailleau, nouveau ministre de l’Intérieur, sont alignés sur le programme du RN concernant les politiques anti-immigrés, et tous ces ministres assumeront sans le moindre remord l’austérité budgétaire et le maintien du gel des salaires. Bruno Retailleau est d’ailleurs si bien aligné qu’il vantait il y a peu les « belles heures de la colonisation ». Un profil tout trouvé pour prendre le relais de Darmanin dans l’infâme répression contre les révoltes qui ont lieu en Kanaky-Nouvelle-Calédonie et aujourd’hui en Martinique.

L’intense mobilisation des classes populaires en Martinique

Car depuis le début du mois, des milliers de personnes participent à des manifestations et actions de blocage en Martinique, pour protester contre la vie chère : les produits de consommation courante, presque tous importés de métropole, coûtent au moins 40 % plus cher qu’ici. Tout cela pour gaver quelques capitalistes, notamment des descendants de propriétaires d’esclaves, les békés, qui ont toujours la main sur les plantations, les entreprises d’importation et la grande distribution.

La réponse de l’État français est toujours la même : calomnie et répression, avec l’envoi de renforts policiers – comme la CRS 8 qui avait déjà sévi à Mayotte et dans les quartiers populaires de l’Hexagone après le meurtre du jeune Nahel par la police –, la mise en place d’un couvre-feu et l’interdiction des manifestations.

Mais avant les grèves et les manifestations, la situation n’avait pas l’air de préoccuper les autorités !

Les travailleurs martiniquais se révoltent parce qu’ils n’y arrivent plus, pendant que quelques gros se gavent sur leur dos. Lors de la grève générale de 2009, en Martinique et surtout en Guadeloupe, ils avaient imposé pendant des mois leur propre contrôle sur les prix dans les supermarchés et à la pompe. Et c’est bien ce qui inquiète les capitalistes et leurs serviteurs qui savent que seules nos grèves et nos mobilisations permettront de leur disputer le contrôle sur les prix, la production, et sur toute la société.

D’ores et déjà, la journée de grève interprofessionnelle appelée par les syndicats le 1er octobre, pour les retraites, les salaires et les services publics doit nous donner l’occasion de marquer le coup face à ce gouvernement.

Au-delà de cette journée, il nous faudrait sans doute emboîter le pas des travailleurs martiniquais !

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 23 septembre 2024