CONFERENCE DE PRESSE de ECAP LANNION
Quelques éléments que nous avons développé.
« des CAMERAS en VILLE ? POUR un DÉBAT PUBLIC ! »
INTRODUCTION :
a / contexte :
+ membres de la coordination StopLoiLibertéGlobale : plus de 20 organisations trégorroises
+ atteintes aux Libertés : caméras piétons sur les policiers municipaux à Lannion, affichage …
+ avenir du commissariat de Lannion ?
b / actualités :
+ Lannion :
- « des jeunes se battent entre eux puis, s’unissent contre les policiers » : quelle utilité de caméras ?
- « un bistrot cambriolé (avec une alarme et la scène enregistrée par caméra interne » : quelle utilité de caméras externes ?
- « un gérant de supérette braqué : deux mineurs interpellés grâce aux caméras de l’établissement » : caméras aux endroits stratégiques seraient dissuasivs d’après le commandant de police nationale, Daniel Kerdraon
+ Pleumeur-Bodou :
- « investissement de 83 000 € de caméras suite à des dégradations d’ installations sportives » : déplacer le problème ? Coût global de l’investissement + surveillance + maintenance ? Autres solutions humaines !
c / exigeons un débat public !
Ou un référendum d’initiative populaire avant toute décision irrémédiable
+ acteurs en jeu : élus, préfet, directeur de la sécurité publique, cadres de la police nationale, de la gendarmerie, marchands de vidéosurveillance, commerçants, citoyens
+ décisions ?
- le maire de Lannion : « c’est une question qui mérite débat entre les élus » et « dossier à suivre »
- le président de Lannion Coeur de Ville : « c’est dans les tuyaux avec la mairie »
I / ARGUMENTAIRE RÉSUMÉ :
0/ atteintes aux droits de l’homme et au respect de la vie privée
1/ la vidéo n’est pas un outil majeur de lutte contre la délinquance :
- la vidéo de la rue n’est pas une technique efficace (selon nos trois enquêtes et l’analyse de la Cour des Comptes) : elle n’est utile aux policiers et gendarmes que dans 1 à 2 % du total des enquêtes qu’ils réalisent sur ces infractions
- l’activité délinquante s’était déplacée (ex : ville de 18 000 habitants)
- les images visionnées dans les CSU (centres de supervision urbaine) ne concernent pas principalement la délinquance (ex : « Mégacity » pour verbaliser le stationnement gênant)
2/ l’argent pourrait être utilisé plus efficacement ailleurs :
- ex : 180 000 € (ville de 8 000 hab), 320 000 € (ville de 19 000 hab), plus de
7 millions € à MégaCity (Marseille ? 860 000 hab)
- au total plusieurs Milliards dépensés par l’État, départements, villes, régions et Europe
- le personnel bloqué par les CSU (à regarder les écrans en s’ennuyant) et ne peut plus être employé sur le terrain
3/ la démagogie politique pollue gravement le débat sur la sécurité :
- c’est l’axe de droite « Balkany-Sarkozy-Estrosi » qui a utilisé à des fins électorales le thème de l’insécurité, ce qui n’a pas empêché les attentats terroristes à Paris et..à Nice
4/ un cas de « bluff technologique » et de vrai marketing :
- les États, les élus, comme les industriels ont dépensé beaucoup d’argent pour promouvoir l’ « acceptabilité sociale » de la vidéo
ex : à Londres et Manchester : des caméras capables de reconnaître des visages en les comparant à des bases de données des personnes recherchées par la police. Résultat : à 35 reprises, le programme a cru reconnaître une de ces personnes et il s’est trompé ...35 fois !
II / Enquête à st Paul (18 000 habitants) Recherche du CNRS
1/ Délinquance courante : classés par ordre décroissant
= la délinquance est limitée et contenue à St Paul
- la vidéosurveillance n’aide pas à lutter contre ces « incivilités » ni contre le « sentiment d’insécurité »
2/ Ennui et solitude des surveillants :
- le chef de surveillants (sur écrans) : « les journées sont très longues quand il n’y a pas d’affaires, souvent les surveillants regardent l’heure et je les comprends »
- un surveillant : « c’est la routine totale : tous les jours c’est pareil, ça nous change seulement un peu quand il y a des réquisitions (de la part de la police ou gendarmerie)
- 811 événements : c’est le total des événements consignés de tout type en 2011, (repérés par eux-mêmes ou signalés par des appels d’agents de terrain)
- pour 40 opérateurs, cela fait 203 faits/agent-an, soit 0,7 incident/agent-jour
3/Le DÉPLACEMENT de la DÉLINQUANCE :
- « les gens ont bien vu où étaient les caméras, d’ailleurs, on a des dégradations »
- « on ne fait rien par rapport aux stupéfiants car les jeunes savent où sont les caméras et ils se sont déplacés … le commissariat l’a confirmé »
4/ une technologie QUI NE RÉPOND PAS aux RISQUES de la VIE QUOTIDIENNE
- enquête de victimisation sur un échantillon de 800 personnes
+ les réponses les plus fréquentes : violences verbales (injures, insultes, menaces mais ans plainte) et les dégradations sur les véhicules (signalement aux assurances mais pas à la police)
+ ensuite, : les vols (ou tentatives), escroqueries (Internet, carte bancaire) et discriminations (couleur de peau, religion)
5 / le coût de la vidéo :
- le CSU (Centre de Surveillance Urbaine) emploie 4 personnes se relayant pour travailler 6 jours /7 de 6 h 30 à 20 h + un chef de service à mi-temps
- le coût global est d’environ 320 000 € en 2012 et plus de 2,3millions d’€ sur les 5 années précédentes cumulées, hors frais de maintenance
6 / La contribution du CSU aux enquêtes de police judiciaire :
- en 2010, 117 demandes de consultations d’images qui se sont révélées fructueuses dans seulement 24 % des cas.
Donc, de 70 à 75 % des cas, les demandes d’image ne sont pas suivies d’effet.
- la légende dorée : vaudrait que les réquisitions visent à identifier une personne en train de commettre une infraction
- la réalité : 30 % des cas visaient à prouver la présence d’un véhicule à telle heure à tel endroit ; 5 % pour savoir si une personne était présente à telle heure, à tel endroit ; 5 % pour établir une surveillance sur une personne ou un lieu
Résultat : les réquisitions d’images visant à visualiser la réalisation d’une infraction u moment crucial se chiffre en moyenne à 2 par mois (calcul sur 2,5 ans)
conclusion :
- le système de vidéos joue un rôle très marginal dans la répression de la délinquance
- globalement une baisse des crimes et délits ont été constatés dans les 3 années qui ont précédé l’installation de caméras