samedi 10 avril 2021

conf de presse ecap

     CONFERENCE DE PRESSE de ECAP                                 LANNION


 Quelques éléments que nous avons développé.

« des CAMERAS en VILLE ? POUR un DÉBAT PUBLIC ! »

                    INTRODUCTION :

a / contexte :

+ membres de la coordination StopLoiLibertéGlobale : plus de 20 organisations trégorroises

+ atteintes aux Libertés : caméras piétons sur les policiers municipaux à Lannion, affichage …

+ avenir du commissariat de Lannion ?

b / actualités :

+ Lannion :

- « des jeunes se battent entre eux puis, s’unissent contre les policiers » : quelle utilité de caméras ?

- « un bistrot cambriolé (avec une alarme et la scène enregistrée par caméra interne » : quelle utilité de caméras externes ?

- « un gérant de supérette braqué : deux mineurs interpellés grâce aux caméras de l’établissement » : caméras aux endroits stratégiques seraient dissuasivs d’après le commandant de police nationale, Daniel Kerdraon

+ Pleumeur-Bodou :

- « investissement de 83 000 € de caméras suite à des dégradations d’ installations sportives » : déplacer le problème ? Coût global de l’investissement + surveillance + maintenance ? Autres solutions humaines !

c / exigeons un débat public !

Ou un référendum d’initiative populaire avant toute décision irrémédiable

+ acteurs en jeu : élus, préfet, directeur de la sécurité publique, cadres de la police nationale, de la gendarmerie, marchands de vidéosurveillance, commerçants, citoyens

+ décisions ?

- le maire de Lannion : « c’est une question qui mérite débat entre les élus » et « dossier à suivre »

- le président de Lannion Coeur de Ville : « c’est dans les tuyaux avec la mairie »

             I / ARGUMENTAIRE RÉSUMÉ :

0/ atteintes aux droits de l’homme et au respect de la vie privée

1/ la vidéo n’est pas un outil majeur de lutte contre la délinquance :

- la vidéo de la rue n’est pas une technique efficace (selon nos trois enquêtes et l’analyse de la Cour des Comptes) : elle n’est utile aux policiers et gendarmes que dans 1 à 2 % du total des enquêtes qu’ils réalisent sur ces infractions

- l’activité délinquante s’était déplacée (ex : ville de 18 000 habitants)

- les images visionnées dans les CSU (centres de supervision urbaine) ne concernent pas principalement la délinquance  (ex :  « Mégacity » pour verbaliser le stationnement gênant)

2/ l’argent pourrait être utilisé plus efficacement ailleurs :

- ex : 180 000 € (ville de 8 000 hab), 320 000 € (ville de 19 000 hab), plus de

7 millions € à MégaCity (Marseille ? 860 000 hab)

- au total plusieurs Milliards dépensés par l’État, départements, villes, régions et Europe

- le personnel bloqué par les CSU (à regarder les écrans en s’ennuyant) et ne peut plus être employé sur le terrain

3/ la démagogie politique pollue gravement le débat sur la sécurité :

- c’est l’axe de droite « Balkany-Sarkozy-Estrosi » qui a utilisé à des fins électorales le thème de l’insécurité, ce qui n’a pas empêché les attentats terroristes à Paris et..à Nice

4/ un cas de « bluff technologique » et de vrai marketing :

- les États, les élus, comme les industriels ont dépensé beaucoup d’argent pour promouvoir l’ « acceptabilité sociale » de la vidéo

ex : à Londres et Manchester : des caméras capables de reconnaître des visages en les comparant à des bases de données des personnes recherchées par la police. Résultat : à 35 reprises, le programme a cru reconnaître une de ces personnes et il s’est trompé ...35 fois !

 

II / Enquête à st Paul (18 000 habitants) Recherche du CNRS

1/ Délinquance courante : classés par ordre décroissant

= la délinquance est limitée et contenue à St Paul

- la vidéosurveillance n’aide pas à lutter contre ces « incivilités » ni contre le « sentiment d’insécurité »

2/ Ennui et solitude des surveillants :

- le chef de surveillants (sur écrans) : « les journées sont très longues quand il n’y a pas d’affaires, souvent les surveillants regardent l’heure et je les comprends »

- un surveillant : « c’est la routine totale : tous les jours c’est pareil, ça nous change seulement un peu quand il y a des réquisitions (de la part de la police ou gendarmerie)

- 811 événements : c’est le total des événements consignés de tout type en 2011, (repérés par eux-mêmes ou signalés par des appels d’agents de terrain)

- pour 40 opérateurs, cela fait 203 faits/agent-an, soit 0,7 incident/agent-jour

3/Le DÉPLACEMENT de la DÉLINQUANCE :

- « les gens ont bien vu où étaient les caméras, d’ailleurs, on a des dégradations »

- « on ne fait rien par rapport aux stupéfiants car les jeunes savent où sont les caméras et ils se sont déplacés … le commissariat l’a confirmé »

4/  une technologie QUI NE RÉPOND PAS aux RISQUES de la VIE QUOTIDIENNE

- enquête de victimisation sur un échantillon de 800 personnes

+ les réponses les plus fréquentes : violences verbales (injures, insultes, menaces mais ans plainte) et les dégradations sur les véhicules (signalement aux assurances mais pas à la police)

+ ensuite, : les vols (ou tentatives), escroqueries (Internet, carte bancaire) et discriminations (couleur de peau, religion)

5 / le coût de la vidéo :

- le CSU (Centre de Surveillance Urbaine)  emploie 4 personnes se relayant pour travailler 6 jours /7 de 6 h 30 à 20 h + un chef de service à mi-temps

- le coût global est d’environ 320 000 € en 2012 et plus de 2,3millions d’€ sur les 5 années précédentes cumulées, hors frais de maintenance 

6 / La contribution du CSU aux enquêtes de police judiciaire :

- en 2010, 117 demandes de consultations d’images qui se sont révélées fructueuses dans seulement 24 % des cas.

Donc, de 70 à 75 % des cas, les demandes d’image ne sont pas suivies d’effet.

- la légende dorée : vaudrait que les réquisitions visent à identifier une personne en train de commettre une infraction

- la réalité : 30 % des cas visaient à prouver la présence d’un véhicule à telle heure à tel endroit ; 5 % pour savoir si une personne était présente à telle heure, à tel endroit ; 5 % pour établir une surveillance sur une personne ou un lieu

Résultat : les réquisitions d’images visant à visualiser la réalisation d’une infraction u moment crucial se chiffre en moyenne à 2 par mois (calcul sur 2,5 ans)

conclusion :

- le système de vidéos joue un rôle très marginal dans la répression de la délinquance

- globalement une baisse des crimes et délits ont été constatés dans les 3 années qui ont précédé l’installation de caméras