samedi 24 avril 2021

 

COMMUNIQUE du comité du NPA Nathalie Le Mel.

Nos morts, leurs profits!
Honte à l'Union Européenne!
Dissolution de FRONTEX !

Environ 130 migrants  africains partis de Libye se sont noyés dans la Méditerranée dans l'indifférence complice de l'État Lybien et de la Communauté  Européenne.
Celle-ci  déverse des millions d'euros pour gérer Frontex, son agence de surveillance des frontières, et abreuver les dictatures qui encerclent la dite mer.
Le NPA 22 qui soutient financièrement de ses modestes moyens SOS Méditerranée demande la dissolution de Frontex, organisme de mort.
Nous revendiquons l'ouverture des frontières car nos vies, leurs vies valent tous leurs profits.

Vous trouverez ci après le témoignage de Alessandro, nous ne serons pas complices en silence des assassins...

De l'Air, Ouvrez les frontières!

Le comité NPA Nathalie Le Mel

Témoignage d'Alessandro, membre de l'équipe de recherche et de sauvetage à bord de l'Ocean Viking.

 

« Pendant plus de 24 heures, l'Ocean Viking a été à la recherche de vies en mer, des personnes qui étaient à bord de deux embarcations en détresse, très loin l'une de l'autre.  

Nous n'avons trouvé aucune trace de la première embarcation et nous ne pouvons qu'espérer qu'elle ait regagné la terre ferme ou atteint un lieu sûr.  

Durant une nuit de tempête avec des vagues de six mètres, nous avons tenté de retrouver la seconde embarcation. 

Je n'ai aucun mal à l’admettre, j'ai passé quelques heures à vomir aux toilettes. La prométhazine, le dimenhydrinate et la moitié des trois dernières années passées en mer n'ont pas suffi. J'étais épuisé, déshydraté. J'ai eu beaucoup de mal à me recoucher, et pourtant j'étais protégé par un navire puissant, qui pèse des milliers de tonnes.

Des coups secs sur la quille, des objets qui tombent dans les cabines.

Dehors, quelque part dans ces mêmes vagues, un canot pneumatique transportant 120 personnes. Ou 100, ou 130. Nous ne le saurons jamais, car toutes ces personnes sont mortes.

Nous avons repris nos recherches à l'aube, accompagnés par trois navires marchands sans coordination ni aide d'aucun État. Si un avion s'était écrasé dans la même zone, les marines de la moitié de l'Europe auraient été là ; mais ce n'étaient que des migrants, destinés au cimetière méditerranéen pour lesquels il est inutile de courir, et de fait, nous sommes restés seuls.

Dans l'après-midi, l'avion envoyé par l'agence Frontex a repéré l'épave du canot pneumatique. Lorsque nous nous en sommes approchés, il flottait dans une mer de cadavres. Littéralement. Il ne restait pas grand-chose de l'embarcation. Ni des personnes. Il n’en reste même pas les noms.

Impuissants, nous avons fait une minute de silence, afin qu’elle résonne à terre.

Les choses doivent changer, les gens doivent savoir. »