lundi 18 décembre 2017

OUEST FRANCE

La Roche-Derrien. Ils disent non à la fermeture de leur Poste 

  • Les usagers sont venus nombreux protester contre les réductions d'horaires et fermeture prévisible.
    Les usagers sont venus nombreux protester contre les réductions d'horaires et fermeture prévisible. | Ouest-France
Après s’être mobilisé pour maintenir une offre de soins décente sur le territoire, le Pays rochois s’insurge contre les baisses d’horaires drastiques des services postaux.
Samedi matin, la conseillère départementale Isabelle Nicolas, les élus et usagers des six communes du Pays rochois, les délégués CGT des activités postales et télécoms se sont rassemblés devant le bureau local pour faire remonter leur mécontentement à la direction régionale de la Poste.

Treize emplois perdus chaque jour depuis 3 ans

Gilles Le Boulc’h, secrétaire général CGT a indiqué que les réorganisations d’horaires reviennent tous les 2 ans. Le bureau rochois, qui avait déjà perdu 3 h 30, est de nouveau amputé de 3 h 45 au 1er janvier.
« Ce sont tous les après-midi qui seront impactés par cette mesure, explique Gilles le Boulc’h. Le bureau qui ouvrait de 14 h à 16 h 30 n’ouvrira plus que de 14 h 30 à 16 h 15 soit une perte de trois quarts d’heure par jour. »
Globalement cette réorganisation aura supprimé deux bureaux de plein exercice, Lézardrieux et Trélévern et assuré une reprise de 16 h dans les horaires d’ouverture des différents bureaux du secteur.
« Pour les usagers, c’est moins de services publics et pour les guichetiers, plus de polyvalence et de charges de travail. Or il faut savoir que le groupe La Poste a perçu 967 millions d’euros de 2013 à 2016, au titre du Crédit d’impôt compétitivité emploi, pour consolider l’emploi et assurer ses missions de service public et qu’en fait, il détruit 13 emplois par jour et se désengage massivement de l’ensemble des territoires. Il n’est pas possible d’accepter ce détournement de fiscalité. C’est par la lutte que nous contraindrons cette logique destructive. »
Le maire Jean-Louis Even intervient ensuite pour dénoncer un processus qu’il connaît bien pour avoir déjà vu partir la perception et la gendarmerie. « Petit à petit, ils réduisent les horaires d’ouverture et viennent ensuite nous annoncer une baisse de fréquentation, explique Jean-Louis Even. Après avoir déjà diminué les horaires et imposé de nombreuses fermetures intempestives, forcément la fréquentation baisse, pas besoin d’avoir fait Maths-Sup pour le comprendre. Or il s’avère, d’après les propres documents de la Poste, qu’il faudrait 1,7 agent au lieu d’un actuellement, qui doit servir entre 16 et 19 personnes à l’heure. Nous avons tous été trop passifs, seule l’union fera notre force, toutes vos lettres de soutien seront transférées au Ministère de la cohésion sociale », indique-t-il.


INTERVENTION DE LA FAPT CGT 22 LORS DU RASSEMBLEMENT 

 Affichage de 20171216_111629.jpg en cours...Affichage de 20171216_111629.jpg en cours...
    Le projet de réorganisation porté par la Direction régionale de la Poste prévoit une diminution des horaires d’ouverture de 3h45 pour ce qui concerne le bureau de La Roche Derrien. Ces réorganisations reviennent tous les 2 ans et la précédente avait déjà diminué les horaires de 3h30 soit un total de 7h15 en 4ans. D’une amplitude hebdomadaire de 30h30 aujourd’hui, celle-ci descend à 26h45 à partir du 1er janvier 2018. Ce sont tous les après-midis qui seront impactés par cette mesure : le bureau qui ouvrait de 14h00 à 16h30 n’ouvrira plus que de 14h30 à 16h15 soit une perte de ¾ d’heure par jour.

Plus globalement sur le secteur concerné de Perros-Guirec, cette réorganisation aura supprimé 2 bureaux de plein exercice (Lézardrieux et Trélevern) pour une transformation en APC pour le premier et la mise en place d’un facteur guichetier pour le second ainsi qu’une reprise de 16h00 dans les horaires d’ouverture des différents bureaux du secteur :
Donc - 3h45 à La Roche Derrien, - 1h00 à Penvenan, - 5h30 à Pleubian et – 5h45 à Louannec.

Pour les usagers, c’est moins de service public avec un fonctionnement en mode dégradé et pour les guichetiers c’est encore plus de polyvalence avec toujours plus de charge de travail sur des sites différents. Il faut quand même savoir que le Groupe La Poste a perçu de 2013 à 2016 au titre du CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi) 967 millions d’euros pour consolider l’emploi et assurer ses missions de service public et qu’en fait, il détruit 13 emplois par jour depuis 3 ans et qu’il se désengage massivement sur l’ensemble des Territoires. En effet depuis l’année dernière, les zones urbaines sont également impactées par des fermetures de bureaux : 7 à Rennes, 2 à St Malo et prévisions de 2 autres sur St Brieuc. Dans ces zones, pas de partenariat (agence postale, relais poste), partenariat qui soit dit en passant, revient à faire payer 2 fois le service aux usagers (marge postale + impôts locaux) mais des fermetures sèches et définitives…

Le contrat de présence postale territoriale élaboré entre l’Etat, la Poste et l’Association des maires de France et qui règlemente l’accessibilité et l’adaptabilité du réseau postal pour la période 2017/2019 a été signé le 11 Janvier dernier.
Après avoir été rejeté dans un premier temps par le bureau de l’AMF, ce contrat reste inacceptable en l’état. Celui est une atteinte au fondement même du service public et au principe républicain d’égalité de tous les citoyens sur le Territoire. Il laisse place libre à l’accélération de la désertification et à ses conséquences sociétales. Nous faisons l’amer constat que se sont encore et toujours, les citoyens des zones déjà délaissées par les services publics qui seront les plus pénalisés par cette nouvelle mouture. 
 
Les enjeux de la communication liés à l’aménagement du Territoire sont des enjeux sociétaux. Ils doivent permettre un accès bancaire, un accès numérique et une desserte quotidienne sur tout le Territoire. Ce qui est inacceptable c’est que la ressource du fonds de péréquation territoriale ( qui a été de 510 millions d’euros pour la période 2014/2016 )et qui est principalement constituée de l’abattement de fiscalité locale dont la Poste bénéficie, devrait servir à l’amélioration de l’offre postale en milieu rural.
Pour la CGT FAPT, il n’est pas possible d’accepter le détournement de cette fiscalité au profit de l’accompagnement de la politique de désengagement des territoires du Groupe la Poste.

Au même titre que la santé, l’éducation ou le transport, le droit à la communication et à l’accès bancaire ne doit pas être sacrifié sur l’autel d’une logique purement commerciale à l’exact opposé des besoins de tous, postiers compris. Le service public est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas et partout, les mobilisations des postiers, des usagers et des élus se multiplient pour le maintien des bureaux de Poste et le développement des services de l’état.

La CGT FAPT appelle donc l’ensemble des acteurs concernés à amplifier les mouvements de protestation sous toutes les formes car c’est par la lutte que nous contraindrons cette logique destructrice.
Affichage de 20171216_111629.jpg en cours...