CUBA et FIDEL CASTRO RUIZ, épilogue de l'histoire du 20ème siècle .
Cet article est une réflexion personnelle sur Cuba et Fidel CASTRO et l'évocation du "primo de Mayo 2006", place de la Révolution à LA HAVANE.
Beaucoup d'encres et de salives vont couler dans les prochains jours sur le bilan politique de Fidel CASTRO, qui vient de décéder à 90 ans.
Une longévité rare chez un révolutionnaire, surtout si on la met en parallèle avec les courtes vies du CHE, de CAMILLO CIENFUEGOS, de FRANCK PAIS et d'autres pour ne citer que des cubains.
Je n'ai ni l'intention ni l'outrecuidance de me prononcer sur le bilan politique de FIDEL CASTRO RUIZ. Je laisse le peuple cubain se prononcer sur le sujet et sur l'évolution du socialisme dans ce pays.
J'ai par un heureux hasard assisté à son dernier discours officiel sur la place de la Révolution à LA HAVANE, le premier mai 2006.
C'était deux mois avant sa grave maladie et donc son abandon du pouvoir en juillet 2006, tous les médias le donnaient pour mort et les cubains de la mafia de Miami exultaient déjà!
Nous avions visité Cuba lors d'un voyage touristique privé en 2001 et nous avions prévu un nouveau séjour en 2006, en incorporant la date du premier mai en toute connaissance de cause.
Un camarade de notre syndicat connaissant notre projet nous avait chargé du transport d'un peu de matériel sous embargo. Nous avons donc livré celui ci au syndicat national des marins et des ports adhérents de la CTC, la centrale syndicale cubaine.
Fort bien accueilli pas le secrétaire général de ce syndicat,Alfredo Marchante, nous avons sympathisé, mais il est assez difficile de se fâcher avec ce peuple si gentil....
A notre surprise en fin de notre visite au siège du syndicat, Alfredo Marchante nous remis une invitation pour assister au premier mai...à la tribune officielle. Bien évidemment, nous lui avons rappelé que nous étions à Cuba à titre privé et que cette invitation nous étonnait. Nous avions en effet envisagé de participer au rassemblement.... mais pas à la tribune évidemment.....
Le matin du premier mai de très bonne heure, nous avons donc quitté notre logement chez l'habitant dans le vieux Havane pour rejoindre la place de la Révolution en car.
Arrivé sur cette place, aucune fouille, nous avions quand même deux sacs à dos, aucun contrôle, une simple présentation d'une carte d'invitation cartonnée, facilement imitable.Peu de policiers, et ceux qui étaient présents ne donnaient aucun signe de nervosité! Nervosité policière que nous ne retrouverons qu'à notre retour à Roissy.....
Donc vers 8h00 du matin, le meeting a lieu très tôt car le soleil tape fort en journée, nous voici assis sur les gradins du mausolée de José Marti, devant une foule impressionnante d'environ un million de personnes.
Nous nous retrouvons parmi un parterre d'invités essentiellement issus des pays du tiers monde et juste devant nous une tribune où ont prit place les dirigeants de la CTC,dont Alfredo Marchante et nous semble t il des membres du gouvernement cubain.
Après un intermède musical, nous percevons un mouvement de foule du coté de la tribune officielle. A cinquante mètres de nous apparait FIDEL dans son costume vert olive. Nous sommes soufflés par son culot. Et notre première réflexion est de nous étonner du si peu de mesures de sécurité pour celui que toute la presse occidentale définit comme un "dictateur"...
Sous les applaudissements et les cris, FIDEL entame le discours du premier mai, il durera trois heures sous un soleil de plomb.....Insuffisamment équipé en eau nous allons souffrir un peu de la chaleur et quand retentit son célèbre signal de fin de ses discours, "la patria o la muerte, venceremos", un ouf de soulagement nous gagne. Et tout tranquillement, le "commandante en jeffe" rejoint sa vieille mercedes au pied de la tribune juste sous notre nez....
Et nous nous allons reprendre notre balade à pied à travers les avenus et rues de La Havane, évitant soigneusement les endroits touristiques et mangeant, dormant chez l'habitant et voyageant avec les cubains sans jamais être inquiétés par la police. Bizarre pour un soit disant régime policier.
C'est sans prétention que je livre ce témoignage,qui ne se veut ni une analyse sur le "socialisme" cubain, ni la glorification d'un tribun, qui même pour les plus grands opposants était hors pair. Juste un hommage à un homme qui aura marqué la politique des 60 dernières années.
Fidel ,orateur au verbe haut, a dit lors de son procès après l'insurrection manquée de La Moncada à Santiago: " l'histoire m'absoudra".
Ce ne sera pas sans doute le cas des prétentieux de "l'internationale socialiste", donneurs de leçon et porteurs d'eau du capital.
Thierry Perennes
le 26 novembre 2016