mardi 24 juillet 2018


Benalla, Collomb, Macron sont dans le même bateau
Benalla tombe à l’eau… Prenons les rames !

Personne n’aurait parié un sou il y a un peu plus d’un an, lorsque Macron est arrivé au pouvoir, sur le fait qu’une « affaire Benalla » pourrait éclater ainsi au grand jour. Si on se rappelle les discours lénifiants en boucle dans les médias sur la « probité », « le renouvellement de la vie politique », « la transparence », on pourrait presque en rire… s’il ne s’agissait pas en fait des méthodes d’un État, d’une police, d’un personnel politique aux mœurs pourries, qui n’hésitent jamais devant la violence, le mensonge, l’illégalité lorsqu’il faut défendre les intérêts des dominants.
Une petite frappe à l’Elysée… à l’image d’un système extrêmement brutal
Benalla était rémunéré par l’État, protégé par Macron, couvert par Collomb, renseigné par des flics…. Comme combien d’autres ? Car ce qui apparaît clairement, maintenant, c'est que ce n'est pas l'affaire d'un seul barbouze, mais c'est bien tout un système, qui fonctionne sur la violence et sur la répression. Le seul défaut de Benalla, désormais, aux yeux de tous ceux qui l’ont rémunéré et couvert c’est de s’être fait prendre la main dans le sac. Un fusible va sauter… peut-être quelques autres, parmi des flics ou des grands commis de l’Etat. Collomb et Macron n’en sont pas à un mensonge ou une saloperie près. C’est leur job au quotidien en fait… L’un casse les droits des salariéEs en leur disant que c’est pour leur bien, l’autre chasse les migrantEs et les sans-papiers en disant que c’est pour « notre bien ». L’essentiel est maintenant pour tout ce petit monde d’essayer de convaincre l’opinion que cette « affaire » reste exceptionnelle, qu’un seul fruit est pourri mais évidemment pas le système !
Les députés, les politiciens de tout bord, s'offusquent du fait que Benalla aurait outrepassé ses droits en s'affublant d'un costume de policier. Tous les membres de la "commission d'enquête" parlementaire ont salué "l'admirable travail" du préfet de police... celui-là même qui coordonnait les troupes de baqueux et de CRS qui ont tabassé les manifestants le 1er mai ! Car la violence policière contre les manifestantEs, les syndicalistes, les habitants des quartiers populaires, les migrantEs, les jeunes qui en ont marre des contrôles au faciès n’est pas exceptionnelle. Elle est même en train de devenir la norme. Il y a deux ans mourrait Adama Traoré, il y a quelques semaines mourrait Aboubakar Fofana. Ceux qui les ont tué portaient l’uniforme, avait le droit de porter une arme, étaient « en service » officiellement… Alors pour un Benalla qui perd son job et qui connaît les affres de la garde à vue combien de tueurs assermentés et impunis ?
Tout est pourri dans la Macronie
Ce scandale n’arrive pas dans un ciel sans nuage pour Macron. Sa politique est de plus en plus ouvertement contestée, combattue, détestée. Même s’il a été difficile jusqu’ici de remporter des victoires sociales significatives, les luttes n’ont jamais cessé depuis un an. Certaines de ces luttes durent, sont acharnées, comme celles des postierEs du 92, comme celles des conducteurs de trains de fret de la région Normandie, comme celles des soignantEs des hôpitaux psychiatriques, comme celle des salariéEs de la grande distribution, et tant d’autres ! On se demande bien dans ce contexte ce que sont allés faire les dirigeants des principales centrales syndicales à l’Elysée la semaine passée, discuter à l’invitation de Macron… des futures attaques qu’il compte nous faire subir dès la fin des vacances d’été ! De la même façon, qu'avons-nous à attendre d'une "commission d'enquête" parlementaire dirigée par LREM et tous ceux qui votent les lois contre les travailleurs et les immigrés ? Prétendre vouloir "dialoguer" avec ce gouvernement, ou mener des batailles parlementaires dans les institutions façonnées pour et par les exploiteurs, c'est nous mener dans une impasse. Pendant que certainEs luttent, se font réprimer, se font expulser ou même meurent, ce n’est pas « de discussions » dont on a besoin mais d’un plan de bataille résolu contre ce gouvernement. Il ne viendra visiblement pas des directions syndicales et de la gauche… il doit alors venir de nous ! Macron, Collomb, et toute leur clique, on les vomit, on veut les dégager. Pour cela, il faut unir nos luttes, les faire converger. Plus que jamais, c’est ce système pourri et tous ses serviteurs qu’il faut virer ! Ne recommençons pas à la rentrée la stratégie qui nous a mené durant toute cette année à l’échec : étudiantEs, cheminotEs, fonctionnaires, salariéEs du privés, retraitéEs, chômeurs-euses, nous devrons y aller une bonne fois pour toutes, tous ensemble ! Alors pourquoi pas, dès maintenant, profiter du désordre créé par l'affaire Benalla, pour descendre dans la rue crier notre dégoût de ce système, et préparer ce mouvement d'ensemble dont nous avons tant besoin ?