
Sans-papiers :
marchons pour l’égalité !
Le
week-end dernier, des dizaines de sans-papiers accompagné de
soutiens sont partis de Marseille et de Montpellier pour traverser à
pied le pays. D’autres marches partiront ces prochaines semaines de
Grenoble, Strasbourg, Lille, Rouen et Rennes…. Le samedi 17 octobre
ces marches convergeront à Paris pour une manifestation nationale
qui ira vers l’Elysée.
Marcher
pour leur régularisation
Les
marcheurs et marcheuses vont parcourir des centaines de kilomètres,
rencontrer des milliers de personnes, passer dans des dizaines de
villes et villages où des collectifs de solidarités et des réseaux
associatif, syndicaux et politiques organisent leur accueil. Des
villes se mobilisent même quand elles ne sont pas sur un parcours.
Le week-end du 3-4
octobre, des événements auront aussi
lieu dans de nombreux endroits. Cette
marche est déjà soutenue par 240 organisations, locales et
nationales, collectifs, associations, syndicats et partis.
TouTEs
marchent les
revendications des sans-papiers :
la régularisation de touTEs,
la fermeture des centres
de rétention administrative (CRA),
un logement décent pour toutes et tous, avec ou sans papiers...
Dans
une lettre adressée au
président Macron,
les participantEs en
ont
aussi
résumé
l’enjeu pour toute la société : l’égalité. Car
les
sans-papiers
vivent dans nos quartiers, travaillent ici, envoient leurs enfants à
l’école, mais
sont victimes de toutes les discriminations, au travail, au logement,
dans la rue, sous la menace constante d’une expulsion...
Refuser
les discours racistes
Les
arguments qui visent
à légitimer
cette
absence de droits pour les sans-papiers
se retournent contre nous touTEs.
Justifier l’inégalité des droits au nom de la nationalité et de
l’origine, c’est ouvrir grande la porte à tous les discours
racistes. Justifier l’inégalité des droits parce qu’« on »
n’en
aurait pas
les moyens, c’est accepter les arguments qui disent ensuite qu’il
n’y aurait
pas non plus les moyens pour garantir les retraites de touTEs, qu’il
faut fermer des hôpitaux, des écoles, allonger le temps de
travail... Cela
à
l’heure où le gouvernement distribue les milliards pour les riches
et les patrons au nom de la relance de l’économie ?
Quand
ils sont tenus par le patronat et le gouvernement, ces arguments sont
d’un cynisme sans fond, car
beaucoup de sans-papiers travaillent mais leur absence de droits
permet de les surexploiter et de les licencier sans droit au chômage.
Et
la
crise sanitaire a renforcé considérablement ce cynisme : d’une
part parce que les sans-papiers ont été utilisés en « première
ligne », d’autre part parce que l’absence de droits, la
rétention dans les CRA et l’extrême précarité des sans-papiers
sont aussi
autant
d’obstacles à la lutte globale contre la propagation du virus.
Manifester
le 17 octobre
Une
victoire des sans-papiers serait bien sûr une avancée gigantesque
pour touTEs,
un
pas vers l’égalité et la solidarité. Elle serait aussi un signal
pour tout le mouvement social et politique qu’il est possible
d’inverser toutes les logiques de régression sociale et politique,
et
que les rapports de force peuvent être construits pour cela.
Car
nous savons bien que le gouvernement ne cédera
pas à moins d’y être contraint. Les enjeux sont politiques et
idéologiques. Ainsi,
pour
célébrer les « valeurs républicaines » Macron a choisi
la IIIème République, celle de 1870. Une
république coloniale qui a aussi
écrasé
la Commune de Paris qui, elle, avait placé la citoyenneté,
l’égalité des droits, au-dessus de la nationalité.
Dans
chaque ville ou
quartier, dans
chaque
école ou
lieu de travail, peut
s’organiser
la mobilisation pour soutenir cette
marche qui
se terminera à
Paris le samedi
17
octobre.
Pour faire gagner les sans-papiers et
la lutte pour l’égalité. Pour que renaissent les idéaux de la
Commune.
Le
mercredi 23 septembre 2020