samedi 25 novembre 2023

coordi

 




« Pas essentiel ? »
L’intervention de la Coordination Santé en plein Costra le lundi 13/11 aura eu le mérite de clarifier les choses.
Les Carhaisiens ont en mémoire cette formule entendue de la bouche de la directrice du CHRU de Brest : « En Guyane, les femmes font 3 jours de pirogue pour aller accoucher, les Centre-Bretonnes peuvent faire 3/4 d’heure de route ».
Nous avons maintenant notre propre formule du mépris avec ces mots prononcés par le docteur Cynthia Garignon : « Il n’est pas essentiel d’accoucher à Guingamp ».
Les femmes et les familles du Pays de Guingamp apprécieront…
Mais il ne faut pas s’arrêter à l’indignation.
En effet, la fin des accouchements que les autorités nomment encore « suspension » est l’arbre qui cache la forêt. Comme nous l’avions annoncé dès 2018, l’objectif de la restructuration ne s’arrête pas à la fermeture de la maternité. L’objectif est bien de supprimer la permanence des soins à Guingamp.
C’est aussi la fin de la chirurgie H24 qui figure maintenant dans le projet médico-soignant partagé.
Faut-il comprendre qu’il n’est pas essentiel d’être opéré en urgence à Guingamp ?
Car sur ce point, les réactions restent étrangement discrètes et mesurées...
Par exemple du côté du président de la commission des usagers, qui n’émet que 3 réserves sur ce fameux PMSP : l’absence des soins palliatifs, les transports de patients et… l’oubli du développement durable. Rien sur la perte de la maternité et de la chirurgie conventionnelle. Si c’est ainsi que l’on défend les intérêts des usagers, l’ARS peut restructurer en paix en affirmant avoir concerté largement, y compris les représentants des usagers.
Et du côté des élus, qu’entend-on ? « Rouges de colère » ... Encore ? Le 11/12/2021, ils avaient déjà exprimé cette colère légitime en comprenant enfin les intentions de l’ARS et de la direction du GHT.
2 années de colère. Soit. Mais encore ? Des panneaux avec des coeurs à l’entrée des communes. Un car affrété par l’agglo pour la manifestation de Quimper le 30/09, mais aucun élu présent.
Le 17/10, les élus de GPA devaient se prononcer sur le PRS, le plan régional de santé. Ils ne l’ont pas fait. Pourquoi ? A ce jour, nous n’avons toujours pas de réponse.
En dehors des coups de fil à des ministres déléguées, ou de la troïka de maires costarmoricains reçue ce mercredi à l’Elysée, quid de l’action politique pour notre hôpital de plein exercice ?
Il y a clairement une rupture d’égalité dans l’accès aux soins. Pour reprendre la formule du gouvernement, nous voulons en avoir pour nos impôts !
La Coordination Santé communiquera prochainement sur la poursuite du travail engagé cet été avec un avocat. Si les élus sont en panne d’idées, nous ne manquerons pas de les solliciter lors du comité de pilotage que nous organiserons.

Pour le droit de naître, vivre, travailler, se soigner et décider au pays !