Viva l’anarchie - la rencontre de Makhno et Durruti, de Bruno et Corentin Loth
Editions la Boîte à bulles, 80 pages, 18 euros.
L’auteur Bruno Loth vit dans la région bordelaise et a déjà écrit/dessiné plusieurs livres de bande dessinée. Notamment la série Ermo (6 tomes) qui raconte, au travers de la vie d’un gamin, la révolution espagnole de 1936-1939 et les livres Apprenti puis Ouvrier (3 tomes) inspirés de la vie de son père, ouvrier à Bordeaux, dans le quartier de Bacalan, du temps où il y avait une activité industrielle, entre le Front populaire de 1936 et l’occupation du port par l’armée allemande en 1940.
Hommage aux révolutionnaires anarchistesCette fois, Bruno Loth a travaillé avec son fils. Et comme c’est dit dans le titre et sous-titre, ce livre est un hommage aux révolutionnaires anarchistes, l’un Nestor Makhno, ukrainien, et l’autre Buenaventura Durruti, militant espagnol. Ces deux militants se sont vraiment rencontrés à Paris en juillet 1927. Mais l’auteur imagine leurs discussions, avec leurs amis, leurs camarades. Du coup c’est l’occasion de raconter des bouts de leurs vies, leurs révoltes contre les oppressions et les injustices, la répression qu’ils ont subie avec les années de bagne et de prison, leurs combats avec ou sans les armes, comme les braquages de banques.
Nous passons du tsarisme en Russie à la monarchie en Espagne. Et dans tous les cas, c’est la misère et la résistance. Il est évidemment question de leur idéal libertaire, d’un monde sans exploitation, sans classe sociale, sans propriété.
Dans Viva l’anarchie, on se doute bien qu’il y a des passages qui peuvent chagriner quelques puristes du trotskisme ou du léninisme, car la politique des bolcheviques durant la révolution russe est abordée d’un point de vue critique. Même s’il ne s’agit pas pour l’auteur de relancer les vieilles disputes entre anarchie et communisme. Cela concerne surtout l’expérience de Makhno, qui avait organisé la lutte militaire contre les armées blanches tsaristes mais avait aussi combattu l’armée rouge, refusant les diktats bolcheviques, revendiquant le droit à l’autogestion, à l’autonomie politique.
Ce livre qui vient de paraitre est le tome 1, donc il y aura une suite à cette histoire, qui est un bout de l’histoire du mouvement ouvrier et révolutionnaire, de notre histoire. Et, grâce à la BD de Bruno Loth, c’est une bonne occasion de la découvrir ou de la redécouvrir. Et en ces temps de confinement, c’est bien de réviser les leçons de l’anticapitalisme qui sont d’une drôle d’actualité.
Nous passons du tsarisme en Russie à la monarchie en Espagne. Et dans tous les cas, c’est la misère et la résistance. Il est évidemment question de leur idéal libertaire, d’un monde sans exploitation, sans classe sociale, sans propriété.
Dans Viva l’anarchie, on se doute bien qu’il y a des passages qui peuvent chagriner quelques puristes du trotskisme ou du léninisme, car la politique des bolcheviques durant la révolution russe est abordée d’un point de vue critique. Même s’il ne s’agit pas pour l’auteur de relancer les vieilles disputes entre anarchie et communisme. Cela concerne surtout l’expérience de Makhno, qui avait organisé la lutte militaire contre les armées blanches tsaristes mais avait aussi combattu l’armée rouge, refusant les diktats bolcheviques, revendiquant le droit à l’autogestion, à l’autonomie politique.
Ce livre qui vient de paraitre est le tome 1, donc il y aura une suite à cette histoire, qui est un bout de l’histoire du mouvement ouvrier et révolutionnaire, de notre histoire. Et, grâce à la BD de Bruno Loth, c’est une bonne occasion de la découvrir ou de la redécouvrir. Et en ces temps de confinement, c’est bien de réviser les leçons de l’anticapitalisme qui sont d’une drôle d’actualité.
Philippe Poutou