Contre les placebos de Macron, des mesures d’urgence pour protéger la population, vite !
Mettant fin à des jours de silence et de passivité, Macron a fini pour prendre la parole, alors que tout indique que la France se dirige tout droit vers une situation à l'italienne, avec des hôpitaux saturés et des milliers de morts. Malheureusement, s'il a tenté de faire croire à un changement de cap, les mesures annoncées restent floues et insuffisantes.
Après avoir salué le travail des personnels de santé (sans pour autant améliorer leur condition d’exercice...) et rappelé quelques mesures de précaution essentielles déjà entendues depuis le début de l’épidémie, Macron a annoncé quelques mesures exceptionnelles, en particulier la fermeture de tous les établissements scolaires à partir de lundi. Une mesure indispensable qui aurait déjà dû être prise depuis déjà dix jours pour freiner la propagation de l'épidémie. S’il a abordé la question de la limitation des rassemblements, les modalités en sont très floues, mais parions que ce pouvoir va s’appuyer sur la nécessaire lutte contre la propagation du virus pour tenter de faire taire l’expression de toute contestation.
Le président va particulièrement soigner « les entreprises », avec le report de toutes les cotisations et l’ouverture de larges possibilités de chômage partiel... mais sans compensation intégrale du salaire pour les concernéEs. De façon globale, fidèle à lui-même, Macron a joué la responsabilité individuelle... pour mieux exonérer l’État de ses propres responsabilités. Du blabla moraliste où les mots de « protection » ou de « solidarité » sont répétés ad nauseam, mais vidés de tout contenu concret.
Malgré les quelques annonces de ce soir, le gouvernement n’est pas à la hauteur face à la crise du coronavirus, mettant en danger des centaines de milliers de personnes afin de maintenir la marche de l’économie à tout prix- une préoccupation omniprésente dans le discours de Macron - de peur que la crise économique ne s’approfondisse encore.
Des mesures d’urgence à la hauteur s’imposent, et, au vu de l’inaction de ce pouvoir, doivent donc être imposées :
distribution massive de moyens médicaux (masques, gel antibactériens…) ;
augmentation immédiate des budgets hospitaliers, afin de rouvrir immédiatement tous les services ;
embauche massive de personnel de santé en CDI aux 32 heures, et des salaires revalorisés de 300 euros dans les hôpitaux ;
gardes d'enfants intégralement financées pour les personnels indispensables à lutter contre la crise, notamment les personnels soignants ;
droit de retrait inconditionnel pour les salariéEs exposés au risque ;
maintien du salaire et sans décompte des jours de congés en cas d’absence liée à la maladie ;
interdiction des licenciements, y compris des contractuels et intérimaires ;
arrêt de tous les travaux parlementaires, notamment sur la réforme des retraites ;
retrait de la réforme sur l’assurance-chômage ;
arrêt de toutes les cadeaux aux grandes entreprises et à leurs actionnaires…
Aujourd’hui, les principales places financières ont chuté, comme en France (où le CAC40 a baissé de 30 % en moins d’un mois) ainsi qu’en Italie. Des baisses historiques annonciatrices d’un véritable krach boursier. Le coronavirus agit donc comme le révélateur d’un système économique instable et néfaste à bout de souffle fondé sur la fuite en avant spéculative.
Face à la crise sanitaire, à ses conséquences économiques et sociales qui peuvent être très dures pour le monde du travail et l’ensemble de la population, nous ne pouvons compter que sur nous-même, en exerçant notre pression pour imposer des mesures vitales et notre contrôle sur l’ensemble de la société, parce que nos vies valent plus que leur système, que leurs profits.
Le comité NPA .