lundi 15 juillet 2024

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                    NPA – REVOLUTIONNARES Saint-Malo, 14 juillet 2024

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MISE AU POINT

(Les textes cités sont reproduits ci-dessous)


Le bulletin Rouge Emeraude N° 145 publié par le NPA-L'Anticapitaliste nous accuse de mensonges à propos du retrait de Nicolas Guivarch, candidat du NFP, au deuxième tour des dernières élections législatives. Nous aurions « laissé entendre » qu'il se serait désisté en faveur du candidat réactionnaire Bourgeaux. Nulle part nous n'avons pourtant écrit ou suggéré que Nicolas Guivarch aurait appelé à voter Bourgeaux. Quant à la distinction entre les termes « désistement » et « retrait », elle est absurde1.

Mais venons-en au fond de l'affaire. Au deuxième tour de ces élections, 131 candidats du NFP arrivés en troisième position se sont retirés... ou désistés, tout comme 82 candidats macronistes ou de droite. Le retrait de Nicolas Guivarch n'est donc pas le seul résultat d'un choix local, mais celui d'une décision politique nationale. Une décision qui a, de fait, transformé le Front populaire en Front républicain, ne serait-ce que le temps du scrutin, même cela n'a pas fait l'objet d'un accord public. Tous les observateurs l'ont compris ainsi en soulignant que ce Front (ou Arc) républicain avait fonctionné. On notera que, parmi les bénéficiaires des retraits du NFP, on compte Elisabeth Borne et Gerald Darmanin...

L'unité, parlons-en

Ce retrait, qui met visiblement nos camarades du NPA-L'Anticapitaliste mal à l'aise, au point qu'ils l'ont critiqué eux-mêmes, aurait eu pour justification la préservation de l'unité. Mais quelle unité ? Avec qui et dans quel but ? Tout le problème est là. L'unité du NPA, ces camarades n'ont pas hésité à la rompre en organisant une scission préjudiciable au mouvement révolutionnaire pour être en mesure de se rallier à la gauche institutionnelle. Ils ont par la suite montré que leur conception de l'unité est à géométrie variable. Après avoir longtemps proclamé que la présence du PS, en raison de son lourd passif, était une ligne rouge qu'ils ne franchiraient pas, ils se sont néanmoins ralliés à la NUPES sans y adhérer formellement, puis ont rejoint le NFP, alors que celui-ci compte dans ses rangs des personnalités symboliques de la politique anti-sociale menée par la gauche comme par la droite depuis des décennies, au premier rang desquelles on ne peut que citer Hollande, l'artisan de la Loi Travail et Aurélien Rousseau, ancien ministre de Macron.

Il y a donc une confusion complète entre l'unité indispensable des travailleurs dans la lutte et le ralliement à une coalition circonstancielle de politiciens dont une bonne partie s'est totalement déconsidérée.

On ne combat pas le fascisme sans combattre l'exploitation capitaliste

Comment croire un instant que des politiciens comme Hollande et cie seraient susceptibles de nous protéger de l'extrême droite alors que la montée de celle-ci est en grande partie le résultat de leur politique qui a écoeuré les classes populaires et les a poussées dans les bras de leurs pires ennemis ? Les tractations boutiquières auxquelles ils se livrent aujourd'hui ne peuvent que renforcer ce dégoût. Le Front républicain qu'une partie de ces politiciens appellent de leurs voeux aujourd'hui, loin de contrer l'ascension du RN, serait sans doute son meilleur tremplin.

L'échec du RN, en nombre de députés (mais pas hélas en nombre de voix), ne représente qu'un court répit. Seule une alternative sociale radicale et crédible pourrait arracher une partie de ses dix millions d'électeurs à ce parti de démagogues racistes. Nous ignorons comment vont se conclure les marchandages actuels, mais le NFP, élargi ou non en Front républicain, s'il survit à ces disputes, ne peut représenter cette alternative.

Nous restons quant à nous disponibles pour toutes les actions et toutes les discussions utiles en vue de construire un rapport de forces contre l'extrême droite et la bourgeoisie. Un antifascisme conséquent ne peut se développer que sur la base de la lutte de classes, comme le montre le soutien apporté désormais au RN par de grands patrons et leurs médias. Ce n'est pas l'orientation des camarades qui ont choisi de s'intégrer au NFP avec l'ambition de le tirer vers sa gauche et qui, du même coup, confortent les illusions sur la possibilité de repousser le fascisme, voire de changer la société, par des bulletins de vote. Ce choix ne justifie pas de calomnier grossièrement ceux qui restent fidèles aux conceptions révolutionnaires d'indépendance de classe qu'ils ont eux-mêmes jadis partagées.


Article de Rouge Emeraude

« RETRAIT » NE SIGNIFIE NULLEMENT « DESISTEMENT »

Dans un tract diffusé lors du rassemblement du 4 juillet à Saint-Malo, nos ex-camarades du « NPA révolutionnaire » sous entendent à plusieurs reprises que nos candidats se seraient « désistés » en faveur du député sortant Bourgeaux.

Ceci est une contre-vérité manifeste.

Mais cela nous donne l’opportunité de rappeler que le collectif local du nouveau Front Populaire s’est résolu à retirer ses candidat.es dans l’unique souçi de préserver son unité en expliquant sa position et en donnant pour seule indication aux électeur.trices « pas une voix pour l’extrême droite ». Nul appel en la circonstance en faveur de Bourgeaux. Si très vraisemblablement une partie des électeur.trices du nouveau Front Populaire ont préféré voter Bourgeaux pour s ‘assurer d’un barrage effectif au RN, on notera cependant que d’autres ont choisi l’abstention (- 1060 votants) et d’autres encore se sont exprimés par un vote nul ou blanc (+1652). Alors camarades, pas de caricatures et méditez la for-mule d’Orwell dans 1984 « A une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire » !


Article du tract diffusé le 4 juillet par le NPA Révolutionnaires

Saint Malo : un désistement qui pose problème

Nicolas Guivarch, candidat du NFP dans la circonscription de Saint Malo a choisi de ne pas se présenter au second tour malgré les 16 700 voix qu'il a obtenues au premier tour, soit 22,23 %. Son maintien aurait pourtant permis de s'exprimer à tous ceux qui veulent voter contre le RN sans apporter la moindre caution à des politiciens opportunistes qui ont pris ou soutenu des mesures antisociales. Mais comment imaginer une seconde qu'un politicien comme Bourgeaux, proche du maire Lurton, puisse constituer un barrage contre l'extrême droite ? Bourgeaux a soutenu la loi xénophobe dite « asile immigration ». Après quelques contorsions et coquetteries, il a refusé de s'opposer clairement à la réforme des retraites dont il ne critiquait d'ailleurs que quelques aspects – comme le font nombre de politiciens quand ils sont dans l'opposition. De plus, une triangulaire n'aurait pas donné grand chance au candidat du RN, alors que le retrait du NFP risque de lui apporter les voix d'une partie de ceux qui sont révoltés par la politique de Macron et ont voté NFP au premier tour.

Les manœuvres politiciennes qui visent à nous amener à soutenir des politiciens qui ont fait leurs preuves au service des patrons et des riches, voire à préparer un gouvernement qui réunirait la droite, une partie des macronistes et de la gauche dans un front républicain, au prétexte de nous protéger du RN, ne peuvent que démoraliser et écoeurer davantage les classes populaires. Donc au final faciliter l'escroquerie du RN qui peut ainsi se présenter comme le seul véritable ennemi du système, alors qu'il ne rêve que de le gérer et le ferait, s'il y parvenait, de façon encore plus rude contre les travailleurs, les femmes et toutes les catégories qu'il déteste : immigrés, racisés, LGBT etc.

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1Le Petit Robert donne de désistement la définition suivante : « Retrait de candidature à une élection ».