mardi 16 juillet 2024

algues

                 LETTRE DES ASSOCIATIONS A

                         MICKAEL COSSON 

                DEPUTE DE SAINT BRIEUC


Sauvegarde du Trégor Goelo Penthièvre 

et Défense des victimes des algues vertes


À


Monsieur Mickael Cosson, député Le 15 juillet 2024

17, Allée Marie Vaillant

22000 Saint-Brieuc


Monsieur le député,

Les électrices et électeurs de la 1re circonscription de Saint-Brieuc vous ont

accordé leur confiance pour les représenter à l’Assemblée Nationale. Nous vous en félicitons.

C’est à ce titre et en votre qualité d’élu municipal de la commune d’Hillion

que vous avez réagi à la calamité de plus d’un demi-siècle dans la baie de Saint-Brieuc, à savoir

les marées vertes avec son cortège d’effets sur la santé humaine, allant de simples malaises au

décès avéré d’hommes ou d’animaux. Nous nous permettons de vous rappeler que ce sont nos

associations qui les premières, dès 2008, ont mis en évidence ces risques sanitaires. Elles

défendent toujours les familles des victimes, dont celle de Thierry Morfoisse et soutiennent celle

de Jean-René Auffray.


Dans vos dernières déclarations au journal Ouest-France au sujet de la troisième fermeture de la plage

 de Saint-Guimond pour dépassement du seuil d’alerte à l’hydrogène sulfuré, nous relevons avec

 beaucoup d’intérêt que vous élargissez le champ des victimes en tenant ces propos cités « Or, on voit

 que tout est mort autour des marées vertes, il faut agir ! ». 

Oui, ce sont la flore et surtout la faune de ces littoraux qui meurent à cause de

l’hydrogène sulfuré produit par les échouages massifs d’algues vertes. Et pas seulement sur la

plage de Saint-Guimond, mais aussi sur d’autres plages comme celles de l’Hôtellerie et de la

Grandville et dans l’estuaire du Gouessant et partout en Bretagne où pourrissent les algues

vertes. Comment ne pas saluer cette reconnaissance explicite du préjudice écologique pour ces

motifs avec injonction de le réparer que l’association Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre a

obtenu de la justice le 18 juillet 2023 ! Nous vous remercions de cette confiance, peut-être

involontaire, que vous accordez implicitement à nos associations.


Oui, il est patent, comme nous le disons depuis des années aux co- gestionnaires de la réserve naturelle

 nationale de la Baie de Saint-Brieuc, que dans ces zones de protection de la faune et la flore, sur des

 hectares leurs habitats pourtant protégés par la règlementation sont pour certains dégradés

 ponctuellement, pour la plupart irrémédiablement et durablement détruits par le produit de la

 décomposition des algues qui migrent dans les sédiments, leur donnant cette couleur caractéristique

 noir fumée et l’aspect de bouillie putride.



Que les algues vertes échouées représentent un risque sanitaire que plus personne ne peut nier

 aujourd’hui’ est suffisamment grave pour que toute la communauté bretonne traite enfin les causes de

 cette calamité à laquelle plus personne n’a le droit de s’habituer. 

S’y ajoute aujourd’hui la reconnaissance de la destruction de la riche biodiversité de

nos littoraux et de nos estuaires. Voilà qui renforce encore l’urgence d’agir, comme vous le dites.

Par contre, nos convergences, au moins apparentes, s’arrêtent là. Quand vous voulez saisir les deux co-

gestionnaires de la Réserve, Saint-Brieuc Armor Agglomération et VivArmor Nature, tout comme le

 préfet, autorité de tutelle afin de leur demander l’autorisation de couvrir la zone de putréfaction des

 algues par une couche de sable, nous les avons déjà traduits devant les tribunaux pour avoir failli dans

 leur gestion de la préservation de la biodiversité dans une réserve naturelle nationale. 

Quand vous leur demandez de mettre la poussière sous le tapis, nous exigeons de leur part le respect des

 lois qui sanctionnent aussi la dissimulation délibérée d’un écocide.


Pour nous, le coeur de l’action ne se réduit pas à un tas de sable déplacé pour masquer temporairement

 le problème bien réel sur lequel nous sommes d’accord, mais bien s’attaquer à ses causes connues et

 reconnues, autrement que par des Plans Algues Vertes inopérants parce qu’inadaptés.


Monsieur le député, nous ne saurions trop vous conseiller de vous rapprocher de votre collègue de la 4 e

 circonscription Muriel Lepvraud qui a elle-même accepté avec quatre de ses collègues de reconnaître

 en notre compagnie ce grave préjudice écologique le 16 octobre dernier. Nous vous proposons de

 constituer avec elle une commission d’enquête parlementaire sur le sujet des algues vertes en Bretagne

 afin d’expliquer pourquoi nous en sommes là 54 ans après les premiers échouages. 

Bien sûr, nous nous tenons à votre entière disposition pour être auditionnés, forts d’une connaissance et

 d’une expérience sur le sujet d’un quart de siècle.



Soyez assuré, Monsieur le député, de notre considération.



Pour Défense des Victimes des Marées Vertes, son président André Ollivro


Pour Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre, son président Yves-Marie Le Lay


Copie : Monsieur le Préfet des