mercredi 31 juillet 2024

retraite

                      A ECOUTER SUR LA PLAGE, 

    SURTOUT SI VOS VOISINS SONT ATRABILAIRES ....

    ET PENCHENT A DROITE VOIR UN PEU PLUS BAS...


                    




coco

 

Peut être une image de texte
 
🔴 Info « Splann ! ». Les plumeurs de cocos de Paimpol sont concernés par le décret qui autorise la suspension du repos hebdomadaire de certains travailleurs saisonniers. Leurs employeurs peuvent faire travailler cette population très vulnérable 13 jours consécutifs en toute légalité. 🫘
Un décret paru le 10 juillet au Journal officiel définit « les travaux dont l'exécution ne peut être différée » comme étant « les récoltes réalisées manuellement en application d'un cahier des charges lié à une AOC ou IGP ». Pour celles-ci « le repos hebdomadaire des salariés peut être suspendu une fois au plus sur une période de 30 jours ».
Des parlementaires Horizons, LR et RN avaient réclamé cette décision, relayant une demande de certains vignerons. Par ricochet, ce texte — signé par le Premier ministre deux jours après la défaite du camp présidentiel aux législatives — signe un recul des droits sociaux pour les saisonniers ramassant le piment d'Espelette, l'oignon doux des Cévennes... ou le coco de Paimpol.
La direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités des Côtes-d'Armor (DDETS 22) a confirmé à « Splann ! » l'application de cette disposition pour les ramasseurs de ce haricot blanc AOC, dont l'aire de production s'étend sur 85 communes du Trégor.
« Une nouvelle fois les réalités économiques priment sur la santé des salariés », dénonce l'Union syndicale Solidaires.
« Travailler en plein air en période de forte chaleur voire de canicule comporte des risques pour la santé », renchérit la CGT des Côtes-d'Armor. Le syndicat s'inquiète aussi pour l'accord signé au terme d'un long bras de fer avec la FDSEA.
Depuis 2017, le salaire brut à l'unité est obtenu par référence à une durée de 7 heures par jour pour lequel un rendement de 120 kg doit être récolté. La rémunération ne doit jamais être inférieure à celle qui aurait été perçue si le salarié avait été rémunéré au temps.
« Les heures supplémentaires n'étaient pas prises en compte [par l'accord de 2017.] Or, la suppression du repos dominical conduit forcément à l'émargement d'heures supplémentaires », relève la CGT, qui demande donc, a minima, leur prise en compte. À notre connaissance, ni la FDSEA 22, ni Les Maraîchers d'Armor (ex-Union des coopératives de Paimpol et Tréguier), n'ont encore réagi.
Ce sont essentiellement des travailleurs étrangers, en particulier d'Afrique de l'Ouest, qui assurent le ramassage des cocos de Paimpol. Parfois sans papiers, ils sont peu susceptibles de faire valoir leurs droits, comme l'a documenté l'émission Envoyé spécial, en décembre 2023.

mardi 30 juillet 2024

 

Les sauteries de l’Élysée nous coûtent cher

Les salons feutrés et les prestigieuses salles à manger de l’Élysée accueillent régulièrement des dîners officiels. Réceptions de chefs d’État étrangers, cocktails en l’honneur de personnalités triées sur le volet. Et, selon la Cour des comptes le nombre de ces pinces-fesses ne cessent d’augmenter. 171 réceptions ont été organisées en 2023, deuxième année du second mandat d’Emmanuel Macron, contre 146 en 2019. Une année intéressante en termes de comparaison, car antérieure au Covid et aux restrictions de déplacements et d’invitations. En parallèle, le nombre d’invités (+ 13 % en un an) et les dépenses par invité (+ 20,5 %) ont connu la même trajectoire. Au total, les vingt principaux cocktails et réceptions de 2023 auront coûté 202 000 €, contre « seulement » 147 000 € l’année précédente. Sans compter, précise la Cour des comptes, les deux dîners d’État organisés pour la venue du Premier ministre indien Modi et du roi Charles III, respectivement facturés 412 000 € et 474 000 €. Ce qui a entraîné un déficit de 8,3 millions d’euros du budget élyséen. Et en 2024 les choses ne risquent pas de s’améliorer. Les contribuables sont prévenus.

lundi 29 juillet 2024

num 8

                               EPISODE NUMERO 8 


                GREVE A L' HOPITAL DE GUINGAMP




edito

 

Gare au retour de flamme !

Source : wikimedia commons, photo de Superbenjamin

À travers la cérémonie d’ouverture, les organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris ont voulu nous faire vivre le rêve d’une France mythique et inclusive. Plutôt réussie, au grand dam de tous les fachos et les réacs, à travers l’évocation de grandes figures féminines de l’histoire de France et l’image d’une société française métissée et tolérante… Les huées adressées à Macron rappellent toutefois que la réalité est loin d’être idyllique !

Un pognon de dingue

Les chiffres donnent le tournis : cette seule cérémonie a coûté 122 millions d’euros, soit trois fois plus que celle des JO de Londres en 2012. Quant au budget officiel de ces JO, il atteint les 9 milliards d’euros, 11 milliards si on ajoute les coûts indirects, tels que la dépollution de la Seine (1,4 milliard d’euros). Quand il le veut, l’État peut se donner des moyens financiers colossaux. Pour le plus grand bonheur du CIO et des sponsors, qui s’en mettent plein les poches. Au premier rang desquels LVMH, qui a trouvé moyen de faire des JO un spot publicitaire ininterrompu, depuis la cérémonie d’ouverture jusqu’à la remise des médailles !

Avec une telle débauche de moyens, il y aurait de quoi faire fonctionner correctement tous les services publics, les écoles, les hôpitaux, les transports, ou encore les équipements sportifs municipaux, souvent bien dégradés.

Le revers de la médaille

Car la mise en scène de ces JO consiste à faire oublier la réalité dans laquelle nous vivons. À commencer par cacher la pauvreté, largement présente en France. Un regroupement d’associations qui s’intitule justement « Le revers de la médaille » dénombre plus de 12 500 personnes expulsées en Île-de-France sur la période de préparation de ces JO. Campements détruits, places d’hébergement d’urgence supprimées, les plus précaires ont été victimes de ces opérations, dans le but de les rendre invisibles. Plus de 3 000 étudiants ont été contraints de quitter leurs résidences universitaires durant l’été. Et il a suffi que les flics qui devaient les occuper s’indignent de leur état d’insalubrité pour qu’ils soient aussitôt désinsectisés et dératisés, alors que les jeunes dénonçaient cette situation depuis des années !

La trêve ? Dans ses rêves !

Macron ne cesse de le proclamer : les JO, c’est la trêve. À commencer par le fait qu’il se passe de nommer un gouvernement et repousse toute décision aux calendes grecques, sous couvert d’olympisme !

Mais les danseurs avaient menacé de faire grève lors de la cérémonie d’ouverture, pour réclamer une meilleure rémunération. Des salariés de l’hôtel du Collectionneur, privatisé par le CIO durant les jeux, ont débrayé en affichant sur leurs pancartes : « Hôtel de luxe, salaire de misère ». Ces différentes contestations qui ont lieu pendant les Jeux rappellent que les luttes sociales continuent et vont continuer, car se défendre est une question vitale pour le monde du travail. C’est donc plutôt le contraire de ce que Macron espère : ce sont peut-être même les JO qui vont relancer nos revendications, notamment celles sur les salaires. À commencer par ces primes JO qu’on nous a parfois fait miroiter dans des secteurs comme les transports ou la santé, et qui sont attribuées selon des critères tellement restrictifs et inégalitaires selon les postes occupés, que de nombreux salariés risquent en fait de ne pas les toucher, ou très partiellement.

L’unité de la France, vantée par tous les commentateurs de ces JO ? C’est plutôt l’unité du monde du travail, dans les prochaines mobilisations pour la défense de nos droits et de nos conditions de vie, qu’il va falloir construire.

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 29 juillet 2024