mercredi 14 novembre 2018

17 novembre CNE

 SUR LE MOUVEMENT DU 17 NOVEMBRE
Pour aller au débat autour de nous, un argumentaire issu de la Commission nationale écologie du NPA 

 

La CNE a débattu de la mobilisation du 17 novembre lors de sa réunion des 10 et 11 novembre.

Son propos n'est pas de dire ce que doit, ou ne doit pas, faire le NPA, mais d'apporter quelques éléments qui lui semblent incontournables dans l'expression du NPA. En effet, cette mobilisation part du refus de l'augmentation des tarifs des carburants présentée comme écologique par le gouvernement, elle parle de fiscalité et d'automobile. 


La CNE tient à rappeler que les taxes sur les carburants sont à la fois inefficaces sur le plan écologique et injustes socialement.

Les taxes sur les carburants sont inefficaces pour l'écologie car ce qui contraint les travailleurs.euses à utiliser leurs voitures individuelles est bien supérieur aux incitations fiscales à ne pas les utiliser :

C'est le coût du logement dans les villes qui oblige les plus pauvres à habiter loin de leurs lieux de travail. L'augmentation des taxes va s'ajouter au prix des loyers ou du foncier sans réduire la consommation de carburant.

C'est la disparition des services publics en campagne qui contraint la population à parcourir des kilomètres pour trouver un bureau de poste, un médecin ou l'agence Pôle Emploi... voire une école.L'augmentation des taxes ne va pas les faire revenir, et ce n'est pas à la population de payer pour un aménagement du territoire absurde.

C'est la disparition volontaire des trains de proximité, la fermeture de km de « petites» lignes et de gares qui contraignent à utiliser une voiture individuelle. Taxer les carburants ne va pas les faire revenir.



Oui ! il faut en finir avec le « tout voiture ».

La part des émissions de CO2 imputable aux transports motorisés est de 30 % au niveau mondial et dans cette part, l’usage de la voiture entre pour moitié. Le parc automobile mondial a dépassé 1 milliard en 2007, les constructeurs comptent bien atteindre le 2ème milliard en 2030. Le parc auto français est de 32 millions.

Mais le « tout voiture », imposé par le capitalisme structure le temps et le territoire.

Ce n'est pas en taxant les carburants qu'on limitera leur consommation, leur pollution et le bouleversement climatique, c'est en permettant à la population de se déplacer autrement qu'en voiture individuelle. Cela suppose un tout autre aménagement du territoire, un autre rapport entre les villes et les campagnes...

Mais il est possible d'agir immédiatement et d'améliorer nos conditions de vie :

en permettant aux salarié.e.s, aux chomeurs.euses, aux retraité.e.s, aux jeunes... de se déplacer massivement en bus, tramway/métro dans les villes, en car ou train dans les départements,

* en augmentant massivement l'offre de transports collectifs, en les adaptant aux besoins (mode, maillage, fréquence...), et les rendant gratuits. 

* en favorisant l'usage du vélo : des trajets sûrs avec des réseaux de pistes cyclables suffisantes, embarquement des vélos dans les transports collectifs, garages à vélo... , prêt de vélo public et gratuit...

Les gouvernants ont incité durant des années au diesel. La campagne actuelle contre le diesel est aussi un moyen de masquer la pollution due à l'essence. Et nous avons désormais les preuves que les Volkwagen, Renault et PSA ont triché sur les émissions polluantes. Ce n'est pas aux usager.e.s de payer pour les choix des industriels du pétrole et de l'automobile.

La primes à la conversion pour encourager l'achat d'un véhicule électrique est une imposture parce qu'elle ne résout pas les problème des plus pauvres et surtout parce que la voiture électrique n’est pas la solution miracle qu’on nous dit : tout au long de son cycle de vie – extraction des matières premières pour les batteries, production d’électricité, construction des voitures, circulation et traitements des déchets – la voiture électrique engendre autant d’émissions de CO2 que la voiture essence.

Les gouvernements ont incité et contraint à utiliser des voitures individuelles et voudraient maintenant pénaliser une population prisonnière de la voiture !

Ce n'est pas aux exploité.e.s et aux opprimé.e.es de payer pour une pollution -les particules fines-, et le changement climatique dont ils.elles sont les premières victimes et dont les seuls responsables sont les constructeurs automobiles, l'industrie pétrolière et leurs complices au gouvernement.

Celles et ceux qui doivent faire de longs trajets pour aller travailler ne doivent pas subir une double peine (en temps et en argent) c'est aux entreprises de payer le déplacement de leurs salarié.e.s.


Les taxes sont particulièrement injustes socialement :

Nous ne confondons pas l'impôt et les taxes. Nous défendons un impôt fortement progressif sur le patrimoine, les revenus, les entreprises..., les taxes (ou impôts indirects) aggravent les inégalités. Nous défendons par exemple la suppression de la TVA à commencer par les produits de première nécessité. Elle reviennent à faire payer massivement les moins riches d'entre nous, qui sont sont aussi les plus nombreux : pour un vieux tacot, un.e pauvre (salarié.e.s ou chômeur.euse) paie autant que ceux qui roulent en voiture de luxe !

Nous défendons que l'argent public (celui des impôts) soit effectivement utiliser pour développer les services publics écologiques partout sur le territoire.

Nous défendons une politique de prix à la fois sociale et écologique : la gratuité pour les besoins de base (les premiers m3 d'eau, kw/h d'électricité...) et des prix très élevés, dissuasifs pour les mésusages gaspilleurs...

La qualité de l'air et le bouleversement climatique sont des prétextes pour ce gouvernement, qui n'a qu'une idée: remplir ses caisses au fur et à mesure qu'il les vide par des cadeaux fiscaux au patronat et aux plus riches.
Note du comité: des arguments qui creusent un peu plus la question et peuvent nous permettre un positionnement cohérent.