mardi 30 octobre 2018

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La souscription : pour une indépendance radicale.

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Le NPA  bien présent sur les panneaux d'expression libre à Guingamp, 29 octobre 2018, Place St Sauveur.


Cette souscription a un caractère exceptionnel au vu de ses objectifs, politiques comme financiers. Être présent sur le champ politique en toute indépendance des institutions et aider à la construction des mobilisations a un coût, a fortiori lorsque des échéances électorales s’annoncent, comme ce sera le cas en 2019 avec les européennes.


Leur argent et le nôtre...
Les partis institutionnels perçoivent d’importantes subventions publiques, calculées en fonction des résultats aux élections législatives. C’est ainsi que LREM a reçu, pour l’année 2018, 20,6 millions d’euros, les Républicains 14,4 millions, le PS 7,6 millions, le FN/RN 4,6 millions, et la FI 4,14 millions. Pour le NPA, les camarades le savent bien, le calcul est assez simple : 0 euro ! Nous n’avons en effet pas réalisé suffisamment de voix lors des élections législatives pour avoir le « droit » de percevoir ces subventions. Une faiblesse qui s’explique notamment par le fait que nous n’avions pas assez de fonds pour nous présenter aux législatives dans un nombre conséquent de circonscriptions... condition sine qua non pour prétendre aux subventions publiques !
En d’autres termes, le système actuel reproduit les inégalités entre les partis, en donnant beaucoup aux plus gros, et (presque) rien aux plus petits. Une certaine conception de l’équité… Nous ne pouvons donc compter que sur les cotisations des militantEs du NPA et sur le soutien financier de nos sympathisantEs, ainsi que sur la solidarité de toutes celles et tous ceux qui, même s’ils ou elles ne votent pas forcément pour nous, estiment que notre présence dans le débat politique et le soutien que nous apportons aux luttes sont d’utilité publique. Et ils et elles existent, nombreuses et nombreux. À nous d’aller les solliciter !
Notre indépendance politique, notre refus des alliances électorales sans principes, notre détermination à refuser de « lisser » notre discours en reculant sur des principes dans le seul espoir d’obtenir plus de voix, et donc plus d’argent, ont un coût. Un coût que nous assumons, en fonctionnant à l’économie, en comptant sur une prise en charge bénévole de la quasi-totalité des tâches indispensables à nos activités, et en ne salariant qu’un nombre très réduit de permanentEs (ceux-ci se comptent sur les doigts d’une main, et pas à temps complet…).
Mais ces mesures économes ne sont pas suffisantes pour nous permettre d’avoir des activités et des apparitions à la hauteur des enjeux de la situation, d’autant plus que des élections auront lieu l’an prochain et que, sans bien évidemment être électoralistes, nous estimons que les anticapitalistes auront un discours et des propositions à y faire entendre, contre l’Europe de l’austérité, en solidarité avec les migrantEs, pour une perspective internationaliste.
Aussi, l’objectif de notre souscription peut sembler élevé : 1,5 million d’euros. Mais il ne représente, après tout, que le tiers des subventions que l’État verse au FN, et 1/14 de ce que touche LREM !


Une voix indépendante des institutions nationales comme européennes
De plus, si le NPA s’est construit comme parti qui refuse la dépendance financière vis-à-vis des institutions, c’est pour préserver sa liberté politique : une condition déterminante pour mener les combats que nous décidons démocratiquement, sans nous laisser entraver par la crainte de voir se tarir le robinet financier des institutions.
Nous ne voulons pas déterminer nos campagnes politiques l en nous adaptant aux idées dominantes. Bien au contraire ! Et, nous mesurons aujourd’hui combien s’éloigne de plus en plus des valeurs du mouvement ouvrier, une partie d’une gauche qui court derrière les électeurs et électrices tentés par le Rassemblement national. Au prétexte, bien sûr, de les en détacher, mais avec comme objectif premier de maintenir et d’élargir ses propres positions dans les institutions.
Nous ne voulons pas que les prises de parole médiatiques, trop rares, de nos porte-parole soient dictées par l’obsession de la punchline et des clashs sur les réseaux sociaux pour marquer les esprits avec les prochaines échéances électorales en ligne de mire. Faire de la politique pour nous, c’est aussi dévoiler le fonctionnement des institutions et les illusions qu’elles suscitent pour remplir leur rôle : maintenir les rapports de domination et d’exploitation.
La présence du NPA dans les prochaines échéances européennes est indispensable pour porter une voix singulière. Nous voulons aussi y exprimer la colère légitime du monde du travail et de la jeunesse contre les institutions européennes. Une colère légitime car ces institutions sont des outils financiers, juridiques et législatifs pour défendre les intérêts des banques et des multinationales européennes, contre ceux des salariéEs, des retraitéEs, de la jeunesse des pays qui composent l’Union européenne et dont l’exploitation nourrit directement les profits de ces groupes capitalistes.
Nous voulons montrer que les institutions européennes ne fonctionnent pas contre les institutions nationales mais en complément : un étage supplémentaire, mais indispensable, de la fusée pilotée par les différentes bourgeoisies à cette étape de la mondialisation capitaliste. Ainsi, ces institutions sont une machine de guerre contre les droits des peuples européens, qui flatte et développe nationalisme et xénophobie, avec une Europe forteresse qui rejette à la mer tous les réfugiéEs, politiques, économiques, climatiques… Contre Macron et l’Europe forteresse, nous voulons porter dans les prochaines élections une voix internationaliste, solidaires de tous les exploitéEs d’Europe et des autres continents, contre les exploiteurs et leurs institutions, européennes et bien sûr nationales.


Pour montrer que la dépendance aux financements institutionnels n’est pas un obstacle incontournable, pour que notre indépendance vis-à-vis des institutions ne devienne pas un bâillon, nous avons impérativement besoin de réussir notre souscription. L’argent ne rend pas tout possible, mais rien n’est possible sans argent : il faut le dire, le répéter autour de nous… et verser et faire verser à la souscription.