samedi 6 octobre 2018

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Hôpitaux psychiatriques 

Des infirmières « comme dans une tranchée en temps de guerre »

Depuis plusieurs mois, un mouvement social d’ampleur agite les hôpitaux psychiatriques. À Amiens, les soignants sont en grève depuis trois mois. À Rouen, ils ont mené une grève de la faim pendant 18 jours. Au Havre, ils ont campé deux semaines sur le toit des urgences. Des collectifs se montent, des manifestations s’enchaînent. Les agents réclament en priorité une augmentation des effectifs, afin d’accueillir dignement le nombre croissant de personnes en souffrance qui se présentent à leurs portes. Alors que de nouveaux mouvements s’annoncent pour les jours à venir, Basta ! est allé à leur rencontre. Ce reportage est le premier volet d’une série sur le malaise de la psychiatrie française.

Les infirmiers psychiatriques sont de plus en plus nombreux à se sentir « comme dans une tranchée en temps de guerre » ou « en apnée », c’est selon. Pas loin en tout cas du point de rupture, et sans les ressources nécessaires pour simplement faire leur travail. « Le soin psychiatrique demande du temps. Pour faire en sorte que les choses se délient et permettre aux personnes de se reconstruire », dit Patricia, infirmière en pédopsychiatrie depuis plus de vingt ans au sein de l’hôpital Guillaume Régnier à Rennes. La soignante ajoute que « la qualité du soin est vraiment liée à la qualité de l’observation », qui exige elle aussi du temps et de la disponibilité d’esprit. Autant de ressources qui s’amenuisent en psychiatrie où, comme ailleurs dans l’hôpital, les soignants courent à longueur de journées. « Ça fait des mois que je n’ai pas eu le temps de faire de belote avec les résidents, soupire Olivier, infirmier en psychiatrie adulte depuis 2003, également au sein de l’hôpital Guillaume Régnier. Les patients s’en plaignent, bien entendu. » 

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Nolwenn Weiler 4 octobre 2018