mardi 11 septembre 2018

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                 LE TELEGRAMME

Mater Guingamp 


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Maternité de Guingamp. « Toujours rien de concret »

Malgré l’annonce au milieu de l’été d’un moratoire de deux ans décidé par le Président de la République pour la maternité de Guingamp, aucun document officiel n’est venu confirmer la nouvelle.
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« Aujourd’hui, il n’y a toujours rien d’officiel, ni rien de concret. Olivier de Cadeville, le directeur général de l’Agence régionale de la santé, n’a pas pris le moindre arrêté. Nous ne savons même pas quand va débuter ce délai de deux ans. Et nous ne sommes pas davantage au courant de ce qui devra être fait pendant ces deux ans. Le député a annoncé que l’hôpital devra respecter certains critères, augmenter le nombre de naissances, recruter de pédiatres. Mais il n’y a rien d’acté. Nous devions avoir une réunion avec les élus fin août, mais cette rencontre a été annulée, faute d’informations officielles ».
Qu’en est-il des actions judiciaires devant le tribunal administratif ?
 « Même s’il n’y aura sans doute pas de décision avant un an et demi, plusieurs actions ont été entreprises, mais pas par le comité de défense santé du pays de Guingamp qui n’a pas encore de cadre juridique.
Des élus ont attaqué par la voie hiérarchique, en demandant à la ministre de la Santé de réfu-ter la décision de l’ARS de fermer la maternité. Les syndicats ont, eux, attaqué au contentieux la légalité de la décision prise. Nous avons développé de nombreux arguments. Concernant, les problèmes de sécurité, nous considérons, par exemple, qu’il manque des anesthésistes dans tous les hôpitaux costarmoricains, pas uniquement à Guingamp. Nous pensons égale-ment que plus le nombre de kilomètres entre le domicile et la maternité augmente, plus les risques s’amplifient ».
L’été a également été marqué par le courrier de médecins briochins deman-dant la fermeture de la maternité à Emmanuel Macron…
« L’un et l’autre sont membres du comité médical de l’établissement Yves-Le Foll et ce courrier nous fait penser que l’hypothèse de la fermeture est pensée depuis longtemps. Car dans leur lettre, ils réfléchissent entre autres à l’impact sur leur établissement d’une fermeture ici. Mais, nous pouvons aussi nous demander si le directeur de l’hôpital de Saint-Brieuc et celui de Guingamp, qui se connaissent bien et qui étaient juste avant directeur et directeur adjoint à Saint-Malo, ne sont pas arrivés ici avec des choses prédéfinies ».
Toutes ces incertitudes ont-elles un impact sur l’activité et le fonctionnement de la maternité de Guingamp ?
« Il y a autant de naissances que l’an passé. Nous pourrions même terminer 2018 avec plus de bébés qu’en 2017. Concernant le fonctionnement du service, il n’y a pas eu d’incident majeur. Les filles sont encore plus maniaques que d’habitude. Elles ne laissent rien passer car elles savent qu’elles ont une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Le moindre problème donne-rait du grain à moudre à l’ARS. Je pense donc qu’accoucher à Guingamp en ce moment, c’est ce qu’il y a de plus sûr ».


Membre active du comité de défense santé du Pays de Guingamp, l’aide-soignante Flora Bochet, militante à la CGT, fait le point. Le 19 juillet dernier, le député Yannick Kerlogot annonçait qu’Emmanuel Macron avait décidé d’instaurer un délai de deux ans avant de réétudier la fermeture de la maternité de Guingamp. Un peu moins de deux mois plus tard, où en est le dossier ?

09 septembre 2018
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