mercredi 7 juin 2017

conf paysanne




LEGISLATIVES 2017, 4ème CIRCONSCRIPTION des COTES D’ARMOR -  GUINGAMP



Réponse au courrier du 1er juin 2017 de la CONFEDERATION PAYSANNE DES COTES D’ARMOR.



  CherEs camarades,

C’est avec un grand plaisir que nous avons reçu votre lettre du 1er juin. La Confédération et le NPA ont en commun un « capital » de lutte. Pour ne citer qu’une des plus emblématiques, la lutte contre le projet inutile et couteux de NDDL. Voici donc les propositions que nous avançons sur le sujet qui vous intéresse et que nous publions sur notre blog et qui seront envoyées ce jour à la presse locale. Malheureusement, l’ostracisme que nous subissons nous fait douter qu’il y soit évoqué.
En réponse au cinquième alinéa de votre courrier, soyons lucide, cohérent et honnête, il est aussi peu probable que notre programme anticapitaliste nous porte sur les travées de l’assemblée nationale… Peu importe allons au fond.

Une agriculture 100 % bio dans 10 ans : tel est le projet du Nouveau parti anticapitaliste.
Philippe Poutou lors de l’élection présidentielle a proposé de « s’en prendre aux capitalistes de l’agrochimie en interdisant les intrants chimiques », qu’il s’agisse d’engrais ou de produits phytosanitaires. Il entend favoriser les circuits courts, « avec des ateliers de fabrication et des marchés locaux ». Tout comme reconvertir l’ensemble de la production française en agriculture biologique, sur 10 ans.  
Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) souhaite bloquer les projets comme la ferme des mille vaches et favoriser un autre modèle agricole. « La vente directe, la transformation sur place permettent de récupérer de la valeur ajoutée, et maîtriser son travail est plus agréable que d’être tenu en laisse par les capitalistes ».
Le NPA identifie néanmoins plusieurs obstacles dans le développement de l’agriculture biologique et des circuits courts : pouvoir d’achat en berne des consommateurs ; disparition des moulins, abattoirs, laiteries, ateliers de transformation locaux ; manque de petits commerces et de marchés paysans dans les zones urbaines… « Il faut reconstituer ce maillage, pas sous les formes anciennes où des intermédiaires s’engraissaient, mais avec des coopératives à dimension humaine, appartenant réellement aux producteurs. L’expérience des collectivisations pendant la révolution espagnole vaut d’être étudiée ».
Autonomie de l’élevage
« Globalement nous souhaitons que les élevages soient autonomes au niveau alimentaire et sommes totalement opposés aux élevages hors-sol ». Pour les bovins viande, en particulier, le parti compte « privilégier les élevages qui mèneront les animaux de la naissance à l’abattoir avec des aliments produits sur la ferme, et particulièrement de l’herbe ». De même, le NPA est opposé au transport d’animaux vivants sur de longues distantes, « ce qui exclut de fait l’exportation des broutards pour qu’ils soient engraissés à l’étranger »
Un revenu garanti
« Nous comptons mettre au pas l’agro-industrie, l’agroalimentaire et la grande distribution ». Le NPA milite pour un « revenu garanti pour chaque actif agricole, indépendamment des aléas de la production et des marchés ». Le programme précise : « Il faut desserrer l’étau du capital. Nous n’y parviendrons vraiment qu’en socialisant les groupes de l’agroalimentaire et de la grande distribution ainsi que les banques, mais on peut résister en imposant des prix plancher à la production ».
Au niveau international, le NPA insiste sur la nécessité de sortir de l’OMC, qui ne serait qu’un « instrument des grands groupes capitalistes pour transformer en marchandises toujours plus de produits de l’activité humaine : agriculture mais aussi culture, services publics, médicaments, énergie... ». Face au surendettement de bon nombre d’agriculteurs, le NPA propose « la réduction et même l’effacement des dettes quand les banquiers se sont bien gavés ».
Aides PAC plafonnées
Les aides PAC méritent d’être redéployées en faveur des zones difficiles « pour maintenir l’agriculture sur tout le territoire ». Les aides publiques seront aussi plafonnées, en hectare ou en nombre de têtes de bétail.
Concernant les aides allouées à l’agriculture biologique, « à terme, quand toutes les exploitations seront converties, nous ne sommes pas favorables à des aides au maintien en bio. Mais en attendant, nous pensons que les exploitations en bio souffrent d’un désavantage par rapport aux autres exploitations dont la collectivité assume les coûts sanitaires et environnementaux », précise notre programme. « Nous sommes opposés à ce que des productions qui dépendent de l’emploi de quasi-esclaves puissent être commercialisées comme bio ». Le NPA, demandant de prendre en compte les conditions de travail des ouvriers agricoles.
« Les normes sanitaires et environnementales ne doivent plus être vécues comme des contraintes mais comme des nécessités générant certes du travail, mais du travail payé », poursuit le programme. Les aides viseraient ainsi à assurer « un salaire par actif agricole, rémunérant l’entretien des espaces naturels et les efforts d’adaptation aux normes environnementales ». À ce sujet, les agriculteurs pourront bénéficier d’une aide gratuite, assurée par le service public agricole, concernant leurs démarches administratives. 
Bien commun
Pour le NPA, la terre est considérée comme « un bien commun associant droit d’usage et devoir de prendre soin ». Les OGM doivent être interdits, tout comme la viande nourrie avec des plantes génétiquement modifiées. Les semences paysannes doivent, au contraire, être favorisées. « Il faut garantir l’indépendance de la recherche et des chercheurs par rapport aux intérêts privés, donc assurer un financement 100 % public car c’est le payeur qui décide », insiste le parti.
Enfin, concernant les retraites agricoles, une revalorisation s’impose : « il faut aussi poser la question de ce qui doit être pris en compte pour définir une carrière complète, actuellement c’est plus défavorable que pour les salariés ». 

En conclusion, candidatEs sur la 4ème circonscription des Côtes d’Armor, nous vous réaffirmons notre opposition au projets miniers de Lok Envel et Silfiac, au projet d’extraction du sable en baie de Lannion.
Nous dénonçons avec vigueur les politiques productivistes qui ont produit le phénomène scandaleux des marées vertes sur nos côtes.
Et bien que partiellement concerné par le sujet, l’AOP occupant la partie nord-est de la circonscription, le NPA défend avec détermination les termes de l’accord intervenu entre le patronat agricole et les syndicats de salariés en avril 2017 sur le sujet de la rémunération des saisonniers du « coco paimpolais ».



Ne comptons que sur nous-mêmes et reprenons nos affaires en main car nos vies valent plus que leurs profits.

Salutation anticapitaliste à tous les membres de votre syndicat.

Thierry PERENNES et Aurélie FELIN
CandidatEs du NPA