LEGISLATIVES
2017, 4ème CIRCONSCRIPTION des COTES D’ARMOR - GUINGAMP
Réponse au courrier du 1er
juin 2017 de la CONFEDERATION PAYSANNE DES COTES D’ARMOR.
CherEs camarades,
C’est
avec un grand plaisir que nous avons reçu votre lettre du 1er juin.
La Confédération et le NPA ont en commun un « capital » de lutte. Pour
ne citer qu’une des plus emblématiques, la lutte contre le projet inutile et
couteux de NDDL. Voici donc les propositions que nous avançons sur le sujet qui
vous intéresse et que nous publions sur notre blog et qui seront envoyées ce
jour à la presse locale. Malheureusement, l’ostracisme que nous subissons nous
fait douter qu’il y soit évoqué.
En
réponse au cinquième alinéa de votre courrier, soyons lucide, cohérent et
honnête, il est aussi peu probable que notre programme anticapitaliste nous
porte sur les travées de l’assemblée nationale… Peu importe allons au fond.
Une agriculture 100 % bio dans 10 ans : tel
est le projet du Nouveau parti anticapitaliste.
Philippe
Poutou lors de l’élection présidentielle a proposé de « s’en
prendre aux capitalistes de l’agrochimie en interdisant les intrants
chimiques », qu’il s’agisse d’engrais ou de produits phytosanitaires.
Il entend favoriser les circuits courts, « avec des ateliers de
fabrication et des marchés locaux ». Tout comme reconvertir l’ensemble
de la production française en agriculture biologique, sur 10 ans.
Le
Nouveau parti anticapitaliste (NPA) souhaite bloquer les projets comme la ferme
des mille vaches et favoriser un autre modèle agricole. « La vente
directe, la transformation sur place permettent de récupérer de la valeur
ajoutée, et maîtriser son travail est plus agréable que d’être tenu en laisse
par les capitalistes ».
Le NPA
identifie néanmoins plusieurs obstacles dans le développement de l’agriculture
biologique et des circuits courts : pouvoir d’achat en berne des
consommateurs ; disparition des moulins, abattoirs, laiteries, ateliers de
transformation locaux ; manque de petits commerces et de marchés paysans
dans les zones urbaines… « Il faut reconstituer ce maillage, pas sous
les formes anciennes où des intermédiaires s’engraissaient, mais avec des
coopératives à dimension humaine, appartenant réellement aux producteurs.
L’expérience des collectivisations pendant la révolution espagnole vaut d’être
étudiée ».
« Globalement
nous souhaitons que les élevages soient autonomes au niveau alimentaire et
sommes totalement opposés aux élevages hors-sol ». Pour les bovins viande, en particulier, le parti compte «
privilégier les élevages qui mèneront les animaux de la naissance à l’abattoir
avec des aliments produits sur la ferme, et particulièrement de l’herbe ».
De même, le NPA est opposé au transport d’animaux vivants sur de longues
distantes, « ce qui exclut de fait l’exportation des broutards pour
qu’ils soient engraissés à l’étranger ».
« Nous
comptons mettre au pas l’agro-industrie, l’agroalimentaire et la grande
distribution ». Le NPA milite pour un « revenu
garanti pour chaque actif agricole, indépendamment des aléas de la production
et des marchés ». Le programme précise : « Il faut
desserrer l’étau du capital. Nous n’y parviendrons vraiment qu’en socialisant
les groupes de l’agroalimentaire et de la grande distribution ainsi que les
banques, mais on peut résister en imposant des prix plancher à la
production ».
Au niveau
international, le NPA insiste sur la nécessité de sortir de l’OMC, qui ne
serait qu’un « instrument des grands groupes capitalistes pour
transformer en marchandises toujours plus de produits de l’activité humaine :
agriculture mais aussi culture, services publics, médicaments,
énergie... ». Face au surendettement de bon nombre
d’agriculteurs, le NPA propose « la réduction et même l’effacement des
dettes quand les banquiers se sont bien gavés ».
Les aides
PAC méritent d’être redéployées en faveur des zones difficiles « pour
maintenir l’agriculture sur tout le territoire ». Les aides publiques
seront aussi plafonnées, en hectare ou en nombre de têtes de bétail.
Concernant
les aides allouées à l’agriculture biologique, « à terme, quand
toutes les exploitations seront converties, nous ne sommes pas favorables à des
aides au maintien en bio. Mais en attendant, nous pensons que les exploitations
en bio souffrent d’un désavantage par rapport aux autres exploitations dont la
collectivité assume les coûts sanitaires et environnementaux »,
précise notre programme. « Nous sommes opposés à ce que des
productions qui dépendent de l’emploi de quasi-esclaves puissent être
commercialisées comme bio ». Le NPA, demandant de prendre en compte
les conditions de travail des ouvriers agricoles.
« Les
normes sanitaires et environnementales ne doivent plus être vécues comme des
contraintes mais comme des nécessités générant certes du travail, mais du
travail payé », poursuit le programme. Les
aides viseraient ainsi à assurer « un salaire par actif agricole,
rémunérant l’entretien des espaces naturels et les efforts d’adaptation aux
normes environnementales ». À ce sujet, les agriculteurs pourront
bénéficier d’une aide gratuite, assurée par le service public agricole,
concernant leurs démarches administratives.
Pour le
NPA, la terre est considérée comme « un bien commun associant droit
d’usage et devoir de prendre soin ». Les OGM doivent être interdits,
tout comme la viande nourrie avec des plantes génétiquement modifiées. Les
semences paysannes doivent, au contraire, être favorisées. « Il faut
garantir l’indépendance de la recherche et des chercheurs par rapport aux
intérêts privés, donc assurer un financement 100 % public car c’est le payeur
qui décide », insiste le parti.
Enfin,
concernant les retraites agricoles, une revalorisation s’impose : « il
faut aussi poser la question de ce qui doit être pris en compte pour définir
une carrière complète, actuellement c’est plus défavorable que pour les
salariés ».
En conclusion, candidatEs sur la 4ème
circonscription des Côtes d’Armor, nous vous réaffirmons notre opposition au
projets miniers de Lok Envel et Silfiac, au projet d’extraction du sable en
baie de Lannion.
Nous dénonçons avec vigueur les
politiques productivistes qui ont produit le phénomène scandaleux des marées
vertes sur nos côtes.
Et bien que partiellement concerné par
le sujet, l’AOP occupant la partie nord-est de la circonscription, le NPA
défend avec détermination les termes de l’accord intervenu entre le patronat
agricole et les syndicats de salariés en avril 2017 sur le sujet de la
rémunération des saisonniers du « coco paimpolais ».
Ne
comptons que sur nous-mêmes et reprenons nos affaires en main car nos vies
valent plus que leurs profits.
Salutation
anticapitaliste à tous les membres de votre syndicat.
Thierry
PERENNES et Aurélie FELIN
CandidatEs
du NPA