vendredi 7 mars 2025

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Macron : du sang et des larmes… pour la classe ouvrière

Mercredi 5 mars, le chef de l’État, Macron, a réalisé une de ces allocutions télévisées dont il a l’habitude chaque fois qu’il s’agit de préparer des attaques contre les classes populaires. Macron l’a répété : « La Russie est devenue, à l’heure où je vous parle et pour les années à venir, une menace pour la France et pour l’Europe. » Dans un style grave, un ton alarmiste, avec des cartes et des graphiques pour appuyer son propos, il a égrainé : la Russie tue des opposants, viole des frontières, diffuse des mensonges sur les réseaux sociaux. Pour continuer avec une liste impressionnante du matériel militaire que la Russie posséderait : 300 000 soldats, 3000 chars, 300 avions… Avec cette question finale : « Qui peut croire que la Russie s’arrêtera à l’Ukraine ? »

La messe est dite : l’Europe est au bord de l’invasion, il faut donc renforcer nos armées et augmenter nos budgets militaires ! Quitte à omettre le fait que Trump, représentant de l’impérialisme le plus puissant, ait décidé aujourd’hui de sifflet la fin de la récréation et de se mettre à table avec Poutine pour se partager l’Ukraine. Macron a annoncé pour les jours à venir de « nouveaux choix budgétaires », « compte-tenu de l’évolution des menaces » : « Des investissements supplémentaires en matière de défense vont être réalisés. » D’un seul coup, la « faillite » de la France, au nom de laquelle le gouvernement Bayrou taille dans les budgets de la santé, de l’éducation, de la culture, au nom de laquelle il faudrait encore repousser l’âge légal de la retraite, tout cela a disparu !

Pour ce qui est l’Ukraine, Macron a réitéré main sur le cœur son soutien au « combat pour la liberté du peuple ukrainien ». Qui peut croire un seul instant que Macron, qui continue de se dire l’ami de Trump, qui soutient le génocidaire Netanyahou, qui a interdit les manifestations de soutien au peuple palestinien, celui qui a réprimé violemment les manifestations des Gilets jaunes, se soucie un seul instant de la « liberté du peuple ukrainien » ? Macron l’a redit : il faut déployer « des forces européennes » pour garantir la paix en Ukraine ! En réalité, comme Trump, Macron veut s’assurer une part du gâteau dans le pillage des ressources en minerais ukrainiens. Le ministre des Armées, Sebastien Lecornu, l’a d’ailleurs dit la semaine dernière : l’État français est lui-même en train de chercher avec le gouvernement Zelensky un accord pour l’exploitation de ces ressources !

Et qui paiera la note de cette course folle aux armements ? Macron a assuré que les augmentations du budget militaire se feraient sans hausse d’impôts ! Le message est clair : c’est encore dans les services publics qu’il va falloir tailler. Et concernant la guerre commerciale lancée par Trump, qui a lui-même déclaré que « cela provoquera quelques perturbations », Macron a averti : « Nous devons aussi nous préparer à ce que les États-Unis décident de tarifs douaniers sur les marchandises européennes […]. Cette décision […] aura des conséquences dans certaines filières. » Autrement dit : préparez-vous à de nouveaux licenciements, à de nouvelles hausses de prix ! Car ce ne seront certainement pas les patrons qui paieront la note de cette guerre commerciale, à laquelle Macron a assumé de participer : « [cette décision des États-Unis ] ne restera pas sans réponse de notre part » !

À l’issue de cette allocution, responsables politiques de gauche comme d’extrême droite ont affiché leur satisfaction. Bardella s’est félicité que « Emmanuel Macron prend conscience, en dernier, que le monde d’aujourd’hui est celui de la force ». Quant à Mélenchon, il a estimé que « Macron dit vrai » : « La priorité absolue […] doit être la sécurité de nos propres frontières. » Face à la « menace russe » donc, tous à l’union nationale derrière Macron !

Ni ici, ni en Ukraine, ni en Russie, ni aux États-Unis, les travailleurs et travailleuses n’ont quelque chose à attendre des décideurs au service des capitalistes. Toutes ces déclarations guerrières ne mènent qu’à une chose : l’augmentation du risque de conflit généralisé. Face à cette fuite en avant, les travailleurs et travailleuses doivent se battre contre la seule « menace » réelle pour eux : celle de cette société capitaliste, qui mène à toujours plus de guerre et d’exploitation !

Non à l’augmentation des budgets militaires !

Non à l’union nationale derrière Macron !

Aurélien Perenna

mercredi 5 mars 2025

8 mars

 

Même drapés de pseudo-féminisme, fachos et sionistes hors de nos manifs ! Organisons-nous pour renverser ce système capitaliste et patriarcal !

Pour la troisième fois au moins, l’organisation d’extrême droite Némésis et l’organisation sioniste NousVivrons s’invitent dans les échéances pour les droits des femmes du mouvement ouvrier.

Le 8 mars dernier, NousVivrons ont été admises par le cadre unitaire dans le cortège parisien. Prônant la défense de la colonisation et de l’État d’Israël, c’était encore plus insensé, alors que Gaza était massacrée, de les laisser sciemment fanfaronner.

Cette tolérance initiale à leur égard a décomplexé le groupe d’extrême droite Némésis qui a manifesté derrière elles à Paris le 25 novembre dernier, déversant sa haine des immigrés qui porteraient la responsabilité principale des viols et violences sexuelles. Sous couvert de féminisme, ces deux groupes déversent donc depuis plusieurs manifestations une propagande raciste ou colonialiste et sioniste.

Les organisations associatives, syndicales et politiques, par-delà leurs divergences et nuances devraient réagir unanimement contre leur présence, à Paris et dans toutes les villes où cette situation va exister, et se donner les moyens de refuser ces organisations dans nos cortèges, hostiles aux revendications du mouvement ouvrier et à la solidarité internationaliste !

Nous manifesterons ce samedi 8 mars dans notre cortège sous le mot d’ordre : Violences sexistes et sociales, en finir avec le système capitaliste et patriarcal !

Nous saurons nous rendre disponibles pour être utiles, en lien avec les autres collectifs, à la possibilité que s’expriment sans entraves nos revendications !

Paris, le 3 mars 2025

Communiqué du NPA-Révolutionnaires




pauline

 


mardi 4 mars 2025

poker

 

Face au poker menteur des grandes puissances, aux travailleuses et aux travailleurs de renverser la table !

Avec la vulgarité et la brutalité mafieuse qui les caractérisent, Donald Trump et son vice-président, J.D. Vance, ont donné une belle leçon d’impérialisme devant les télévisions du monde entier. Face à Zelensky, le dirigeant ukrainien, pas assez docile à leurs yeux, ils ont monté le ton, estimant avoir toutes les « cartes » dans leurs mains.

Depuis son retour au pouvoir, Trump ne cache pas sa volonté d’imposer au monde la puissance américaine. Multipliant les félicitations à Poutine, il entend participer avec lui au dépeçage de l’Ukraine : pour Poutine et ses oligarques, les terres conquises au prix de centaines de milliers de morts ; pour les trusts américains, les minerais du reste du pays. Qu’importe le sort des peuples dans ce partage entre grandes puissances ! Et quand Zelensky ose réclamer des garanties que la guerre de conquête lancée par Poutine ne reprendra pas de plus belle à la première occasion, c’est Trump qui vient lui rappeler qu’il n’est rien face aux puissants et ne peut rien exiger.

Les pays européens tentent de s’inviter à la table du festin

Mis sur la touche par leur tutelle américaine, les dirigeants européens sont en plein désarroi. Sommet européen avec Kiev ce dimanche à Londres, Conseil européen extraordinaire à Bruxelles jeudi 6 mars, les concertations se multiplient. Mais les dirigeants européens n’ont rien de plus à offrir au peuple ukrainien. En réalité, ils veulent avant tout obtenir leur part du gâteau. Sébastien Lecornu, le ministre français de la Défense, a d’ailleurs annoncé jeudi 27 février qu’il souhaitait, comme Trump, conclure un accord sur les minerais avec Kiev…

De Keir Starmer, Premier ministre britannique, à Giorgia Meloni, la Première ministre italienne d’extrême droite, qui ne cache pas son admiration pour Trump, tous affichent, derrière leurs divisions, la volonté commune de consacrer toujours plus de budget à l’armement et aux dépenses militaires. Sous prétexte qu’il faut désormais « nous » défendre, puisque désengagement américain en Europe il y a. Comme si nous pouvions leur faire confiance pour cela alors que, aujourd’hui comme hier, les mêmes ne font qu’attaquer les classes populaires : qui peut croire que Macron, le président des riches, en se posant en leader de l’Europe de la défense et en appelant à « acheter européen », a autre chose en tête que les intérêts des industriels français du secteur – Airbus, Thales, Safran, Dassault…

À l’union des exploiteurs et des milliardaires, il faut opposer l’union des travailleurs et travailleuses

Trump, Macron, Poutine et consorts façonnent un monde de chômage et de misère. Et de guerre.

En Ukraine, la colère est profonde, non seulement contre Poutine, mais aussi contre Zelensky qui a facilité les licenciements et fermé de nombreux services publics, alors qu’un certain nombre de patrons ukrainiens ont multiplié leurs profits. Et contre les dirigeants du monde impérialiste qui se fichent pas mal de leur sort.

Chaque déclaration guerrière, et surtout chaque augmentation des budgets militaires, augmente la probabilité de guerre, en fait nous en rapproche. C’est le risque que nous courons si nous laissons les mains libres aux capitalistes et aux chefs d’État à leur service. Aucune solution ne viendra d’eux, ni de ceux qui se mettent à leur remorque, comme l’a fait Zelensky en s’alignant totalement derrière les grandes puissances occidentales.

Contre la militarisation grandissante de la société, contre les rivalités impérialistes, ce qu’il faut, c’est l’union de tous les travailleurs, exploités, opprimés, pour en finir avec ce système !

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 3 mars 2025

c8

 

C8 : une dernière provocation, et puis s’en va

Vendredi 28 février, avant de s’éteindre à minuit sur décision de l’Arcom, C8, la chaîne du milliardaire Vincent Bolloré, a choisi de tirer sa révérence en diffusant Unplanned, un film anti-avortement produit par un studio chrétien évangélique. La diffusion de ce long-métrage, qui raconte le revirement d’une ancienne cadre du planning familial devenue militante anti-IVG, avait déjà fait polémique lors de sa première diffusion sur C8 en août 2021. Le film, qui avait connu un succès inattendu aux États-Unis en 2019, est régulièrement critiqué pour ses approximations et sa scène « choc » d’un fœtus « se débattant » lors d’un avortement. Une image qui relève davantage de la manipulation émotionnelle que de la réalité médicale La diffusion était accompagnée d’un message rappelant que « toute femme a le droit de disposer de son corps ». Une pirouette malhonnête pour tenter de masquer l’intention clairement propagandiste et réactionnaire derrière l’œuvre.

Une sortie à la hauteur de ce qu’a été C8 : un laboratoire des idées conservatrices de Vincent Bolloré

Si, aujourd’hui encore, sa diffusion, n’est pas passée sans faire scandale, il ne s’agissait en réalité que du bouquet final d’une programmation d’adieu qui ressemblait à une campagne politique appuyée en faveur de l’extrême droite. Depuis son rachat par Bolloré, C8 s’était transformée en plateforme promotionnelle pour la droite dure et l’extrême droite, dans laquelle elles avaient carte blanche pour distiller leur propagande.

Dans Touche pas à mon poste, une émission phare de la chaîne, Cyril Hanouna, fidèle poulain de Bolloré, recevait des figures de l’extrême droite avec un enthousiasme qui frôlait l’indécence. Avant son extinction, la chaîne a redoublé d’efforts : émissions sur le « gaspillage d’argent public », une « journée Hanouna » et même un portrait de Jordan Bardella…

Complots, magouilles ? Les vraies raisons de la fermeture sont ailleurs…

On pourrait se féliciter de la fin – tardive – de la « télé poubelle ». Mais ne nous y trompons pas, cette extinction n’est pas due aux scandales et atteintes à la personne trop souvent répétés qui ont fait de C8 la chaîne la plus sanctionnée de l’audiovisuel français. Ni comme voudrait nous faire croire le groupe Bolloré, une « atteinte à la liberté d’expression », et encore moins le « complot et magouille » dénoncé par Hanouna.

En réalité, l’autorisation d’émettre de C8 et de NRJ12 arrivait à son terme, et ces chaînes ne respectaient tout simplement pas les termes des conventions signées avec l’Arcom. Entre les quotas de programmes inédits bafoués, le manque de pluralisme et les rediffusions à outrance, le cahier des charges a été allègrement piétiné. Certes, les chaînes était performantes en termes d’audience – surtout C8 – mais elles souffraient, en réalité, d’un déficit de plusieurs centaines de milliers d’euros.

Bref, pour C8 c’est le clap de fin, mais pas pour Hanouna ou Bolloré qui continueront d’imposer leur vision réactionnaire du monde, que ce soit sur la TNT ou ailleurs… Pour combattre leurs idées, il ne s’agira pas simplement d’éteindre sa télé.

Nora Debs