samedi 28 janvier 2023

brest

 BREST, manifestation du 31 décembre 2022.


Cette info nous est parvenu via nos collègues du CVA22.

Le comité du NPA Nathalie Le Mél et les portes paroles nationaux du NPA, Armelle Pertus et Damien Scali ont apporté leur soutien aux militants brestois.


CONTRE LA RÉPRESSION: RENFORÇONS LES LUTTES ET LA SOLIDARITÉ.


Pour permettre de mener à bien une politique violente socialement (réforme des retraites,
réforme de l’assurance
-chômage, expérimentation du travail forcé pour les bénéficiaires du
RSA, etc)., le gouvernement radicalise la répression judiciaire et policière des mouvements

sociaux. Face à cette brutalité du pouvoir, intensifions la solidarité et poursuivons nos luttes.

Depui
s quelques années à Brest un cortège a pris l’habitude, le soir du 31 décembre, de témoigner sa solidarité envers les personnes détenues en se rendant aux abords de la prison de Brest avec de la musique, des slogans et des feux d’artifice.

Cette année, cet
te initiative festive et solidaire a été gâchée par un déploiement policier aussi
disproportionné que violent. A plusieurs reprises, les forces de police ont attaqué à coups de

matraque et de gaz lacrymogènes le cortège qui rentrait pourtant tranquillement
vers la place
Guérin. Après avoir harcelé le cortège sur tout le trajet et interpellé une première personne, un 
important dispositif policier attendait place Guérin : voitures et fourgons pour bloquer toutes les issues, policiers armés de LBD et des chiens. 
Une fois la place nassée, la police a violemment interpellé deux personnes supplémentaires.
Une personne a rapidement été relâchée et deux autres ont été placées pendant 40h en garde à vue, 
suspectées d’avoir commis des tags. Personne n’est dupe. Ce ne sont donc pas quelques tags supplémentaires dans les rues de Brest qui ont poussé la police à attaquer le cortège et à convoquer deux personnes devant le tribunal. Nous comprenons ces attaques comme une tentative d’effrayer le cortège et de mettre un terme à cette déambulation festive et solidaire, comme une volonté d’empêcher une expression politique dans l’espace public et d’empêcher la solidarité avec les personnes enfermées de s’organiser.

Comme souvent, la répression dans la rue s’est accompagnée d’une
campagne médiatique pour la justifier. Ainsi les personnes arrêtées ont été présentées comme des membres de « l’ultra gauche », un terme fourre-tout, dévoyé de son sens initial, et aujourd’hui utilisé pour discréditer tout expression politique un tant soit peu radicale et justifier sa répression. Un article du Télégramme a même été jusqu’à présenter les deux personnes arrêtées comme coupables, oubliant les règles les plus élémentaires de la présomption d’innocence.

Radicalisation de la répression

Cette vi
olence policière (que le calme qu’ont gardé les participantEs à la déambulation ne justifiait aucunement) n’est malheureusement pas un cas isolé. Année après année, loi sécuritaire après loi sécuritaire, les différents gouvernements ont renforcé leur arsenal répressif, illustrant ainsi leur conception du dialogue social. Le mouvement des Gilets Jaunes est un bon exemple de ces dérives autoritaires. En un an, 10 000 garde à vue, 3 100 personnes condamnées, 400 personnes emprisonnées, 2 500 manifestantEs blesséEs dont des dizaines de mutiléEs, une riveraine tuée par un tir de grenade lacrymogène. 
Le recours à des mesures judiciaires et policières d’exception comme les nasses, les interdictions de manifester, les assignations à résidence ont également été dénoncées par des associations de défense des droits humains. 
Citons également les tentatives de dissolution par le gouvernement de groupes antiracistes, anticapitalistes et antifascistes ces dernières années.

A l’inverse, les violences policières, même celles e
ntraînant la mort, restent largement impunies quand elles ne sont pas encouragées. Ainsi, le préfet responsable de la mort de Steve Maia Caniço à Nantes a récemment été nommé conseiller de Gerald Darmanin. Comment s’étonner ensuite qu’en 2022, 34 personnes sont mortes lors d’opérations policières ?

Violence sociale et physique

Alors que les prix explosent et que se déplacer, se chauffer et manger deviennent des activités de 
luxe, le gouvernement a lancé l’appel d’offre en fin d’année pour une commande record de plusieurs millions de grenades lacrymogènes et explosives. En s’obstinant également à imposer une réforme des retraites qu’il sait impopulaire, il sait qu’il fera face à une forte contestation qu’il se prépare à réprimer. La violence sociale s'accompagne d'une violence physique, dans la rue.
La radicalisation de la répression ne se limite pas à des mouvements sociaux d’ampleur ou des 
actions radicales, même les formes de contestation les plus anecdotiques peuvent vous valoir des ennuis. Ainsi, lors d’un déplacement de Macron à Pau, des personnes voient la police débouler à leur domicile et relever leur identité pour les obliger à retirer une pancarte critiquant la politique gouvernementale. Ou encore cette femme mise en garde à vue parce que, pendant le premier confinement de 2020, elle avait affiché à sa fenêtre une banderole demandant : «Macronavirus, à quand la fin?».
A Brest, également cette inflation répressive se vérifie. Le 17 novembre dernier, dans la continuité 
d'une manifestation syndicale, un cortège qui remontait la rue de Siam et collait quelques affiches s'est fait matraquer et gazer et trois personnes ont été violemment interpellées.
L’intervention policière du 31 décembre à Brest s’inscrit dans cette logique d'attaque de plus en plus 
violente et systématique contre toute forme de contestation, aussi pacifique soit-elle. Nous disons ici notre solidarité avec les camarades qui subissent cette répression et affirmons notre détermination à continuer à lutter pour la justice sociale et la dignité. Nous ne céderons pas à la peur. 

La rue est à nous et nous continuerons à y descendre à chaque fois que cela sera nécessaire.


                Nos deux portes paroles: Armelle Pertus et Damien Scali