mercredi 12 janvier 2022

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        PARRAINAGES POUR LES PRESIDENTIELLES.

 

 LE TELEGRAMME

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Trégorrois, votre maire soutient-il un candidat à la présidentielle ?

Sur les 57 maires que compte Lannion-Trégor communauté, 25 nous ont répondu. Seize assurent qu’ils ne parraineront aucun candidat à la présidentielle. Cinq soutiennent une personnalité de gauche et les quatre autres se laissent le temps de la réflexion.

Le principe des parrainages existe depuis la première élection présidentielle au suffrage universel, en 1962. Il est passé de 100 à 500 signatures après une réforme de 1976, pour limiter le nombre de candidats.

C’est un non largement majoritaire. À la question, « Parrainerez-vous un candidat à la présidentielle ? », seuls cinq maires de Lannion-Trégor communauté (LTC) sur 25 répondent « oui ».

Quatre attendent de voir comment se profile l’élection, à gauche notamment, où l’union est encore maigrement espérée par certains élus. Pour les autres, c’est niet. Pépinières de signatures pour les aspirants à la présidence de la République, les zones rurales comme le Trégor sont plébiscitées par les candidats. « On reçoit beaucoup, beaucoup, beaucoup de demandes », appuie Pierre Houssais, maire de Kermaria-Sulard. Les élus locaux sont pourtant peu enclins à leur accorder leur soutien – obligatoirement public – car bien souvent à la tête de listes aux couleurs politiques multiples.

C’est d’ailleurs la raison du « non » de huit édiles sur les seize qui n’accorderont pas leur signature, les autres n’ayant pas précisé leurs raisons. « J’ai une majorité plurielle », justifie Denise Prud’homme, maire de Penvénan, sollicitée à cinq ou six reprises. « J’ai dans mon conseil des personnes de toutes sensibilités politiques et je ne veux blesser ni heurter personne », avance encore Jean-Claude Quéniat, à Plougras.

À Tréguier, Guirec Arhant adopte la même posture pour « respecter les différentes tendances politiques » de son conseil. Idem à Trévou-Tréguignec, où Pierre Adam revendique une liste « apolitique », à Trébeurden, où Bénédicte Boiron s’abstient « en accord avec [son] équipe municipale », ou encore dans les communes de Ploulec’h, Caouënnec-Lanvézéac et Pleumeur-Bodou.

« Cracheurs de haine »

Ceux qui accordent leur parrainage – il en faut 500 à un candidat pour valider sa candidature – le font clairement à gauche. Le maire de Lannion soutiendra « un ou une candidate en accord avec l’expression de [son] parti politique (le PS) comme [il l’a] fait en 2017 ».

Anne Hidalgo, candidate investie par le PS, pourra aussi compter parmi ses soutiens Pierre Huonnic, à la tête du conseil de Plouguiel. À Saint-Quay-Perros, Kermaria-Sulard et Plouaret, on garde un œil sur la bien hypothétique union de la gauche avant de se prononcer.

Gérard Quilin, maire de Plounévez-Moëdec, parrainera la candidate du parti d’extrême gauche Lutte ouvrière, Nathalie Artaud. Alain Garzuel, à Vieux-Marché, se range derrière Fabien Roussel du Parti communiste français (PCF).

Certains réfléchissent à l’impact de leur signature. Jean-Louis Even, à La Roche-Jaudy, soutient Philippe Poutou tout en affirmant « qu’il ne sera jamais élu ». « Usé de voir la droite et l’extrême droite ne parler que de la sécurité, de l’immigration », il explique : « Ce sont des gens qui doivent pouvoir s’exprimer et faire le balancier avec tous ces cracheurs de haine. »

Haine dont Annie Bras-Denis, maire de Plouaret, dit avoir été victime de la part d’un militant pro-Zemmour. « Cette personne s’est montrée violente, verbalement, avec ma secrétaire de mairie », s’insurge l’élue. Reste Lanmérin, où le choix n’est pas fait et Kerbors, où il se fera en accord avec le conseil municipal pour pallier « les difficultés de certains candidats à s’exprimer », expose le maire Gildas Le Bever. Un parrainage « pour aider, sans pour autant approuver ».