vendredi 17 mai 2019

ENS PRIVE

OUEST FRANCE

Côtes-d’Armor. La mobilisation « historique » des enseignants du privé est très suivie

La manifestation a rassemblé plus de 80 personnes, jeudi à Saint-Brieuc. Une première.
La manifestation a rassemblé plus de 80 personnes, jeudi à Saint-Brieuc. Une première. | OUEST-FRANCE
On les voit rarement dans la rue. Jeudi 16 mai, les enseignants du privé ont décidé de se mobiliser, à la suite d’un appel national, pour demander plus de considération de la part du ministère et une équité avec leurs homologues du public.
Jeudi 16 mai, fait plutôt rare, les enseignants du privé sont en grève. Le mouvement national est bien suivi dans les Côtes-d’Armor. « Cette mobilisation en intersyndicale est historique », observe Sylvie Hernot, du syndicat FEP CFDT 22. L’enseignante a été reçue, avec une délégation, par l’adjoint du directeur académique à Saint-Brieuc. S’en est suivie une mobilisation au parc des Promenades où plus de 80 grévistes se sont rassemblés.
« Les parents sont solidaires du mouvement, ajoute Stéphanie Lethuillier (CFDT). Ils ont conscience que si nous nous mettons en grève cette fois, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Par exemple, à l’école de Créhen, ce jeudi matin, seulement six élèves ont été accueillis sur 140. À Lannion, il n’y avait que 50 élèves sur les 150. »

« La loi Blanquer a été la goutte d’eau »

Pour les enseignants du privé, « la loi Blanquer a été la goutte d’eau », poursuit Stéphanie. « On subit les réformes, les programmes qui changent tout le temps. »
Les manifestants dénoncent surtout le « mépris » des enseignants du privé par le ministère. « Nous sommes des agents publics de l’État », ajoute Sylvie Hernot. Et pourtant, il y a de fortes disparités avec le public. Notamment dans le premier degré. Il n’existe pas de corps d’enseignants remplaçants titulaires. « Il y a des gens qui ne sont pas diplômés. Le système fabrique de la précarité. » Stéphanie Lethuillier tend la feuille de paie d’une suppléante payée 12,39 € pour une journée de travail.
« Les enseignants du privé ont un diplôme Bac + 5, passent un concours, comme dans le public. Pourtant, on n’a pas la même retraite… On exige l’équité ! »

Les enseignants costarmoricains sont désormais dans l’attente des négociations qui se déroulent à Paris, ce jeudi soir.